La conception cartésienne de léhomme selon René Descartes( Télécharger le fichier original )par Placide IPAN MOLOUASHUNI Institut supérieur de philosophie Saint-Joseph MUKASA Yaoundé Cameroun - Baccalauréat 2011 |
CHAP.II. METHODE CARTESIENNE DANS LA RECHRCHE DE LA CERTITUDETout commence avec un simple manifeste d'un complet mépris du passé qui ne montre non plus de l'estime pour tout ce que Descartes a étudié, telles que les langues et les études historiques qu'il a eu à faire lorsqu'il était au collège de la flèche. « La philosophie doit avoir, en effet, un fondement inébranlable, il faut « rejeter la terre mouvante et le sable pour trouver le roc et l'argile », c'est-à-dire qu'il faut rejeter tout ce qui est incertain. C'est le moment du doute radical. Les sens peuvent quelquefois nous tromper. Les raisonnements mathématiques eux-mêmes peuvent nous conduire à des erreurs »42(*). Bien qu'il se soit donné avec intérêt à ces études, en sachant qu'il devait acquérir des connaissances qui lui serviraient dans la vie, il constate qu'il n'a pas de connaissance sûre et cherche une méthode capable de le guider dans sa recherche de la vérité. C'est ainsi, que nous partirons du constat que fait Descartes sur le désordre dans les sciences, à l'importance du doute méthodique qui l'amènera à la vérité fondamentale du cogito, de l'existentialisme cartésien pour atteindre la certitude que prône Descartes. II.1. CONSTAT DU DESORDRE DANS LES SCIENCESTout part de son affirmation dans le discours de la Méthode où il déclare que: « [...] tout ce qui est conçu clairement et distinctement est vrai »43(*). Et le bon sens qui est pour lui la chose du monde la mieux partagée remet en question et s'établit juge pour des connaissances vulgaires comme : « la puissance de bien juger et de distinguer le vrai d'avec le faux, [elle est] naturellement égale chez tous les hommes »44(*), c'est dire que le bon sens est synonyme de la raison. Et Thomas Reid cité par Christian Godin, dans le Dictionnaire de philosophie, ajoutera le bon sens est une « école philosophique [...] selon laquelle les représentations communes constituent la base à la fois valide et nécessaire de la connaissance véritable »45(*). Mais, pour appliquer le bon sens, Descartes constate d'abord le désordre intellectuel de son époque et veut ramener l'homme à mettre en doute toutes les connaissances reçues. Car on ne rencontre rien d'indubitable et de si certain qui ne peut être remis en question et même être l'objet de controverse. Ce désordre vient de ce que chacun des courants philosophiques cherche la vérité par une curiosité aveugle et parfois incertaine ou hasardeuse. Dans la conceptualisation de la recherche, il vaut mieux renoncer à chercher la vérité que de la tenter sans méthode. Tout ceci poussera Descartes à faire le bilan de tout ce qu'il a appris et à se rendre compte que la véritable connaissance à laquelle il aspire est fondée sur la raison et non sur l'érudition. Le résultat de ses recherches lui montre que la plupart de nos erreurs proviennent de la prévention (persistance en nous des choses qui nous sont inculquées depuis notre enfance) et aussi de la précipitation ( une confiance immodérée et aveugle en la capacité de notre réflexion qui a pour origine la paresse et la peur d'être jugé ignorant). Mais pour s'en sortir, Descartes utilise le doute méthodique comme le seul chemin vers la vérité. * 42 René DESCARTES, Discours de la Méthode, Ed. Fernard Nathan, Paris, 1981, p.25. * 43 Idem * 44 Louis-Marie MORFAUX Jean LEFRANC, Nouveau vocabulaire de la philosophie et des sciences humaines, Ed. Armand colin, Paris, 2005, p.60. * 45 Christian GODIN, Dictionnaire de philosophie, Ed. Fayard/ édition du temps, France, 2004, p.154. |
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