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Outils et méthodes de gestion d'un projet de développement rural. Le programme eau et assainissement de l'ONGI plan Niger dans la région de Tillabéry ( Niger ).

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par Habibatou YOUNSA YANSAMBOU
Institut Africain de technologie (IAT) de Niamey - Niger - Master II en gestion des projets 2011
  

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II.2.2. Les facteurs limitant le développement du secteur d'assainissement en milieu rural

Les principales contraintes de l'accès à l'assainissement en milieu rural sont :

- Sur le plan socio-économique

L'écrasante majorité de la population nigérienne, aussi bien en milieu rural qu'urbain, est de confession musulmane, suivie de très loin par des minorités de confession chrétienne et animiste. L'islam et le christianisme prônent la propreté (corporelle, vestimentaire), l'hygiène (de l'environnement, milieu physique, etc.) et donc des attitudes et des pratiques favorables à l'assainissement. Cependant, la méconnaissance de ces principes, l'ignorance et la pauvreté conduisent beaucoup d'adeptes à développer des comportements autres, voire à refuser certaines améliorations sanitaires qui leur sont proposées.

Par tradition, dans la plupart des communautés au Niger les déjections humaines (fèces, urines, crachats, etc.) font l'objet d'un dégoût et aussi naturelles que soient les fonctions de défécation et de miction. Tous ces actes font l'objet de honte. Ces considérations peuvent sans doute avoir des répercussions négatives sur l'acceptation de certains types d'ouvrage notamment les latrines ECOSAN qui nécessitent la manipulation des déjections humaines.

- Sur le plan institutionnel :

Le secteur de l'assainissement souffre de sa dispersion entre plusieurs départements ministériels et d'un manque de consensus entre ces différents départements pour la définition et l'adoption d'une politique et d'une stratégie nationale en la matière. Des initiatives et des documents de politique stratégique ont été élaborés respectivement par chacun des deux principaux départements ministériels à savoir le Ministère de l'hydraulique et le Ministère de la santé Publique.

Le Conseil National pour l'Eau potable et l'Assainissement (CNEA) qui est l'instance de coordination manque de pragmatisme et de moyens tant humains que financiers. La conséquence de cette situation est qu'il n'y a pas aujourd'hui au Niger de politique et de stratégie nationale (moins encore pour le milieu rural) en matière d'hygiène et d'assainissement formellement adoptées par le gouvernement. Il est donc logique, dans ces conditions, qu'une grande majorité des acteurs indiquent ne pas se référer à des normes ou à une stratégie nationale.

A l'instar du niveau national, les actions d'assainissement souffrent cruellement d'un manque de coordination au niveau local. Chaque projet, programme ou ONG planifie et met en oeuvre ses actions selon ses propres approches.

Les moyens financiers des communes sont très insuffisants au regard de l'importance des problèmes d'assainissement. La totalité des élus estiment que ces moyens (financiers et humains) sont particulièrement insignifiants face aux importants besoins en assainissement. Les prévisions budgétaires inscrites aux Programmes de développement Communautaire (PDC) ne sont que très partiellement concrétisées.

L'insuffisance voire le manque de collaboration entre les différents partenaires locaux concernés par la question d'assainissement est observé. Dans la mise en oeuvre de certains projets et programmes, les techniciens d'assainissement au niveau local ne sont pas toujours impliqués malgré leur rôle régalien. Ainsi, à peine 1/3 des agents de santé sont informés de manière très éparse sur la situation de l'assainissement dans leur zone d'intervention. Le projet « PEADD 12 Communes » tente de remédier à cette situation en mettant en place dans toutes les communes de son intervention une commission communale pour l'eau et l'assainissement qui aura la charge de planifier et de suivre l'exécution des actions de la commune en matière d'eau et d'assainissement.

Au niveau local, il faut aussi améliorer la concertation et la collaboration entre les différents acteurs (agents de santé, techniciens d'assainissement, élus, maçons, chefs de village, etc.) afin de mieux planifier la mise en oeuvre et la promotion des services d'assainissement.

Quant-à l'alimentation en eau potable, elle reste une priorité, et tant que la précarité subsiste à ce niveau, elle constitue un des principaux facteurs limitant le service de l'assainissement en milieu rural.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand