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Usage des symboles dans Syngué Sabour Pierre de Patience d'Atiq Rahimi

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par Nadia Fatima Zohra SATAL épouse CHERGUI
Université Abdelhamid Benbadis Mostaganem - Algérie - Magistère, option sciences des textes littéraires 2011
  

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1-1-2- THÈMES RÉCURRENTS ET MANIEMENT DU TEMPS

Les cinq phases de l'intrigue semblent se mouvoir autour des thèmes de la religion, de la guerre et du silence desquels, le lexique est considérablement imprégné. Tout au long du récit, ce sont ces thèmes qui font évoluer l'intrigue et qui animent l'héroïne.

D'abord, c'est le thème de la religion qui modèle toute la vie de l'héroïne qui, entre faire la prière ou égrener le chapelet n'a plus beaucoup d'autres activités. Outre les différents noms de dieu cités dans le récit, c'est la scène de la prière qui réapparait par alternance. Même le mot-clé du roman a semble-t-il une étroite relation avec la religion (l'Islam), puisque selon le récit de la femme, la pierre de patience ou Syngué sabour ne serait autre que la Kaaba.

L'héroïne s'étonne que la Kaaba n'ait toujours pas explosé quand bien même les lamentations auxquelles, elle assista furent nombreuses : « Depuis des siècles et des siècles que les pèlerins se rendent à la Mecque pour tourner et prier autour de cette Pierre, je me demande vraiment comment ça se fait qu'elle n'ait pas encore explosé » (88).

Ensuite, c'est le thème de la guerre qui pullule de part et d'autre le roman. C'est principalement les personnages qui font montre de cette thématique : L'homme, un éternel moudjahid, allé combattre à toutes les guerres, blessé par balle, indigné par l'amant potentiel de sa femme un soldat qu'elle connut lors d'une intrusion.

Enfin, le silence est l'autre thème qui régit l'histoire du roman, puisque c'est contre le silence que se bat l'héroïne, c'est son désir de se débarrasser de ses secrets qui lui donne toute sa ferveur de parler. C'est aussi le silence qui fait durer la tension de l'intrigue enchâssée entre son envie de tout dire et sa crainte de se retrouver dévoilée de ses secrets.

C'est dans cette perspective qu' « elle se mure dans le silence » (67), ou, qu'elle crie carrément ses craintes : « Il me rend folle ! il me rend faible ! il me pousse à parler ! à avouer mes fautes, mes erreurs ! Il m'écoute ! il m'entend ! c'est sûr ! il cherche à m'atteindre...à me détruire » (76).

L'abondance lexicale des trois thèmes que nous venons de citer, rend inévitable d'en faire suivre toute interprétation. En effet, continuellement confronté à un vocabulaire thématique fertile, le lecteur ne peut qu'adapter son interprétation selon le renforcement de vocabulaire pratiqué dans le texte.

En ce qui concerne le temps, il semblerait qu'il soit étroitement lié au thème de la religion. Le fait que la durée des évènements soit mesurée grâce au nombre de tours de chapelet effectués rend cette liaison significative. D'autant plus que ces segments diégétiques sont souvent enchâssés entre deux accomplissements de la prière ou entre deux appels à la prière. Dans une optique narrative, ce maniement du temps s'avère être très révélateur. En effet, le lecteur même ne connaissant pas la durée ou le temps exact d'un évènement, a tout de même la possibilité de percevoir l'intérêt porté à rattacher tout ce qui a trait à la temporalisation avec la religion.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand