II.1.1.1.2- Alphabétisation
La lutte contre l'analphabétisme est une
priorité pour le Burkina Faso et un défi majeur à relever.
Pour renforcer les différentes politiques mises en oeuvre afin
d'accroître la scolarisation, différentes méthodes
d'alphabétisation et d'éducation non formelles sont
développées. Ces politiques concernent les jeunes et les adultes
qui n'ont pas eu la chance d'aller à l'école ou qui ont
été prématurément déscolarisés.
Les reformes structurelles entamées par le Gouvernement
au cours de cette dernière décennie sont une démonstration
de l'importance de la place de l'alphabétisation dans les
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préoccupations nationales. C'est dans ce but que le
département ministériel chargé de la mise en oeuvre des
orientations du Gouvernement (Ministère délégué
chargé de l'alphabétisation et de l'éducation non
formelle) a été appelé à exister depuis 2004. Au
titre des reformes, nous avons également la création d'un fond
destiné à soutenir les initiatives pour la promotion de
l'alphabétisation et de l'éducation non formelle (le FONAENF). En
outre, l'Etat dans son rôle d'animateur a favorisé le
développement de nombreux mouvements associatifs oeuvrant dans ce
domaine. Il s'agit particulièrement d'Organisations Non Gouvernementales
(ONG), de fédérations ou de coalitions ou encore d'associations
diverses.
Le PDDEB, dans son volet alphabétisation,
s'était fixé en 2001 d'atteindre un taux d'alphabétisation
de 40% d'ici 2010. Mais au regard des taux d'alphabétisation
rapportés par les différentes enquêtes, forces est de
constater que toutes ces actions bien qu'ayant permis d'accélérer
la progression de 54% en 10 ans du taux d'alphabétisation, ne
garantissent pas l'atteinte de cet objectif à l'horizon 2010. En effet,
de 18,4% en 1998, 21,6% en 2003, 23,6% en 2005, la proportion de la population
âgée de 15 ans et plus alphabétisée est
estimée à 28,3% lors de l'enquête QUIBB 2007, ce qui
dénote une progression importante (environ 20%) depuis 2005, mais
insuffisante pour atteindre les objectifs.
L'inégalité entre les deux sexes face à
l'alphabétisation demeure l'une des caractéristiques de la
population burkinabè. Les femmes sont proportionnellement moins
alphabétisées que les hommes. En 2007, le taux
d'alphabétisation est de 21% chez les femmes et de 37% chez les hommes,
ce qui donne un indice de parité des sexes de 0,6. Autrement dit, pour
six (6) femmes alphabétisées, on dénombre dix (10) hommes
alphabétisés à population égale (Rapport annuel
EA-QUIBB 2007). Néanmoins, nous notons une évolution positive de
cet indice.
II.1.1.2- Offre de formation professionnelle et
technique
D'une manière générale, la formation
professionnelle et technique (FPT), se veut être un ensemble des
activités visant à assurer l'acquisition de connaissances ; des
qualifications et des aptitudes nécessaires pour exécuter une
profession ou certaines fonctions avec compétence et efficacité.
Le système éducatif au Burkina Faso est fortement
caractérisé par la faiblesse de l'enseignement technique et
professionnel. Ce qui explique l'inadéquation entre l'offre
éducative et les besoins de l'économie. Le système
d'enseignement et de formation technique et professionnel comporte plusieurs
insuffisances internes liées notamment à la faiblesse des
capacités humaines et matérielles, ainsi qu'à des
problèmes d'organisation administrative et institutionnelle.
Les années 1998 à 2008 enregistrent une forte
évolution dans le domaine de la formation technique et professionnelle
et une volonté affichée des différents acteurs à
palier à l'insuffisance du système éducatif.
Néanmoins, l'offre de formation reste caractérisée par des
insuffisances majeurs dont (i) la concentration de l'offre de formation dans
des filières des services (56,5%) et de l'industrie (15,6%) ; le secteur
agricole compte à peine 6% des filières offertes, (ii) la faible
décentralisation du dispositif de formation technique et professionnelle
: les deux principales villes du pays regroupent 68,6% des écoles. Sur
les 13 régions que
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compte le Burkina Faso, la région du Centre regroupe
73,9% des filières offertes et 15,6% des filières pour la
région des Hauts-Bassins ; soit 89,5% des filières pour ces deux
régions, (iii) le coût de la formation technique et
professionnelle qui reste élevé pour un grand nombre de jeunes
des ménages les moins favorisés : environ 48,3% des
filières de formation offertes ont des frais de scolarité
supérieurs à 100 000 FCFA, environ 60,9% des filières
techniques et professionnelles ont des frais de scolarité
supérieurs à 50 000 FCFA, dans le contexte où 46,4% des
ménages ont un revenu par tête inférieurs à 82 672
FCFA (ONEF, 2009. Bilan emploi - formation 2009).
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