INTRODUCTION
Les céréales, en particulier le mil, le
maïs et le sorgho constituent les aliments de base des populations en
Afrique de l'Ouest et en zone sahélienne en particulier (Kodio, 1989;
Fofana et Mbaye, 1990; Neethirajan et al., 2007). Elles
représentent plus de 50% de la consommation alimentaire des pays en voie
de développement (FAO, 2007) et jouent un rôle alimentaire
considérable en raison de leur forte valeur
énergétique : 330 à 385 kcal/100 g. (Favier,
1989).
Dans les années 1960, l'Afrique arrivait à
nourrir sa population mais aujourd'hui, elle est obligée d'importer de
grandes quantités de céréales du fait d'une
démographie sans cesse croissante alors que le taux de
développement agricole stagne.Il s'est créé alors un
déséquilibre entre les ressources vivrières disponibles et
les besoins alimentaires (Foua-bi, 1989). Le Burkina Faso n'est pas en dehors
de cette situation. Ainsi, pour atteindre l'autosuffisance alimentaire,
priorité a été donnée à l'augmentation de la
production vivrière. Les efforts consentis peuvent toutefois être
annulés sans un système adéquat de stockage (Genest et al,
1990). En effet, le stockage est strictement obligatoire, seul moyen depuis
l'aube de l'agriculture d'assurer le lien entre la récolte intervenant
une fois dans l'année en zone sahélienne sèche, et la
consommation qui reste permanente. Ces besoins en stockage augmente aujourd'hui
et continuerons à progresser en rapport avec le développement
rapide de la population dans la plupart des pays, en particulier ceux en
développement (Delobel et Tran, 1993). Ces récoltes,
conservées en général dans des conditions
inadéquates, sont attaquées par des insectes, des rongeurs et des
moisissures. La cause majeure des pertes dans les stocks est attribuée
aux insectes (44%) (Foua-bi, 1989;Genest et al., 1990). De très
nombreuses espèces d'insectes s'attaquent aux denrées
stockées, certaines sont spécifiques au stock alors que d'autres
peuvent infester les produits depuis le champ (Ilo-wep, 1986). Les insectes
ravageurs des stocks de céréales sont nombreux mais assez mal
connus dans le contexte du Burkina Faso. Les données disponibles
montrent qu'il s'agit surtout des coléoptères
(Sitophilusspp,Rhizopertaspp, Prostephanustruncatus,
Trogodermagranariumet Tribolium) et des
lépidoptères (Sitotrogacerealella,
Ephestiacautella et Plodiainterpunctella) (Delobel et Tran,
1993 ; Traore et al., 1996). Dans les stocks, les insectes
peuvent entraîner des dégâts très importants en
consommant l'albumen et parfois le germe des grains (c'est en fait, dans bien
des cas, la larve vivant à l'intérieur du grain qui occasionne
les pertes), en dépréciant les produits par leurs déchets,
déjections ou sécrétions, en détériorant les
sacs (Appert, 1985 a). Enfin, par les déchets qu'ils produisent dans les
grains (farine);l'échauffement et le dégagement de vapeur d'eau
qu'ils occasionnent par leur respiration, les insectes tendent à
créer un milieu favorable au développement des micro-organismes
(Cruz et al, 1988) produisant des toxines. C'est le cas des champignons
aflatoxinogènes du genre Aspergillus.
Pour remédier à l'action
déprédatrice des insectes des stocks, plusieurs méthodes
de lutte sont utilisées par le paysan. Il s'agit entre autres des
procédés mécaniques et physiques, des pratiques culturales
et conditions de stockage, des traitements des denrées avec des
insecticides de contact et de l'addition au grain de substances
étrangères (matières minérales, substances
végétales). Ces procédés qu'emploient les
cultivateurs ont globalement des avantages certains du fait de leur
simplicité, de leur innocuité et de leur prix bon
marché(Appert, 1985b).
La présente étude a pour objectif de mieux
connaître les conditions de stockage traditionnel dans l'objectif de
mettre au point des techniques de protection intégrée des stocks
par l'optimisation des méthodes endogènes
améliorées. Il s'agira alors de faire un inventaire des
structures de stockage, des méthodes de protection et des
déprédateurs (insectes, pathogènes) des
céréales mil, maïs et sorgho en relations avec leurs
antagonistes. Aussi des informations relatives à l'impact des insectes
dans les stocks seront recueillies auprès des producteurs.
Ce mémoire s'organise en trois parties en plus de
l'introduction et de la conclusion. La première partie présente
les généralités sur les céréales, les
structures de stockage, les facteurs d'altération des stocks et les
méthodes traditionnelles de protection. Dans la deuxième partie
il sera question de la présentation du matériel et de la
méthodologie utilisée. Enfin, nous présenterons les
résultats et leurs discussions dans la dernière partie.
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