EPI RAPHE
« La corruption de ce qu'il
y a de meilleur est la
pire. »
Maxime latine
II
~~~~
A vous mes très chers parents Jean-Pierre
TSHIKALI et
Marie-Thérèse MBELU.
Jean deo gratias TSHIKALI
III
AVANF~~P~OPO$
Le présent travail a été
le fruit d'une forte
assistance sociale dont nous
avons été
bénéficiaires
depuis notre tendre enfance.
Raison pour
laquelle nous nous faisons
le devoir
d'exprimer nos sentiments de
gratitude à tous ceux qui,
parents, frères et soeurs,
cousins et cousines,
oncles, tantes,
amis et connaissances,
collègues...,
d'une manière ou
d'une autre, de près ou de
loin ont
contribué, tant
moralement,
intellectuellement que
matériellement,
à la confection de ce
travail de fin
d'études.
Que notre reconnaissance
soit spécialement
dirigée vers le
professeur Jacky MPUNGU qui, malgré
ses multiples
occupations, s'est
montré disponible
à assurer jusqu'au bout la
direction de ce travail.
Jean Deo Gratias TSHIKALI
1
INTRODUCTION
0.1. PRESENTATION ET INTERET DU SUJET
La crise que connaît
la république
démocratique du Congo
aujourd'hui sur les
plans social,
économique et éducatif
est sans précédant et
inimaginable.
Elle date d'il y a
environ un quart de
siècle,
mais elle s'est
particulièrement
amplifiée depuis
les années 1990 au point que
d'aucuns la
considèrent résistante à
toute thérapie1
O. GAMELA, N.
fait observer qu'au Congo,
alors Zaïre, l'ouverture
démocratique depuis 1990 revêt
l'aspect d'un détonateur qui
a provoqué l'aggravation
d'une crise dont les
ingrédients sont en
place depuis au moins deux
décennies2
C'est ainsi
que sur le plan de
l'éducation par
exemple, il est
développé des moyens de survie
informels suite au
fait que le dit
domaine se trouve abandonné à son propre
sort, par le
politique qui ne
priorise que ses propres
intérêts. Cet abandon se
traduit par le non paiement
et/ou l'insuffisance des
salaires du personnel
enseignant à tous les
niveaux (primaire,
secondaire et
universitaire).
Ce qui explique sa
démotivation et celle
des apprenants et la
déconsidération du
domaine en question par une
partie de ces derniers (formateurs et
apprenants) et les parents dont les
liens avec les tenants du secteur
éducatif, passent par
diverses pratiques
informelles de
corruption, lesquelles
pratiques ne touchent non seulement
l'éducation,
mais aussi le
social,
l'économique, etc.
Cependant dans le cadre de ce travail,
nous avons un regard tourné vers ces pratiques
de corruption dans les
milieux
universitaires en
général et à
l'université de
Lubumbashi en
particulier, où
il s'agit pour nous de
faire une étude sur ce phénomène,
qui se constitue en un
problème sérieux,
dont certaines pistes de
solution sont
susceptibles d'être
apportées. Constituées en moyen
pour suppléer à
l'insuffisance ou
l'inexistence
1 MBAYA MUDIMBA et STREIFFELER F., secteur
informel au Congo-Kinshasa. Stratégies pour un développement
endogène. Ed. Universitaires africaines, Kin, 1999, P.9
2 O. GAMELA, N., « quelle politique
économique pour l'Etat Zaïrois ? », dans « quelle
économie pour le Zaïre ? Actes du Ixe séminaire
scientifique, Kinshasa, facultés catholiques de Kinshasa, 1996, P.
115
2
salariale
pour certains éducateurs, ces
pratiques sont aussi pour
certains étudiants,
le moyen idéal pour
la réussite, le
succès à
l'université et
renvoient ainsi aux
calendes grecques les recherches,
les révisions des
cours, les travaux pratiques,...
parce que le «
circuit », comme
désignation des
pratiques de corruption au campus de
Lubumbashi, est le moyen le
plus sur pour le succès aux
études. Il ressort alors,
qu'il existe pour
les étudiants deux canaux de
réussite : l'un par
l'effort personnel
consistant en la
révision
journalière des cours, en
recherches, en étudiant
normalement...et l'autre par
le phénomène
circuit consistant en
la corruption
initiée
soit par les éducateurs,
soit par les
étudiants eux-mêmes profitant de
la pauvreté des éducateurs ou de
leur manque de personnalité pour
certains d'entre eux. De
cette dichotomie où nous observons une
formalité que nous pensons cautionner
avec ardeur d'un côté, et une
informalité que nous pensons
réprimer avec dureté d'un
autre ; nous chercherons tout au long de ce
travail à remettre en cause le
deuxième canal de
réussite pour certains
étudiants et
d'évaluation pour
certains professeurs (éducateurs) qui
est une maladie comme
le dirait un
médecin qu'il faut
soigner ou mieux comme le
dirait un chercheur
scientifique que nous sommes
en devenir, un
problème auquel il faudra proposer des
pistes de solution.
Tel est le gros de ce sur
quoi portera ce mémoire sur
l'étude analytique du
phénomène circuit à
l'université de
Lubumbashi.
Etant encore du milieu dont il
est question -
université de Lubumbashi
- ou du pays dont il
s'agit- la
République Démocratique du
Congo - d'une part ;
animé et préoccupé par
le souci de voir un jour
la RDC se redresser et être un pays de
droit, un pays où le
népotisme, le
clientélisme, le
tribalisme et tant d'autres
antivaleurs telle
la corruption seront
inexistants, un pays
où tout intellectuel
sera d'une formation
digne de ce nom, d'une
autre, nous nous sommes proposés, nous
également en ce moment où le
pays se cherche une voie par
laquelle se hisser sur
la scène des pays
développés se traduisant par
le fameux « 5 chantiers » ;
d'apporter notre pierre
d'édification,
à ce vouloir de
développement par le
fait de mener cette enquête au près des futurs
cadres de ce pays, sur le
phénomène « circuit »
dans leur milieu, en vue de
proposer des pistes de
solution pour
remédier à ce problème
et contribuer ainsi au
développement de la
République Démocratique du
Congo et par la suite
contribuer à la reforme de
l'université de
Lubumbashi entreprise par ses nouveaux
décideurs.
3
3 -G. DE VILLERS, phénomènes
informels et dynamiques culturelles en Afrique, L'HARMATTAN, Bruxelles,
1996. -MBAYA MUDIMBA et STREIFFELER, Op. Cit., P. 77
0.2. ETAT DE LA QUESTION
Le libéralisme
économique intégral
instauré pendant la
deuxième République à
régime
sociopolitique
totalitaire a donné
naissance à un système
économique marqué par une rupture des
équilibres fondamentaux. La non
prise en charge de la
population par le secteur
formel comprenant l'Etat et
les entreprises publiques et
privées dans cette république
et les vaines
revendications
sociales dues à ce
désengagement du secteur formel ont engendré
la naissance,
plutôt le
développement des stratégies de
survie
individuelles
et collectives,
parmi lesquelles nous pouvons
citer la corruption,
une antivaleur comme
plusieurs d'autres,
qui sûrement ne peut
laisser calme ni
passer inaperçue à
l'égard des penseurs et chercheurs pour
la simple
raison qu'elle est un
mal à l'essence de nombreux
problèmes et une
véritable entrave au
développement d'une
nation. Sous
différents angles un même sujet
peut être traité, tout comme
sous différents regards, un même
thème peut être abordé.
C'est de cette façon qu'il
s'agit présentement pour nous
de traiter dans un contexte purement
estudiantin, de
la corruption sous une étude
analytique se basant
théoriquement sur la
sémio contextualité et que
H. LECLERQ ou mieux G. DE
VILLERS, soient MBAYA et
FRIEDHELM STREIFFELER qui
eux traitent également de
la même question sous un regard
économico-politique3.
Pour ne citer que ceux-ci, sans pour
autant ignorer l'hypothèse
selon laquelle, il
y aurait probablement beaucoup
d'autres auteurs qui ont eu à mener
des études similaires
à celle-ci, parce qu'il
n'est pas prohibé que
la corruption attire
l'attention de qui que ce
soit et conduire
ainsi à des recherches y ayant
trait en guise d'y
remédier et surtout que nous disposons
tous d'une liberté
d'écrire nos pensées.
Mais qu'à
cela ne tienne, nous savons
bien que nous ne sommes ni les
premiers, ni les
derniers à mener une pareille
étude. En science,
tout semble être
complémentaire, parce
que ce qui ne sera peut-être pas dit
dans ce travail aurait déjà
été dit par nos prédécesseurs ou
soit sera dit par la
génération à
venir. Nous serons du moins
heureux de savoir qu'après
4
nous, ce sujet (ce
problème) ait
suscité plusieurs
fois de plus,
l'attention d'autres
scientifiques qui
tenterons de faire mieux que
nous.
0.3. PROBLEMATIQUE
Une recherche
scientifique ne part
jamais du néant car ne sachant pas sa
raison d'être,
elle ne saura ni avancer,
ni évoluer,
ni aboutir.
Elle est
susceptible de partir
toujours d'un fait observé dans une
société donnée.
Ressortant comme un problème qui
se pose, qu'il faut résoudre
à l'aide des
réalités obtenues
postérieurement ou après une enquête
empirique. Autrement
dit, toute recherche
scientifique part
d'une problématique
qui constitue
incontournablement
l'épine dorsale du
travail à
réaliser.
Ici il
s'agit d'un
problème qui prévaut à
l'université de
Lubumbashi qui constitue
notre point de départ. Il est en
fait question du phénomène
dit « circuit
», qui se
laisse observer dans
ladite
université, sur
lequel nous nous
interrogeons avant de poursuivre avec notre
chemin.
L'interrogation est sous forme
d'un questionnement
tripartite, que
voici:
0. Le phénomène
circuit a-t-il une
ampleur à
l'université de
Lubumbashi ?
s'agit-il
d'une corruption?
1
. Quelles en sont
les dimensions de
référence, lui en tant que
situation
de communication ?
2
. quels sont
les facteurs susceptibles
d'en expliquer
l'existence et la
0.4. HYPOTHESE
genèse ?
Ces questions ainsi
posées, nécessitent
des réponses provisoires pour
lesquelles nous
devrions, en fin de
travail, vérifier
la
validité.
0.5. METHODES ET TECHNIQUES
5
Eu égard aux questions
ci-haut posées, nous partons de
l'hypothèse selon
laquelle :
· Le phénomène «
circuit » serait
d'une grande ampleur à
l'université de
Lubumbashi tout en n'étant pas une
norme collectivement acceptée.
Il constituerait un grave
préjudice pour notre
société car étant une
corruption, serait
également une entrave à
l'idéologie de
l'université.
· Les sept contextes de la
sémio-contextualité dont
notamment :
- le contexte des normes et
règles collectivement
partagées ;
- le contexte des enjeux, des
intentions et projets des acteurs en
présence ;
- le contexte des
positionnements ;
- le contexte de la
qualité des relations
(le contexte
relationnel)
;
- Le contexte spatial
;
- Le contexte temporel ;
- Le contexte physique et
sensoriel.
En seraient les
dimensions de référence
;
· En outre,
plusieurs facteurs
expliqueraient
l'origine et
l'existence du «
circuit ». ce
serait en l'occurrence :
-
l'affaiblissement de
la qualité des
étudiants admis à
l'université
;
- La
détérioration de
la situation de
certains enseignants :
faibles niveaux
de
salaires,
isolement professionnel
et vieillissement
;
- La persistance des
méthodes d'enseignement peu
efficace et des méthodes
d'évaluation
stimulant la
corruption ;
- Le surpeuplement des
auditoires ;
- L'abandon de
la population par
le secteur formel de notre pays,
poussant ainsi la
population à
développer des moyens de survie
informels, la
mauvaise gouvernance,
etc.
6
A) Méthodes
Un sujet de recherche impose ou
suggère, ne serait-ce que
partiellement, le
choix de la démarche
méthodologique qui,
soit dit en passant est
tributaire des préférences du
chercheur lui-même et de
l'état d'avancement de
la science dans le
domaine étudié.
N'est-ce pas que la
validité des
résultats d'une recherche est
fonction non seulement de la
méthode ou des méthodes et de la
technique ou des techniques
utilisées pour récolter
les données à analyser,
mais aussi et surtout du chercheur
qui les utilise ?
En effet, avec la
présente étude portant sur la
corruption, surnommée «
circuit » dans le
milieu estudiantin à
Lubumbashi, il s'agira pour
nous d'une part, de faire un
examen en tentant d'expliquer
le phénomène «
circuit » à
l'université de
Lubumbashi. Pour y arriver,
nous procéderons par la méthode
analytique.
Par ailleurs, comme
il s'agira aussi
de relever les
différentes
dimensions de référence du
« circuit » en tant que
situation de
communication, la
méthode sémio contextuelle
s'avère pertinente pour y
parvenir, d'autres
parts.
Outre ces deux méthodes,
l'observation
scientifique est
là, une autre démarche
méthodologique qui
nous permettra d'un oeil purement
scientifique,
d'observer le «
circuit » afin de
l'expliquer et de
l'analyser. Il y a
également la méthode
inductive qui nous permettra
l'extrapolation des
résultats que nous obtiendrons de
notre échantillon à notre
univers d'enquête.
B) Techniques
Vu que nous devrions dans le
cadre de ce mémoire, descendre sur
terrain pour palper du doigt
la réalité
estudiantine, en rapport
avec le « circuit
», pour la
récolte des données
nécessaires et importantes y
afférant, nous recourrons aux
techniques telles que :
- l'entretien et
l'interview qui
consisteront pour nous,
d'aborder des étudiants et
étudiantes, des
enseignants avec qui nous
discuterons et partagerons sur le
phénomène circuit à
l'UNILU ;
7
- le
questionnaire,
technique par
laquelle nous nous enquerrons des
différents contextes et de la
réalité du phénomène en
question, après que nous
aurions soumis un
questionnaire aux
étudiants et enseignants
auquel ils seront censés répondre
;
- le documentaire,
dans ce sens qu'il faudra nous accompagner de
différents ouvrages traitant des
phénomènes informels
tels la corruption,
des sites internet y ayant
trait...
