1.2. ETAT DE LA QUESTION.
De tous les indicateurs de la santé, la
mortalité maternelle est de loin celui qui manifeste les
disparités les plus extrêmes à l'échelle mondiale.
Son rapport serait de plus de 20 fois plus élevé dans les pays en
développement que dans les pays développés, soit 440
décès contre 20 décès pour 100.000 naissances
vivantes, avec une estimation de 99 % des décès se produisant
dans les pays en développement (Kahlt et
Guillaume,2004 ; Curtin, 2003). Et pour faciliter l'identification des
décès maternels dans les situations où la cause de la mort
n'est pas correctement attribuée, une nouvelle catégorie a
été créée dans la classification des maladies
(10ème édition) : le décès
associé à la grossesse, se définissant comme étant
la mort d'une femme pendant sa grossesse ou dans les 42 jours suivant la fin de
la grossesse, quelle qu'en soit la cause (OMS, 2004 ;
OMS, 2005).
D'une façon générale, le
taux de mortalité maternelle reste supérieur à 100 pour
100.000 naissances vivantes dans la majorité des pays en
développement, avec, dans la plupart des pays
industrialisés, un taux inférieur à 50
décès pour 100.000 naissances vivantes, tel est le cas de la
Scandinavie, des Etats-Unis, de Hong Kong, de Singapour, etc., où le
taux est largement inférieur à 10 décès pour
100.000 naissances vivantes (Van Lerberghe, De Brouwere., 2001).
Eu égard à la question dans les pays du tiers
monde, des études ont montré que plusieurs facteurs ont
été incriminés dans ce grand problème de
santé publique à savoir :la pauvreté , l'
insuffisance des services de santé , leur inaccessibilité ou
simplement leur répartition inadéquate sur l'ensemble du
territoire, ainsi qu'une mauvaise distribution de l'instruction et de
l'information ,responsables de l'ignorance sur le planning familial, avec comme
conséquence une augmentation du taux de fécondité ,
certains facteurs ethnoculturels relatifs au mariage précoce et à
la maternité nombreuse .Tous ces phénomènes
socio-économiques et ethnoculturels complexes diffèrent selon les
milieux : la ville, le milieu semi rural et le milieu rural (Diallo
et coll. .,1998).
L'étude menée il y a quelques années a
montré que plusieurs efforts ont été
déployés pour améliorer la santé maternelle et se
sont traduits par une légère diminution du risque de
décès suite à une grossesse ou un accouchement.Par contre,
bien que cela ait été le cas, le nombre des cas de
décès avait augmenté en raison de l'accroissement du
nombre de grossesses : beaucoup plus de grossesses non
désirées et non planifiées (Patrick,
2001). Il faut relever la disponibilité des services
de planning familial, des soins primaires liés à la
maternité, des soins obstétricaux en cas des complications, ainsi
que la nécessité de développer le système
d'information périnatale, afin de mieux suivre l'évolution de
certains indicateurs de la santé des mères et des
enfants. (Campbell, 2001 ; Anonyme, 2008).
Les taux de mortalité maternelle n'ayant pas
évolué au cours des dernières années et restant
supérieurs à ceux des pays scandinaves, incitent à
préconiser une politique active d'amélioration des soins
obstétricaux pour la mère (Anonyme, 2008).
Les détenteurs d'enjeux, tels que
représentés ci-dessus (fig.5), ont tous une grande part de
responsabilité dans l'amélioration des soins et la
réduction de la mortalité maternelle.
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