5.2.5.2. Nombre de partenaires sexuels Au niveau
global (ensemble)
C'est la dernière variable introduite dans le
modèle. Il ressort dans le tableau 5.5.a au niveau du modèle
saturé (M11) que l'association entre le nombre de partenaires sexuels et
le statut sérologique des femmes est significative au seuil de 1 %.
Ainsi, les femmes ayant connu plus d'un partenaire sexuel ont 2,97 fois plus de
risque d'être infecté par le VIH/SIDA que celles qui ont connu un
seul partenaire sexuel.
Au niveau du degré de
modernité
Le nombre de partenaires sexuels n'explique pas la
prévalence du VIH/SIDA au niveau du degré de modernité
faible du fait que son seuil de significativité (10 %) est
supérieur au seuil critique retenu (5 %) dans le cas de cette
étude. Cependant, cette variable
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 114
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
est significativement liée au statut sérologique
des femmes au seuil de 5 % au dernier modèle au niveau du degré
de modernité élevé. Ainsi, les femmes ayant un
degré de modernité élevé qui ont connu plus d'un
partenaire sexuel ont 8,85 fois plus de risque de contracter le VIH/SIDA que
leurs homologues qui ont connu un seul partenaire sexuel.
Ce résultat vient conforter celui obtenu par
Massandouno (2009) selon lequel les femmes vivant en milieu urbain et en milieu
rural ayant plus d'un partenaire sexuel ont respectivement 3,97 fois et 2,80
fois plus de risque de contracter le VIH/SIDA que celles qui ont connu un seul
partenaire sexuel quel que soit le milieu de résidence. D'après
la revue de la littérature, un nombre plus élevé de
partenaires sexuel(le)s s'est révélé associé
à une probabilité plus élevée d'infection à
VIH (ONUSIDA, 2002). Ainsi, les femmes ayant des relations sexuelles avec
plusieurs hommes sont plus exposées au VIH/SIDA.
Le multi partenariat est un phénomène qui prend
de l'ampleur au Congo. Après la crise des années 1990 et les
différentes guerres, le tissu social du point de vie économique
et social a été détruit, ainsi les femmes
représentent la couche sociale la plus touchée par la
pauvreté. En effet, la précarité est beaucoup plus
perçue chez les femmes que chez les hommes, ce qui fait que la
satisfaction de leurs besoins les conduit au multi partenariat, et à
accepter la polygamie (ou la bureaucratie), et même à la
prostitution. Le fait d'avoir plusieurs partenaires sexuels leurs permettraient
d'obtenir des biens et services (argent, cadeaux, faveurs,...) dans l'optique
de satisfaire leurs besoins socio-économiques. Ce genre de comportements
pourrait ainsi contribuer à la propagation du VIH/SIDA chez les
femmes.
Ainsi, les femmes ayant connu plus d'un partenaire sexuel
courent plus de risque d'être infectées par le VIH/SIDA que celle
qui ont un seul partenaire sexuel. Cette hypothèse (H7) est
confirmée au niveau global et au niveau du degré de
modernité élevé. Cependant, elle n'est pas
vérifiée au niveau du degré de modernité faible.
|