III-une analyse favorable au développement
financier
Selon Gurley et Shaw (1955), l'aspect financier du
développement est parfois négligé parce que le
développement économique fait souvent référence aux
questions relatives au bien-être, au travail, à la production et
au revenu. Ils présentent une théorie classique d'analyse de
l'impact des actifs monétaires sur le taux de croissance dans laquelle,
ils dressent une critique virulente
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contre le keynésianisme du fait de la non prise en
compte des aspects financiers du développement. Gurley et Shaw (1955)
estiment que le modèle keynésien n'est pas un instrument efficace
pour étudier le développement économique, surtout dans ses
aspects financiers. Ainsi, le développement a sans doute des fondements
financiers, et Gurley et Shaw (1967) montrent que durant le processus de
développement économique, comme le revenu par tête
s'accroît, les pays expérimentent d'habitude une croissance plus
rapide des actifs financiers que de la richesse ou de la production nationale.
Enfin, Gurley et Shaw (1967) identifient deux déterminants du
développement financier à savoir : la division du travail et les
techniques de transfert de l'épargne en investissement. Une analyse
comparative de la théorie financière du développement de
Gurley et Shaw (1955, 1967) est réalisée par Gerschenkron (1962),
qui place le rôle du secteur bancaire dans le contexte
d'économie arriérée où les pays qui ont
besoin d'un secteur financier actif sont ceux qui sont sous
développés et par conséquent doivent réaliser un
décollage économique. Ainsi, l'importance du système
bancaire augmente avec le retard de l'économie, et le niveau de
développement économique au début du processus
d'industrialisation détermine le rôle du secteur bancaire.
L'analyse de Gerschenkron (1962) s'inscrit dans le même ordre
d'idée que Hicks (1969), qui estime que la révolution
industrielle n'est pas associée uniquement à la mise en
application des technologies nouvelles découvertes mais aussi à
la révolution financière qui a favorisé l'accroissement
massif des investissements. Il ajoute que la plupart des technologies
associées à la révolution industrielle ont
été découvertes bien avant, mais n'ont jamais
été mises en oeuvre, parce que leur adaptation à
l'échelle commerciale nécessite d'énormes investissements
illiquides. Ce qui n'est pas possible en l'absence d'intermédiaire
financier.
Le développement financier peut être
subdivisé en deux composantes selon Patrick (1966) : il peut provenir de
la demande des services financiers adressée les épargnants et les
investisseurs, ce qu'il appelle demand following, ou de l'offre des
services financiers : supply leading. Malgré le fait que
l'effet de demand following implique une causalité allant de la
croissance vers la finance et l'effet de supply leading,
entraîne une causalité du développement financier vers la
croissance .Les conclusions de Patrick (1966) ont inspiré de nombreuses
études de causalité sur la relation entre le développement
financier et la croissance, qui ont conduit à des conclusions plus ou
moins tranchées.
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