0.6. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE
Comme dit précédemment,
les phénomènes
informels à l'instar
de la corruption dite «
circuit », dans notre
pays ont pris de l'ampleur
il y a belle
lurette. Ce serait pour nous
une mer à boire qu'un verre
d'eau, de traiter
d'un tel sujet à
l'échelle de toutes
les universités de
la République
Démocratique du Congo et ce de la
période allant de son essence à
nos jours. Cela
s'explique par les moyens
financiers et
logistiques qui
nous sont limités,
le temps qui nous est
imparti, notre
situation
professionnelle actuelle
nécessitant une
régularité de forte
rigueur et de nombreuses autres
raisons...
C'est pourquoi nous nous
limitons à mener cette étude au
seul campus de Lubumbashi en sa
faculté des lettres et
sciences humaines, de
la période allant de
novembre 2009 à Juin 2010.
0.7. SUBDIVISION DU TRAVAIL
Outre l'introduction et
la conclusion
générale qui en
constituent respectivement
le début et la
fin, ce mémoire
comportera trois chapitres dont
le premier sera le cadre
conceptuel et le cadre
théorique du travail, le
deuxième, la
présentation de
l'université de
Lubumbashi et du système
éducatif congolais
; le troisième
chapitre enfin, sera
la partie pratique du
mémoire, où seront
récoltées
8
les données obtenues du
terrain
d'investigation,
la faculté des lettres et
sciences humaines de
l'université de
Lubumbashi.
9
CHAP I : CADRE CONCEPTUEL ET CADRE THEORIQUE DU
TRAVAIL
I.1. CADRE CONCEPTUEL
I.1.1. DEFINITION ET EXPLICATION DES CONCEPTS CLES
+ Circuit
Considérant
l'intitulé de notre
travail « étude
analytique du phénomène
circuit à Lubumbashi
(cas de la faculté des
lettres et des sciences
humaines) », il est de notre
devoir, pour la
meilleure compréhension,
de tourner notre regard sur le concept
circuit en vue d'en donner
le contenu, car ressortant comme
le point focal de ce
dit travail. C'est
ainsi que dans un contexte autre que
celui où nous sommes censés
nous trouver, le concept «
circuit » oscille entre
plusieurs
définitions.
Dans
l'encyclopédie
virtuelle
WIKIPEDIA,
par exemple, au terme
circuit est donné neuf sens que
voici :
a) Un circuit est un
déplacement, ou un
itinéraire formant
une boucle qui
ramène au
point de départ ;
b) Un circuit
touristique est un produit
touristique comprenant des
nuitées
dans différents
sites et le transport entre ces
sites ;
c) Un circuit
automobile est une infrastructure pour
la pratique des
courses
automobiles ;
d ) Un circuit est un
chemin dont les deux sommets
extrémités sont
i
dentiques, dans la
théorie des graphes ;
e) En sciences
économiques,
l'école du «
circuit » est un
courant
hétérodoxe proche des
postkeynésiens. Ce courant
développe une théorie
macroéconomique mettant l'accent sur
le rôle de la
monnaie et sa
circulation
;
f) En
électricité et
électronique, un
circuit
électrique est un
ensemble de
conducteurs qui
autorisent le passage
d'un courant
électrique
lorsqu'il est fermé.
Si le courant ne passe pas, on
dit alors que le
circuit est ouvert. (un
circuit
électronique va mettre en oeuvre des
composants pour réaliser une
10
fonction, sa
réalisation concrète se
présente sous forme de circuit
imprimé-sur une carte- ou de
circuit
intégré-dans un
boitier.).
g) Dans le domaine du commerce
et de la
distribution,
un circuit de
distribution
rassemble l'ensemble des
étapes et
intermédiaires
intervenant dans la
distribution des
produits entre producteurs et consommateurs
;
h) « circuit » est
une abréviation de coup de
circuit au baseball ;
i) « circuit » est
un film américain de
DIRK SHAFER qui traite des
terreurs qu'éprouve un
prostitué à l'idée de
vieillir.4
Tandis que dans le ROBERT DE
POCHE, le circuit est
:
a) Une distance à
parcourir pour faire le tour
d'un lieu ;
b) Un chemin (long et
compliqué) parcouru pour atteindre un
lieu ; un parcours
organisé ; un
itinéraire en
boucle de certaines courses
(auto...)
c) Une suite de conducteurs
électriques ; un
circuit
intégré
(circuit
électronique sur une
plaquette semi-conductrice)
;
d) Ensemble des conduits pour
les fluides ;
un mouvement d'aller et retour (des
biens)5
Le
dictionnaire
virtuel DICOS
ENCARTA, quant à lui
définit le
circuit comme étant
:
a) Un trajet organisé pour des
visites
touristiques (d'un
ensemble de lieux) et des
visites thématiques
;
b) Un parcours imposé sur une
piste (pour le
déroulement de certaines courses de
vitesse) ;
c) Un trajet compliqué et
généralement tournant (pour
parvenir quelque
part) ; un détour ;
d ) Un parcours organisé (dans
différentes
activités sportives
ou de loisir)
;
e) Un ensemble de conducteurs
reliés entre eux et traversés par un
courant électrique
;
4
WWW.WIKIPEDIA.FR/CIRCUIT.HTML,
consulté le 05 janvier 2010, à 15h40.
5 LE ROBERT DE POCHE 2008, éd. Mise à
jour, Novembre 2007, P. 127.
11
f) Un ensemble des voies
d'acheminement et de transit
pour l'échange des valeurs et des
marchandises ;
g) Piste constituée
de sections emboîtables sur
laquelle le jeu
consiste à faire
circuler des petites
voitures ou des trains
miniatures ;
h) Ensemble des
principales étapes
par où passe (quelque chose) ;
i) Système de tuyaux organisé
pour la
circulation des
fluides, et notamment pour
l'alimentation
;
Et dit en plus,
qu'employé dans
la locution
adverbiale « en
circuit fermé », il
signifie avec ses
propres règles, en restant
replié sur soi et en ayant très
peu d'échanges avec
l'extérieur ; dans
la locution
nominale «
circuit
imprimé », il
ramène à un
dispositif
reproduit sur la surface
d'un support isolant
permettant de connecter des composants
électroniques entre eux.
Enfin dans la
locution
adjectivale « hors
circuit » il veut
dire, déconnecté de
la réalité ;
à l'écart des modes et de ce
qui se fait
partout.6
De toutes ces
significations,
nous pouvons extraire du concept
circuit, l'idée de
mobilité, de parcours,
d'un schéma à
suivre, ou plus
mieux l'idée de processus,
de système. Ce qui nous
replonge dans le contexte de départ
où le « circuit
» apparaît comme un acte
communicationnel. Autrement
dit, quand on en parle
à l'université
de Lubumbashi, c'est pour
désigner le fait par
lequel certains
enseignants, en échange de bonnes
côtes, de leurs
autorités sur une fonction
(président ou secrétaire
d'un jury par exemple),
interagissent avec certains
étudiants d'une
manière
informelle, en vue
d'obtenir de ces
derniers, une sorte de
rémunération, des
satisfactions de certains de
leurs besoins
physiologiques...et
inversement pour les
étudiants après avoir
soudoyé certains enseignants ou
s'être offertes (cas
d'étudiantes) en
concubines à eux,
réussissent, passent de
promotion sans le
mériter,
acquièrent la
sympathie de certains
enseignants et cultivent de
ce fait la loi
du moindre effort.
Ce phénomène ainsi
décrit se constitue à
l'université comme
étant un système fonctionnant à sa
manière avec des mécanismes
mis en place,
laissant observer une
communication processus, car
face à cette situation,
enseignants et apprenants savent ce que chacun
doit faire et comment se
conduire pour que ce dit
phénomène se déroule tel
que voulu par l'une ou
l'autre de ces deux
entités.
6 DICOS ENCARTA, MICROSOFT ENCARTA 2009
12
Le « circuit » est
comparable ou mieux
identique à ce que HALL
considère comme une
situation
idiomatique standard
qui, pour lui, est
constituée des normes cachées et
omniprésentes. Ces normes qui
interviennent pour guider
la forme et la nature des
communications qui
s'y déroulent,
lesquelles vont
participer à la
résolution du
problème à
résoudre.7 Car pour
découvrir qu'il y a
circuit pour tel
cours, il faut soit
faire partie du groupe
d'étudiants promoteurs ou ceux
sollicités par
l'enseignent ou par le
biais d'un autre
canal...sinon cela passera
inaperçu si l'on en est pas tenu au
courant. Il y a présence dans le
« circuit », des
normes cachées.
Cependant dire de ce phénomène
qu'il comporte des normes cachées ne
signifie pas
qu'elles le rendent
inconnu ou le font passer
inaperçu aux yeux des autorités
de la République
Démocratique du Congo, des
autorités de
l'Université ou aux
yeux du grand public
lushois.
Sinon le phénomène ne
demeure qu'un secret de
polichinelle.
Par ailleurs, le
phénomène « circuit »
est également à faire
coïncider avec la
situation paradoxale de
Paul WATZLAWICK. En
effet, selon lui,
une situation
paradoxale est constituée des
éléments
essentiels suivants
:
0. Une forte
relation de
complémentarité
dissymétrique (comme
la relation
hiérarchique-subordonné
ou parent-enfant)
1
. Dans le cadre de cette
relation, une
injonction est faite par
l'acteur
dominant. Il faut que
l'acteur occupant la
position basse
obéisse à cette
injonction,
mais en même temps, il
lui faut désobéir pour
obéir (comme l'ordre
implicite :
« soyez autonome »)
2. Le fait que
l'individu occupant
la situation basse ne peut
sortir du
paradoxe qu'en cassant
la relation,
ce qui reviendrait
à une insubordination
(comme dans la relation
hiérarchique-subordonné) ou
à une rupture affective (comme dans la
relation parent-enfant)8
Ce qui n'est
différent de
l'enseignant animé de
l'esprit de corruption
qui dit aux étudiants
de ne jamais le chercher,
tout en leur donnant toutes ses coordonnées
possibles en leur ajoutant
qu'il est très
joignable par qui le
cherchera et ce, après les
avoir soumis à une épreuve
moins aisée.
7 MUCCHIELLI, A., Etude des communications :
nouvelles approches, éd. ARMAND COLIN, 2006, P.168
8 Ibidem
13
+ Corruption et circuit :
En début de travail, nous avons
quasiment convenu que le
circuit était
le passage obligé par
lequel
s'observait toute forme de
corruption à
l'université de
Lubumbashi. Maintenant voyons à ce
niveau ce que disent les
opinions sur la
corruption afin de nous permettre
finalement
d'affirmer
l'équivalence du
« circuit » à
la corruption.
Il est
stipulé dans
l'encyclopédie
virtuelle
WIKIPEDIA que
la corruption est la
perversion ou le détournement
d'un processus ou d'une
interaction entre une ou
plusieurs personnes dans le
dessein, pour le corrupteur
d'obtenir des avantages ou des
prérogatives
particulières ou,
pour le corrompu,
d'obtenir une
rétribution en échange de sa
bienveillance.
Elle conduit en
général à
l'enrichissement de
l'organisation
corruptrice. Il y a la
corruption active et la
corruption passive.
La `'corruption
active» consiste
à proposer de l'argent ou un service
à une personne qui détient un
pouvoir en échange d'un avantage
indu.
La `'corruption
passive» consiste
à accepter cet argent.9
Plusieurs autres
définitions de
la corruption, ont
été proposées par certaines
entités d'à travers
le monde :
L'organisation
internationale de
lutte contre la
corruption, TRANSPARENCY
INTERNATIONAL, la
définit comme étant
l'abus d'un pouvoir
reçu en délégation
à des fins
privées.10
Pour la
Commission des Communautés
Européennes, « la
corruption est liée à tout abus
de pouvoir ou toute
irrégularité
commis dans un processus de
décision en échange
d'une
incitation ou
d'un avantage
indu.11
Selon la Banque
Mondiale, «
elle est
l'utilisation de sa
position de responsable
d'un service public à
son bénéfice personnel.
»12
Elle est en sus de ceci, une
utilisation
systématique d'une charge
publique pour un avantage
privé, qui a un
impact
significatif
sur la
disponibilité et
la qualité des
biens
9
WWW.WIKIPEDIA.ORG,
consulté le 20/04/2010 à 19h45.
10 Ibidem
11 Ibidem
12 Ibidem
13 HALLAK, J. et M. POISSON, Ecoles corrompues,
universités corrompues : que faire ?, éd. IIEP-UNESCO, paris,
2009, P. 56.
14
et services éducatifs
et, en conséquence, sur
l'accès, la
qualité ou
l'équité de
l'éducation.13
Faisant alors,
référence à toutes ces
définitions et
à celle que nous avons donné au
circuit précédemment,
il nous semble ressortir
clairement que le
circuit est
réellement une corruption dans ce sens
que, compte tenu de leurs
qualités d'éducateurs
d'université,
certains enseignants acceptent de
prendre illicitement
l'argent de certains
étudiants en échange de leur
rassurer la réussite aux
études.
Ayant stipulé tout
précédemment que le «
circuit » était
une « communication »,
nous jugeons de l'importance de sa
définition dans
le cadre de ce mémoire,
surtout aussi que c'est un concept
auquel tout au long du travail
nous aurons à faire
allusion.
+ Communication :
La communication est
l'action, le
fait de communiquer,
d'établir une
relation avec autrui, de
transmettre quelque chose à
quelqu'un,
l'ensemble des moyens et techniques
permettant la diffusion
d'un message auprès d'une
audience plus ou moins vaste
et hétérogène et
l'action pour
quelqu'un, une
entreprise d'informer et de
promouvoir son
activité auprès du
public,
d'entretenir son
image, par tout procédé
médiatique.
Elle concerne aussi
bien l'homme
(communication
interpersonnelle,
groupale...) que
l'animal et
la plante
(communication intra- ou
inter- espèces) ou la
machine
(télécommunications,
nouvelles
technologies...),
ainsi que leurs
hybrides :
homme-animal ;
hommes-technologies...c'est
en fait, une science
partagée par plusieurs
disciplines qui
ne répond à une
définition
unique.
