0. INTRODUCTION
0.1.
PROBLEMATIQUE
Les expressions services de santé, infrastructure
sanitaire, service de santé de base ont été
utilisées dans des pays développés, ces expressions
expriment un seul souci -celui d'atteindre un objectif unique : la
couverture sanitaire totale d'une population. (OMS, 1960).
Le service local de santé ou service de santé de
base avait été défini comme un réseau
d'établissements sanitaires situés aux échelons
périphériques, intermédiaires et centraux dotés
d'un personnel professionnel et auxiliaire qualifié capable de remplir
efficacement un certain nombre de fonctions indispensables pour la
population.(comité mixte FISE/OMS :1965).
Les services de santé ont assuré des
activités de médecine curative puis des activités de
médecine calquées sur le modèle des pays
développés, sans tenir compte des réalités de
l'organisation traditionnelle des communautés, alors que chaque
société a des attitudes spécifiques pour lesquelles il
faut mener une action sanitaire efficace et des thérapeutiques
adaptées à la pathologie locale (FISE/OMS :1965).
En 1978, à Alma-Ata en URSS, la conférence
internationale patronnée par l'OMS et l'Unicef a adopté la
santé pour tous, comme objectif social pour l'ensemble de tous les pays.
A partir de cette déclaration, la population devrait avoir accès
aux soins de santé de base pour lui permettre de mener une vie
productive.
La conférence internationale sur les soins de
santé primaire, tenu à Alma-Ata en 1978, s'est achevée sur
l'adoption de la déclaration d'alma-Ata dans laquelle il est
affirmé que les soins de santé primaires, sont le seul moyen
d'atteindre l'objectif de la santé pour tous.
Ainsi, les soins de santé primaire sont des soins
essentiels fondés sur les méthodes et des techniques pratiques,
scientifiquement valables et socialement acceptables, rendus universellement
accessibles à tous les individus et à toutes les familles de la
communauté avec leur pleine participation et à un coût que
la communauté et le pays puissent assurer à tous les stades de
leur développement dans un esprit d'auto responsabilité et
d'autodétermination (OMS ,1978).
Les soins de santé primaires mettent en oeuvre des
techniques simples, des technologies peu coûteuses permettant de
diagnostiquer et de traiter la plupart des pathologies de première
instance. Ils associent des actions de promotion de la santé, de
prévention aux activités de restauration de la santé.
Les systèmes de santé doivent être
orientés vers les soins de santé primaire et doivent permettre,
à travers ces soins primaires, d'assurer la promotion de la
santé, l'amélioration de la qualité de vie, la
prévention et le traitement des maladies, la réhabilitation, la
prise en charge des douleurs et les soins palliatifs, la participation des
patients dans la prise de décision concernant leur santé,
l'intégration et la continuité des soins, en tenant compte du
contexte culturel spécifique (OMS 1996).
Pour que les services offrent des soins appropriés, ils
doivent être conçus et organisés sur la base de
réseaux d'équipes assurant des soins primaires, proches des
clients, qui soient chargés de la santé d'une partie bien
précise de la population et aient les moyens de coordonner les
ressources.
La santé des populations défavorisées
étant souvent compromise par des taux d'analphabétisme faible,
par la malnutrition, par des conditions de logement déplorable, par le
manque d'accès à l'eau potable, par l'insuffisance des services
d'assainissement, l'approche des soins de santé primaires a
été élargie pour inclure les dimensions sociales et
économiques. (Déclaration d'Alma-Ata en1978).
Le centre de santé est connu comme étant l'une
des formations médicales de base au niveau de la communauté
où sont intégrées la médecine curative, la
promotion de la santé et la protection de la population contre certaines
maladies. Cette intégration permet d'offrir à la population les
services de qualité.
La promotion de la santé a pour but de donner aux
individus davantage de maîtrise de leur propre santé et davantage
de moyens de l'améliorer. Pour parvenir à un état de
complet bien-être physique, mental et social, l'individu ou le groupe
doit pouvoir identifier et réaliser ses ambitions, satisfaire ses
besoins et évoluer avec son milieu ou s'y adapter. La promotion de la
santé met l'accent sur les ressources sociales et personnelles, et sur
les capacités physiques (première Charte d'OTTAWA
1986).
