Nous retiendrons que beaucoup de choses restent à
faire dans le secteur de la microfinance au Bénin. Sur la question du
suivi-conseil, les institutions de microfinance ne parviennent pas jusque
là à mieux s'occuper de la gestion et de la rentabilité
des activités financées par elles. Ce qui ne permet pas aux
bénéficiaires de crédit de mieux gérer leurs
activités en vue d'une maximisation de profit. On remarque que l'action
des IMF reste toujours limitée au déboursement des
crédits. Ainsi rares sont ces clients qui, après l'obtention des
fonds bénéficient des conseils provenant de leur institution de
crédits.
Ceci nous amène à dire que les IMF ne jouent
pas pleinement leur rôle dans l'amélioration de la situation
socio-économique des populations au Bénin. Une chose est de
financer une activité, mais l'autre qui paraît primordiale reste
le suivi du promoteur dans la gestion de l'activité financée.
Ainsi ce dernier disposera d'une crainte à l'égard de son
institution de crédit, mais aussi pourra aisément exposer
à son chargé de prêt les menaces et opportunités qui
pèsent sur son activité. Ce qui permettra au chargé de
prêt lors des prochaines évaluations de tenir compte des
réalités qui pèsent sur l'activité du client en
matière d'atouts et de faiblesses afin de proposer des solutions pour
les pérenniser ou pour y remédier.
Aussi, on constate que le contrôle de la destination
effective du crédit octroyé n'est pas pris au sérieux par
les chargés de prêt. Ceci dit, une largesse est laissée au
client de gérer les fonds comme il l'entend. Ainsi, le client se lance
dans des activités dont la rentabilité n'a fait l'objet
d'aucune
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Réalisé et soutenu par Marcel G.
AGBODJOGBE
Analyse des effets socio-économiques des
crédits octroyés par les IMF sur les bénéficiaires
: Cas PADME
étude préalable. Il s'en suit donc des
situations de retard dans le remboursement, voire d'impayé.
Les IMF d'une manière générale, et PADME
en particulier parvient à mieux se rapprocher des couches
vulnérables à travers la diversité de ses produits. Il est
néanmoins à noter que la microfinance n'est pas une
panacée à la sortie d'une situation de pauvreté, mais
constitue un véritable outil dont les résultats sont progressifs
et s'échelonnent dans le temps.
De cette étude, nous retiendrons surtout que PADME
arrive à financer bon nombre de secteur dont surtout le commerce. Ces
activités permettent aux bénéficiaires de réaliser
une marge supplémentaire suffisante. Ce qui permet à ces derniers
de mieux s'assurer leurs besoins vitaux à savoir: la scolarisation des
enfants, l'alimentation, les soins sanitaires et biens d'autres choses. Par
cette marge supplémentaire réalisée, les clients
parviendront un jour par s'auto financer et donc n'auront plus grand besoin de
l'institution. Autrement dit, ces derniers quitteront définitivement le
cercle vicieux de la pauvreté.
Nous pouvons ainsi conclure que la microfinance permet
à la population de sortir de son extrême pauvreté afin de
s'auto employer. Ceci nous permet de dire que les IMF au Bénin
contribuent d'une manière ou d'une autre à l'amélioration
des conditions socio-économiques des populations à faible
revenu.
Par ailleurs, il faut noter que les charges familiales ne
permettent pas toujours aux clients de faire des réalisations
proportionnelles à la marge bénéficiaire
réalisée. Ceci s'explique par le fait que les clients dont la
situation socio-économique est restée inchangée sont ceux
dont les charges familiales sont moins importantes. Cela suscite des
interrogations et porte à croire que toutes les charges ne sont pas
déclarées de peur que cela ait un impact négatif sur le
montant sollicité. Ce qui est totalement le contraire d'autant puisque
ceci permettra de beaucoup mieux évaluer leur capacité de
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Analyse des effets socio-économiques des
crédits octroyés par les IMF sur les bénéficiaires
: Cas PADME
remboursement et donc faciliter la détermination du
montant de
l'échéancier.