Cependant si tout le monde
s'accorde pour la
définir comme un processus,
les points de vue divergent
lorsqu'il
s'agit de
qualifier ce processus :
- Un premier courant de
pensée, regroupé
derrière les sciences
de l'information et de la
communication, propose une
approche de la communication
centrée sur la
transmission
d'informations ;
15
- Un second courant,
porté par la
psychologie,
s'intéresse
essentiellement à la
communication
interpersonnelle
(duelle,
triadique ou
groupale). La
communication est alors
considérée comme un système
complexe qui prend en compte tout ce
qui se passe lorsque des
individus entrent en
interaction et fait
intervenir à la
fois des processus
cognitifs,
affectifs et
inconscients. Dans cette
optique, on considère
que les informations
transmises sont toujours
multiples,
que la transmission
d'informations n'est
qu'une partie du processus de
communication et que
différents niveaux de sens
circulent
simultanément ;
- Enfin un
troisième courant,
issu de la psychanalyse,
traite de la
communication
intrapsychique.14
Un autre aspect est
susceptible d'être
traité, car il
intervient pertinemment dans
l'appréhension du
phénomène circuit.
C'est celui
d'informalité.
En soi le «
circuit »,
n'est pas une pratique
officielle à
l'université de
Lubumbashi, ni permise par
ses autorités. Il est
plutôt comme dit dans
l'introduction, un moyen
développé en vue de
l'accroissement des sources de
financement du professorat pour certains
d'une part, et un moyen de
réussite dans la vie
estudiantine pour
d'autres, d'autres
parts. Il relève de
l'informel, dont en
voici quelques
aspects :
+ Groupes informels :
j
Etudié dans le
domaine du management, l'informel
a longtemps été
défini comme la
négation du formel.
Mais pour BRUNET et SAVOIE,
les groupes informels sont une
collection
d'individus entretenant
entre eux des relations non
prescrites, de sorte qu'ils
sont perçus comme formant ensemble une
entité sociale
qui dépasse la
simple
uxtaposition des membres et qui
est distincte de la
structure formelle de
l'organisation.
On peut discriminer
la plupart des membres et des non membres
dans le cadre d'une
organisation.
L'informel se
décline en quatre
éléments observables,
soient : les réseaux de
communication
informelle, les us et
coutumes, les leaders
d'opinion
informel et les processus de
décisions
informels.15
14
WWW.WIKIPEDIA.FR/COMMUNICATION.HTML,
consulté le 09 Février 2010 à 11h20.
15 BRUNET et SAVOIE cité in MARION, G.,
Elaboration et expérimentation d'un outil visuel pour la gestion des
aspects informels d'une organisation, département de SIMQ,
faculté d'administration, université de SHERBROOKE, 2005,
P.10.
16
+ Liens de communications informelles
:
Les liens de
communication
informelle sont fortement
utilisés, de natures
privilégiées
et
bidirectionnelles,
ils contournent les voies
formelles. Ils se
bâtissent selon des
critères sociaux,
spatiaux et
identitaires.
Dans ces liens, il
circule une
information plus ou
moins importante.
Mais souvent, ces
communications sont reconnues pour
: faciliter l'ajustement
mutuel, permettre un accès rapide
à des personnes utiles, permettre un
accès à des informations
privilégiées
ou faire passer un message
sensible.
Toutefois,
l'information qui
circule se propage
vite, se déforme, se
rattrape difficilement et
peut se concrétiser par des impacts
organisationnels.16
Ces quelques concepts
clés
définis, voyons
également les facteurs qui
sont censés expliquer la
genèse et l'existence du
phénomène « circuit
», à
l'université de
Lubumbashi ensuite les
causes et les formes de la
corruption.
I.1.2. FACTEURS SUSCEPTIBLES D'EXPLIQUER LA GENESE ET
L'EXISTENCE DU CIRCUIT A L'UNILU
a. L'affaiblissement de la qualité de certains
étudiants admis à l'université :
Au plan
réglementaire,
l'admission à
l'université est
conditionnée par la
réussite aux épreuves du
diplôme d'Etat avec
une moyenne d'au moins 60%.
En réalité,
certains étudiants sont
admis sur base de pressions exercées
auprès des agents de
l'université
chargés de
l'admission,
par des membres de leurs
familles, ou par des
paiements illicites («
phénomène circuit »)
exigés par certains de ces agents
auprès des candidats. Les
décisions
d'admission
reflètent davantage, dans
certains cas, les rapports de force des
personnes recommandant les candidats ou
leur situation
financière,
plutôt que la
qualité des dossiers
présentés. Ce problème
de la qualité de
certains candidats à
l'admission à
l'université est
amplifié par
l'affaiblissement de
la qualité de
l'éducation reçue par
les candidats à
l'admission au
niveau secondaire et, en
plus, par les
trafics d'influence
qui émaillent
l'obtention du
diplôme
d'Etat. Ces
16 MARION, G., Op. Cit., P. 64
17
trafics
d'influence
signifient que
la réussite aux examens
d'Etat n'est plus
le meilleur
indicateur de la
qualité des dossiers des
candidats à
l'admission.17
b. La détérioration de la situation de
certains enseignants : faibles niveaux de salaires...
Les facultés de
l'université de
Lubumbashi regorgent des enseignants de haut
niveau formés dans certaines des
plus grandes
universités du monde.
Certains d'entre eux ne
remplissent plus que
marginalement leur
mission
d'enseignement à la
suite de la
dévalorisation de
la fonction enseignante en
République Démocratique du
Congo. Un des facteurs contribuant à
cette dévalorisation
est la situation
salariale du
personnel académique et
scientifique.
La faiblesse des
salaires accordés aux
professeurs, pousse certains
d'entre eux à des
antivaleurs telles que
la corruption (le
circuit) et leur
exode. S'ils ne quittent pas
le pays, ils acceptent des
responsabilités à temps
plein à
l'extérieur de
l'université.
A cause de l'insuffisance
des moyens financiers, due
à la baisse des
subsides reçus de l'Etat et à
la rupture de la
coopération
internationale
depuis les années 1990,
la majorité des enseignants
sont dans
l'impossibilité de
participer à des
réunions
scientifiques à
l'extérieur du pays.
La plupart n'ont
plus accès à la
littérature
internationale
récente dans leur domaine,
car les abonnements aux revues
scientifiques ne sont
plus honorés.
Le résultat de la
disparition des
occasions de recyclage est
le vieillissement des
contenus des enseignements. A cause des
conditions précaires
de travail, on se retrouve avec un corps professoral
démotivé et
fatigué par des énergies
dépensées dans les
différentes
activités de survie
(y compris l'informelle
pratique de corruption)
auxquelles il est engagé à
travers la ville. Ce corps
est aussi
vieillissant.
Actuellement, l'âge moyen des
professeurs est de 58 ans. Le corps professoral
est vieillissant.
Les conditions de travail
qui prévalent à
l'université
n'attirent plus
les jeunes et les
possibilités de
formation
postuniversitaire sont
limitées.
Certains jeunes acceptent
d'être nommés
assistants, seulement pour
le prestige de
l'association avec
l'université.
Dans les faits,
comme certains professeurs
titrés, certains
assistants
17 Plan stratégique pour la
réhabilitation et la revitalisation des universités de la
République Démocratique du Congo., PUK, 2006, P.37.
18Idem, PP. 37, 38, 39.
18
passent eux aussi le gros de
leur temps à
l'extérieur de
l'université.
Le vieillissement des professeurs
signifie que
l'université va
être confrontée à un problème
majeur de la relève de son corps
professoral au cours des prochaines
années.18
c. La persistance des méthodes d'enseignement
peu efficaces et des méthodes d'évaluation qui encouragent
l'échec et de ce fait la corruption :
L'enseignement est
le plus efficace quand
les enseignants ont recours aux
méthodes actives. Dans
l'enseignement
supérieur et
universitaire,
le recours à ces méthodes
(l'apprentissage par
résolution de
problèmes,
l'apprentissage
coopératif, la
pédagogie du projet ou par le
projet...) marque le passage du «
paradigme enseignement »
(enseignement magistral
encyclopédique) au «
paradigme apprentissage »
(l'action de
l'enseignement est centrée sur
l'étudiant).
L'enseignement
magistral invite à
l'oubli des matières
apprises après
l'évaluation,
met les étudiants dans une
situation telle
qu'ils ont tendance à corrompre les
enseignants en plus étouffe
les
initiatives
chez eux pour reproduire
fidèlement ce que les
enseignants leur ont dit ou
écrit. Cette approche de
la transmission des
savoirs (l'enseignement
magistral et
encyclopédique) est,
entre autres, l'une des causes de la
corruption d'une part et du
faible rendement interne et
externe de l'enseignement
supérieur et
universitaire.
Elle favorise les
échecs, la
démotivation des
étudiants, la durée
indue des études, l'oubli
rapide de ce qui est
appris, le
plagiat et l'abandon des
études. Les méthodes actives
favorisent la
réussite, la
motivation, la
réduction de la durée des
études et la rétention de ce
qui est appris, parce
qu'elles créent chez
les étudiants le
besoin d'apprendre. Le
rôle de l'enseignant
est alors surtout de mettre à leur
disposition des
occasions qui leur permettent
d'apprendre.
A
l'université de
Lubumbashi, les pratiques
pédagogiques sont
traditionnelles (cours
magistraux,
séminaires,
travaux
dirigés...).
C'est sans doute cette
situation qui
explique en partie
le faible rendement des
programmes.
Il faut noter
néanmoins que ce
faible rendement interne
pourrait s'expliquer par
les méthodes
d'évaluation des
étudiants. En
général,
l'évaluation
sommative continue à
19 Idem, PP. 39, 38.
19
être de règle.
Les épreuves et les
contrôles servent
principalement à
identifier
les étudiants qui
peuvent poursuivre leurs
études. La fonction
formatrice de
l'évaluation
n'est pas du tout ou n'est que peu
considérée.
Cette tradition
d'évaluation
pourrait en partie
s'expliquer par le
fait que le taux
d'échecs est quelque
fois perçu comme un
indicateur du sérieux
de l'enseignant voire de
l'institution à
laquelle il
appartient. Les taux
d'échecs sont provoqués en
administrant aux
étudiants des épreuves et des examens
excessivement
difficiles.19
d. Le surpeuplement des auditoires :
Le nombre exorbitant
d'étudiants que comptent
les promotions de certaines
facultés de
l'UNILU, rend
le travail des
enseignants,
titanesque,
lorsqu'ils doivent
évaluer les
étudiants en vue de les
coter...il devient
difficile pour eux de
corriger les très nombreuses
copies d'étudiants
; par conséquent elles sont
liquidées soit aux
proches des enseignants soit à
d'autres
personnes...ainsi les
points sont
commercialisés. Les
cotes sont données non pas en fonction de ce
qui est noté sur la
feuille, mais en
fonction de ce qui est donné en terme
d'argent au correcteur par
l`étudiant.
Parfois une telle
pratique est un montage ou une manigance de
l'enseignant. Les
classes sont
pléthoriques en
premier graduat. Un ancien
professeur de
l'université a
décrit le
surpeuplement des classes à ce
niveau d'études en ces termes
: « nous avons
enseigné...à 1200
étudiants dans des salles de
classes prévues pour 200 ; pour
arriver jusqu'à la
table du professeur, il
fallait que deux
assistants ouvrent le passage ;
30 minutes après le
début du cours, la
moitié des
étudiants
somnolaient,
terrassés par la
chaleur, la fatigue et
la faim. Il
n'y avait ni
écritoire pour eux,
ni le tableau pour
l'enseignant ; les cours
polycopiés
n'existaient pas faute de
papier duplicateur ou
étaient d'une
qualité extrêmement
médiocre. Leur
principal
intérêt était de procurer
quelques revenus accessoires aux
enseignants. Les professeurs ne
donnaient qu'une petite
partie de leurs cours,
parfois seulement
la leçon
inaugurale,
puis
laissaient
la plus grande part des charges
d'enseignement aux
assistants. Il était
exceptionnel qu'une
matière fût totalement
enseignée. La
correction des travaux pratiques et des
interrogations étant donné
le grand nombre
20
de copies, ne
pouvait se faire que d'une
manière extrêmement
simplifiée et ne
donnait lieu à aucun échange
entre enseignant et étudiant.
»20
E. L'abandon des horaires des cours et du calendrier
académique fixes :
Le cumul des fonctions de
certains enseignants avec
celles de l'extérieur
de l'université
perturbe considérablement
les activités
d'enseignement et
d'encadrement des étudiants.
Comme les cours ne sont plus
dispensés aux périodes de
leur programmation, il
n'y a plus
d'horaires fixes des cours
dans les facultés.
Quand les cours sont
dispensés, ils sont condensés
sur de courtes périodes en fonction de
la
disponibilité des
professeurs. Un cours annuel peut être
dispensé en une ou deux
semaines. Les plages
horaires des cours,
c'est-à-dire
les moments où ils sont
effectivement dispensés,
sont négociées entre
les professeurs en fonction de
la
disponibilité en
fonction de leurs
emplois de temps respectifs
à l'extérieur de
l'université.
La conséquence directe de
l'horaire flottant des cours
qui résulte de cette
situation est la
disparition du
calendrier académique
fixe. On ne sait
plus quand l'année
universitaire commence et
quand elle prend fin.
Elle commence quand les professeurs
sont disponibles et
elle se termine quand ils
ont tous dispensés leurs
cours. L'abandon des
horaires fixes des cours dans
les facultés, et
l'année
universitaire
flottante, créent une
incertitude
nuisible aux
apprentissages des étudiants
qui de ce fait aux
évaluations
auxquelles ils sont
soumis, ne satisfont et vont
alors chercher à le
faire par d'autres voies
qui sont
informelles.21
F. L'abandon de la population par le secteur formel de
la RDC, poussant la population à développer des moyens de survie
informels :
Le tableau général
de l'Etat congolais
est noir, un Etat
incapable de mettre fin
à la
spéculation qui
s'est
installée dans tous
les domaines ; un Etat dont
les agents collaborent avec
les opérateurs économiques pour
extorquer les masses
populaires et abusent sans cesse de
leur pouvoir ; un Etat dont
les responsables
municipaux pratiquent
le commerce, infligent aux
opérateurs économiques des amendes
arbitraires et font payer à ces
derniers des taxes
imaginaires...les
représentants de l'Etat,
loin de penser à
l'amélioration des
conditions de vie de
la
population,
20 Cité in PLAN STRATEGIQUE POUR LA
REHABILITATION ET LA REVITALISATION DES UNIVERSITES DE LA RDC. Op. Cit., P.
