Etude des problèmes et conséquences psychosociaux chez les enfants dont les pères sont chauffeurs de poids lourds. Cas de l'ACPLRWA ( Association des Chauffeurs des Poids Lourds au Rwanda )

1.1.7. Chauffeur des poids lourds

Le dictionnaire Petit Larousse dit que le chauffeur est le conducteur d'automobile^26(*)

Le chauffeur dont nous parlons est celui qui conduit le véhicule de transport des marchandises, au sein de l'entreprise ou d'une société de transport. Il a la responsabilité de la marchandise jusqu'au point de livraison et doit arriver dans les délais impartis. Il passe la majorité de son temps sur la route et peut travailler les dimanches et les jours fériés.

Pour le dictionnaire électronique http://fr.wikipedia.org/wiki/Chauffeur_de_poids-lourd , un chauffeur de poids lourd, est appelé aussi camionneur ou routier,^27(*) il est chargé du transport routier des marchandises par camion.

Le poids lourd est le terme technique d'un Camion qui pèse plus de 3500 kg. Selon la distance parcourue (transport local à international) le conducteur peut être amené à s'éloigner de son domicile pour des périodes plus ou moins longues. Les principaux risques de son travail sont les accidents de la circulation, aggravés par l'amplitude des horaires de travail.

1.1.8. Attachement.

H. BEE, et D. BOYD, dans « Psychologie du Développement : les âges de la vie »^28(*) définissent l'attachement comme lien affectif puissant qui unit une personne à une autre, dans lequel la présence du partenaire produit un sentiment de sécurité chez l'individu.

L'agence de santé Publique du canada a définit l'attachement comme le lien affectif se développant entre un enfant et ses parents ou les personnes responsables de lui^29(*)

Plusieurs recherches tendent à démontrer que le besoin primordial du jeune enfant s'avère d'établir un lien stable et sécurisant avec une figure maternelle répondant à ses besoins. J.BOWLBY, propose le terme d'attachement pour désigner le lien particulier unissant l'enfant à la figure maternelle. Sentiment qui fait qu'on s'attache fortement et volontairement à quelque personne, ou à quelque chose. ^30(*)

Pour J. BOWLBY, l'attachement est donc un besoin primaire comme d'être nourri, il ne découle d'aucun autre. L'attachement à la figure maternelle servirait de base de sécurité à l'enfant pour explorer l'environnement. J. BOWLBY, prétend que ce lien d'attachement en devenant intériorisé, servirait par la suite de modèle à toutes les relations intimes et sociales de l'individu.^31(*)

1.1.9. Identification

Selon P.GUTTON, le concept d'identification en psychologie est vaste, et ses limites sont floues. Son étude mènerait une analyse minutieuse de divers processus rendus complexes par les divergences sémantiques des autres.^32(*)

La définition proposée par LAPLANCHE et al. est que l' identification est un processus psychologique par lequel un sujet assimile un aspect, une propriété, un attribut de l'autre et se transforme totalement ou partiellement sur le modèle de celui-ci.^33(*)

S. FREUD, dans sa» psychologie collective et analytique du moi» parle de l'identification en ces termes: La psychanalyse voit dans l'identification la première manifestation d'un attachement affectif à une autre personne. Il résume sa conception de l'identification en disant :

« Premièrement, l'identification constitue la forme la plus primitive de l'attachement affective à un objet, deuxièmement, à la suite d'une transformation régressive, elle prend la place d'un attachement libidineux à un objet, et cela par une sorte d'introduction de l'objet dans le moi, troisièmement ; l'identification peut avoir lieu chaque fois qu'une personne se découvre un trait qui lui est commun avec une autre personne, sans que celle-ci soit pour elle un objet de désirs libidineux »^34(*)

Dans l'oeuvre de S. FREUD, l'identification est proposée comme un processus psychologique central dans lequel le sujet se constitue. Dans l'histoire de l'enfant, la première identification est l'identification primaire ; qui se défini comme mode primitif de constitution du sujet sur le modèle de l'autre qui n'est pas secondaire à une relation préalablement établie, où l'objet serait d'abord comme indépendant.

En psychanalyse donc le terme identification désigne l'assimilation d'un moi étranger dont la conséquence est que le premier se comporte comme l'autre à certains points de vue, qu'il l'imite, en quelque sorte, et qu'il l'accueille en lui-même sans s'en rendre compte.

