· une doctrine économique :
Est surtout, politique qui recommande de limiter
l'entrée des produits (biens et services) et/ou des capitaux en
provenance de l'étranger sur le territoire national par des moyens
divers.
· L'objectif du protectionnisme :
Est toujours de protéger les acteurs
économiques nationaux de la concurrence étrangère, soit
que l'on espère ainsi encourager la production nationale et
protéger ainsi l'emploi, soit que l'on affirme vouloir conserver un haut
niveau de protection sociale (ce qui contribue à
l'élévation des prix et donc à une moindre
compétitivité), soit qu'il s'agisse de productions
qualifiées de "sensibles" pour lesquelles on veut conserver une
indépendance nationale.
· Un ensemble de pratiques résulte de cette
doctrine : o Le protectionnisme peut être avoué,
apparent, ou rampant, c'est à dire plus ou moins caché. Il peut
ne concerner que certains produits ou être
généralisé.
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o Les mesures protectionnistes peuvent être
financières (droits de douane plus ou moins élevés),
radicales (interdiction totale de l'importation de tel ou tel produit ou
contingentement, c'est à dire limitation quantitative), ou indirectes
(établissement de normes pour l'entrée de certains produits,
subventions aux produits nationaux, campagne de soutien aux produits nationaux,
du genre "achetez français", etc.).
La question du protectionnisme est à relier
à celle du libre-échange. Les avantages respectifs de l'un et de
l'autre sont encore l'objet de débats non clos. La question est de
savoir ce que l'on gagne à être protectionniste ou
libre-échangiste, et qui y gagne.
Quand on voit les mesures prises actuellement (mai
2002) par les Etats-Unis pour protéger leur marché
intérieur, on voit bien que le protectionnisme n'a pas disparu et qu'il
y a des enjeux au débat.
Depuis la fin de la seconde guerre mondiale et la
signature du GATT (Accord général sur le commerce et les tarifs
douaniers), le protectionnisme a beaucoup reculé, au moins
officiellement.
Le Traité, signé par un nombre grandissant
de pays au fur et à mesure des années, prévoyait la
réduction progressive des droits de douane et l'interdiction des
barrières non tarifaires. L'OMC, qui a aujourd'hui remplacé le
GATT, poursuit dans la même voie.
Les tarifs douaniers ont en effet beaucoup
diminué et le libre-échange s'est répandu dans le monde
entier, promu par les pays riches et plus ou moins imposé aux pays
pauvres, en particulier par les organisations internationales (FMI, Banque
Mondiale). Cependant, on ne peut pas dire que le protectionnisme a disparu
:
D'une part, les barrières non tarifaires, de
plus en plus subtiles, existent toujours ; Et d'autre part, les pays qui le
peuvent (c'est à dire ceux qui ont du pouvoir dans les échanges
internationaux) prennent des mesures ouvertement protectionnistes quand
ça les arrange, le meilleur exemple étant les Etats-Unis ; enfin,
on peut estimer que les unions régionales, comme l'Union
européenne, construisent à la fois du libre-échange
à
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l'intérieur de la zone et du protectionnisme
envers les pays en dehors de la zone.
Mesurer le degré de protectionnisme est
difficile. Le seul indicateur chiffré est le niveau des tarifs douaniers
: si les droits de douane passent de 35 à 20% sur l'importation des
céréales, par exemple, on peut dire que le protectionnisme
diminue. Mais on sait bien que le protectionnisme ne se limite pas aux droits
de douane, d'où la difficulté de sa mesure.
Les étudiants font parfois, à propos du
protectionnisme, deux types d'erreurs :
· confondre protectionnisme et autarcie.
L'autarcie, c'est le fait pour un pays de se couper du reste du monde, de vivre
sans relations, en particulier commerciales et économiques, avec
l'extérieur. L'autarcie complète est extrêmement rare. Le
protectionnisme vise à limiter, à contrôler, les
échanges commerciaux avec l'étranger, en général
pas à les supprimer.
· penser que les pays sont ou protectionnistes
ou libre-échangistes, mais pas les deux à la fois. La plupart du
temps, les pays sont les deux à la fois : protectionnistes pour certains
produits, libre-échangistes pour d'autres, ou libre-échangistes
officiellement et protectionnistes en réalité. A l'heure
actuelle, aucun pays n'est totalement libre-échangiste et bien peu sont
complètement protectionnistes.