43.
21 Idem.
21
s'intéressent
plutôt aux richesses de
leurs entités
administratives et à
leur propre bonheur.22
I.1.3. LES CAUSES ET LES FORMES DE LA CORRUPTION
1. Les causes
Aux facteurs ci-haut
évoqués, comme étant des données
susceptibles
d'expliquer l'essence et
l'existence du «
circuit », il est
mieux d'ajouter les causes
ci-après, qui
elles aussi peuvent
expliquer le
circuit,
mais d'une
manière assez générale
et en tant que corruption :
+ La mauvaise
gouvernance, qui peut se
traduire par un cadre
législatif
flou, un système
judiciaire
inadéquat, un manque de transparence
et de responsabilisation et un manque de
liberté de presse ;
+ L'absence
d'une politique
anti-corruption
préventive et de prise
de
conscience de l'importance des
questions comme
l'éthique
professionnelle, les
conflits d'intérêts,
le refus des cadeaux et autres avantages qui
finissent par créer des
relations troubles ou
mal perçues par les
tiers... ;
+ Faibles
salaires.
Certains enseignants par
exemple peuvent ne pas
gagner suffisamment
d'argent pour nourrir leur
famille, et doivent donc
céder à la corruption
(circuit) pour subvenir
à leurs besoins ;
+ La culture
administrative et
corporatiste peu propice
générant des
craintes et qui
dissuade toute
dénonciation (ou
simple remise en cause
d'un système affecté) par les
éléments intègres ou
simplement désireux
d'appliquer les
règles existantes ;
esprit de revanche du groupe et des
supérieurs imposant des
sanctions déguisées au
lieu de valoriser
l'intégrité
;
+ Les
institutions
faibles.
Fonctionnaires à forte
autorité ayant peu de
comptes à
rendre, responsables
officiels
attirés par des
rémunérations coupables et
ayant des salaires
faibles.
22 STREIFFELER, F., MBAYA MUDIMBA et al.,
village, ville et migration au zaïre, enquête psychosociologique
sur le mouvement des populations de la sous-région de la Tshopo à
la ville de Kisangani, Paris, l'Harmattan, 1986, PP. 83-84., cité in
MBAYA MUDIMBA et STREIFFELER, F., Op.cit., P. 12.
22
2. Les formes
Le « circuit »
peut également s'exécuter sous
des formes déjà connues de la
corruption, sans oublier que
certaines d'entre elles ne
se font que dans certains domaines autre que
l'éducation. Il y a
par exemple :
+ Les « dessous de table
», qui sont des versements à des
responsables
afin qu'ils
agissent plus vite,
de façon plus souple et
plus favorable. «
le circuit » peut se
dérouler de cette façon. Un
étudiant peut donner de l'argent
à un enseignant pour qu'il
plaide sa cause dans un jury par
exemple, s'il en est membre
;
+ La « fraude » :
c'est la
falsification
des données, de factures,
la
collusion...le
circuit peut aussi
consister en ceci. Dans ce
cas, les côtes d'un apprenant dans un
cours, sans lequel il ne
peut passer de promotion, peuvent être
rectifiées par
celui qui les
détient, après
avoir reçu quelque chose de
l'étudiant, à
supposer que lesdites côtes
étaient médiocres
;
+ L' «
extorsion » : c'est
l'argent obtenu par la
coercition ou la force
;
+ Le «
favoritisme » («
népotisme », «
collusion ») :
c'est le fait de
favoriser des proches. Dans
le cadre du circuit à
ce niveau, un(e)
étudiant(e) peut user de tous ses moyens
possibles pour
acquérir la sympathie
d'un enseignant supposé être
inabordable...de
fois l'étudiant(e)
peut atteindre son
objectif.
Ceci vient,
une fois de plus
éclaircir,
ce qui avait encore comme zone
d'ombre sur
l'appréhension du
problème sous analyse,
le phénomène
circuit. Si
la théorie
sémio-contextuelle que nous verrons
tout juste après ce point, va nous
permettre d'en faire
l'étude analytique et
d'en connaitre ainsi
les dimensions de
référence, la
littérature ci-dessus,
vient de nous permettre de nous
saisir du quid du
phénomène circuit
observé à
l'UNILU.
23
I.2. CADRE THEORIQUE.
L'analyse
sémio-contextuelle
d'ALEX MUCCHIELLI
semble
particulièrement
importante pour ce travail. En effet cette
méthode d'analyse
qualitative basée sur
différentes recherches en sciences
humaines stipule que toute
situation de
communication (dans le cadre
de ce travail il s'agit du
phénomène circuit) est
décomposable en sept contextes en
interrelation et
interdépendants. Ces contextes sont
les dimensions de
référence de toute situation de
communication. La
théorie
sémio-contextuelle de
la communication ou de
la communication-processus
et sa méthode d'analyse
contextuelle et cognitive
vont nous servir, avec
quelques petites
modifications dues aux
domaines
d'application
différents, de cadre de
référence pour le phénomène «
circuit » à
l'université de
Lubumbashi.
La théorie
sémio-contextuelle est
issue d'une approche
compréhensive. Il n'y
a pas de `'situation en
soi», une situation est
toujours une situation par et pour
les acteurs. Le
`'système de pertinence»
de ces acteurs (étudiants et
enseignants-
c'est-à-dire leurs
enjeux, intentions et
intérêts),
délimitent et
découpent les `'choses à
voir»,
c'est-à-dire
les éléments
constitutifs de la
situation en
question. Ce sont les
acteurs qui construisent la
`'situation-pour-eux»
à partir des
significations
attachés aux éléments
essentiels d'après
leur vision.
Ceci reprend donc les apports de
la
phénoménologie et de
l'interactionnisme
symbolique.23
C'est en fonction du
`'système de pertinence»
de l'acteur que la
situation est vécue,
situation qui est
porteuse d'une ou plusieurs
problématiques
lesquelles sont perçues par
l'acteur comme des
injonctions
d'actions pour résoudre ces
problématiques.
L'analyse
sémio-contextuelle repose sur
l'étude des processus de
communication de
l'action en
situation.
La sémio-contextuelle
comptabilise sept contextes
participant à
l'étude des
communications-processus.
Ainsi une
situation, de
fait problématique
pour un acteur est décomposable en sept contextes car
chacun de ces contextes se trouve dans toute
situation de
communication.
23 MUCCHIELLI, A., l'art d'influencer,
éd. Armand Colin, Paris, 2000, P.87
24
a) Le contexte des normes et règles collectivement
partagées :
L'ethnométhodologie
nous rapporte depuis
plusieurs décennies
l'importance du contexte normatif dans
l'appréhension et la
compréhension des fondements de
l'action humaine.
Ce concept est entre autre repris par
la
sociologie,
la psychologie avec
l'intronisation par BRUNER
de la psychologie
culturelle,
ainsi que par les
psychothérapeutes de l'école de
PALO ALTO...
C'est l'une des
dimensions de référence de
toute situation de
communication entre acteurs.
Le contexte normatif est
constitué des normes présentes
implicitement ou non dans
une situation.
Les normes sont des règles
sociales
collectivement partagées,
elles sont à
l'origine des
préconstruits
culturelles et des conduites
formant un fond de référents commun à un groupe
d'acteurs. Les
éléments
significatifs
normatifs de ce contexte imposent des
contraintes à l'acteur,
associés aux autres
éléments pertinents de
la situation pour
l'acteur, ses contraintes
révèlent les
problématiques de la
situation.
Dans le cadre de ce
mémoire, la
situation de
communication est le
phénomène circuit,
dont les acteurs sont certains
enseignants, certains
étudiants voire même
certains
particuliers. Le
phénomène se déroule pendant
qu'existent des
lois et des règles
qui l'interdisent. Il y a
par exemple le
règlement académique de
l'université ou
les lois en rapport avec
l'éducation qui ne
cautionnent pas la fraude et donc
le circuit.
Elles sont des normes
collectivement acceptées à
l'UNILU, en
République Démocratique du
Congo et posent de ce fait des contraintes
aux comportements des faiseurs du
circuit.
Un étudiant sait que
s'il est attrapé en flagrant
délit du circuit (de
corruption), il risque
l'exclusion
définitive de
l'université.
Dès lors s'il
doit faire le
circuit pour tel ou
tel autre cours, son comportement sera
tel qu'il sera très
discret, très renfermé,
très méfiant,
très prudent...le
règlement académique
qui est une norme explicite
pose des contraintes à son
comportement.
Mêmement pour un enseignant se trouvant
dans la même
situation...dans ce cas
il est plutôt à
la recherche d'argent en
contrepartie des points, de
bonnes côtes à donner à un
étudiant. Cependant il
ne le dira pas tout
ouvertement, en toute liberté
;
25
mais d'une
manière voilée,
car il y a des normes qui se posent
en contraintes, sinon
il sera verra subir une
sanction...
b) Le contexte des enjeux, des intentions et des projets
des acteurs en présence :
Autre dimension de
référence à toute
situation de
communication, le contexte
des enjeux souligne le système
interactif des enjeux des acteurs dans
la
situation.
Pour MUCCHIELLI, un
acteur, du fait même de son
existence et de sa présence dans la
situation, ne peut pas ne
pas avoir d'enjeux.
L'enjeu, dans la
conception
`'situationnaliste»,
est consubstantiel à
la nature humaine (...)
l'enjeu d'un acteur,
c'est ce qui est,
d'une manière
primordiale,
`'en jeu», pour lui,
dans la vision
individuelle
qu'il a de la
situation et de
l'insertion de cette
situation dans un
emboitement de situations
plus larges qui
constitue son champ total de
vie. L'enjeu peut être
la poursuite d'une
finalité, ce peut
aussi être l'atteinte
d'un objectif concret.
L'enjeu de l'acteur
oriente nécessairement sa
perception de la
situation et des faits
s'y déroulant. Il
oriente aussi toutes ses
activités en
situation. Les enjeux
d'un acteur social sont
plus ou moins
immédiats et concrets.
Ils s'insèrent
nécessairement dans une
temporalité.24
Le présent contexte nous aide à
comprendre dans le cadre de ce travail, le
« circuit » vu sous cet
angle :
La rémunération de
la plupart
d'enseignants
congolais étant
insuffisante ou
insignifiante,
ceux-ci demeurent à la
quête d'augmentation de
leur revenu.
L'exécution de
la tâche d'enseignant
pour certains d'entre eux est centré
sur cet enjeu. Par conséquent, un
cours facile à maîtriser peut
être rendu difficile
à réussir par le
titulaire en vue de pousser
les étudiants à
recourir à d'autres moyens pour
la réussite,
tel le
circuit. Inversement
parlant, une
étudiante par exemple,
à la capacité
intellectuelle
moindre, voulant à
tout prix réussir,
peut se sentir obligée de
séduire l'enseignent
pourvu que ce dernier lui
redoive en retour de bonnes côtes.
Nous voyons par là que le
fait de donner et de recevoir
le cours dans la
relation éducateur-apprenant
subi l'influence de leurs
enjeux, leurs
intentions, leurs projets
qui peuvent
24 MUCCHIELLI, A., Etudes des communications :
Nouvelles approches, Op. Cit., P.181
26
être d'une part
l'augmentation de sources de revenus ou
la recherche de la
satisfaction de certains
besoins
physiologiques et
d'autres parts la
réussite...
c) Le contexte des positionnements :
Les acteurs sociaux,
impliqués dans une
situation, ne peuvent pas ne
pas avoir, entre eux, des
positions réciproques
dans cette situation.
L'ensemble de ces
positions respectives forme
le contexte des
positionnements. Un
positionnement peut
découler des statuts, des
rôles historiques ou
actuels, comme de la «
place », donnée ou
prise, par tel ou
tel acteur. Il peut aussi
découler des places
qui sont attribuées ou que
s'attribuent les acteurs au
cours de leurs échanges.
Toute communication peut
être considérée comme
contribuant à
positionner les acteurs
échangeant les uns envers les
autres. Le simple
fait d'ouvrir
la bouche pour dire quelque
chose, c'est se
positionner comme « ayant
quelque chose à dire dans
les circonstances présentes
». On ne peut ne pas être
positionné par rapport aux autres et
la communication-en-acte en
est le moyen
principal. Toute
communication est porteuse
d'une proposition de
définition des «
places » des
interlocuteurs aussi
à travers son contenu qu'à travers
la manière dont elle
est faite.25
Dès qu'un acteur « transmet
» un message
signifiant,
dès qu'il organise pour des
acteurs, une
communication, il
intervient dans ce contexte des
positionnements des acteurs qui
réagissent aussi en
fonction de ces
positionnements.
(...) un expert pourra confirmer des
informations pointues
données par un dirigeant.
Un responsable
d'équipe aura le
statut légitime pour
annoncer des réorganisations à
venir...26
Il en est de même pour ce cas sous
étude. Des « étudiants
», ne s'engagent dans
le « circuit » que
s'ils sont vraiment
convaincus que c'est
réellement
l'enseignant qui
veuille qu'il en
soit ainsi, dans
le cas où c'est des
tierces personnes qui coordonnent
l'opération en son nom.
Cette hésitation,
ce doute, cette
indécision
s'explique par le
fait que le
positionnement de
l'enseignant dans
l'interaction avec les
étudiants est différent de
celui des autres.
C'est un
positionnement qui
découle de son statut
réel
25 MUCCHIELLI, A., Op. Cit., P. 183
26 Idem, communication interne, Armand Colin,
Paris, 2004, P. 78
27
du « maître avec ses
disciples ».
