2. Catégories des
activités du secteur informel
Dans cette section, nous présentons successivement les
catégories d'activités que renferme l'économie informelle.
2.1. Catégorie d'activités
Cette section aura le mérite d'analyser le
trinôme d'activités relevant de l'économie informelle en
l'occurrence:" le secteur primaire, secondaire et tertiaire".
2.1.1. Le secteur primaire
Le secteur primaire est celui qui comprend les
activités proches de la nature. Il est constitué des
activités économiques productrices de matières
premières, notamment l'agriculture, la pêche et les
mines. Ces activités sont dites activités économiques
de survie dans la mesure où elles permettent au groupement familial de
se maintenir en vie dans un environnement urbain où la capacité
d'emploi limitée du secteur formel ainsi que la modicité de
traitement qu'il accorde ne permettent pas de résoudre les besoins
quotidiens.
Soulignons que ces activités exercées
quotidiennement sont, parce que mal organisées,
considérées au bas de la gamme, précaires, non
protégées et peu valorisées. Par conséquent, elles
ne peuvent que difficilement contribuer à la réduction de la
pauvreté et à l'exclusion sociale. Malgré l'impact qu'ils
peuvent avoir sur l'amélioration du niveau de vie de certaines couches
de la population, elles ne peuvent à l'heure actuelle prétendre
tirer l'ensemble de l'économie vers le haut. Néanmoins, cela ne
nous empêche pas d'analyser quelques-unes des activités comprises
dans ce secteur.
a. l'agriculture
Bien que considérée comme priorité des
priorités et qu'elle offre de réelles potentialités;
l'agriculture n'occupe qu'une place très réduite dans
l'économie congolaise. L'utilisation des techniques
inappropriées, le manque d'instruments de travail adéquats ainsi
que la raréfaction des pluies due notamment au déboisement
anarchique font que la production des principales cultures vivrières :
« les céréales, le manioc, la pomme de terre, le
café, le coton, la banane, la canne à sucre, etc. soient en
baisse. Ces activités étant proches de la nature, leur
énumération s'avère être non exhaustive. Elle
englobe entre autres la pêche et l'élevage que nous explicitons
ci-dessous.
b. la pêche
La pêche peut à elle seule, sécuriser la
santé économique du pays parce que la République
Démocratique du Congo dispose d'un des Lacs le plus poissonneux du monde
en occurrence : « le Tanganyika ». Mais son
potentiel n'est utilisé qu'à 10 et 40% (Baby MBAYI, 1999,
p.156-157). Disposant du lac le plus poissonneux d'Afrique, cette
activité peut à elle seule sécuriser la santé
économique du pays. Mais malheureusement, elle est jusqu'aujourd'hui
entreprise de façon traditionnelle car l'objectif recherché reste
la survie et non pas l'accumulation.
c. l'élevage
Ce raisonnement s'applique mutatis mutandis aux
autres activités en l'occurrence l'élevage dont les
capacités potentielles varient entre 30 et 40 millions de bovins avec
une charge bétail de à pendant toute l'année (programme national de relance, 1997,
p.87). En bref, les activités susdites continuent à
être confrontées à l'inorganisation de la collecte et aux
difficultés d'acheminement vers les villes.
C'est dans cette optique que Lacroix estime que la
création de voies de communication destinées à rompre le
cloisonnement des marchés doit avoir la priorité sur
l'encouragement de la productivité agricole. En outre, ils demeurent
insuffisants face aux besoins croissant du marché intérieur
caractérisé par le recours sans cesse à l'importation.
Cette situation est calamiteuse dans la mesure où elle porte atteinte au
processus de développement économique. Qu'en est-il alors des
activités extractives ?
d. les activités
extractives
D'entrée de jeu, il sied de souligner que
qualifiée de scandale géologique, la République
Démocratique du Congo est l'un des pays dont le sous-sol regorge une
multitude de matières précieuses. Ainsi, à l'instar de la
libéralisation du commerce dans le bassin du Congo intervenu en 1885 ;
celle de l'exploitation artisanale des matières précieuses sera
proclamée. Cette liberté va à la longue se transformer en
libertinage dans la mesure où une myriade d'individus allant de
l'intellectuel à l'homme de la rue, du national à
l'étranger, y oeuvrent en toute impunité et ce, au mépris
de toute législation et réglementation en la matière.
La pauvreté des nationaux ne faisait que les richesses
minières (diamant, cobalt, or etc.) étaient
bazardées aux étrangers. En outre, ces derniers ne
procédaient pas au rapatriement de devises à la Banque Centrale
et ce, par sa propre désorganisation. Le pays était ainsi
privé des capitaux frais pourtant utiles pour son développement.
Actuellement, ce domaine est tant soit peu réorganisé par
l'application efficace de l'interdiction pour les étrangers à
accéder dans les zones minières. Malgré cette
légère amélioration, le secteur d'activités
extractives permet à la poignée d'individus qui y oeuvrent
d'avoir un revenu débordant le simple cadre de survie. Mais l'absence de
culture d'épargne et d'investissement fait que la majeure partie de la
population patauge dans la misère noire. Les activités
extractives constituent un gagne-pain considérable pour leurs auteurs
à l'instar de celles du secteur secondaire que nous aborderons dans les
lignes qui suivent.
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