- Déterminants sociaux
L'approche axée sur la promotion de la santé de
la population se penche sur un vaste éventail de déterminants
sociaux qui exercent une incidence sur la santé des individus et des
communautés. Il y a eu plusieurs débats entourant la question des
déterminants ou groupes de déterminants exerçant une
incidence sur la santé de la population. Par exemple, en 1994, parmi les
déterminants relevés par le comité consultatif
fédéral, provincial et territorial
figuraient « l'environnement physique, économique et
social, les habitudes de santé personnelles, la capacité
d'adaptation, le patrimoine biologique, le développement de la partie de
l'enfance et les services de santé ».
La liste des déterminants est longue et exhaustive mais
on peut les résumer comme suit :
· Niveau de revenu et environnement
économique : emploi, éducation, pauvreté absolue et
surtout la pauvreté relative,
· Environnement physique : itinéraire,
logement adéquat et sécurité du quartier ;
· Expérience de la petite enfance :
éducation, alimentation, abus sexuel, violence et stress
psychologique ;
· Facteur culturel ou communautaire comportant les
habitudes de santé et les pratiques ;
· Services de santé : accès à
des services de santé adaptés aux besoins d'un groupe culturel ou
d'un sexe, accès pour tous à des services de prévention,
de soins, de traitement et de soutien.
I.6. Objectifs du
millénaire pour le développement
Promouvoir l'amélioration ne résume pas
seulement à privilégier certaines cibles sanitaires en utilisant
des interventions du secteur de santé. Ainsi, par exemple l'objectif
consistant à assurer durablement de meilleures conditions
environnementales a la même importance pour la santé et pour le
recul des maladies d'origine hydrique.
Selon les estimations de l'OMS, plus de 4% de la charge
mondiale de morbidité peut être attribuée aux maladies
diarrhéiques qui touchent surtout les enfants et 88%de ces cas à
des carences au niveau de l'approvisionnement en eau, de la salubrité et
de l'hygiène.
Selon une estimation récente, la combustion du bois de
chauffage en Afrique subsaharienne, outre qu'elle contribue au changement
climatique, pourrait entrainer les décès prématurés
de huit millions d'enfants et de deux millions des femmes d'ici 2030. Le fait
est que les résultats obtenus en santé dépendent d'une
multitude de facteurs qui ne relèvent pas tous du secteur de la
santé. Dans les pays aujourd'hui développés,
l'augmentation de l'espérance de vie a été
attribuée à toute une série de facteurs : croissance
économique et du mode de vie, répartition plus juste des revenus,
amélioration de la nutrition, amélioration de l'éducation,
de la salubrité et des conditions de logement, enfin, adoption des
mesures de santé publique et mise au point des médicaments.
C'est donc à bon escient que l'OMS a établi
parallèlement une commission des déterminants sociaux de la
santé qui s'occupera plus spécialement de mesures visant à
réduire des inégalités sur le plan de la santé qui
sont causées tant à l'intérieur du pays qu'entre les pays
par des facteurs sociaux.
On peut donc dire que la réduction de la
pauvreté en tant que tel est l'un des principaux moteurs de
l'amélioration de la santé. Cependant, si la pauvreté
prédispose les êtres humains à la maladie, la maladie
renforce à son tour la pauvreté. La fonction déterminante
de la commission macro-économique et santé de l'OMS en 2001 a
démontré qu'il était vital d'investir dans la recherche en
santé et dans les soins de santé pour promouvoir le
développement économique et social et faire reculer la
pauvreté. Ce message a été renforcé par les
conditions récentes du projet du millénaire des Nations Unies sur
les mesures nécessaires pour concrétiser d'ici 2015 les objectifs
du millénaire pour le développement (OMD).
Promouvoir la santé et promouvoir le
développement sont deux tâches complémentaires, l'une ne
saurait aller sans l'autre.
Mais d'autres objectifs ont aussi une incidence directe sur la
tâche qui nous occupe. En particulier, l'objectif essentiel, à
savoir réduire de moitié la proportion de la population vivant
dans la pauvreté absolue ou souffrant de la faim est déterminant
pour l'amélioration de la situation sanitaire dans les pays en
développement. Assurer l'éducation primaire pour tous est crucial
pour améliorer la santé en particulier des fillettes et des
femmes. Bien évidemment, l'amélioration durable de
l'environnement en eau potable et à des services d'assainissement de
base ainsi qu'améliorer sensiblement la vie des habitants des taudis est
elle aussi directement liée au recul des maladies d'origine hydrique et
autres maladies.
Nous sommes convaincus que les principaux défis que
nous devons relever aujourd'hui est de faire en sorte que la mondialisation
devienne une force positive pour l'humanité toute entière. Car si
elle offre des possibilités immenses à l'heure actuelle, ses
bienfaits sont inégalement répartis de même que les charges
qu'elle impose.
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