CHAPITRE I : INTRODUCTION
L'OMS estime à plus de 3 millions de
décès des nouveau-nés durant leur premier mois de vie, et
un nombre similaire sont des mort-nés. Pendant ce premier mois de vie,
plus d'un quart (1/4) de ces décès surviennent durant les
premières 24 heures de vie, et 75% pendant la première semaine de
vie [1]. Selon l'UNICEF, un nouveau-né a 500 fois plus
de risque de mourir à un jour qu'à un mois de vie
[2]. En 2010, le taux de mortalité néonatale
mondial a été évalué à 23%o ; et les
taux les plus élevés étaient rencontrés en Asie du
Sud et en Afrique sub-Saharienne avec 33%o et 35%o respectivement
[3].
Plusieurs organismes et auteurs ont mis un accent sur les
causes de cette mortalité néonatale, mais très peu se sont
appesantis sur les facteurs de risque qui se confondent parfois avec les
causes. Lawn et al en 2005, ont retrouvé des causes directe
(prématurité, infection sévère, asphyxie), et
indirecte (faible poids de naissance), et des facteurs de haut risque
(complications maternelles intra-partum, pauvreté) de la
mortalité néonatale [4]. En 2006, à
partir des données démographiques de plusieurs pays, le
même auteur, a retrouvé comme principales causes de cette
mortalité les infections (sepsis/pneumonie, tétanos,
diarrhée), la prématurité et l'asphyxie
[5].
En Amérique, en 2008, 85% des décès
néonataux observés étaient associés au faible poids
de naissance, à la prématurité ; et à des
facteurs qui auraient pu être prévenus tels que l'asphyxie
néonatale et les infections [6]. En Océanie,
Amoa et al, en 2002 en Papouasie Nouvelle Guinée, ont listé des
facteurs responsables des décès en période
néonatale précoce tels que ceux en rapport avec le patient, la
salle de travail, les soins spéciaux de santé, la structure
sanitaire anténatale et postnatale ; lesquels pouvaient être
évités [7]. En Afrique, au Mali, l'âge
gestationnel inférieur à 37 semaines, le mauvais suivi
anténatal et l'hypothermie étaient des facteurs de risque
retrouvés par Sylla et al en 2009 [8]. Ntambue et al,
en 2012 au Congo, ont retrouvé comme facteurs de risque de la
mortalité périnatale :les tâches
ménagères, les grossesses multiples, le paludisme, la
primiparité, les mort-nés, la prématurité, la
fièvre antépartale, l'absence de mouvement foetal à
l'approche du temps prévu pour l'accouchement, le faible et le
très faible poids de naissance, la macrosomie[9]. Au
Cameroun, la mortalité néonatale constitue également un
problème de santé publique majeur. En effet, des taux de
mortalité néonatale ont été de 40%o en
2006[2], 30%o en 2007[10], 36%o en
2009[11] et 34%o en 2010[3]. Selon
l'Enquête Démographique et de Santé et à Indicateurs
Multiples du Cameroun (EDS-MICS) de 2011, le taux de mortalité
néonatale était de 31 %o. Environ un enfant sur huit meurt
avant d'atteindre l'âge de cinq ans [12]. Une
étude faite par Tietche et al à Yaoundé en 1998, a permis
de retrouver un taux de mortalité néonatale hospitalière
de 20,48% dont 62,5% des décès en période néonatale
précoce. Les étiologies étaient dominées par les
infections, la souffrance foetale aigue, les malformations congénitales
et la détresse respiratoire d'origine non infectieuse
[13]. Monebenimp et al en 2005, ont retrouvé que la
mortalité néonatale était liée à des
facteurs en rapport avec l'environnement (structure hospitalière,
plateau technique et les conditions de travail). Ce taux avait
été estimé à 35,8%o [14].Dans une
maternité à Yaoundé en 2012, Chelo et al avaient
retrouvé un taux de mortalité néonatale précoce de
0,5%.Les causes étaient l'asphyxie néonatale et la
prématurité. Le facteur de risque associé à cette
mortalité était la rupture prolongée des membranes de plus
de 12 heures [15]. A l'HGOPY en 2006, Eloundou dans une
étude prospective de cohorte d'une durée de neuf (9) mois, a
retrouvé un taux de mortalité néonatale intra-hospitalier
de 17,3%. Les facteurs de risque étaient liés au suivi des
grossesses, aux conditions d'accouchement et aux modalités de transfert
en néonatalogie [16]. Bien qu'une évaluation de
cette mortalité ait été faite à l'HGOPY par
Tchokoteu en 2010, les facteurs de risque n'ont pas été
abordés [17]. C'est ainsi que nous nous sommes
proposés de déterminer les facteurs de risque de la
mortalité néonatale dans cet hôpital mère-enfant.
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