Dans le
circuit, la
place des acteurs à
l'université joue un
rôle, car c'est compte
tenu du positionnement (de
la position) de
l'individu qui
dit que pour le cours X,
l'enseignant veut une somme Y pour
la dispense,
qu'un étudiant en
difficulté
choisit à s'y engager
ou pas de peur qu'il ne soit
roulé.
d) Le contexte de la qualité des relations (le
contexte relationnel) :
Le contexte
relationnel
social
immédiat est la base de toute
activité de
socialisation,
de toute communication. Il
repose sur un système
d'élément qui
qualifie les
relations, bonnes ou
mauvaises,
qu'entretiennent
les acteurs en situation de
communication,
système constitutif à
laquelle ils
appartiennent.
La qualité de la
relation apparaît comme
le fondement
existentiel de
la communication entre
acteurs sociaux. En effet un des
phénomènes premiers qui a
lieu lors d'une rencontre
entre deux acteurs sociaux est le
phénomène de
sympathie-antipathie.
La référence à la
qualité de la
relation avec son
semblable est une donnée
primitive de
l'existence
sociale.27
Ce contexte nous permet de comprendre le
fait qu'un étudiant
ayant des affinités avec un
certain enseignant, peut se
voir dispensé de son cours ou
avoir de bonnes côtes quelque
soit sa capacité
intellectuelle,
par rapport aux autres étudiants.
De la même manière
qu'un enseignant pourra être
(subjectif) large ou non
lors de la correction
selon qu'il se trouve en présence des
copies des étudiants avec qui
les relations sont bonnes et ceux
dont les relations se
limitent aux seules
séances des cours.
Ainsi, le «
circuit » d'un cours ne
peut beaucoup plus concerner que des
étudiants avec qui un
enseignant sympathise moins
et que dans l'autre sens, un
étudiant peut
difficilement en
échange des points, soudoyer un
enseignant, s'il
coopère très bien avec
lui.
27 MUCCHIELLI, A., Etudes des communications :
nouvelles approches, Op.cit., P. 182
28
E) Le contexte spatial :
Ce qui est communiqué
prend un sens par rapport à la
disposition du
lieu et à ses contraintes
s'imposant à tous.28
Le contexte spatial de toute
communication est constamment présent
si l'on veut bien
considérer que l'on ne peut pas
communiquer en dehors d'un
lieu
matérialisé,
qu'il s'agisse
d'une situation se
déroulant dans la rue ou dans
le cyberespace.29
Pour la présente étude,
le contexte spatial se
révèle être souvent des
endroits autre que
l'université,
car le «
circuit » est
informel et non
autorisé à
l'université.
Il faut cependant être prudent, car si
l'on est repéré en flagrant
délit, on risque des
sanctions. Lorsqu'un
enseignant avide d'argent ou
animé d'autres
ambitions, demande à
des étudiants de le chercher,
après les avoir
soumis à une épreuve
casse-tête...c'est qu'il
exclut d'office
l'université et
qu'il faudra le trouver
ailleurs, où il
pourra clairement
s'exprimer.
C'est ainsi
que des étudiants se hâtent de trouver
des enseignants à leurs
domiciles, dans
leurs lieux de détente (bar,
terrasse,..) pour traiter en
sécurité, en
coulisse sans la présence de tous ceux
qui peuvent être
considérés comme des
éléments gênants. Il
n'est toujours pas agréable
pour étudiant qui a
fait le
circuit de le
dévoiler ou que le
fait soit connu de tous. Le
faire à
l'université est une
imprudence. D'où
le faire
ailleurs.
F) Le contexte temporel :
Cette dimension est souvent
alliée à la
précédente : le temps et
l'espace. Toute
communication
s'inscrit
nécessairement dans le contexte de ce
que nous avons déjà communiqué ou
auquel nous faisons
référence, le contexte
historique. Et il
est évident qu'une
communication faite à
un moment T n'aura pas la même
signification
que celle faite à un moment
T'. La notion de
temporalité est
intrinsèque à toute
existence, la vie et
la mort, rien
n'échappe au temps qui
passe.
28 MUCCHIELLI, A., communication interne,
op.cit, P.75
29 Idem, Etudes des communications : Nouvelles
approches, Op.cit., P. 182
29
Le circuit se
fait souvent sentir ou se
déroule aux moments d'examens
c'est-à-dire la
période qui vient
juste avant, pendant et après les
examens ou mieux les
sessions.
Après avoir passé son examen
d'une manière peu fameuse,
un(e) étudiant(e) tenant à tout
prix à la
réussite, va chercher à
le faire autrement : trouver
l'enseignant et passer à
ladite transaction,
si ce dernier est
l'un de ceux qui sont avides
d'argents ou d'autres
ambitions.
Cela peut se faire avant
l'examen et dans ce cas
l'étudiant peut soit
posséder à l'avance des
questions qui seront posées
soit s'assurer de sa
réussite
prochaine.
g) Le contexte physique et sensoriel :
La dernière
dimension est le contexte
physique et sensoriel. Il
stipule que les
communications prennent sens en
fonction des éléments
physico-sensoriels
perçus par nos différents sens (vue,
ouïe....)
Un étudiant tenu au courant
d'un « circuit »
pour un cours donné, s'il est
intéressé, il saura
d'office comment s'y
prendre.
j
Cependant cela n'est pas
toujours à son bon gré. Si
c'est de l'argent dont a
besoin l'enseignant,
l'étudiant pourra lui
en donner mais cela
malgré lui. Tout
comme une étudiante peut être
voulue par un supérieur
; elle peut se
laisser faire
malgré elle, uste
pour les points, les bonnes
côtes. L'état
sensoriel de
l'étudiant(e) se verra
modifié par
le fait
d'avoir dépensé de
l'argent qui lui
servirait à autre chose de
plus profitable
soit encore de s'être offerte à
une personne qu'on n'aime
pas en réalité. Il peut y
avoir regret, souci...
Voilà fini
le parcours des sept contextes caractérisant
toute situation de
communication. Dans ce cas
qui est le phénomène
circuit observé à
l'université de
Lubumbashi.
Contextes en
interrelation composent
chaque situation de
communication. Le sens
d'une situation pour un
acteur résulte de
l'ensemble de ces sept contextes qui
influent sur leur
manière
d'agir, de se
conduire et par là même de
s'informer et de communiquer.
La théorie
sémio-contextuelle
consiste ainsi au
repérage et à l'analyse
30
des différents
éléments porteurs de sens ou contextes
d'une situation de
communication
lesquels sont
employés par les acteurs
afin de résoudre une
situation qui en tant que
telle ne peut être que
problématique. Ces
contextes ou dimensions sont présents
dans toute situation de
communication et les acteurs
qui participent à
cette situation sont de fait
confrontés à ces contextes,
lesquels influent
consciemment ou
inconsciemment sur les
opérations
mentales.
Appliquée au phénomène
circuit à
l'université de
Lubumbashi, cette théorie
vient de nous permettre d'une part,
d'en faire une
analyse qui se veut être
sémio-contextuelle et de
l'autre, d'en comprendre
le déroulement à tous
les contextes tels que
stipulés précédemment
dans l'hypothèse de travail.
31
CONCLUSION PARTIELLE
Les cadres conceptuel et
théorique posés ;
cela constitue un
balisage de chemin pour la
suite du présent
mémoire, qui
consistera en son deuxième
chapitre, outre la
présentation de
l'université de
Lubumbashi, en un regard tourné vers
le système éducatif
congolais en ce sens que ce travail
traite d'un fait
relevant du domaine
l'éducation en
République Démocratique du
Congo.
32
CHAPITRE II : CADRE CONTEXTUEL
II.1. PRESENTATION DE L'UNIVERSITE DE LUBUMBASHI
II.1.1. LOCALISATION
L'université
de Lubumbashi, en sigle
appelée UNILU, est
une des grandes universités de
la République
Démocratique du Congo.
Elle est, en effet,
située dans la
province du Katanga, à
Lubumbashi, dans la commune de
Lubumbashi au quartier GAMBELA II,
sur la route KASAPA.
II.1.2. BREF HISTORIQUE
L'actuelle
université de Lubumbashi
résulte de
plusieurs moments de changements.
Ainsi, elle est
l'aboutissement d'une
longue histoire qui
se présente de la
manière suivante :
· En 1955, le décret
royal belge du 26 octobre 1995 crée
l'université
officielle du Congo et
Ruanda-Urundi,
université qui
ouvre ses portes en 1956 sur base du décret du 15 mai
1956 ;
· En 1960, l'ordonnance N°
800/16 du 16 septembre 1960 crée
l'université
d'Etat
d'Elisabethville qui
remplace
l'université
officielle du Congo et du
Ruanda-Urundi ;
· En 1963, l'ordonnance
présidentielle
N° 36/23/2/1963 crée
l'université
officielle du Congo
(U.O.C) ;
· En 1971, l'ordonnance
présidentielle
N° 71/075 du 6 aout 1971
modifiée par celle
N° 72/075 du 12 janvier 1972,
regroupe les
universités
congolaises et les
Instituts supérieurs
en Université
Nationale du Zaïre (UNAZA).
Du fait du changement du nom du pays
le 27 février 1971,
l'actuelle
université de
Lubumbashi devient
alors Université
Nationale du Zaïre/ Campus
de
Lubumbashi.
· En 1981, à la
suite de la
décision d'Etat
N° 09/CC/81 du 03 juin 1981 et de
l'ordonnance-loi
N° 25/81 du 3 octobre 1981,
portant création
d'établissements
30 WWW.UNILU.AC.CD
31 idem
33
publics autonomes
d'enseignement, il est
créé
l'université de
Lubumbashi par ordonnance
présidentielle
N° 81/143 du 3 octobre 198130
II.1.3. MISSIONS DE L'UNIVERSITE DE LUBUMBASHI
L'ordonnance créant
l'université de
Lubumbashi lui assigne
les missions
suivantes :
· Assurer la formation
des cadres de conceptions dans les
domaines les plus
divers de la vie
nationale. A ce
titre, elle
dispense des enseignements
inscrits à ses programmes de
manière à favoriser
l'éclosion des
idées neuves et le
développement des aptitudes
professionnelles ;
· Organiser la
recherche scientifique
fondamentale et appliquée
orientée vers la
solution des
problèmes
scientifiques du
Congo, compte tenu néanmoins de
l'évolution de
la science, des
techniques et de la
technologie dans le
monde ;
· S'ouvrir au
milieu qui génère
l'université pour
s'y rendre utile.
Elle contribue
ainsi, non seulement
à l'effort de développement de
sa microsociété,
mais aussi et, par
là, à
l'édification
de la nation toute
entière.
Cette triple
mission est contenue dans son
emblème où, en dextre,
sur fond d'or, on note
l'initiale
`'L» symbole de
la ville de Lubumbashi, une
croisette de la province du
Katanga, scandale
géologique et les
lignes ondulées du majestueux
fleuve Congo qui prend sa source au Katanga
et baigne l'ensemble du
pays. En senestre, sur fond vert
d'espérance, un fer de
lance traverse le livre
largement ouvert de
l'étudiant et pointe
vers les trois
étoiles de l'étude,
la recherche et l'enseignement
social31 :
32 Idem
34
II.1.4. FONCTIONNEMENT DE L'UNIVERSITE DE LUBUMBASHI
II.1.4.1. APPARITORAT CENTRAL
L'apparitorat
central est un service
spécialisé du
secrétariat général
académique. Il est
la seule porte
d'entrée à
l'université de
Lubumbashi, et en tant que tel, il est
responsable de toutes les
activités
relatives aux
inscriptions,
réinscriptions
et inscriptions
spéciales. Il est
directement piloté par
le directeur des affaires
académiques, le
secrétaire général
académique. Il est
composé :
· D'un secrétariat
;
· D'un service des
inscriptions
;
· De deux guichets de
perception ;
· D'un
appariteur.
L'appariteur est
l'animateur
principal de ce
service. Il a fonction de
chef de division des
inscriptions et
répond de ses responsabilités devant
les autorités
académiques compétentes. Il est
secondé par une personne avec fonction de chef de
bureau des
inscriptions.
L'apparitorat
central est le seul
service de
l'université
qui a mandat d'organiser
toute forme de perception des frais
académiques. Un
paiement n'est donc
valable que s'il est
effectué à l'un de ses guichets
et contre remise
immédiat d'un
reçu. Ceci
dit, une
alternative contraire
n'engage que
l'irresponsabilité de
l'étudiant et le
percepteur à l'esprit
malin.32
II.1.4.2. RECTORAT DE L'UNIVERSITE DE LUBUMBASHI
Le recteur anime,
supervise et coordonne
l'ensemble des
activités de
l'université.
A ce titre, il assure
l'exécution des
décisions du
ministre de
l'enseignement
supérieur et
universitaire,
du conseil
d'administration,
du conseil de
l'université et du
comité de gestion
:
35
· Il préside
le conseil de
l'université et
le comité de
gestion ;
· Il veille au respect
du statut et du règlement de
l'université
;
· Il exerce tous les
pouvoirs du comité de
gestion en cas d'urgence
;
· Il exerce le
pouvoir de police de
l'université,
notamment en ce qui concerne le
maintien de l'ordre
public,
l'application des
lois et règlements
relatifs à la
sécurité des biens et des
personnes, à la
salubrité des lieux
et à la santé morale et
physique de la
population de
l'université
;
· Il peut convoquer et
assister avec voix
délibérative aux
conseils de facultés,
des départements, des
institutions et
organisations de
l'université.
Il peut assister sans voix
délibérative aux jurys
d'examens ; dans les deux
cas la présidence de
la séance lui
revient ;
· Il ouvre et
clôture les sessions
des cours et examens et les sessions
d'examens ;
· Il confère
les grades académiques,
contresigne les
diplômes
légaux, les
diplômes
honorifiques propres à
l'université,
ainsi que les
diplômes de docteur
conférés par
l'université
;
· Il représente
l'université dans
toutes les relations
extérieures
officielles avec
les autorités tant
nationales
qu'internationales
;
· En cas d'urgence, il
prend toutes les mesures qui
relèvent de la
compétence du conseil de
l'université,
à charge de l'en informer
à sa toute prochaine session
;
· Il adresse un rapport annuel
au conseil
d'administration
sur le fonctionnement de
l'université.
