4.4 Interprétations des résultats
? Le revenu par habitant initial
Cette variable de contrôle qui est le revenu par
habitant initial comporte un signe positif comme ce qui a été
prédit et elle est statistiquement et fortement significative. Le signe
trouvé indique qu'une augmentation de 1% du revenu par habitant initial
vient accroître la croissance de 0.54 points pourcent. Dans les approches
théoriques, on sait que le revenu par habitant initial ne fait
qu'accroître la croissance d'un pays et notamment celui des pays en
développement et particulièrement ceux de la communauté
économique et monétaire de l'Afrique centrale vu que le revenu
initial est une source de d'investissement dans le futur par le pouvoir
public.
? Le taux de croissance démographique
Le signe de ce coefficient est négatif (signe attendu),
comme nous l'avons énoncé au départ mais statistiquement
non significatif. La croissance démographique affecte
négativement la croissance économique. Donc toute augmentation
démographique agit en sorte pour diminuer la croissance des pays de la
CEMAC.
? Le taux d'investissement
Le coefficient de cette variable taux d'investissement est
positif (signe attendu) et statistiquement significatif. Cela sous-entend
qu'une politique en faveur de l'investissement contribue pour accroître
la croissance économique, c'est-à-dire une variation de 5% du
taux d'investissement entraîne une hausse de croissance économique
de 0,9 points de pourcent. Cette variable doit être encouragée
pour soutenir la croissance économique des pays en développement.
Le résultat empirique trouvé par Clement, Bhattacharya et Nguyen
démontrent qu'une augmentation de 1 point de l'investissement public
agit en sorte pour accroître le PIB de 0,2 point. Tout de même, un
investissement très élevé avec un déficit
budgétaire à la base n'aura pas des effets escomptés.
Aussi, leur résultat fournit l'hypothèse selon laquelle si le
service de la dette est très élevé cela "évince"
l'investissement public, son effet vient détériorer le niveau de
croissance économique.
? L'ouverture commerciale
La dette extérieure et la croissance économique :
cas des pays de la CEMAC
2011-2012
Mahamat Ali MALLAH 95
Le coefficient de l'ouverture commerciale (0,5) est positif et
statistiquement significatif. Le résultat trouvé montre qu'une
hausse de 1% en moyenne de ce ratio induit une augmentation de la croissance
économique de 0,5 points de pourcentage. Donc cet indicateur à
des impacts positifs sur la croissance économique d'un pays et notamment
les pays de la CEMAC. Un pays qui est ouvert commercialement
génère des revenus supplémentaires pour le pouvoir public
afin de faire face aux différents besoins de financement que le pays
éprouve. Pour le cas des pays de la région, ils doivent s'ouvrir
davantage à l'extérieur pour tirer bénéfice du
commerce extérieur.
? Le service de la dette extérieure du total de la dette
extérieure
Son coefficient (-4.23) est négatif et statistiquement
significatif. Le résultat trouvé est identique à celui qui
a été énoncé au départ. Donc toute
augmentation de service de la dette extérieure du total de dette
extérieure nuit à la croissance tout en la baissant
c'est-à-dire une augmentation de cet indicateur de 1% entraîne une
baise de la croissance de -4,23 points de pourcentage. Savvides (1992) affirme
que si un pays débiteur ne peut pas payer sa dette extérieure,
les paiements de la dette deviennent liés à la performance
économique du pays. Ainsi, cette augmentation de dette extérieure
agit en sorte pour augmenter l'impôt par les services de la dette et cela
décourage la formation de capital domestique qui peut améliorer
l'investissement. Notre résultat est identique a celui trouvé par
Clement, Bhattacharya et Nguyen qui donnent une idée claire concernant
l'hypothèse de surplomb de la dette c'est-à-dire 30 à 37%
du P11B et 115 à 120% de l'exportation, au-delà de ce seuil, la
dette extérieure constitue un frein pour la croissance
économique. En plus du seuil, les auteurs trouvent que le service de la
dette n'a pas d'effet sur le P11B par tête mais agit plutôt
indirectement par le biais de l'investissement.
? Service de la dette extérieure, total en (% exportations
et importation
des biens et service)
Contrairement aux autres variables énoncées,
nous trouvons que le coefficient des services de la dette extérieure,
total en (% exportations et importations de biens et service) est positif et
statistiquement significatif au seuil de 10%. Ce qui sous-entend que les pays
de la région de CEMAC ne paient pas beaucoup concernant le service de la
dette, cela peut être dit soit à leur ressources rentières
de ces dernières années ou parce que la dette extérieure
de ces pays aussi a nettement diminué ces dernières
La dette extérieure et la croissance économique :
cas des pays de la CEMAC
2011-2012
Mahamat Ali MALLAH 96
années. Deshpande (1997) pour lui, n'importe quelle
augmentation de production et exportations est employée pour le paiement
de dette aux créanciers. Par conséquent ceci décourage les
investisseurs.
? Le stock de la dette extérieure à long terme
Le coefficient du stock de la dette extérieure à
long terme est négatif et statistiquement significatif au seuil de 1%,
Contraire au signe attendu. Pour nous, le stock de la dette extérieure
à long terme constitue des ressources supplémentaires pour l'Etat
vu qu'il encourage l'investissement. Alors que le signe trouvé nous
montre que si le stock de la dette extérieure dévient important
à long terme c'est-à-dire augmente de 1% cela se traduit par la
réduction de la croissance de (-0.63) points de pourcentage.
? Conversion en devise de la dette extérieure, en US
dollars (%)
La conversion en devises de la dette extérieure a un
coefficient négatif (-0.02) et statistiquement significatif au seuil de
1%. L'entrée de devises est bénéfique pour un pays alors
que la sortie de devises ne l'est pas. Dans ce cas, la conversion en devises de
la dette extérieure de 1% entraîne par conséquent la
diminution ou la récession de (-0.02) points en pourcentage.
Feldstein (1986) ajoute quant à lui que l'endettement
n'est pas un problème de libérer des ressources aux paiements de
service de la dette mais également d'une manière de convertir les
ressources en devise étrangères. D'une part, le rapport des
importateurs des PED se développe plus rapidement que celui des pays
développés.
? L'Inflation, déflateur de PIB.
Cette variable au coefficient négatif (-0,011) est
conforme à ce qui a été prédit (signe attendu) et
reste statistiquement significatif au seuil de 5%. Toute augmentation de cette
variable de 5% entraîne une diminution de la croissance économique
de - 0,011 points de pourcentage. Une fois vu l'impact des variables
explicatives intégrées dans notre modèle on recommande
quelques politiques qui permettent d'attirer la croissance
économique.
La dette extérieure et la croissance
économique : cas des pays de la CEMAC
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