GREEN et KREUTER (2005 :462) abordent dans le même
sens et estiment que la promotion de la santé est une combinaison
d'actions planifiées de type éducatif, politique,
législatif ou organisationnel appuyant des habitudes de vie et des
conditions de vie favorables à la santé d'individus, de groupes
ou collectivités.
MILO (1986) soutient l'idée qu'il faut créer des
environnements physiques et socio-économiques qui facilitent l'adoption
et le maintien des habitudes individuelles favorables à la
santé.
GIBSON C.H (1993) affirme que la promotion de la santé
est un processus social de reconnaissance, de promotion et d'augmentation des
capacités des personnes à rencontrer leurs propres besoins,
à résoudre leurs propres problèmes et pouvoir mobiliser
les ressources nécessaires de manière à avoir l'impression
de contrôler leur propre vie.
La promotion de la santé inclut toutes les actions
pouvant avoir une influence sur la santé d'une population, en insistant
sur la responsabilisation de l'individu et de la communauté pour le
maintien de la santé. (OMS ,1986)
La promotion de la santé exige la mise en place de
partenariats en faveur du développement sanitaire et social entre les
différents secteurs à tous les niveaux de la gestion des affaires
publiques. Il convient de renforcer les partenariats existants et d'explorer
les possibilités d'en établir de nouveaux (Déclaration de
Jakarta en 1997).
Cela revient à dire qu'il ne s'agit pas de
guérir mais de prévenir et de mettre en place les
éléments indispensables à la réalisation de ce
qu'est la santé et des activités à la portée de
tout un chacun pour entretenir une bonne santé.
Dès 1951, pendant que l'OMS mettait l'accent sur
l'éradication des maladies contagieuses dans le tiers-monde, elle
soulignait en même temps la nécessité d'établir des
services de santé de base dans ces pays et de n'intervenir que
ponctuellement. Au cours des années soixante, l'OMS commence à
parler davantage de prévention de la santé, d'éducation
sanitaire et à formuler des suggestions quant à la structure des
services offerts.
Il apparait clair que les services de santé
intégrées et accessibles à tous doivent être
inévitablement une structure à l'avant-garde de la population et
jouir d'un rôle actif dans l'organisation et dans l'établissement
des objectifs prioritaires dans la prévention et la promotion de la
santé.
Comme la conception des systèmes de soins où le
professionnel est le seul à tout savoir et tout décider, cette
conception semble elle aussi dépassée. L'OMS suggère de
stimuler davantage la participation de la population à l'application des
programmes de santé publique afin de promouvoir la responsabilité
individuelle et collective face à la santé (OMS : 1974).
En effet, le centre de santé doit mettre sur pied des
stratégies visant la promotion de la santé communautaire,
capables de susciter une prise de conscience de la population en ce qui
concerne sa propre existence. Par conséquent, il doit intensifier des
réseaux de relation entre les membres pour qu'une certaine harmonie
puisse exister entre les différents acteurs (agents du centre de
santé et la communauté) poursuivant un but commun, celui de
promouvoir les actions conjointes pour la santé de la
communauté.
La mission du Centre de santé est de fournir des soins
de santé de qualité et d'augmenter l'accès aux services de
santé de la population. Le Centre de santé doit répondre
aux besoins de santé de la population locale.
A titre d'exemple, pour la prise en charge de l'onchocercose
les centre de santé donne le médicament mais ne montre pas
à la population comment se prévenir, les centres de santé
se sont détournés des missions qui leur sont légalement
attribuées par les pouvoirs organisateurs. Actuellement les centres qui
sont à la base des soins de la santé primaire ne le font pas
parce qu'ils visent leurs propres intérêts, d'avoir de l'argent
pour leur survie. Tous ont abandonné la promotion de la santé qui
est d'abord la prévention de la maladie. Une fois la prévention
faite, la population se prendra en charge elle-même et beaucoup de
centres de santé qui utilisent la médecine curative pour leur
profit fermeront leurs portes.
0.2. QUESTION DE
RECHERCHE
De ce qui précède, nous avons formulé les
questions suivantes :
- Les centres de
santé font-ils des activités de promotion de la
santé ?
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