Le recteur est assisté de façon
permanente par un cabinet composé de
:
1) d'un directeur de
cabinet ;
2) d'un collège des
conseillers :
- conseiller
académique ;
- conseiller
scientifique
;
- conseiller
administratif
;
- conseiller
socioculturel ;
- conseiller
juridique ;
36
- conseiller
juridique adjoint
;
3) d'un collège
d'assistants :
- deux assistants
auprès du recteur ;
- trois
assistants auprès du secrétaire
général
académique ; -
trois assistants auprès du
secrétaire général
administratif
; - trois assistants auprès
de l'administrateur du
budget ; - secrétaire de
cabinet.
4) Des services
spécialisés attachés au
bureau du recteur : -
Direction de la
coopération
universitaire
;
- Direction de
la communication
sociale.
II.1.4.3. ADMINISTRATION DE L'UNIVERSITE DE
LUBUMBASHI
L'université
de Lubumbashi est
administrativement
organisée en deux grands organes qui
sont :
1) Le conseil de
l'université.
Il est composé :
- Du recteur ;
- Du secrétaire
général
académique ;
- Du secrétaire
général
administratif
;
- De
l'administrateur du
budget ;
- Des doyens des
facultés
- Du vice doyen de
la faculté de
médecine chargé des
chimies organiques
;
- Du
bibliothécaire en
chef ;
- D'un représentant du
corps académique ;
- D'un représentant des
étudiants.
2) Le comité de
gestion. Ce comité
est composé :
- Du recteur ;
- Du secrétaire
général
académique ;
- Du secrétaire
général
administratif
;
- De
l'administrateur de
budget.
II.1.4.4. FACULTES ET DEPARTEMENTS DE L'UNIVERSITE DE
LUBUMBASHI
Ce programme de deux ans comprend des cours et
séminaires,
ainsi que la
présentation d'une
dissertation. La
réussite à ce programme
autorise le candidat
à
37
L'UNILU comme on
l'appelle, comprend au
total 15 facultés et
départements que voici :
1) Faculté des lettres
et sciences humaines ;
2) Faculté des sciences
sociales,
administratives et
politiques ;
3) Faculté des sciences
;
4) Faculté
polytechnique ;
5) Faculté de
médecine
vétérinaire
;
6) Faculté de
médecine ;
7) Faculté de droit
;
8) Faculté des sciences
économiques et gestion
;
9) Faculté des sciences
agronomiques ;
10) Faculté de
psychologie et des sciences
de l'éducation ;
11) Ecole supérieure
d'ingénieurs
industriels
(E.S.I.) ;
12) Ecole de santé
publique ;
13) Ecole de
criminologie
;
14) Ecole de cartographie
;
15) Filières
d'études dans les
extensions.
II.1.4.5. ETUDES
A
l'université de
Lubumbashi, les études sont
organisées en trois
cycles : le premier
cycle comprend trois années
d'études et conduit au
diplôme de graduat.
Cependant à la faculté
polytechnique,
l'entrée en première année de
graduat nécessite une réussite
en année préparatoire dénommée
pré-polytechnique ou au concours
organisé à cette fin.
Le deuxième cycle comporte
deux années d'études et donne accès au
diplôme de
licencié ou
d'ingénieur.
Toutefois, en
faculté de médecine
vétérinaire et de
médecine, le
deuxième cycle est de
trois années et aboutit au
diplôme de docteur en
médecine.
Au niveau du
troisième
cycle, le candidat
suit d'abord le programme
arrêté pour l'obtention du
diplôme
d'études approfondies
(D.E.A.).
38
présenter une thèse de doctorat.
Pour la médecine et
la médecine
vétérinaire,
l'obtention respective
d'un diplôme de
spécialiste (programme de 4 à 6
ans) ou de D.E.A. est
requise pour entreprendre des recherches en vue de
la présentation d'une
thèse d'agrégation de
l'enseignement
supérieur en médecine
humaine et en médecine
vétérinaire.33
II.2. SYSTEME EDUCATIF CONGOLAIS
Le système éducatif
congolais est géré par
trois
ministères : le
ministère de
l'enseignement
primaire,
secondaire et professionnel
(MEPSP), le
ministère de
l'enseignement
supérieur et
universitaire (MESU) et
le ministère des
affaires sociales
(MAS).
II.2.1. APERCU HISTORIQUE
Lorsque la République
Démocratique du Congo était
encore Congo Belge,
l'enseignement était
semblable à
l'enseignement
officiel de
Belgique. Ce qui
demeure presque toujours identique
de nos jours. Les six
premières années sont
appelées «
primaires ». Le
cycle secondaire à
l'époque était
subdivisé en deux
fois trois ans. Les
trois premières années
étaient dites «
inférieures »,
les trois autres
supérieures. Ce cycle
offrait trois
orientations, à
savoir : humanités
classiques (grec,
latin,
mathématique),
humanités modernes
(techniques,
scientifiques,
commerciales) et
humanités «
professionnelles ou
familiales ». Un
diplôme
sanctionnait la
fin de chaque cycle de trois
ans. Le terme des six années
secondaires offrait, comme
c'est toujours le cas
actuellement, le choix aux
études dites « supérieures
» (enseignant non
universitaire- entre 2 et 4
ans) ou «
universitaires » (2
années de candidature,
trois et plus
d'années de licence,
suivies d'un
doctorat). Le diplôme
d'Etat était parfois
compensé par un examen
d'admission qui
portait sur la
capacité d'entreprendre
les études
choisies.34
33 Idem.
34
WWW.WIKIPEDIA.ORG
39
II.2.2. NIVEAUX D'ENSEIGNEMENT
Il existe tous
les niveaux
d'enseignement en
République Démocratique du
Congo. Ainsi au
niveau des écoles
primaires et
secondaires, il y a
respectivement comme
finalité, le
certificat d'études
primaires (6 ans
d'école
primaire) et le
diplôme d'Etat (6ans
d'école
secondaire-humanités).
Concernant l'enseignement
supérieur et recherche, il y a
successivement le graduat (3ans
d'université),
la licence (2 ans
d'université
après le graduat), le
D.E.A. (2 ans à
l'université de
Kinshasa et
l'université de
Lubumbashi, après un certains nombre
de critères) et la soutenance de
thèse de doctorat.
- Le
diplôme d'Etat
sanctionne six années
d'études de second degré,
après avoir obtenu le
certificat d'études
primaires ;
- Le
diplôme de graduat (grade de
gradué), est un
diplôme qui
sanctionne, les
trois premières années
d'études
universitaires ou
supérieures ;
- Le
diplôme de licence
(grade de licencié),
est le
diplôme qui
sanctionne, cinq
années d'études
universitaires
c'est-à-dire trois
années de graduat, plus deux
années de licence (première et
deuxième).
En RDC, la durée du
cycle
universitaire total
retenue par le
ministère de
l'éducation
nationale est encore de cinq
sans compter que certaines filières
ont une année préparatoire
préalable et mis
à part les études en
médecine. Cependant,
malgré des
multiples
réformes, l'enseignement
supérieur reste encore sur- dans
certaines choses- le schéma
hérité de la
Belgique. A
titre illustratif,
bien qu'il y a des
changements, les titres dans
le corps professoral
universitaire et
supérieur sont restés
identiques : professeur
(ordinaire,
visiteur,
associé,
émérite), chef des
travaux, assistant de
premier mandat et de deuxième
mandat, recteur (de
l'université),
doyen (de la faculté) et
directeur général (de
l'institut
supérieur).
40
CONCLUSION PARTIELLE
Ce deuxième chapitre
vient de passer en revue le cadre où
est observé le phénomène sous
étude,
l'université de
Lubumbashi ensuite
l'organisation du
système éducatif
congolais pertinent dans ce
chapitre par le fait que
certains facteurs expliquant
le circuit,
évoqués précédemment, ne
relèvent pas directement de
l'université,
mais d'autres
niveaux de
l'enseignement.
C'est par exemple
la qualité
d'étudiants recrutés à
l'université
: certains d'entre eux ont
un bagage intellectuel
moins suffisant et sont de ce
fait promptes à recourir au
circuit une fois
admis à
l'université.
Ceci est un problème
issu du
`'secondaire»
voire du
`'primaire»
qui sont des passages obligés
prévus dans le système
éducatif
congolais, pour
arriver aux études supérieures
ou
universitaires.
Cependant tout ceci ne
relève que de la
partie non empirique de
notre travail. La
partie suivante
consistera en la
vérification de
la véracité de tout ce
qui,
précédemment a été
affirmé.
L'université
de Lubumbashi étant vaste,
c'est à la
faculté des lettres et
sciences humaines que nous nous sommes
limités.
La création de
l'université
nationale du Zaïre en 1971,
groupa à Lubumbashi toutes
les facultés des
lettres du pays. Cela donna
un éclat particulier
à la
faculté,
41
CHAPITRE III : INVESTIGATION SUR TERRAIN, COLLECTE DES
DONNEES ET INTERPRETATION DES RESULTATS
Il est
principalement
question dans ce présent chapitre de
vérifier la
véracité de nos hypothèses
proposées lors de
l'introduction. Cependant
nous commencerons par présenter notre champ
d'investigation qui
est la faculté des
lettres et sciences humaines
de l'université de
Lubumbashi, ensuite nous présenterons
notre échantillon et nous terminerons
par la collecte et
l'interprétation des
données.
III.1. PRESENTATION DU TERRAIN
La faculté des
lettres et sciences humaines
est aussi vieille que
l'université de
Lubumbashi, créée le 26 octobre
1956 sous la
dénomination de
l'université
officielle à
Elisabethville.
Elle était,
en cette époque dénommée
faculté de
philosophie et
lettres. Et elle
comprenait les services
suivants :
- Service de
linguistique
;
- Service de
philosophie
classique ;
- Service de
langue (devenu par la suite
service de
philologie
germanique) ;
- Service de
l'histoire
;
- Service de
philosophie.
Vers 1960, la faculté
s'est dotée du service de
philologie
africaine.
Conformément à cette dernière
reforme des programmes, les anciens
départements de langues et
littératures se sont commués et
fusionnés en un seul
département de lettres et
civilisations comprenant
les services
ci-après :
- Service de
lettres et
civilisations
africaines et
congolaises ; -
Service de lettres et
civilisations
françaises et
latines ; -
Service des lettres et
civilisations
anglaises.
42
tant par le nombre et la
qualité du corps enseignant que par
celui des
étudiants. Il
s'opère à cette époque
la restauration la
faculté en département
ci-après :
- Département de langue
et littérature
anglaises ; -
Département de langue et
littérature
africaines ; -
Département de langue et
littérature françaises
; - Département de langue et
littérature
latines ; -
Département
d'histoire
;
- Département de
philosophie.
En 1996, la faculté
s'enrichit
d'une autre filière
d'études : les
sciences de l'information et
de la
communication.
La réforme des programmes de cours des
universités de la
république démocratique du
Congo, sanctionnée par
l'arrêté
ministériel
N° MINESU/
CABMIN/067/2004 a opéré le
changement de dénomination de
la faculté des
lettres à celle de la
faculté des lettres et
sciences humaines,
enrichie de quatre
filières d'études
:
- Les sciences du
langage ;
- Les langues et
affaires ;
- Les lettres et
civilisations
congolaises ;
- Les sciences et
techniques
documentaires35.
35 Rapport du stage effectué au
CERDAC/UNILU en janvier 2010 par TSHIKALI SAKAUMBA, (inédit), UNILU,
Lubumbashi 2010, p.4.
43
III.2. REPARTITION ACTUELLE DE LA FACULTE DES
LETTRES
Faculté des lettres et sciences
humaines
Département de philosophie
Dép . des sciences de l'information et de la
communication
Département de langue et littérature
africaines
Département des sciences du langage
Département de langue et littérature
latines
Département des sciences et techniques
documentaires
Département d'histoire
Département des lettres et civilisations
congolaises
Département de langue et littérature
française
Département de langue et littérature
anglaises
Département des langues et affaires
III.3. POPULATION ET ECHANTILLON
III.3.1. POPULATION
Notre population est
constituée par les
enseignants et les
étudiants de la
faculté des lettres et
sciences humaines.
III.3.2. ECHANTILLON
Selon MPUNGU MULENDA,
l'échantillon est la
partie réduite d'un
univers qui sera
étudiée et qui permettra par
extrapolation de connaître
les caractéristiques
de la totalité de cet
univers36.
Ainsi en ce qui
nous concerne, nous avons recouru à
la technique
aléatoire pour la
constitution de notre
échantillon. Nous avons en effet
choisi 15 enseignants et 100
étudiants représentant
respectivement le corps
enseignant à la
faculté des lettres et
la communauté
estudiantine de
ladite
faculté.
36 MPUNGU MULENDA, cours des méthodes de
recherche en communication, (inédit), UNILU, LUBUMBASHI 2010.
44
III.4. METHODE ET TECHNIQUE
III.4.1. METHODE
Comme annoncé dans
l'introduction de ce travail,
parmi les méthodes dont nous avons
usé, il y a celle
inductive. Les
résultats que nous obtiendrons de
notre échantillon tel que nous
l'avons construit, sont ceux
là que nous extrapolerons à
notre univers d'enquête qui
est la faculté des
lettres et sciences
humaines.
III.4.2. TECHNIQUE
Pour recueillir les
différentes opinions
dont nous avions besoin,
nous avions conçu un
questionnaire contenant 19
questions dont 9 destinées aux
enseignants et 10 autres destinées aux
étudiants. Cependant aux
enseignants les questions
ont été posées sous forme
d'interview tandis
qu'aux étudiants,
nous avons laissé
le questionnaire que nous
avons récupéré après qu'ils y
aient répondu.
III.5. INTERPRETATION DES RESULTATS
III.5.1. DEPOUILLEMENT DU QUESTIONNAIRE
Le dépouillement a été
effectué grâce aux réponses données.
C'est-à-dire aux
assertions (repères proposées)
sélectionnées par
les personnes
interviewées. Il a
consisté à chiffrer et compter
arithmétiquement des réponses
choisies par les
enseignants et les
étudiants.
