La conception cartésienne de léhomme selon René Descartes( Télécharger le fichier original )par Placide IPAN MOLOUASHUNI Institut supérieur de philosophie Saint-Joseph MUKASA Yaoundé Cameroun - Baccalauréat 2011 |
I.2.2. LA NATURE DU CORPSPour prouver l'existence du corps, Descartes part de l'expérience sensible. Il dit : « j'ai senti que j'ai une tête, des mains, des pieds, et tous les autres membres dont est composé ce corps que je considérais comme une partie de moi-même »15(*). Et MALEBRANCHE à la suite de DESCARTES dira : « le néant n'a point de propriétés. Je pense donc je suis. Mais que suis-je, moi qui pense, dans le temps que je pense, je suis quelque chose qui pense. Mais voyons : un corps peut-il penser, une étendue en longueur, largeur et profondeur peut-elle raisonner, désirer, sentir... »16(*) Ainsi, Descartes prouve la distinction entre le corps et l'âme. Ce corps dans la vision cartésienne est matériel. C'est une substance étendue et corporelle. « Notre corps n'est qu'une machine qui fonctionne automatiquement »17(*). Et il fait une nette distinction entre l'âme et le corps pour montrer l'infériorité du corps par rapport à l'âme, et il écrit: « je suppose que le corps n'est autre chose qu'une machine ou une statue de terre que Dieu forme express... »18(*) Et MALEBRANCHE d'ajouter : « ...donc l'étendue est une substance qui vit et nullement une façon ou une matière d'être. Donc l'étendue et la matière ne sont qu'une même substance »19(*). Ainsi, DESCARTES, pour soutenir son argument, fera allusion à l'horloge qui fonctionne grâce à un certain mécanisme. Il exclura la position de ceux qui pensent en occurrence Aristote qu'il faut une âme quelconque pour que le corps soit animé Paul FOULQUIE dirait: « C'est dans la conception des rapports de l'âme et du corps qu'on peut faire consister la révolution cartésienne. Tandis que l'école professait l'union substantielle de l'âme et du corps et une collaboration étroite des deux éléments du composé humain. Descartes creuse un abime entre l'esprit et la matière. L'âme n'est pas incomplète sans le corps. Elle se suffit à elle-même, se connait directement elle-même et connait les objets matériels, y compris le corps auquel elle éprouve »20(*). En effet, le corps est naturellement divisible contrairement à l'âme qui ne l'est pas. Descartes conclut ainsi que le corps n'ajoute rien à l'existence de l'âme et l'homme est l'association d'une machine ou matière avec une âme ou l'esprit. Le corps n'a besoin d'aucun principe d'information, d'aucune âme, pour subsister et une substance angélique (l'âme) n'a pas besoin non plus du corps pour subsister ni pour s'exercer. Et dans la deuxième partie de son traité du monde, Descartes « décrit la génése de l'homme. L'homme est composé d'une âme et d'un corps. On peut décrire le corps à part, et l'âme aussi à part. Le corps existe donc, et peut donc sibsister, à part de l'âme »21(*). En résumé, Descartes prône une nette distinction entre l'âme et le corps. Chacune de ces deux substances vit indépendamment de l'autre. Mais malgré cette distinction, l'âme et le corps forment une personne. * 15 René DESCARTES, Méditations métaphysiques, Op.cit., p.120. * 16 Nicolas MALEBRANCHE, Lumière et mouvement de l'esprit, Ed. P.U.F, Paris, 1962, p.6. * 17 René DESCARTES, Méditations de prima philosophia, méditation métaphysique, Ed librairie philosophique J. Vrin, Paris, 1966, p.76. * 18 . René DESCARTES, le monde, in oeuvre de DESCARTES, Ed. J. Vrin, Paris, T. VI, 1967, p. 123. * 19 . Nicolas MALEBRANCHE, Entretiens sur la métaphysique et sur la religion suivis des entretiens sur la mort, T. I, op. Cit, p.64. * 20 Paul FOULQUIE, op.cit, p.71. * 21 Claude TRESMONTANT, op.cit, p.123. |
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