0. INTRODUCTION
0.1. PROBLEMATIQUE
Redonner une vie à un objet ou à un
matériau destiné à la destruction et à la
disparition est devenu une préoccupation pour maints créateurs.
Ce phénomène de détournement de l'usage de l'objet passe
par le truchement et l'ingéniosité des mains de l'artiste pour
devenir un objet d'art ou être prétexte à faire oeuvre de
création artistique. Ce détournement en acte de l'objet illustre
parfaitement la porosité entre la sensibilité de l'artiste et son
milieu de vie (environnement) ou d'extraction. À cet égard, la
perméabilité de l'artiste à son milieu de vie analyse le
renouvellement des visions, des pensées et des sensibilités que
permet ce nouvel agencement des matériaux.
Preuve en est ainsi faite : que ni la pauvreté, ni
l'abondance ne peuvent être des obstacles à la création,
encore moins des freins à celle-ci. Et si l'objet perd ainsi sa
fonctionnalité pratique et sociale pour laquelle il a été
pensé, conçu et confectionné, il n'en est pas moins un
dispositif de renouvellement du regard. De la fonction utilitaire
première, il acquiert d'autres fonctions formelles dont celle de support
de création esthétique aux enjeux divers.
Aujourd'hui, on fait de l'art avec toutes sortes des
matériaux. La récupération des matériaux
usagés ou les détournements d'objets sont devenus très
courants dans les travaux des artistes. Mais au début du 20e
siècle, seuls les matériaux « nobles »
étaient admis pour la réalisation d'oeuvre d'art : bronze
et marbre pour la sculpture, huile et pigments pour la peinture.
Le début du 20e siècle est une
période de révolution permanente dans l'art. Les médiums
artistiques sont alors complètement remis en question : le champ
des matériaux utilisés pour s'exprimer s'élargit
considérablement.
L'étude a pris en compte les années
succédant aux indépendances des pays africains, en
général et de la république démocratique du Congo
en particulier. Ces indépendances projetaient de bâtir des
nations, de créer et de développer des systèmes
éducatifs, socio-sanitaires et artistiques, et de préserver
l'intégrité territoriale de ce nouveau pays.
C'est dans ce contexte idéologique et à la
lumière de la politique culturelle, ainsi qu'à l'évolution
de la première génération d'artistes que nous avons
tenté de montrer la manière dont l'art de la
récupération s'est introduit dans le langage ou l'expression
plastique des artistes kinois contemporains.
Notre problématique se base sur les questions de
savoir :
1. Comment l'évolution de la peinture contemporaine
a-t-elle influencée le champ de la gestion de déchets dans la
ville de Kinshasa
2. De savoir si l'émergence d'une nouvelle vision dans
l'art de peindre kinois a-t-elle fait naitre une écologique nouvelle
dans l'art à Kinshasa?
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