II.1.1.1.1- Education
L'éducation participe à l'amélioration
des conditions de vie des populations. Il est démontré qu'un
niveau d'instruction élevé de la population influence fortement
son développement économique et social. C'est à ce titre
que le niveau de développement de l'éducation intègre la
détermination de l'Indice de Développement Humain (IDH) qui
permet d'apprécier et de comparer le progrès social et
économique des pays. Depuis les années 90, la communauté
mondiale par l'entremise des Nations Unies s'est fixée comme objectif de
réaliser l'éducation pour tous d'ici 2015, autrement dit,
atteindre un taux de scolarisation du primaire de 100%.
C'est dans ce contexte que depuis 2001, le Burkina Faso a
élaboré et mis en oeuvre la première phase de son premier
Plan Décennal de Développement de l'Education de Base (PDDEB)
pour la période 2001 - 2010. Les objectifs de ce programme tiennent
compte de la vision du premier Cadre Stratégique de Lutte contre la
Pauvreté (année 2000) qui en son axe 2 promeut l'accès des
pauvres aux services d'éducation. L'option choisie par le Gouvernement
burkinabè est de réaliser un développement quantitatif et
qualitatif de l'éducation de base et de l'alphabétisation.
Mémoire soutenu et présenté par
Bételmbaye M'BAÏMAN B. Page 16
C'est ainsi que, nous pouvons noter qu'entre 1997 et 2008, le
nombre d'établissements primaires publics et privés a plus que
doublé, en passant de 4132 en 1998 à 8778 en 2008. Par voie de
conséquence, le Taux Brut de Scolarisation (TBS) a augmenté de
41,1% en 1998 à 72,5% en 2008 (Annuaire statistique, 2008). Ce bond est
à mettre à l'actif des gros efforts de développement des
infrastructures d'accueil effectué par le Gouvernement, à la mise
en place d'un certain nombre de mesures telles que la dotation des
élèves du public et du privé en manuels scolaires, la
prise en charge des frais APE (Association des Parents d'Elèves) des
filles, le développement des cantines scolaires et des campagnes de
mobilisation sociale au niveau des communautés de base. L'écart
de scolarisation entre le milieu urbain et le milieu rural se réduit
constamment. Le taux brut de scolarisation en milieu urbain est de 112,1% en
2007 contre 56,6% en milieu rural nous révèle le dernier rapport
annuel sur les conditions de vie des ménages (EA-QUIBB 2007).
L'enseignement secondaire a également connu des
changements quantitatifs significatifs au cours de la dernière
décennie. Le nombre d'établissements d'enseignement secondaire
s'est accru à un rythme de 11% par an entre 1998 et 2008 en passant de
358 à 1018 établissements. Le TBS du secondaire est donc
passé de 12,2% en 2002 à 20,7% en 2008 avec 24,2% pour les
garçons et 17,2% pour les filles (Rapport EA-QUIBB 2007).
Toutefois, ces progrès masquent des insuffisances du
système dans son ensemble. Notamment le poids relativement faible de
l'enseignement technique et professionnel (ETP) par rapport à
l'enseignement secondaire. Toujours selon le même rapport, en termes de
nombre d'établissements ou de nombre de classes, l'enseignement
secondaire technique et professionnel représente un peu plus de 11% de
l'enseignement secondaire, tandis que l'enseignement général
occupe plus de 88% des établissements et salles de classes de
l'enseignement secondaire. L'enseignement technique et professionnel regroupe
12,0% des enseignants de l'enseignement secondaire technique et professionnel
en 2008. Cependant, le nombre d'enseignants du secondaire technique et
professionnel a baissé à un rythme annuel de 2,3% entre 1998 et
2008, tandis que celui de l'enseignement secondaire général s'est
accru de 2,4% par an (ONEF, 2009. Bilan emploi-formation 2009, page 41).
Malgré les efforts conjugués dans ce domaine qui
ont permis de réaliser des bonds significatifs au niveau de
l'accès et de la participation à la scolarisation du primaire et
du secondaire, ces résultats sont encore insuffisants pour être au
rendez vous mondial d'une éducation pour tous en 2015.
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