1.3.4 La réhabilitation des
sols contaminés par les ETMs
L'abondance des ETMs dans le sol conduit à une
désertification, l'altération des sols par leur accumulation dans
les horizons prospectés par les racines des végétaux, la
perte de la biodiversité (sélection naturelle), les peuplements
survivants se raréfient et disparaissent progressivement laissant un sol
nu et dégradé sans activités microbiologiques, sans
décomposition des litières ; proie facile du ravinement et
de l'érosion (photo 1-1) (Impes et al., 1991 ; Delage,
1999).
Photo 1-1. Végétation rabougrie et
éparpillée poussant sur les sols d'en face du cimetière
SAPIN III dans la cellule Penga-penga (quartier Gécamines). De
loin, l'on aperçoit la cheminée de l'usine
Gécamines
La réhabilitation est l'ensemble des techniques
pratiques destinées soit à éliminer les ETMs du sol
(biodisponibilité) où ils se sont accumulés, soit à
les insolubiliser afin de réduire leur passage dans la chaîne
alimentaire. Le but ultime est d'empêcher tout transfert par voie
racinaire ou par voie cuticulaire des ETMs dans les végétaux,
ceux-ci étant considérés comme indicateurs de la
biodisponibilité, des contaminations métalliques (Impes et
al, 1991).
Différentes techniques sont utilisées dans la
réhabilitation des sols contaminés en ETMs, c'est
notamment : l'utilisation des plantes dans la réhabilitation des
sols contaminés en ETMs (phytorémédiation), les
amendements (la chaux et/ou la matière organique) ainsi que les
techniques physiques de réhabilitation des sols contaminés en
ETMs.
1° La phytorémédiation
La phytorémédiation est définie comme
étant l'utilisation des plantes et des techniques culturales
appropriées pour éliminer, contenir ou rendre inoffensifs les
contaminants environnementaux présent dans les sols et les eaux
(Cunningham et Ow, 1996). Les techniques de phytorémédiation des
sols contaminés par les ETMs peuvent être divisées en trois
groupes
v La phytoéxtraction : c'est
l'utilisation des plantes accumulatrices pour extraire les ETMs dans les sols
contaminés
v La rhizofiltration : cette technique
utilise les racines des plantes accumulatrices pour absorber et diminuer la
quantité des ETMs dans les effluents et eaux polluées
v La phytostabilisation : c'est
l'utilisation des plantes tolérantes pour réduire la
biodisponibilité des ETMs dans les sols. A ceci, s'ajoute les
amendements.
2° Les amendements
Les amendements sont utilisés pour réduire la
mobilité (d'où la biodisponibilité) des ETMs dans les sols
contaminés. Pour ce faire, on utilise la chaux et la matière
organique (Impes et al., 1991)
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