L'analyse des données a
permis de garder les tendances
majoritaires,
lesquelles devraient
confirmer ou infirmer nos
hypothèses.
Après avoir posé 9
questions aux enseignants,
nous avons constaté ce qui
suit:
+ QUESTIONNAIRE DESTINE AUX ENSEIGNANTS
45
Question 1 : le « circuit » quand on en
parle à l'université de Lubumbashi, savez-vous ce que c'est
?
. Non
C
A. Oui
B
. Indécis
QUESTION
|
REPONSES
|
NOMBRE
|
POURCENTAGE
|
|
|
D'ENSEIGNANTS
|
(%)
|
|
A
|
14
|
93
|
1
|
B
|
0
|
0
|
|
C
|
1
|
7
|
TOTAL
|
15
|
100
|
A la première
question, 14 enseignants
(soit 93%) ont dit qu'ils
savent de quoi il s'agit
quand on parle du «
circuit » à
l'université de
Lubumbashi.
Question 2 : existe-il réellement à l'UNILU
?
A. Oui
B
. Non
C
. Indécis
A la deuxième
question, 13 enseignants
(soit 86%) ont affirmé que
le « circuit »
existe réellement à
l'université de
Lubumbashi.
QUESTION
|
REPONSES
|
NOMBRE
|
POURCENTAGE
|
|
|
D'ENSEIGNANTS
|
(%)
|
|
A
|
13
|
86
|
2
|
B
|
1
|
7
|
|
C
|
1
|
7
|
TOTAL
|
15
|
100
|
46
Question 3 : peut-il être
considéré comme une antivaleur ?
A. Oui
B
. Non
C
. Indécis
QUESTION
|
REPONSES
|
NOMBRE
D'ENSEIGNANTS
|
POURCENTAGE (%)
|
|
A
|
13
|
87
|
3
|
B
|
0
|
0
|
|
C
|
2
|
13
|
TOTAL
|
15
|
100
|
A la
troisième
question, 13 enseignants
(soit 86%) ont dit que le
« circuit » est une
antivaleur.
Question 4 : la plupart des auditoires de
l'UNILU, vous les trouvez
A. Peuplés
B . Surpeuplés
C . Moins
peuplés
D
|
. Suffisamment
peuplés
|
QUESTION
|
REPONSES
|
NOMBRE
D'ENSEIGNANTS
|
POURCENTAGE (%)
|
|
A
|
5
|
33
|
|
B
|
7
|
46
|
4
|
C
|
1
|
7
|
|
D
|
2
|
14
|
TOTAL
|
15
|
100
|
A la quatrième
question, 7 enseignants
(soit 46%) ont dit qu'ils
trouvent que la plupart des
auditoires de
l'UNILU sont
surpeuplés et 5 autres (soit 33%) ont
dit qu'ils les trouvent
peuplés.
Pour ce qui est de la
sixième
question, 13 enseignants
(soit 86%) ont dit qu'ils
trouvent les étudiants
admis ces dernières années
à l'UNILU,
moins performants.
47
Question 5 : le nombre élevé
d'étudiants que peut compter un auditoire, est-il à
considérer comme un facteur expliquant le « circuit »
?
. Non
A. Oui
B
QUESTION
|
REPONSES
|
NOMBRE
|
POURCENTAGE
|
|
|
D'ENSEIGNANTS
|
(%)
|
|
|
A
|
11
|
|
73
|
5
|
B
|
4
|
|
27
|
TOTAL
|
15
|
|
100
|
Concernant la
cinquième
question, 11 enseignants
(soit 73%) ont affirmé que,
le nombre élevé
d'étudiants que peut compter un
auditoire est à
considérer comme étant un des facteurs
expliquant le «
circuit ».
Question 6 : les étudiants admis à
l'UNILU ces dernières années, vous les
trouvez :
A. Performants
B . Très performants
D
C . Moins performants .
Assez performants
QUESTION
|
REPONSES
|
NOMBRE
D'ENSEIGNANTS
|
POURCENTAGE (%)
|
|
A
|
2
|
14
|
|
B
|
0
|
0
|
6
|
C
|
13
|
86
|
|
D
|
0
|
0
|
TOTAL
|
15
|
100
|
48
Question 7 : la qualité de certains
étudiants admis à l'UNILU peut-elle être
considérée comme un facteur expliquant également le «
circuit » ?
A. Oui
B
. Non
C
. Indécis
QUESTION
|
REPONSES
|
NOMBRE
D'ENSEIGNANTS
|
POURCENTAGE (%)
|
|
A
|
14
|
93
|
7
|
B
|
0
|
0
|
|
C
|
1
|
1
|
TOTAL
|
15
|
100
|
A la septième
question, 14 enseignants
(soit 93%) ont été
d'avis que la
qualité de certains
étudiants admis à
l'UNILU est un des facteurs
expliquant le «
circuit ».
Question 8 : votre salaire, vous le trouvez
:
A. Très suffisant
B . Suffisant
C . Moins
suffisant
D
|
. Insuffisant
|
E
|
. Indécis
|
QUESTION
|
REPONSES
|
NOMBRE
D'ENSEIGNANTS
|
POURCENTAGE (%)
|
|
A
|
0
|
0
|
|
B
|
0
|
0
|
8
|
C
|
3
|
20
|
|
D
|
9
|
60
|
|
E
|
3
|
20
|
TOTAL
|
15
|
100
|
cause.
49
A la
huitième
question, 9 enseignants
(soit 60%) ont dit que leur
salaire est
insuffisant. 3 autres
(soit 20%) ont dit moins
suffisant.
Question 9 : la mauvaise gouvernance est à
l'essence (origine) du « circuit ». Cette affirmation est
:
A. Correcte
B . Non correcte
C . Indécis
QUESTION
|
REPONSES
|
NOMBRE
D'ENSEIGNANTS
|
POURCENTAGE (%)
|
|
A
|
14
|
93
|
9
|
B
|
0
|
0
|
|
C
|
1
|
7
|
TOTAL
|
15
|
100
|
Enfin, à
la neuvième
question, 14 enseignants
(soit 93%) ont dit être
d'avis que la
mauvaise gouvernance est à l'essence
du « circuit ».
· Interprétation des données du
questionnaire destiné aux enseignants.
De ce questionnaire,
il se dégage que la plupart
d'enseignants de
l'université de
Lubumbashi (faculté des
lettres et sciences
humaines) savent de quoi il
s'agit quand on
parle du circuit à
l'université et que
ce dernier y existe
réellement
quoiqu'étant une
antivaleur du fait
qu'il est une corruption.
Il ressort également
de tout ce qui précède que la
plupart des facteurs
susceptibles
d'expliquer
l'origine et
l'existence du «
circuit » tels
qu'évoqués dans notre hypothèse,
l'ont confirmée. La
mauvaise gouvernance ayant déjà
élu domicile dans
notre pays depuis quelques
décennies en est la
principale et
la
primordiale
50
+ QUESTIONNAIRE DESTINE AUX ETUDIANTS
Quand à ce
questionnaire, après
l'avoir soumis aux
étudiants nous avons remarqué
les tendances ci-après
:
Le « circuit » à l'université de
Lubumbashi : Question 1 : savez-vous ce que c'est ?
A. Oui
B
. Non
C
. Indécis
QUESTION
|
REPONSES
|
NOMBRES D'ETUDIANTS
|
POURCENTAGE (%)
|
|
A
|
96
|
96
|
1
|
B
|
0
|
0
|
|
C
|
4
|
4
|
TOTAL
|
100
|
100
|
A la première
question, 96
étudiants (soit 96%) ont
dit qu'ils savent de quoi il
s'agit en parlant
du « circuit » à
l'université.
Question 2 : est-ce une corruption ?
A. Oui
. Non
C
B
. Indécis
QUESTION
|
REPONSES
|
NOMBRE
D'ETUDIANTS
|
POURCENTAGE (%)
|
|
A
|
91
|
91
|
2
|
B
|
5
|
5
|
|
C
|
4
|
4
|
TOTAL
|
100
|
100
|
51
A la deuxième
question, 91
étudiants (soit 91%) ont
affirmé que le
circuit est une corruption
;
Question 3 : a-t-il de l'ampleur dans votre monde
d'étudiants ? A. Oui
. Non
C
B
. Indécis
QUESTION
|
REPONSES
|
NOMBRE
|
POURCENTAGE
|
|
|
D'ETUDIANTS
|
(%)
|
|
|
A
|
96
|
|
96
|
3
|
B
|
2
|
|
2
|
|
C
|
2
|
|
2
|
TOTAL
|
100
|
100
|
|
A la
troisième
question, 96
étudiants (soit 96%) ont
dit être d'avis que
le circuit a une
ampleur dans le monde
estudiantin.
Question 4 : l'avez-vous déjà
pratiqué ?
A. Oui
B
. Non
C
. Indécis
A la quatrième
question, 58
étudiants (soit 58%) ont
affirmé avoir déjà
pratiqué le «
circuit ». 13 autres
(soit 13%) ont été
indécis à ce
propos.
QUESTION
|
REPONSES
|
NOMBRE
|
POURCENTAGE
|
|
|
D'ETUDIANTS
|
(%)
|
|
|
A
|
|
58
|
|
58
|
4
|
B
|
|
29
|
|
29
|
|
C
|
|
13
|
|
13
|
TOTAL
|
100
|
|
100
|
|
52
Question 5 : ses transactions sont souvent
faites hors de l'université :
A. Vrai
B
. Faux
C
. Indécis
QUESTION
|
REPONSES
|
NOMBRE
D'ETUDIANTS
|
POURCENTAGE (%)
|
|
A
|
79
|
79
|
5
|
B
|
15
|
15
|
|
C
|
6
|
6
|
TOTAL
|
100
|
100
|
A la
cinquième
question, 79
étudiants (soit 79%) ont
stipulé que les
transactions du «
circuit » sont souvent
faites hors de
l'université.
Question 6 : est-il une antivaleur ?
A. Oui
B
. Non
C
. Indécis
QUESTION
|
REPONSES
|
NOMBRE
D'ETUDIANTS
|
POURCENTAGE (%)
|
|
A
|
86
|
86
|
6
|
B
|
4
|
4
|
|
C
|
10
|
10
|
TOTAL
|
100
|
100
|
A la
sixième
question, 86
étudiants (soit 86%) ont
dit que le «
circuit » est une
antivaleur.
Question 7 : s'il est une antivaleur, la faute
est : A. Aux enseignants
53
B. Aux étudiants
C . Partagée
(étudiants et enseignants)
A la
huitième
question, 47
étudiants (soit 47%) ont
dit avoir obtenu leur
diplôme d'Etat avec un
pourcentage se situant entre 50% et 55%.
D. Indécis
QUESTION
|
REPONSES
|
NOMBRE
D'ETUDIANTS
|
POURCENTAGE (%)
|
|
A
|
5
|
5
|
|
B
|
18
|
18
|
7
|
C
|
66
|
66
|
|
D
|
11
|
11
|
TOTAL
|
100
|
100
|
A la septième
question, 66
étudiants (soit 66%) ont
stipulé que le «
circuit » est une
antivaleur et que la faute
en est aux enseignants et aux
étudiants.
Question 8 : le pourcentage avec lequel vous
aviez obtenu votre diplôme d'Etat, se situe entre :
. 56% et 60%
C
A. 50% et 55%
B
. 61% et 65%
D . 66% et 75%
E . 76% et plus
QUESTION
|
REPONSES
|
NOMBRE
D'ETUDIANTS
|
POURCENTAGE (%)
|
|
A
|
47
|
47
|
|
B
|
26
|
26
|
8
|
C
|
22
|
22
|
|
D
|
4
|
4
|
|
E
|
1
|
1
|
TOTAL
|
100
|
100
|
A la
dixième
question, 68
étudiants (soit 68%) ont
dit que la mauvaise
gouvernance est l'origine
même du« circuit
».
54
Question 9 : les conditions dans lesquelles vous
étudiez, vous les trouvez :
A. Bonnes
B . Assez bonnes
C . Mauvaises
D
|
. Moins bonnes
|
QUESTION
|
REPONSES
|
NOMBRE
D'ETUDIANTS
|
POURCENTAGE (%)
|
|
A
|
12
|
12
|
|
B
|
0
|
0
|
9
|
C
|
59
|
59
|
|
D
|
29
|
29
|
TOTAL
|
100
|
100
|
A la neuvième
question, 59
étudiants (soit 59%) ont
stipulé qu'ils
étudient dans des mauvaises
conditions.
Question 10 : pensez-vous que la mauvaise
gouvernance soit l'origine même du « circuit » ?
. Non
C
A. Oui
B
. Indécis
QUESTION
|
REPONSES
|
NOMBRE
D'ETUDIANTS
|
POURCENTAGE (%)
|
10
|
A
|
68
|
68
|
|
B
|
6
|
6
|
|
C
|
26
|
26
|
TOTAL
|
100
|
100
|
55
Interprétation des données du
questionnaire destiné aux étudiants.
De ce questionnaire,
il ressort que les étudiants
savent ce qu'est le «
circuit » dans le
contexte de
l'université et que
la plupart d'entre eux
l'ont déjà au moins une
fois pratiqué.
Il y ressort en plus
que, bon nombre d'entre eux sont
moins performants lorsqu'ils
proviennent des humanités
secondaires et que cela est un facteur
faisant partie des
catalyseurs du circuit
autant que l'insuffisance
salariale du corps
enseignant de
l'université,
les conditions
d'études moins bonnes
(auditoires
surpeuplés...) et la
mauvaise gouvernance. Ce qui,
une fois de plus
confirme notre hypothèse.
S'il existe,
le « circuit » est donc
une communication ou mieux
une situation de
communication entre
enseignants et étudiants dont
les dimensions de
références sont effectivement
les contextes des normes et règles
collectivement partagées ;
des enjeux, des
intentions et projets des acteurs en
présence ; de
positionnement ; de
la qualité des
relations ;
spatio-temporel et
physique et sensoriel,
qui à cet effet valident
notre étude analytique qui
a suivi une démarche
méthodologique,
sémio-contextuelle.
