1.3. QUESTIONS DE RECHERCHE
La ville de Bukavu, chef lieu de la province du Sud-Kivu, est
située à l'est de la RDC sur la rive sud ouest du Lac Kivu. Sa
population totale en 2007 était estimée à environ 623 000
habitants. Cette ville compte trois zones de santé urbaines : Kadutu,
Bagira-Kasha et Ibanda, constituant le district sanitaire de Bukavu,
étendues sur une superficie d'environ 60
km2.
Notre étude s'est déroulée à
l'Hôpital Général de Référence de Panzi, une
de deux structures les plus importantes de la province qui accueillent la
majorité des malades de trois zones de santé du district
sanitaire et sert d'hôpital général de
référence de la zone de santé d'Ibanda. Par ailleurs, cet
hôpital est le CHU de l'Université Evangélique en Afrique
qui forme des médecins généralistes et
spécialistes. Il a une capacité d'accueil de 450 lits.
Nous sommes partis de l'hypothèse selon laquelle les
IAS seraient une réalité dans cette hôpital universitaire
et constitueraient un problème majeure de sur-morbidité en milieu
chirurgicale.
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Théo. MITIMA K., Mémoire de Maitrise en
santé publique, 2e promotion SACO
En effet, ce travail vise à répondre aux questions
suivantes :
- Quelle est la prévalence des infections
post-opératoires (IPO) à l'HGR de Panzi ?
- Quels sont les facteurs associés aux IPO à l'HGR
de Panzi ?
- Quel serait l'impact de l'antibiothérapie en cas
d'intervention chirurgical à l'HGR Panzi ?
1.4. MODELE CONCEPTUEL ET HYPOTHESES DE TRAVAIL
Les infections liées aux soins sont des infections qui
surviennent en milieu hospitalier, plus de 48h après l'admission d'un
patient à l'hôpital.
Pour qu'il y ait une infection nosocomiale, en
général il faut des facteurs favorisants du côté de
l'hôte et du pathogène.
- Du côte de l'hôte, on note l'affaiblissement des
défenses immunitaires,
physiologique ou pathologique, une rupture des défenses
naturelles, comme par exemple un cathéter qui est une potentielle porte
d'entrée, une sonde urinaire, des patients intubés comme en
réanimation ou même l'acte opératoire lui-même.
- Du côté du pathogène : les facteurs de
virulence présents chez les bactéries, leur capacité
à adhérer aux cellules épithéliales, voire à
certains matériaux et à y constituer des biofilms, la
présence de toxines sont autant des facteurs favorisants (27).
L'infection nosocomiale peut être favorisée
également par un déséquilibre dans la flore microbienne du
patient qui peut être fragilisée de par une multiple
antibiothérapie préalable, qui peut parfaitement bien
sélectionner au sein de la flore digestive par exemple, des
bactéries multirésistantes à de nombreuses familles d'ATB
(25).
Ces infections ne sont pas inéluctables. Elles peuvent
être évitées et réduites considérablement par
des mesures préventives pré-opératoires
précises.
- Le maintien d'asepsie rigoureuse, par l'application des
règles d'hygiène dans les salles d'hospitalisation, le nettoyage
fréquent et impeccable des chambres, des couloirs, des installations
sanitaires, l'asepsie des pansements faits au lit du
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malade, la séparation des malades septiques et
aseptiques, la désinfection soigneuse des salles d'opération, la
douche obligatoire des patients à opérer, le contrôle
permanent de la stérilisation du matériel et des champs
opératoires, la correction des tares,
- L'antisepsie par l'utilisation préventive d'une
antibiothérapie active sur les germes responsables, spécifique
à chaque type de chirurgie, qui doit débuter avant l'intervention
pour être efficace et rester courte pour ne pas favoriser les
résistances,
- Les mesures de surveillance post opératoire sont
indispensables pour un dépistage précoce d'une complication et
une instauration rapide d'une thérapeutique adéquate ; la
surveillance de la température biquotidienne, la
recherche d'une douleur péri-opératoire, la
surveillance du drain et de la cicatrice opératoire sont des
éléments essentiels concourant à la prise en charge
précoce d'une éventuelle infection post opératoire.
De ce qui précède, voici nos hypothèses :
? La prévalence des infections post-opératoires
serait élevée, supérieure à 25% comme dans la plus
part des pays en développement.
? Les facteurs favorisants ces infections seraient :
a) L'exposition aux actes invasifs liés à
l'opération chirurgicale : sondes urinaires, ventilation
artificielle, sonde d'intubation, cathéter,
b) L'existence des bactéries des Bactéries
multirésistantes dans cette institution hospitalière.
b) Des facteurs liés aux patients : le Diabète,
la malnutrition, l'immuno - dépression due au VIH et état
grabataire du patient.
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