Chapitre4 : additifs, consommateur et
réglementation
L'alimentation animale ne cherche pas simplement à
améliorer la santé de l'animal, mais aussi celle du consommateur.
Pour beaucoup de consommateurs, le mot « additif » a un sens inverse
de « naturelle ». Ces additifs, ont en réalité des
rôles majeurs : pour compléter une formule insuffisamment
équilibrée, pour augmenter l'appétence d'un aliment, pour
aider à conserver les nutriments les plus fragiles, pour protéger
les produits des contaminations microbiennes. Additif ne signifie donc pas
artificiel, il s'agit d'un plus apporté à la
sécurité alimentaire des animaux domestiques.
La forte médiatisation du drame de l'encéphalite
spongiforme bovine a contribué, certes, à accélérer
la prise de conscience mais, paradoxalement, le phénomène
classique de focalisation, a détourné l'attention des multiples
problèmes que pose l'industrialisation forcenée du secteur
agroalimentaire (Denil M., Lannoye P., 2001).
L'industrie travaille à l'élaboration de
systèmes permettant de déterminer la provenance des produits
d'origine animale depuis la ferme jusqu'au consommateur (Hendrickson et
al, 2001).
Généralement ce sont les antibiotiques qui sont
suspectes d'avoir des influences sur la santé humaine.
Dans ce chapitre on s'interesse dans une première
partie de fonctionnement des antibiotiques qui sera expliqué, puis les
conséquences de l'utilisation des antibiotiques sur la santé
animale et
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humaine seront énoncées et pour terminer des
notions de la réglementation seront mentionnées.
1) Les nouvelles exigences de la société
en matière de qualité des produits alimentaires :
? Les exigences de qualité sanitaires et leurs
conséquences sur l'élevage :
La qualité sanitaire des aliments et des pratiques
d'alimentation en élevage nous renvoie régulièrement
à l'ESB (encéphalo spongiforme bovine) :
L'hypothèse couramment admise aujourd'hui est que c'est
l'introduction de farines animales élaborées à partir de
cadavres d'animaux porteurs de la maladie qui a causé la contamination
d'autres élevages.
? Les exigences de qualité organoleptique et leurs
conséquences sur l'élevage.
2) Contamination par des additifs alimentaires
Les élevages de monogastriques (porcs, et surtout
volailles) sont de gros consommateurs d'additifs, parmi lesquels on peut citer
des anticoccidiens et des antibiotiques employés à faible dose.
Le dosage de ces additifs leur surdosage et leur emploi inapproprié
peuvent constituer de réels problèmes pour la santé
publique par le développement de résistances à certains
antibiotiques et par la toxicité intrinsèque de certains produits
(Bastianelli, 2000).
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a. Risques pour la santé animale; Risques pour la
santé humaine : Pour la santé humaine, le risque peut
être de deux ordres : risques posés par les résidus dans la
viande de consommation et risques dus à la contamination de l'homme par
des bactéries zoonotiques résistantes à des antibiotiques
utilisé chez l'homme.
? Résidus
Des risques toxiques et allergiques peuvent être
encourus par le consommateur du fait de la persistance de résidus dans
les denrées alimentaires.
? Bactéries résistantes
? Trois sortes de risques sont liées à
l'utilisation des antibiotiques : la sélection et le transfert de
bactéries pathogènes pour l'homme et les animaux (Salmonelles)
devenues résistantes. Les conséquences possibles sont la
limitation des possibilités de traitement des infections chez l'animal
et chez l'homme;
? La sélection de bactéries résistantes
commensales chez les
animaux et l'homme mais susceptibles
d'être pathogènes chez les patients
immuno-déficients.
? l'augmentation de la densité des gènes de
résistance en circulation, que leur origine soit animale, humaine ou
environnementale.
Les alternatives à l'usage des additifs antibiotiques
existent mais leur efficacité technique et économique n'est pas
toujours démontrée. On peut citer comme produits alternatifs pour
le remplacement des
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réglementation
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antibiotiques : les argiles, les enzymes, les prébitiques,
les probitiques (Devie et al., 2005).
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