La conception cartésienne de léhomme selon René Descartes( Télécharger le fichier original )par Placide IPAN MOLOUASHUNI Institut supérieur de philosophie Saint-Joseph MUKASA Yaoundé Cameroun - Baccalauréat 2011 |
I.3.2. FONCTIONS DU CORPSLe corps, selon DESCARTES, est une substance qui situe l'homme dans le temps et dans l'espace. Que celui-ci soit debout, assis, en marche, c'est le corps qui est le sujet immédiat. D'où il apparaît comme la substance visible de notre être. Mais la question qui nous préoccupe est celle de savoir ce qui fait le propre du corps. A cette question, DESCARTES dira dans son livre les passions de l'âme qu'il faut qu'il y ait d'abord une distinction des fonctions du corps de celles de l'âme, afin d'avoir une connaissance détaillée des passions. Il y a des règles pour la meilleure compréhension de la distinction de la fonction du corps et de l'âme : « tout ce que nous expérimentons être en nous et que nous voyons aussi pouvoir être en des corps tout à fait inanimé, ne doit être attribué qu'à notre corps... »31(*). Il dira ensuite que : « si Dieu crée une chose plus semblable à l'homme que possible en le dotant de toutes les capacités pour marcher, pour pouvoir manger, pouvoir respirer enfin qu'elle imite nos fonctions dépendant de la matière et de la disposition des organes mais sans âme elle se muera »32(*). Pour expliciter cette idée DESCARTES donne un exemple celui de l'horloge qui étant inanimé, marche. Ainsi, dira-t-il : « si certains corps inanimés se meuvent, le mouvement procède du coeur uniquement, conclut Descartes »33(*). Ce mouvement du corps procède de la chaleur qui vient du battement du coeur. C'est aussi cette chaleur qui est le principe de tous les mouvements locaux. Aussi, la respiration est due à la circulation du sang dans les poumons. C'est aussi le corps qui met l'âme en relation avec le monde extérieur grâce aux sens. Mais, la découverte du « cogito », c'est-à-dire du moi pensant, met en doute cette information reçue du corps grâce aux sens. DESCARTES explique son doute ainsi : « elles [les choses] ne sont pas entièrement telles que nous les percevons par le sens car cette perception de sens est fort obscure et confuse en plusieurs choses »34(*). Il affirme que toutes les choses qu'il voit sont fausses. Il soutient son doute par le fait que : « certains des messages qu'il reçoit par ces sens ne sont pas vraies et que certains corps qui apparaissent d'une certaine dimension ont souvent d'autre dimension qu'un amputé peut souvent ressentir la douleur dans l'endroit qu'il ne possède plus au moment où la veine qui communiquait avec ce membre est touchée et que tout ce qu'il ressent étant éveillé, il le ressent même endormi »35(*). Enfin, DESCARTES ne rejette pas catégoriquement ses sens, mais il se méfie d'accepter aveuglément ce qui se présente à son esprit à travers les sens sans d'abord les vérifier scrupuleusement. Il dit que Dieu lui a donné les moyens pour connaître les choses avec certitude grâce à l'enseignement de la nature qu'il définit comme un ensemble de tout ce que Dieu lui a donné tel que la raison, la nature des choses physiques et les idées innées. * 31 René DESCARTES, Les passions de l'âme, op.cit, 1964, p.67. * 32 René DESCARTES, le monde, Op.cit, p.120. * 33 Cfr René DESCARTES, La description du corps humain, In oeuvre de Descartes, Ed. J.Vrin, Paris, T. VI, p.1967. * 34 Ibidem, p.144. * 35 René DESCARTES, Méditations Métaphysique, Ed. Nathan, Paris, 1983, p.85. |
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