CHAPITRE I : GENERALITES
I.1.HISTORIQUE
L'Ulcère de Buruli (UB) est décrit pour la
première fois en 1897 par un médecin britannique, Sir Albert
Cook. Travaillant à l'hôpital Mengo à Kampala (Ouganda), il
décrit plusieurs cas d'ulcères cutanés compatibles avec ce
que l'on connaît actuellement de l'Ulcère de Buruli (1).
En 1940, le professeur australien Peter MacCallum et ses
collègues sont les premiers scientifiques à isoler l'agent
causal, Mycobacterium ulcerans, dans une biopsie
prélevée à partir d'un ulcère de la jambe chez un
enfant de Bairnsdale, près de Melbourne. Ils découvrent donc que
la maladie est de nature infectieuse et que l'agent pathogène est une
bactérie acido-alcoolo-résistante. Ils isolent l'UB pour la
première fois comme entité nosologique et décrivent en
détail la maladie chez six patients originaires de la région de
Bairnsdale (dans le sud de l'Australie, la maladie est toujours appelée
ulcère de Bairnsdale). (1).
Dans les années 60, de nombreux cas se produisent dans
le Comté de Buruli (aujourd'hui le district de Nakasongola) en Ouganda,
près du lac Kyoga. Le Groupe Ougandais de Buruli étudie de
manière approfondie les aspects clinicopathologiques et
épidémiologiques de la maladie - d'où le nom le plus
couramment utilisé pour la maladie.(2).
1998 : implication de l'OMS dans la lutte contre l'UB
grâce à la mise en place d'une stratégie de lutte
spécifique à la maladie : GBUI (Global Buruli Ulcer
Initiative), lors de la Conférence de Yamoussoukro (Côte
d'Ivoire, juillet 1998).(3).
En RDC, le premier cas publié est celui décrit
en 1950 par Van Oye et Baillon chez un enfant Américain de la
région de Kwilu. En 1959 un nouveau foyer est découvert à
Kasongo par Janssens et all.
Suite aux travaux de ces mêmes auteurs les nouveaux
foyers furent découverts ; le foyer de Kimpese et ses environs.(4)
En 2001 un programme de lutte contre l'UB a été mis en
place, et au cours de cette année, une enquête conduite en 2004 a
montré la présence de cas suspects d'UB dans cinq des 11
provinces du pays. Mais 3 provinces sont considérées comme
endémiques (Bas-Congo, Bandundu et Maniema) (5).L'Institut
Médical Evangélique de Kimpese, le Centre Mère Teresa de
Kinshasa et l'unité de Chirurgie Plastique Reconstructive et
Esthétique, Chirurgie de la Main et Brulologie Cliniques Universitaires
de Kinshasa servent de centres de référence pour la prise en
charge médico-chirurgicale des cas d'UB.(5).
Une intégration de la prise en charge des cas d'UB au
niveau périphérique est organisée dans les ZS de Kimpese
et de Songololo depuis 2007.(14.16,17.).
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