Selon le grand Dictionnaire de la Psychologie, L'identification consiste en une reconnaissance de l'unicité ou d'une entité singulière. Elle consiste également à reconnaître une entité, le statut d'exemplaire d'une classe ou d'une catégorie. ^35(*)

Sur le site Internet www.dicopsy.com/identification., l'identification est Un processus mis en place inconsciemment par un individu afin de reproduire les attitudes d'un autre. L'identification de l'enfant aux modèles parentaux lui permet d'acquérir leur puissance. L'identification est un processus essentiel à la socialisation et à la formation d'une personne^36(*). L'identification définit une assimilation essentielle à la construction de l'identité du sujet. Elle représente la toute première forme d'attachement. Elle permet le développement du moi, et la construction de l'idéal du moi.^37(*)

Quant au Dictionnaire Encyclopédique de la Psychologie, l'identification est définit comme un processus psychique de structuration de la personnalité commençant avec l'imitation inconsciente et se poursuivant par l'assimilation et intériorisation du modèle.^38(*)

En psychologie sociale, selon le grand dictionnaire de la psychologie LALOUSSE, ce terme désigne un processus voisin par lequel un sujet assimile une propriété d'un autre sujet et se transforme en conformité à ce modèle.^39(*)

Cet ouvrage décrit différentes sortes d'identification comme suit :

Identification à l'agresseur : Mécanisme de défense par lequel un sujet en présence d'un étranger, s'identifie à son agresseur.

Identification projective , selon M. KLEIN^40(*), ce concept se définit comme identification d'un objet faisant suite à une projection, donc comme double mécanisme de projection puis de reconnaissance de l'autre.

Identification adhésive : Mode primitive décrit comme caractéristique de l'autisme, soit normal primaire, soit pathologique.

L'identification hystérique : repose sur la bisexualité, elle concerne un objet qui aime un autre objet. Autrement dit l'identification hystérique n'est pas régression à la dialectique l'être : il s'agit encore d'avoir, mais par le biais d'une identification à l'autre. Ex : La femme jalouse reproche à l'homme l'attrait pour les femmes. Il y a identification à l'homme comme aimant la femme. Identification à un objet pulsionnel qui aime un autre objet.

L'identification mélancolique est l'identification à un objet pulsionnel qu'aime le sujet - ici la dialectique repose sur deux seules personnes. Le mélancolique s'identifie à celui qu'il aime - et la pulsion fait retour sur le moi propre.

Le mélancolique devient ce qu'il aime et ne peut anticiper sur une perte de l'ordre de la mutilation : avec le départ ou la mort de l'objet, c'est l'édifice narcissique qui s'effondre : le moi n'a plus de quoi se soutenir, sinon l' hallucination d'un cadavre.

Identification héroïque : permet au sujet de se défendre contre les tensions internes en agissant au dehors de son conflit. Cette notion d'identification héroïque permet tout à la fois de se dépasse, de prendre un risque, d'affirmer une autorité et de légitimer une domination. Elle participe à l'élaboration des transformations psychiques.

L'identification c'est donc le processus d'assimilation des caractéristiques d'autres personnes. Elle est nécessaire à la construction identitaire de l'enfant. Elle se poursuit à l'âge adulte quand, du fait d'un attachement émotionnel, on calque sa personnalité sur celle d'un autre, en s'efforçant d'agir et de penser comme lui.

* ²⁶ Petit Larousse, dictionnaire encyclopédique pour tous, librairie Larousse 1967

* ²⁷ http://fr.wikipedia.org/wiki/Chauffeur_de_poids-lourd

* ²⁸ H.BE, et D. BOYD., Psychologie du développement: les âges de la vie, De Boeck Université. Bruxelles,

2003, p.121.

* ²⁹ http://www.phac-aspc.gc.ca/media.nr-rp/2004/phacf.html

* ³⁰ http://definition.ptidico.com/attachement.html

* ³¹J. BOWLBY, , Attachement et perte. Vol.1. Attachement, P.U.F., Paris.1978

* ³²P.GUTTON, Le jeu chez l'enfant, Librairie Larousse, Paris, 1973, p.102.

* ³³ http://pagesperso-orange.fr/herve.bernard8/identite6.htm

* ³⁴ S.FREUD, Introduction à la psychanalyse, Ed. Payot, Paris, 1971.

* ³⁵ Grand dictionnaire de la psychologie, LALOUSSE Bordas, 1997. P.354 - 358.

* ³⁶ http://www.dicopsy.com/identification.htm

* ³⁷ http://www.psychologie-pour-tous.com/Concept:Identification

* ³⁸ N. SILLAMY, Dictionnaire Encyclopédique de la psychologie, Ed. Bordas, Paris ? 1980.

* ³⁹ Grand dictionnaire de la psychologie, LALOUSSE Bordas, 1997. p.354 - 358.

* ⁴⁰ M. KLEIN, Identification projective : http://en.wikipedia.org/wiki/projective_identification.

Consulté le 24 juillet 2009