CONCLUSION
Dans ce premier chapitre, il a été question de
mettre un accent sur les concepts clés de notre sujet du travail qui
porte sur « le rôle de la communication dans l'encadrement des
jeunes filles vivant dans la rue par l'ONG O.R.P.E.R. » pour ce, nous nous
sommes attardé sur trois points à savoir : la
communication qui est un acte d'établir une relation avec
l'autre où nous avons parlé des fonctions de la communication
selon C. Richard Wright, l'encadrement pris comme une relation
entre deux personnes et exige une confiance mutuelle et enfin la jeune
fille vivant dans la rue qui nous a amené à revoir les
trois catégories des enfants vivant dans la rue souligné par le
père Frank Roelant l'initiateur de l'ONG O.R.P.E.R. (enfant de rue,
enfant de la rue, enfant dans la rue).
9 Richard C. WRIGHT, « Analyse fonctionnaliste et
communication de masse » cité dans la communication
modélisée, une introduction aux concepts, aux modèles
et aux théories, Ottawa, éd. Du Renouveau Pédagogique,
1992, p355.
13
CHAPITRE II
PRESENTATION DE L'ONG Oeuvre de
Reclassement et de Protection de l'Enfant
vivant dans la Rue (O.R.P.E.R.)
Toute recherche ou exploitation scientifique renvoie
nécessairement à un champ d'application. A cet effet, nous
articulons ce dit chapitre à la présentation de l'ONG O.R.P.E.R.
qui constitue notre champ d'investigation.
II.1. Objet
L'association a un caractère social. Elle a pour objet
la protection, le reclassement et la
réinsertion familiale et socio- professionnelle des
enfants de la rue sans distinction de sexe, de race, de
religion.10
II.2. Aperçu historique et évolution
Le dramatique problème des enfants de la rue a
entrainé la création de plusieurs organisations non
gouvernementales (ONG) qui essaient de trouver des solutions à cette
situation. Notamment à l'Aide à l'Enfance
Défavorisée (AED) et l'OEuvre de Reclassement et de Protection de
l'Enfant de la rue (ORPER), créée à l'initiative du
père Frank ROELANTS. Nous retrouverons ici l'historique et
l'évolution de cette dernière.
En Février 1983 : Une dizaine de
jeunes de la rue viennent demander aux prêtres de la paroisse Christ-
Roi, à Kinshasa, de les héberger. Ils expliquent que, durant la
nuit, les soldats les pourchassent pour les enrôler dans l'armée
ou les envoyer dans des centres pénitenciers de l'Etat. Ayant l'habitude
de dormir en plein air, ils n'exigent aucun local, juste l'autorisation de
dormir sur le terrain de basket. Une nuit, plusieurs nuits, plusieurs
semaines... et les enfants restent pour de bon. Bientôt, ils sont une
vingtaine, entre 16 et 18 ans. L'oeuvre est née. Mais cette histoire a
une préhistoire.
10 O.R.P.E.R., Rapport annuel 2007-2009.
14
En Septembre 1981 : Quelques jeunes du groupe
d'initiation chrétienne « jeunes de la lumière » ou
« bilenge ya mwinda » décident d'entreprendre une
activité permanente en faveur des marginaux. Chaque semaine, ils se
rendent à la prison de Makala pour donner une formation religieuse aux
petits délinquants incarcérés. Une fois
libérés, certains entre eux viennent à la paroisse
Christ-Roi, et, en Février 1982, un groupe de réflexion est
constitué. Ces jeunes délinquants établissent ensuite le
contact avec les enfants et jeunes de la rue.
Plus tard, les jeunes de la lumière
aidés par les prisonniers organisent des sorties pour les enfants
et les jeunes de la rue sous l'autorisation et la sécurité de
l'autorité publique. Chaque mois, ils les emmènent au fleuve
à 25 km de Kinshasa. Lors de ces sorties, aucune question ne leur est
posée et personne ne leur parle de religion. Il faut qu'ils sentent
qu'on ne cherche pas à les exploiter et que, au contraire, on ne leur
veut que du bien. C'est ainsi que petit à petit la confiance commence
à naître entre les « jeunes de lumière » et les
enfants de la rue.
En 1983 : Les problèmes commencent
à surgir après quelques semaines. Tout d'abord, les enfants se
battent entre eux presque chaque nuit. Et comme, chez eux, une bagarre ne se
passe jamais sans couteaux, lames de rasoir ou tessons, des cris et des pleurs
retentissent chaque nuit et, le matin, il faut soigner les blessés.
Alors, une dizaine de « jeunes de la lumière » proposent de
passer la nuit avec eux à tour de rôle, sur le terrain de
basket.
Peu après, un autre problème surgit. Les voisins
se plaignent de vols la nuit. Devant cette accusation, les prêtres de la
paroisse fixent une première règle : ceux qui dorment sur le
terrain ne peuvent le quitter entre 20h et 5h du matin. Quelques semaines plus
tard, la gendarmerie vient accuser les prêtres d'abriter des voleurs. Il
s'agissait de jeunes qui volaient au marché ou ailleurs... Puis venaient
se refugier à la paroisse. Cela amène les prêtres à
appliquer une autre règle : ceux qui dorment à la paroisse
doivent le faire chaque nuit. Les présences sont donc relevées
tous les soirs et chaque matin.
? En Juin : Les jeunes de la rue
déclarent à leurs bienfaiteurs qu'il devient de plus en plus
difficile de combiner leur vie de vagabonder du jour avec leur vie
réglementée de la nuit. Et ils demandent aux prêtres de les
envoyer à l'école.
15
? En Septembre : Dix jeunes entrent dans une
école professionnelle et trois à l'école primaire. Au fur
et à mesure que le nombre d'enfants augmente, les responsables sont
amenés à créer plusieurs centres et maisons d'accueil :
1. Home Père Gérard Giezeman, 2 rue d'Irebu, C/
Kasa vubu. Commencé à être occupé le 9 Mai 1985
2. Home Augustin Modjiba, n°16 rue Bondo, C/ Kalamu.
3. Home Christian Muanga, 144 avenue Niangara, C/ Ngiringiri.
4. Home Samy Isameri, 84 avenue kulumba, Bumbu
5. Home Suzanne Lukau, 19 av/ Yahuma, C/ Kasa vubu.
Cette maison est occupée depuis le 22 Novembre 1993,
exclusivement par des filles.
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