7. Intégration régionale
Une intégration régionale, signifie
d'abord que des Etats autonomes décident de se rassembler pour former un
plus grand ensemble, sur une durée plus ou moins longue.
On peut se représenter la situation comme dans
un puzzle: des éléments indépendants sont réunis
pour former une unité d'éléments
interdépendants.13
Puisqu'il s'agit d'Etats autonomes, cette
décision se prend en toute liberté.
12 Friedrich Ebert : Guide Facile sur
l'Intégration Régionale, 2007
13 TSHIBAMBA
BUABUA : L'intégration des Etats africains au sein de l'Union Africaine:
Etude de son effectivité au regard de la pratique Européenne
d'intégration, Université William Booth de Kinshasa - licence
2007.
16
Ainsi, les éléments du puzzle ne
sont pas mis ensemble: ils agissent par eux-mêmes et décident
par eux mêmes de se mettre ensemble. Car enfin, personne ne peut obliger
un Etat à établir une coopération avec d'autres, s'il ne
le désire pas.
Une coopération est dite «
régionale », lorsque les Etats concernés appartiennent au
même espace géographique, c'est-à-dire qu'ils se situent
dans la même région du globe. Si, par exemple,
Madagascar, la Belgique et l'Argentine décidaient d'établir une
coopération, on ne pourrait pas parler, dans ce cas,
d'intégration régionale, puisque ces pays se trouvent,
en définitive, sur des continents totalement
différents.
Par contre, si l'on considère la carte de la
Région de la SADC, on voit bien que les Etats membres sont tous
très proches les uns des autres.
Différentes conceptions de l'intégration
régionales
On distingue quatre principales conceptions de la
régionalisation: libérale, volontariste ancienne, nouvelle
économie industrielle, géographique14.
1. La conception libérale
S'articule autour de la dimension commerciale de
l'intégration. Selon cette conception, l'intégration commerciale
est assimilée à la libéralisation des échanges et
des facteurs de production au regard de la concurrence mondiale. Dans cette
optique, intégrer c'est réduire les barrières nationales
et se rapprocher du marché mondial.
2. La conception volontariste ancienne ou
protectionniste
S'articule autour de la dimension économique.
Les tenants de cette conception considèrent l'intégration
régionale comme un processus de déconnexion visant à
protéger les économies intégrées de la concurrence
mondiale.
14 Patrick MUSUMPE M.NGOY : L'union douanière
du COMESA. Avantages et inconvénients pour la RDC. Une analyse à
l'aide d'un MEGC, Université de Kinshasa/RDC - Licence
2008.
17
Elle revient à protéger un
système de production régionale par la mise en place de
politiques convergentes.
3. La conception nouvelle économie
industrielle
Met l'accent sur la dimension productive. Elle
conçoit l'intégration productive comme la mise en place
d'interconnexions par les acteurs en termes de projets sectoriels, de
réseaux transnationaux, d'internalisation des relations dans un espace
régional.
4. La conception géographique
De son côté met l'accent sur la dynamique
spatiale de l'intégration. Selon cette conception, l'intégration
se caractérise par les effets d'agglomération et de polarisation.
Du fait de la mondialisation, c'est un processus qui permet d'une part de
réduire les distances géographiques en rapport avec les nouvelles
technologies de l'information et de la communication, et d'autre part, il
permet la construction d'un marché régional
compétitif.
La réduction des distances géographiques
favorise le
développement des échanges
intracommunautaires. Pour que ces échanges soient effectifs, il faut des
infrastructures de communication intégratrices.
Dans les objectifs que se fixent les CER, on retrouve
à la fois toutes les différentes conceptions de
l'intégration régionale, qui ne sont d'ailleurs pas du tout
exclusive. Néanmoins, notons que, quelle que soit sa forme ou sa
dimension, la régionalisation implique nécessairement la libre
circulation. Mais celle-ci varie selon le stade d'intégration en
vigueur.
Pour mieux classifier les nombreux différents
modèles d'intégration régionale qui existent dans le
monde, nous allons tout d'abord établir la différence entre les
deux dimensions de l'intégration: la dimension économique
et la dimension politique. Mais il faut cependant voir la
dimension politique comme étant une continuation de la dimension
économique.
Ce type d'organisation est appelé
intergouvernemental, ce qui signifie: entre les
Etats.
18
- La dimension économique
:
Jusqu'ici, toutes les étapes
d'intégration par lesquelles les Etats sont passés, ont toujours
commencé par un renforcement de la coopération économique
entre eux.
L'Union Européenne représente un bon
exemple d'une telle intégration: En 1951, la Belgique, l'Allemagne, la
France, l'Italie, le Luxembourg et les Pays-Bas ont créé la
« Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier ».
Elle est à l'origine de l'actuelle « Union Européenne »
(UE).
En ce temps-là, il n'était nullement
question, contrairement à aujourd'hui, d'une politique
étrangère commune, ou d'une politique commune de
sécurité, ni même d'une discussion sur une
éventuelle Constitution commune: Il s'agissait uniquement de
créer un marché commun pour le charbon et l'acier.
Ainsi, les pays membres ne devaient plus appliquer de
taxes ou droits de douane entre eux, en ce qui concernait le charbon et
l'acier.
Nous donnerons plus loin des explications sur les
droits de douanes. Ainsi, la coopération se limitait à ce
moment-là à une dimension strictement
économique.
- La dimension politique :
Il existe cependant d'autres domaines, comme par
exemple dans le cas de « la politique étrangère et politique
de sécurité », pour lesquelles les décisions sont en
principe laissées aux gouvernements nationaux.
Ce domaine est encore considéré comme
étant sensible et souvent, il n'est pas si facile de trouver une ligne
commune pour satisfaire tous les Etats membres, bien que les différents
gouvernements fassent chacun l'effort d'accorder leur politique à celle
des autres. Il peut aussi arriver que cela ne marche pas si bien.
19
Nous allons maintenant présenter de
manière succincte les étapes auxquelles peuvent accéder
les Etats qui s'engagent dans un processus d'intégration
régionale.
La zone d'échanges préférentielle
:
Fixation des tarifs bas pour les échanges entre
les pays de la zone ;
La zone de libre échange :
Suppression des tarifs et des restrictions quantitatives
entre les pays de
la zone ;
L'Union Douanière :
Application d'un TEC pour les importations originaires
des pays tiers ;
Marché Commun :
Libre circulation des facteurs;
Union Monétaire :
Harmonisation des politiques nationales ;
Union Politique :
Unification des politiques conjoncturelles, sectorielles,
structurelles sous
l'égide d'une autorité
supranationale
|