III.3. CRITIQUE ET DIAGNOSTIC :
A l'issue des analyses faites sur les dépenses des
honoraires des enseignants visiteurs et celles des dépenses globales
effectuées par l'ISTM/Kisangani de 2006 à 2011, il y a lieu de
retenir que les premières ont évolué à la baisse
durant toute la période d'étude. Cela s'expliquerait par le fait
qu'elles diminuent chaque année en moyenne de 5,61 % contrairement aux
dépenses globales qui, quant à elles, augmentent chaque
année d'une proportion de 20,80 % en moyenne.
La baisse des dépenses des honoraires des enseignants
visiteurs effectuées par l'ISTM/Kisangani de 2006 à 2011 se
justifierait d'une part par l'augmentation du nombre d'enseignants à
temps plein au grade de Chef de Travaux qui sont passés de 2 en 2003
à 20 en 2013 d'une part et d'autre part par la politique
préconisée par le Comité de Gestion de cet
établissement d'enseignement supérieur et universitaire, qui
envisage de réduire petit à petit l'effectif des enseignants non
réguliers par l'utilisation de son propre personnel scientifique et
académique.
Cette minorisation de l'allocation de l'enveloppe des
enseignants visiteurs permet l'ISTM/Kisangani d'orienter le surplus vers la
réalisation d'autres dépenses primordiales telles que
l'amélioration des conditions sociales de son personnel, la construction
de ses propres bâtiments et l'acquisition des matériels
médicaux destinés à la salle technique et de son
laboratoire biomédical.
D'aucuns n'ignorent que cette institution dépendait
totalement de la prestation des enseignants à temps partiel. Ce qui
devait peser énormément sur le budget de fonctionnement et sur
les objectifs assignés par l'ISTM/Kisangani.
Toutefois, nous pensons qu'il est quand même
impérieux pour une institution d'enseignement supérieur et
universitaire de faire souvent recours à une expertise
extérieure, surtout dans le domaine de recherche, compte tenu de la
complexité de la science étant donné qu'actuellement
l'ISTM/Kisangani ne possède aucun enseignant au grade de professeur.
La gestion des établissements d'enseignement
supérieur et universitaire est de nos jours un objet
d'intérêt public. Qu'il en soit ainsi est tout à fait
normal, puisque l'ISTM/Kisangani, comme toutes les institutions de la
République Démocratique du Congo et d'ailleurs, a naturellement
besoin de la prestation des
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enseignants non réguliers pour assurer une bonne formation
aux étudiants et pour atteindre ses objectifs.
Par ailleurs, l'augmentation progressive des dépenses
globales effectuées par l'ISTM/Kisangani au cours de la période
qui va de 2006 à 2011 pourrait se justifier d'une part par
l'augmentation des recettes propres générées par cet
établissement d'enseignement supérieur et universitaire
consécutive à un effectif élevé des
étudiants qui contribuent efficacement par le paiement des frais
académiques, et d'autre part par l'augmentation des effectifs du
personnel, mais aussi et surtout par les dépenses de construction des
bâtiments propres sur son site et sur l'équipement informatique et
médical pour la salle technique et le laboratoire biomédical.
Cette explication s'avère réaliste, car elle se
justifierait selon l'affirmation faite par Marie THIBAULT1 qui
souligne que : « lorsque le revenu augmente, les dépenses
augmentent moins que proportionnellement ».
L'ISTM/Kisangani est devenu une grande institution
d'enseignement supérieur et universitaire de la Province Orientale qui a
dans ses objectifs, la formation du personnel infirmier, des enseignants en
soins infirmiers et des administrateurs gestionnaires. Nous avons donc
constaté que plus l'institution s'agrandit, plus importantes sont les
dépenses effectuées pour son fonctionnement.
Il était question, dans ce chapitre, de
présenter les données faisant l'objet de cette étude et de
les interpréter en utilisant les calculs statistiques. Nous avons pris
en considérations les charges liées à la
rémunération des enseignants visiteurs, en les comparant aux
dépenses globales effectuées par l'ISTM/Kisangani, durant la
période d'étude. Ainsi, nous avons dégagé la courbe
qui détermine l'évolution de ces dépenses et leur part
dans les budgets de fonctionnement de cet établissement.
1 THIBAULT, M., Analyse
microéconomique, Maison des Sciences économiques, Paris,
2007, p. 125.
Raymond Assani Ramazani, Mémoire de Licence en
Comptabilité, ISC/Kisangani, 2013
Raymond Assani Ramazani, Mémoire de Licence en
Comptabilité, ISC/Kisangani, 2013
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