"Contribution des PME de l'informel au développement durable"( Télécharger le fichier original )par Guy Daniel LELEKUA MAMPUYA TAMBA Institut supérieur pédagogique (ISP) de Mbanza-Ngungu en RDC - Licence 2012 |
2.1. Historique du concept de développement durableLe concept du développement est le résultat de plusieurs rapports internationaux. Il est issu d'un processus de négociation qui s'est déroulé en plusieurs étapes. Vers la fin des années cinquante jusqu'au début des années soixante-dix, des premiers avertissements concernant la pollution ont cédé la place à une prise de conscience que la croissance économique exponentielle ne peut durer indéfiniment. Les deux crises du pétrole y ont contribué d'une manière décisive. En 1973 et en 1980 le prix du pétrole a fortement augmenté. Lorsqu'en 1973, la guerre du Kippour éclate, le prix du baril était à peine quatre dollars. Le prix le plus élevé d'environ 36 dollars fut atteint en 1980. Entre temps, ce prix est redescendu à son niveau antérieur en termes réels, pour atteindre de nouveaux sommets (134 dollars en juin 2008). L'importance de nouvelles formes énergétiques est de plus en plus comprise. Cette première période est donc caractérisée par la prise de conscience qu'une exploitation au rythme actuel de ressources comme le pétrole et l'uranium conduit à leur épuisement. A terme, leur contribution à la croissance économique est compromise. L'amélioration du sort des pays du tiers-monde détenant certaines de ces ressources se trouve affectée car ces pays ne peuvent indéfiniment compter sur les revenus y relatifs pour se développer. Le rapport Brundtland s'en inspire. En 1972, la conférence des Nations Unies sur l'environnement s'est réunie à Stockholm sur le lien entre environnement et développement et a insisté sur l'importance que la protection de l'environnement a pour le développement économique du tiers-monde. L'environnement représente un facteur important pour l'évolution du bien-être. Elle s'interroge sur les perturbations de l'équilibre écologique de la biosphère dues à la pollution. Cette conférence a donc influencé d'une manière décisive la suite des travaux poursuivis au sein de l'ONU dont la Commission mondiale sur l'environnement et le développement a été chargée d'approfondir les thèmes abordés à Stockholm. Durant une deuxième période d'approfondissement allant du milieu des années soixante-dix jusqu'à la publication du rapport Brundtland en 1987, une publication des instances de l'ONU, appelée rapport Hammarskjöld de 1975, insiste sur l'éventualité d'un risque planétaire qui consiste à dépasser une certaine limité. Au-delà la biosphère serait surchargée, rompant ainsi les équilibres naturels. Cette « capacité de charge » devient ensuite une des caractéristiques majeures du développement durable. Compte tenu de l'hypothèse de ressources limitées, il faut donc « commencer, avec rigueur, par dire qui consomme les ressources et à quoi elles sont utilisées (...)». (Beaud, 1989, p.12 cité par De Boeck). Cette citation capte l'essentiel de la controverse qui s'engage autour de la notion de la soutenabilité : le mode de vie, l'industrialisation dans les pays occidentaux et l'explosion démographique dans les PVD sont identifiés comme les causes principales de la dégradation de l'environnement. Cette opposition entre deux sources principales possibles d'une éventuelle surcharge, a donné lieu en 1982 à un rapport correctif de l'OCDE insistait sur le problème de la croissance démographique. Un autre rapport de la Commission indépendante sur les problèmes de développement intitulé « Nord-Sud : un programme de survie » rappelle le risque planétaire qui ne peut être endigué que par une stratégie qui reconnait explicitement le lien direct entre les questions de développement et celles qui sont liées à la protection de l'environnement à l'échelle mondiale. Cette stratégie inclut les inégalités sociales entre pays développés et pays en voie en développement dans la politique de protection de l'environnement. En 1980 : L' Union internationale pour la conservation de la nature publie un rapport intitulé La stratégie mondiale pour la conservation où apparaît pour la première fois la notion de « développement durable », traduite de l'anglais « sustainable development ». L'année 1987 : une définition du développement durable est proposée par la Commission mondiale sur l'environnement et le développement ( Rapport Brundtland). Le protocole de Montréal relatif aux substances qui appauvrissent la couche d'ozone est signé le 16 septembre, signe qu'un engagement collectif est possible. En 1992 (3 au 14 juin) : deuxième sommet de la Terre, à Rio de Janeiro. Consécration du terme « développement durable », le concept commence à être largement médiatisé devant le grand public. Adoption de la convention de Rio et naissance de l' Agenda 21. La définition Brundtland, axée prioritairement sur la préservation de l'environnement et la consommation prudente des ressources naturelles non renouvelables, sera modifiée par la définition des « trois piliers » qui doivent être conciliés dans une perspective de développement durable : le progrès économique, la justice sociale, et la préservation de l'environnement. Vers 2001 : la Déclaration universelle de l'Unesco sur la diversité culturelle affirme pour la première fois que la diversité culturelle est « gage d'un développement humain durable ». Arrivé en 2005, il y a eu l'entrée en vigueur du protocole de Kyôto sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans l' Union européenne. Adoption, en France, d'une charte de l'environnement, insistant sur le principe de précaution. Dans la même année, la conférence générale de l' UNESCO adopte la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles où la diversité culturelle est réaffirmée comme « un ressort fondamental du développement durable des communautés, des peuples et des nations ». en 2009 : Conférence de Copenhague et en 2010 Conférence de Cancún sur le climat. Enfin, l'idée d'écodéveloppement qui trouve son origine dans les délibérations de la Conférence de Tokyo de l'UNESCO en 1970, a également influencé le concept de développement durable. Cette idée a émergé dans la discussion sur le rôle des sciences sociales et leur apport dans l'analyse du lien entre la société et l'environnement. Les travaux d'Ignacy Sachs ont marqué les réflexions menées dans le cadre du Programme des Nations Unies pour le Développement, sur le lien entre le développement et l'environnement (cf. Sachs, 1994 cités par De Boeck). Le diagnostic de Sachs part d'un constat d'une « crise de développement ». Cette crise a plusieurs origines, mais le fait que la croissance économique ne soit pas synonyme de développement rend nécessaire un renforcement de la coopération internationale. Quels organes de coordination internationale peuvent efficacement organiser à la fois les mesures pour la protection de l'environnement et pour le développement du tiers-monde ? La Commission mondiale sur l'environnement et développement fournit une réponse dans son rapport de 1987. Le concept de développement durable devient ainsi la référence incontournable dans tout débat alliant la protection de l'environnement à l'économie et au social. |
|