La crise économique mondiale et son impact direct en RDC( Télécharger le fichier original )par Peter AMESILA AKWELO Université de Kisangani RDC - Graduat en droit économique et social 2011 |
II.2. CAUSES DE LA CRISEL'actuelle crise économique mondiale résulte de l'effet conjugué des plusieurs facteurs, certains sont familiers aux crises précédentes, d'autres sont nouveaux.24 Elle est d'abord une grande crise de la finance américaine. Provoquée par l'excès d'endettement des ménages aux Etats-Unis, la décélération (accélération négative), puis la chute des prix de l'immobilier, la crise a été accentuée par les prises de risques inconsidérées des intermédiaires financiers américains, recherchant des rendements déraisonnables dans un contexte de déréglementation et d'innovations financières à risque. Cette crise est aussi une crise de la finance globale. La titrisation25 des risques s'est vite étendue au système financier international, nombre d'investisseurs en Asie, en Europe, au Moyen-Orient, ayant massivement acquis tout un ensemble de produits structurés ou de dérivés de crédits qui offraient des rentabilités très élevées tant que la prospérité se maintenait. Mais ils supportaient dans le même temps des risques considérables. La crise américaine des crédits s'est transformée en une crise financière internationale (étant donné que les Etats-Unis entretiennent des relations économiques avec plusieurs pays du monde) occasionnant des pertes, parmi les intermédiaires financiers, estimées par le FMI, en janvier 2009, à 2.2OO milliards de dollars, entrainant une chute de la capitalisation boursière de l'ordre de 30.000 milliards de dollars.26 Il a donc fallu que l'une des premières banques américaines, en l'occurrence Lehman Brothers, dépose le bilan pour que l'ensemble du système financier américain tombe en crise. 23 BENDERA Omar, La crise économique mondiale, son origine et ses perspectives. Disponible sur http://lemaghrebin.com/accueil/index.html. Consulté le 21 avril 2012 à 16h04 24 Fond monétaire international, Impact de la crise financière mondiale sur l'Afrique subsaharienne, FMI division des ressources multimédias, 2009, p 1 25 La titrisation est communément définie comme étant l'opération qui consiste à transformer une créance (ou un actif illiquide) en titres. Cette créance qui constitue un actif est transférée à un tiers qui en verse le prix au cédant (originator), à charge pour le premier de mettre cet actif sur le marché des capitaux sous forme de valeurs mobilières. Source : http://www.banque-credit.org/pages/titrisation.html, consulté le 23 avril 2012 à 23h30. 26 CARTANAPIS André, La crise financière, ses causes, son déroulement, ses conséquences. Quelles leçons ?, Journée d'étude de l'OFCE Paris, 12 février 2009, p2-3. 14 Cet opérateur, l'un des plus importants au monde, n'a pas été sauvé par l'Etat américain. Cela s'est réalisé le 15 septembre 2008, c'est le symbole le plus grave de cette crise. En effet, la faillite de Lehman Brothers déstabilise l'assureur American International Group (AIG) qui occupait une place stratégique dans le système financier américain. Et la quasi nationalisation de l'AIG avec l'acquisition par le trésor de près de 80% de ses actions et un prêt-relais de la Fed (Fédéral réserve) de 80 milliards n'a pas rassuré le marché. Et pour la première fois, des doutes se sont fait jour sur la dette souveraine américaine. Les banques se méfiant les unes vis-à-vis des autres, ont arrêté de se prêter de l'argent. C'est pour remédier à cette crise que le secrétaire d'Etat américain au trésor et le gouverneur de la Fed, sur instruction du président G. BUSH, décident de mettre sur pied un plan de 700 milliards de dollars pour racheter les actifs « pourris » ou « toxiques » détenus dans le système bancaire et chez les assureurs américains. Entre temps la crise s'est propagée des Etats-Unis d'Amérique à l'Europe et aux pays émergents qui décident tous d'imiter la politique interventionniste initiée en Grande-Bretagne par Gordon BROWN, l'objectif étant d'assurer la continuité des prêts interbancaires et l'obtention des crédits par les entreprises.27 La mutation de cette crise financière en une crise économique internationale s'explique par le manque de confiance entre les acteurs du secteur banquier. Les banquiers ne se font plus confiance au point de cesser de se prêter de l'argent, craignant d'encaisser des produits à grand risque, ou de ne pas être remboursés : le système de compensation s'effondre. Et les banques, devenant plus averses vis-à-vis du risque, augmentent le rationnement du crédit aux entreprises. Ces dites entreprises, n'ayant pas plus les crédits souhaités pour financer leurs plans de développement, réduisent leurs activités et licencient une partie plus ou moins importante de leur personnel. 27 TOUNA MANA, La crise financière internationale et ses conséquences sur les économies africaines, AFRICAN ECONOMIC RESEARCH CONSORTIUM SENIOR POLICY SEMINAR XI, Faculté des sciences économiques et de gestion, Université de Yaoundé II, Cameroun 06-08 April 2009. 15 On assiste dès lors à une récession économique doublée de chômage. Ce mouvement, parti des Etats-Unis, se propage en Europe et dans les pays émergents et n'épargne pas les pays en développement, y compris la République Démocratique du Congo. Et c'est d'abord le secteur de l'immobilier qui est touché, suivi du secteur automobile dans lesquels les entreprises, les une après les autres annoncent la baisse de leurs bénéfices voire des pertes au 3èmé et 4ème trimestre 2008. Ces entreprises sont donc amenées à mettre des salariés au chômage technique sinon à les licencier purement et simplement.28 28 TOUNA MAMA, L'impact de la crise mondiale au Cameroun et la détection des signaux de crise au sein des Entreprises, Séminaire organisé à Kribi les 21 et 22, Avril 2009. A. Agriculture16 |
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