CONCLUSION ET PERSPECTIVES
Dans la zone sud-soudanienne du Burkina Faso on rencontre
essentiellement trois types de structures de stockage (greniers, sacs et
hangars) avec une prédominance du grenier qui sert surtout au stockage
du mil et du sorgho. Tandis que le maïs se stocke plus dans des sacs. Les
hangars comme structure de stockage s'observent dans les localités de
Bobo-Dioulasso et Orodara.Les méthodes de protection des stocks
rencontrées sont l'utilisation de produits chimiques, de substances
végétales et la combinaison des deux. Les produits chimiques sont
plus utilisés dans la protection du maïs, tandis que sur le sorgho
et le mil les substances végétales sont les plus
utilisées.L'étude de la variabilité de la durée de
conservation en fonction des méthodes de protection a
révélé que parmi toutes les méthodes de protection
utilisées dans la zone, l'utilisation de substances
végétales semble être la meilleure méthode suivie de
celle de produits chimiques.Des trois céréales
étudiées le mil est la denrée qui se conserve le mieux
suivie du sorgho et du maïs.De l'avis des producteurs les insectes
constituent la principale cause de dégâts des stocks suivis des
rongeurs. L'humidité est également évoquée mais
dans une moindre mesure comme cause de dégradation des stocks. Les
insectes entraînent des pertes qualitatives et quantitatives.
Le suivi des échantillons au laboratoire a
révélé que les déprédateurs des stocks de
céréales (mil, maïs et sorgho) dans la zone sud-soudanienne
appartiennent aux ordres des Coléoptères et des
Lépidoptères. Au total 11 espèces ont été
identifiées dont 7 espèces de Coléoptères et 4
espèces de Lépidoptères.On a observé une variation
de la diversité d'insectes en fonction de la denrée. Ainsi, on a
identifié 11 espèces sur le maïs, 9 sur le sorgho et 8 sur
le mil.
L'espèce la plus fréquemment rencontrée
sur le sorgho est R. dominica F. Sur le maïs, on note la
présence de deux espèces (R. dominica F. et T.
confusumDuv.) qui ont la même importance alors que sur le mil, les
principaux ravageurs sont T.granarium Evert., R. dominica
F.représentant respectivement 48% et 35% des individus observés.
Il ressort que R. dominica F. est le déprédateur le plus
sérieux des stocks de céréales dans la zone
sud-soudanienne du Burkina Faso.
Au terme de notre étude, qui consistait à mieux
cerner les conditions de conservation des grains de céréales et
de survenue des dégâts causés par les insectes en milieu
rural du Burkina Faso, les questions qui se posent maintenant et qui
constituent pour nous de nouvelles pistes pour les investigations futures sont
de savoir:
ü L'impact des déprédateurs sur la
qualité des denrées au cours du temps.
ü La répartition spatio-temporelle des ravageurs
sur ces denrées dans la zone sud-soudanienne et sur toute
l'étendue du pays en relation avec les variations climatiques.
ü Une étude plus approfondie de la
bioécologie et de l'éthologie de R. dominica F. afin de
trouver des pistes pour lutter contre ce ravageur.
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