3.2.2. Les théories du choix cognitif
Ces théories s'intéressent aux liens que les
individus au travail perçoivent entre les efforts qu'ils
déploient, la performance attendue et constatée et les
récompenses ou sanctions qui en découlent. Contrairement aux
théories de contenu, les théories du choix cognitif se penchent
sur l'orientation et la persistance du comportement adopté par
l'individu au travail, sur le processus motivationnel et les mécanismes
qui conduisent à la motivation.
Il ne faut cependant pas considérer les théories
du choix cognitif comme complètement orthogonales aux théories
des besoins. En effet, ces dernières ont inspirés les
théories du choix cognitif, qui en sont le prolongement. Parmi ces
théories, la théorie VIE de Vroom (1964), est celle ; qui a
le plus trouvée application dans le domaine managérial.
3.2.2.1. Motiver en fonction des attentes (approche
cognitive - intermittente)
Enoncée par Victor Vroom en 1964, la théorie des
attentes (ou VIE) stipule que les comportements des individus sont la
résultante d'un choix conscient et raisonné, d'une sorte
d'analyse coûts/bénéfices au sens strict du terme. Selon
Vroom, la force motivationnelle dépend de l'enchaînement de trois
types de perceptions :
Ø L'attente (Expectation),
E : c'est la croyance qu'a l'individu que des efforts accrus
lui permettront d'augmenter sa performance au travail. Le terme «
expectation » signifie que l'individu formule des
attentes sur la probabilité d'atteindre un objectif de performance en
fonction d'un certain niveau d'effort consenti dans son travail.
Ø L'Instrumentalité, I : c'est
l'estimation de la probabilité que la performance attendue,
prévue par l'individu, entraîne des conséquences et des
résultats (des récompenses ou bien des sanctions). Il est ici
également question d'attente, cette fois-ci à propos des
avantages et des sanctions qui résulteraient de l'atteinte ou non d'un
objectif de performance.
Ø La Valence, V :
c'est la valeur affective que l'individu attribue aux récompenses
obtenues.
La motivation (M) est alors un simple produit cartésien
de ces trois termes : M=E*I*V. la théorie VIE est
qualifiée « d'intermittente ou d'épisodique »
dans la mesure où elle est centrée sur des attentes et des
valences de l'individu par rapport à des comportements particuliers,
dans des situations particulières ou intermittentes. Le modèle
théorique du processus motivationnel viserait à expliquer des
situations irrégulières dans le travail de l'individu (des
performances épisodiques).
3.2.2.2. L'approche cognitive-interactionnelle
classique
La théorie du mobile à l'accomplissement
d'Atkinson (1957) est la contribution majeure à cette approche. Le
mobile à l'accomplissement est la stimulation ou la force qui pousse
l'individu à orienter son comportement vers des buts qu'il valorise.
Face à son travail, l'individu choisit un comportement
en fonction d'un arbitrage entre des attentes d'affects positifs en cas de
succès et d'affects négatifs en cas d'échec. Le mobile
à l'accomplissement incite l'individu à chercher le succès
et à éviter l'échec.
Le modèle théorique d'Atkinson conçoit la
motivation comme le produit d'un processus où six facteurs
interagissent :
· Le mobile à l'accomplissement ou mobile à
accéder au succès ;
· Le mobile à éviter
l'échec ;
· Les expectations soit de succès, soit
d'échec. Il s'agit de l'évaluation subjective de la
probabilité de réussir ou d'échouer dans le but
recherché ;
· Les facteurs correspondent aux valeurs incitatrices
soit du succès, soit de l'échec. Il s'agit de l'évaluation
subjective des affects positifs ou négatifs qui surviendront en cas de
succès ou d'échec.
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