56
CONCLUSION PARTIELLE
Ce dernier chapitre
qui a été plus
pratique que théorique,
nous a présenté la
faculté des lettres et
sciences humaines ensuite
notre échantillon sur lequel
notre enquête sur terrain a été
effectuée et a fini avec
l'interprétation et
la collecte des données
recueillies sur terrain.
Par ailleurs, le «
circuit » persiste
à l'université
parce que, outre ce qui est
ci-haut dit, il y a
la qualité
d'étudiants admis
à l'université
dont la base de la plupart
d'entre
57
CONCLUSION GENERALE
Nous voici au terme de notre
investigation
scientifique qui
a mobilisé toutes nos
énergies sur
l'analyse
sémio-contextuelle du
phénomène « circuit »
observé à
l'université de
Lubumbashi d'une part et sur
l'enquête pour connaître les
facteurs pouvant être considérés comme
étant les catalyseurs et
les causes dudit
phénomène, d'autres
parts.
« Étude
analytique du phénomène
circuit à
l'université de
Lubumbashi (cas de la
faculté des lettres et
sciences humaines) »,
est un thème qui nous a
permis l'appréhension
de la corruption dans le
domaine de
l'éducation et à en
connaître l'origine et
les causes.
Le présent travail a donné
lieu à des études sur terrain
dans le monde
estudiantin : les facteurs
qui expliquent
l'existence du
circuit et les
raisons qui les
sous-tendent.
Grâce à ce travail, nous avons
pu appliquer l'une des
nouvelles acceptions des
sciences de l'information et
de la communication
(la théorie
sémio-contextuelle) à un
fait courant de la
société en tant que
situation de
communication (le
phénomène « circuit
»), comme cela est
voulu par les chercheurs et
les tenants desdites
sciences engagés dans le débat
pour reconnaître aux sciences de
l'information et de la
communication une certaine
autonomie par rapport aux autres sciences
pour lesquelles elles sont
dites être au carrefour.
Ainsi l'analyse
sémio-contextuelle
faite lors du cadre
théorique de ce
mémoire, ne pourra que
contribuer à ce
vouloir et à servir
la génération à
venir de cadre de référence pour
évoluer dans cette même
idéologie
nouvelle des SIC.
Comme dit dans notre
hypothèse, laquelle a
d'ailleurs été
confirmée, il y a «
circuit » ou corruption
à l'université
parce que la mauvaise
gestion au niveau des gouvernants se
traduisant le plus souvent
par le détournement des deniers
publics, amène au non
paiement des fonctionnaires
de l'Etat parmi lesquels
les enseignants.
Certains d'entre eux ont cependant
du mal à supporter cette
situation,
développent de ce fait des
stratégies de
rémunération
informelle
(circuit).
58
eux n'est qu'à
désirer ; les
auditoires
surpeuplés, les
conditions d'études
moins bonnes...
Ce ne sont que des maux auxquels il
faut remédier, pour
mieux parvenir à la
reforme de
l'université.
Raison pour
laquelle, il est
capital pour notre travail
de formuler quelques
recommandations qui
serviront de piste de
solution pour pallier
à cet handicap dont souffre
l'université.
59
RECOMMANDATIONS
Faisant
allusion aux facteurs qui
expliquent
l'origine et
l'existence du «
circuit » à
l'université de
Lubumbashi, nous pensons que certaines
recommandations méritent
d'être faites à
l'Etat congolais,
au ministère de
l'éducation, aux
autorités académiques,
aux enseignants et aux
étudiants pour foutre hors de camp de
l'université,
cette mauvaise pratique qui
tend à être formalisée
:
o A l'Etat congolais :
Il faudrait que
l'Etat prenne les
dispositions
nécessaires pour que le budget
alloué au domaine de
l'éducation soit
suffisant et que le
financement de ce dernier
soit régulier et
consistant de façon à ce que
les enseignants soient
toujours rémunérés au moment qu'il faut
et que le recours à tout financement
des parents, tout financement
informel soit
inexistant.
o Au ministère de l'éducation
:
Il faudrait en
appeler à tout le corps
enseignant, à une
éthique
professionnelle de grande
rigueur.
Qu'il soit
instauré une
politique
d'anti-corruption
préventive et de prise de
conscience de l'importance des
questions comme
l'éthique
professionnelle.
Il faudrait
veiller à ce qu'aux
niveaux primaire et
secondaire, l'enseignement
soit très efficace en vue
produire des candidats à
l'université de haute
qualité.
o Aux autorités
académiques :
Qu'ils développent
une culture
administrative et
corporatiste propice qui ne
génère pas des craintes et qui
ne dissuade pas toute
dénonciation par les
éléments intègres ou
désireux d'appliquer
le règlement
académique avec
rigueur.
Qu'ils persévèrent avec
le système du test avant
l'admission à
l'université
afin que ne soit
étudiant que la personne à
la hauteur de franchir cette étape
avec succès.
o Aux enseignants :
60
Qu'ils soient
tels que, les notions
d'éthique
professionnelle leur
soient toujours présentes à
l'esprit dans
l'accomplissement de leur
mission et
l'exécution de leur
tâche.
Qu'ils évitent de
faire de leur tâche,
un pouvoir.
Qu'ils développent
la culture du refus des cadeaux et dons
lorsqu'ils sont en
exécution de leur
métier.
o Aux étudiants :
Il faudrait
qu'ils prennent conscience de
leurs présences à
l'université,
en ce sens qu'ils y sont formés en porteurs de
solutions aux nombreux
problèmes qui se posent en
société et que par conséquent cette
formation doit être
digne de ce nom et doit se
mériter.
Qu'ils rompent avec la
culture du moindre
effort.
APPRECIATION CRITIQUE
La concrétisation et
la réalisation de
tout ce que nous avons émis en guise
de suggestion va déboucher sur une autre
réalité de la
vie estudiantine à
l'université de
Lubumbashi : l'inexistence du «
circuit » et donc de la
corruption.
61
ANNEXE 1 : questionnaire adressé aux
enseignants
1) Le « circuit » quand on en parle à
l'université de Lubumbashi, savez-vous ce que c'est ?
. Non
C
A. Oui
B
. Indécis
2) Existe-t-il réellement à l'UNILU ?
A. Oui
. Non
C
B
. Indécis
3) Peut-il être considéré comme une
antivaleur ? A. Oui
. Non
C
B
. Indécis
4) La plupart des auditoires de l'UNILU, vous les trouvez
: A. Peuplés
B . Surpeuplés
D
C . Moins
peuplés
. Suffisamment
peuplés
5) Le nombre élevé d'étudiants
que peut compter un auditoire, est-il à considérer comme un
catalyseur du « circuit » ?
. Non
A. Oui
B
6) Les étudiants admis à l'UNILU ces
dernières années, vous les trouvez :
A. Performants
B . Très performants
D
C . Moins performants .
Assez performants
62
7) La qualité de certains étudiants admis
à l'UNILU peut-elle être considérée comme un facteur
expliquant également le «circuit » ?
. Non
C
A. Oui
B
. indécis
8) votre salaire, vous le trouvez : A.
très suffisant
B . suffisant
C . moins
suffisant
D
|
. insuffisant
|
E
|
. indécis
|
9) la mauvaise gouvernance est à l'essence du
« circuit ». cette affirmation est :
A. correcte
B . non correcte
C . indécis
63
ANNEXE 2 : questionnaire destiné aux
étudiants
Le circuit à l'université de Lubumbashi
:
1) savez-vous ce que c'est ? A.
oui
. non
C
B
. indécis
2) est-ce une corruption ? A.
oui
. non
C
B
. indécis
3) a-t-il de l'ampleur dans votre monde
d'étudiants ? A. oui
. non
C
B
. indécis
4) l'avez-vous déjà pratiqué ?
A. oui
. non
C
B
. indécis
5) ses transactions sont souvent faites hors de
l'université : A. vrai
. faux
C
B
. indécis
6) est-il une antivaleur ? A.
oui
. non
C
B
. indécis
7) s'il est une antivaleur, la faute est :
A. aux enseignants
B . aux étudiants
D
C . partagée .
indécis
E.
64
8) le pourcentage avec lequel vous aviez obtenu votre
diplôme d'Etat, se situe entre :
. 56% et 60%
C
A. 50% et 55%
B
. 61% et 65%
D . 66% et 75%
E . 76% et plus
9) Les conditions dans lesquelles vous étudiez,
vous les trouvez : A. Bonnes
B . Assez bonnes
C . Mauvaises
D
. Moins bonnes
10) Pensez-vous que la mauvaise gouvernance soit
l'origine même du circuit ?
. Non
C
A. Oui
B
. indécis
65
BIBLIOGRAPHIE
DICTIONNAIRES
1. ROBERT DE POCHE 2008, éd.
Mise à jour, Novembre
2007.
2. DICOS ENCARTA,
MICROSOFT ENCARTA 2009.
NOTE DE COURS
3. MPUNGU MULENDA, cours des méthodes
de recherche en
communication,
(inédit),
UNILU, Lubumbashi,
2010.
OUVRAGES
4 . DE VILLERS,
G., phénomènes
informels et dynamiques
culturelles
en Afrique,
l'Harmattan, Bruxelles,
1996.
5. GAMELA, O.N.,
« quelle
politique économique
pour l'Etat Zaïrois? »,
dans quelle économie pour
le Zaïre ? Actes du IXe
séminaire
scientifique,
Kinshasa, FACAKIN,
1996.
6. HALLAK, J, et M.
POISSON, Ecoles
corrompues,
universités
corrompues : que faire
?, éd. IIEP-UNESCO,
Paris, 2009.
7. MARION,
G., Elaboration
et expérimentation
d'un outil visuel
pour la gestion des aspects
informels d'une
organisation,
département de SIMQ,
faculté
d'administration,
université de
Sherbrooke, 2005.
8. MBAYA MUDIMBA et
STREIFFELER, F., secteur
informel au
Congo-Kinshasa.
Stratégies pour un
développement endogène.,
éd.
Universitaires
africaines,
Kinshasa, 1999.
9. MUCCHIELLI, A.,
l'art
d'influencer,
éd. Armand Colin,
Paris, 2000.
10. Idem,
communication
interne, éd.
Armand Colin,
Paris, 2004.
11. Idem,
études des communications
: nouvelles approches.
éd. Armand Colin,
Paris, 2006.
12. Plan stratégique
pour la
réhabilitation et la
revitalisation des
universités de la
RDC., PUK, 2006.
SITES INTERNET
13.
66
WWW.UNILU.AC.CD
14.
WWW.WIKIPEDIA.FR
15.
WWW.WIKIPEDIA.ORG
67
TABLE DES MATIERES
~PIQfrAPHE. I
~~~~~~~~ II
A~~~T-P~OPO$ III
INTRODUCTION 1
0.1.
PRESENTATION ET INTERET DU SUJET 1
0.2. ETAT DE LA
QUESTION 3
0.3.
PROBLEMATIQUE 4
0.4. HYPOTHESE 4
0.5. METHODES ET
TECHNIQUES 5
a) Méthodes 6
b) Techniques 6
0.6.
DELIMITATION
SPATIO-TEMPORELLE 7
0.7.
SUBDIVISION DU
TRAVAIL 7
CHAP I : CADRE CONCEPTUEL ET CADRE
THEORIQUE DU TRAVAIL 9
I.1. CADRE CONCEPTUEL 9
I.1.1.
DEFINITION ET
EXPLICATION DES CONCEPTS CLES 9
I.1.2.
FACTEURS SUSCEPTIBLES
D'EXPLIQUER LA GENESE ET
L'EXISTENCE DU
CIRCUIT A
L'UNILU 16
I.1.3. LES
CAUSES ET LES FORMES DE LA CORRUPTION 21
I.2. CADRE THEORIQUE. 23
a) Le contexte des normes et règles collectivement
partagées : 24
b) Le contexte des enjeux, des intentions
et des projets des acteurs en présence : 25
c) Le contexte des positionnements :
26
d) Le contexte de la qualité des relations (le
contexte relationnel) : 27
e) Le contexte spatial : 28
f) Le contexte temporel : 28
g) Le contexte physique et sensoriel :
29
CONCLUSION PARTIELLE 31
CHAPITRE II : CADRE CONTEXTUEL
32
II.1.
PRESENTATION DE
L'UNIVERSITE DE
LUBUMBASHI 32
II.1.1.
LOCALISATION 32
II.1.2. BREF
HISTORIQUE 32
68
II.1.3.
MISSIONS DE
L'UNIVERSITE DE
LUBUMBASHI 33
II.1.3.
FONCTIONNEMENT DE
L'UNIVERSITE DE
LUBUMBASHI 34
II.2. SYSTEME
EDUCATIF CONGOLAIS 38
II.2.1. APERCU
HISTORIQUE 38
II.2.2.
NIVEAUX
D'ENSEIGNEMENT 39
CONCLUSION PARTIELLE 40
CHAPITRE III :
INVESTIGATION SUR
TERRAIN, COLLECTE DES DONNEES ET
INTERPRETATION DES RESULTATS
41
III.1.
PRESENTATION DU TERRAIN 41
III.2.
REPARTITION ACTUELLE DE LA FACULTE
DES LETTRES 43
III.3.
POPULATION ET ECHANTILLON 43
III.3.1.
POPULATION 43
III.3.2.
ECHANTILLON 43
III.4. METHODE ET
TECHNIQUE 44
III.4.1.
METHODE 44
III.4.2.
TECHNIQUE 44
III.5.
INTERPRETATION DES RESULTATS 44
III.5.1.
DEPOUILLEMENT DU
QUESTIONNAIRE 44
CONCLUSION PARTIELLE 56
CONCLUSION GENERALE 57
RECOMMANDATIONS 59
o A l'Etat
congolais : 59
o Au ministère de
l'éducation : 59
o Aux autorités
académiques : 59
o Aux enseignants : 59
o Aux étudiants :
60
APPRECIATION
CRITIQUE 60
ANNEXE 1 :
questionnaire adressé aux
enseignants 61
ANNEXE 2 :
questionnaire destiné
aux étudiants 63
BIBLIOGRAPHIE
65
TABLE DES MATIERES 67