1.1.7. Les facteurs externes
- Les activités
champêtres
L'activité des CS est à forte propension
agricole. De ce fait, les activités champêtres passent devant
toutes les autres occupations. Il s'agit des récoltes annuelles qui ne
peuvent être reportées. De juin à octobre, les
réunions ainsi que les activités sont suspendues.
« Les gens se plaignaient que durant cette
période, ils n'ont pas le temps, c'est pour cela que les
activités cessent pendant plusieurs mois » [RFS de Pogno,
Kpendjal].
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- Conflits intercommunautaires
Des problèmes intercommunautaires peuvent survenir dans
certaines aires sanitaires, pouvant avoir des répercussions sur le
fonctionnement même d'une CS. C'est le cas dans l'aire sanitaire de
Papri, Kpendjal. En effet, les membres de cette CS appartiennent à deux
communautés différentes et peinent à travailler ensemble.
Le RFS de l'USP de Papri nous donne sa vision des faits :
« Nous avons deux communautés qui sont en conflit
perpétuel, ça date depuis longtemps et cela même a fait
venir le Ministre de la Santé pour constater les faits. Qu'est-ce qui se
passe à Papri, on arrive pas à réhabiliter le centre ? Il
est arrivé, il a touché du doigt les réalités.
(É) C'est un conflit de chefferie traditionnel, c'est-à-dire,
même actuellement les gens sont incarcérés par rapport
à ce conflit. Donc ça date depuis fort longtemps, si bien que
ça bloque certaines activités et ça bloque
également le développement du milieu. La politique du milieu
n'arrange rien, être en conflit perpétuel ça ne peut rien
arranger » [RFS de Papri, Kpendjal].
Bien évidemment, cette situation « bloque »
également les activités menées par la CS de Papri, le RFS
continue son explication.
« Quand je suis arrivé ici en 2009, Anonyme
[Employé de 3ASC, chargé de la supervision des CS] m'a
informé de la présence de la Commission Santé dans ma
localité et après on a fait une réunion à
Namoudjoga par rapport à cette Commission Santé pour faire le
bilan annuel de 2009. Mais cette Commission Santé n'était pas
fonctionnelle. Surtout par rapport à nos problèmes qui se
trouvent dans la localité que je vous disais auparavant. Parce que
là c'est une Commission divisée en deux. Parce que les membres de
la Commission sont dans les deux communautés et sincèrement, ils
ont du mal à travailler ensemble. Donc, il n'y a jamais eu de
réunions en 2010. On est retourné à la fin de 2010
à Namoudjoga pour le bilan annuel. J'avais demandé à
Anonyme si on pouvait changer les membres de cette Commission Santé
parce que je vois que ces membres, après la réunion c'est fini,
on ne peut pas se retrouver. Bon il m'avait dit que ça demandait un peu
de fonds et qu'on ne peut pas tout de suite changer. On a planifié par
rapport à 2011, finalement il n'y a eu que trois réunions.
Aujourd'hui, c'est toujours compliqué, on arrive mieux à
s'entendre mais c'est toujours compliqué » [RFS de Papri,
Kpendjal].
- Des villages oubliés
Au sein des aires sanitaires investiguées, les USP sont
effectives - officiellement - pour fournir des soins décents dans un
rayon inférieur à 5 km. Cependant, au regard de cette
100
situation, plus de 40% des villages161 de la
région ne semblent pas desservis suivant les normes préalablement
émises ; obligeant les structures de soins périphériques
à agrandir leur périmètre sanitaire.
Cette situation ne peut qu'engendrer des difficultés.
Aussi bien pour les prestataires de ces dispensaires, dans la prise en charge
optimale - en termes de durée de consultation, de matériels, de
ressources, d'infrastructures, d'espaces, etc. - vis-à-vis de
l'entièreté des patients en présence, pour les malades,
principalement en termes d'inaccessibilité géographique et de
qualité de traitements que pour les CS augmentant véritablement
le nombres d'activités à accomplir. De plus, un membre de la CS
de Sanfatoute, Tône tient à souligner un autre aspect qui n'est
pas du ressort de notre dispositif étudié mais qui
influe inévitablement sur celui-ci.
« Il y a certains villages, vous allez, ils vous diront
tout de suite qu'il ne connaissent pas la Commission Santé. Certains
villages au cours des campagnes de vaccination ont été
oubliés, entre temps. On ne sait pas s'il est au Burkina ou il est au
Togo. Quelques fois, on ne sait pas s'il est dans l'aire sanitaire de
Sanfatoute [Tône] ou Papri [Kpendjal]. Quelque part, Papri vaccine, il
laisse ce village enclavé, Sanfatoute vaccine et il laisse ce village
quelque part. Oublié ! Donc à un moment donné, bon, ce
problème était évoqué chaque temps au cours des
réunions que le major avait apporté ces informations au niveau de
la DPS. Donc le DPS de Tône et celui de Kpendjal s'étaient
retrouvés, ils ont discuté un jour, ils sont venus ensemble pour
aller sur les lieux avec le major d'ici et celui de Papri et donc maintenant,
il y a certains villages qui sont retournés à l'USP de Sanfatoute
et d'autres sont partis à Papri. Donc aujourd'hui, je peux vous dire que
c'est la zone-là, d'abord, qui n'est pas encore bien sensibilisée
sur la Commission Santé » [Membre de la CS de Sanfatoute,
Tône].
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