CINQUIEME PARTIE : RECOMMANDATIONS ET CONCLUSION
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5.1 Recommandations
A l'issue de ces résultats, nous formulons les
recommandations suivantes à l'endroit du projet GESFORCOM, aux
autorités de la ville de Niamey et à l'Etat :
Le projet GESGORCOM a élaboré un schéma
d'aménagement forestier (SAF) pour la commune rurale de Torodi ; dans ce
cadre le flux de bois de feu vers Niamey est maîtrisé ainsi que la
valorisation des produits forestiers non ligneux (exemple de la gomme arabique)
grâce à une structuration de la population. Nous souhaitons
l'élaboration du SAF à toutes les communes dont les formations
forestières approvisionnent la ville de Niamey en bois-énergie.
Le projet pourrait créer des « espaces énergies domestiques
(aires aménagées) » où seront vendus outre le bois et
les énergies de substitution (pétrole, charbon minéral,
gaz,...), les équipements de cuisson moins énergétivores
(foyers améliorés, réchauds à gaz, réchaud
à pétrole, ...) ; il faut dissiper les hésitations des
ménages en leur offrant les possibilités dans le choix. Les aires
de vente des vendeurs grossistes de bois de feu peuvent servir d'espaces
énergies domestiques ; l'objectif est de réduire la consommation
de bois de feu en cassant la chaine d'approvisionnement en bois de chauffe par
la reconversion des vendeurs grossistes de bois-énergie.
La ville de Niamey ne doit pas rester comme
bénéficiaire mais partie prenante qui s'impliquera dans la
réactualisation du SDAN en l'inscrivant dans son PDC.
L'Etat doit :
o Promouvoir la Recherche-Développement dans le
domaine des énergies renouvelables en vue d'une valorisation des
ressources locales telles que Typha australis comme combustible dans
les casernes militaires (la fabrication de briquettes de charbon à
partir de la biomasse étant déjà
expérimentée dans la sous région); le biogaz pour
l'alimentation des abattoirs frigorifiques ou les maisons d'arrêt et de
correction;
o Réactualiser le SDAN en tenant compte des
capacités réelles des massifs forestiers situés dans le
bassin d'approvisionnement et les politiques d'aménagement en vigueur
;
o
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Renforcer les capacités des acteurs publics et
privés en organisant des ateliers de formations sur les énergies
domestiques alternatives au bois-énergie et les équipements
modernes de cuisson ;
o Redynamiser les activités de sensibilisation et
encadrement des ménages dans l'utilisation des foyers
améliorés et de combustibles domestiques de substitution; les
foyers améliorés ont été massivement adoptés
depuis trois décennies et contribuent à limiter la consommation
de bois-énergie ; leurs succès étant d'actualité,
l'Etat doit reprendre les spots publicitaires à travers les
médias ;
o Augmenter la capacité de stockage de gaz butane par
la construction d'un dépôt à l'image de celui de la SONIDEP
pour les produits pétroliers ;
o Rendre les équipements à énergies
renouvelables accessibles aux ménages à travers une politique de
vente (prix promotionnels);
o Détaxer tous les nouveaux investissements pour
l'installation d'unité de fabrication de foyers améliorés
ou production d'énergies alternatives au bois de chauffage ;
o Une frange importante des chefs de ménages sont sous
informés sur l'utilisation domestique du charbon minéral et de
l'énergie solaire : l'Etat doit reprendre une campagne de vulgarisation
spécifique aux deux sources d'énergies (nationales) et pallier
dans un court terme la combustion difficile du charbon fossile ;
o L'association du bois de feu et du gaz butane est
fréquente dans les ménages (22,22 %). En subventionnant le gaz
butane (335 F/kg en mars 2012) et la bouteille de contenance 12 kg, cette
classe pourrait finir sa transition énergétique ; ce qui
permettrait d'alléger la pression de prélèvement de bois
sur les formations forestières du bassin d'approvisionnement de la ville
de Niamey.
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