3. L'apport des
activités de l'économie informelle
Il sied de souligner que les programmes d'ajustements
structurels « PAS » (Jules F., SAMBWA, 2001, pp. 173-289)
imposés par les institutions de Breton Wood aux pays du tiers monde
en général et à la République Démocratique
du Congo en particulier ont généré plusieurs
conséquences : La compression de dépenses publiques avec son
corollaire, la diminution des avantages sociaux, l'infernal cycle
inflationniste.
On estime que le Fonds Monétaire International
s'est spécialisé dans la socialisation des pertes,
à la charge des contribuables du Nord, et dans la privatisation
des gains, distribués aux spéculateurs qui demeurent libres
de les retirer des pays en crise et de se constituer ainsi des
fortunes colossales (G. SUSAN, 1999, p.3).
Dans la même foulée, Lamicq H. remarque dans les
villes des pays susvisés la prolifération d'activités
économiques et de formes d'occupations que le législateur comme
l'appareil statistique échouent à cerner, à discipliner ou
même à recenser, considérée comme des vestiges des
modes d'organisation économique antérieure, destinés
à être vite ruinés par l'efficacité de la
concurrence capitaliste, elles démontrent une permanence tenace.
Elles révèlent une étonnante
capacité de production de biens et services, s'offrent à tous les
consommateurs, emploient nombre d'actifs, génèrent les revenus
d'une grande partie de la population urbaine (H. Lamicq, 1991, pp.
155-169).
L'apport des activités informelles bien que
difficilement chiffrable sera analysé sous deux angles. D'une part, nous
l'envisagerons au niveau de l'économie et de l'autre au niveau
social.
A. L'apport au niveau de l'économie
Comme d'aucuns le savent, le ralentissement de la croissance
économique dans le tiers monde a entraîné un regain
d'intérêt pour le rôle du secteur informel comme producteur
des biens et de services, capables d'absorber les individus qui, autrement,
seraient chômeurs et de contribuer à atténuer la
pauvreté. Il sera donc question dans ce point, d'appréhender cet
apport aussi bien au niveau de la production que du prix.
1° A la production
Comme on le sait, l'économie informelle constitue un
amortisseur et un régulateur de la crise. En outre, elle témoigne
d'une grande capacité d'ingéniosité et d'adaptation
augmentant la production des biens et services de qualité
généralement modeste sur le marché national. Ainsi, dans
la plupart de cas, elle constitue un préalable à l'efficience des
grandes unités.
Malheureusement, le caractère artisanal de sa
productivité laisse penser qu'il n'est pas évident qu'elle puisse
apparaître comme un modèle alternatif aux grandes organisations et
à la constitution d'un système industriel. L'exercice des
activités informelles permet à la population
généralement démunie d'avoir accès à des
biens et services à bon marché. Nous pensons que c'est dans ce
souci que doit s'interpréter les propos du Professeur Sameclson qui
confiait : ceux qui ont des petits revenus doivent être
aidés au même titre que les sans emploi ».
Apprécions à présent, la contribution des activités
informelles au niveau du prix.
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