1.2.2- Les aspects professionnels et socioculturels du
milieu
1.2.2.1- L'organisation sociale
Le canton de Dimori compte sept villages et une vingtaine de
hameaux.
Le chef-lieu du canton de Dimori compte six (06) quartiers
dont Bissobibe, Kpapool, D'mol, Nawamon, Binatab et Tamaong. Chaque quartier
est dirigé par un chef appelé OUBOR representant le chef canton.
C'est au sein des sages que sont nommés le chef quartier et le chef de
village. Le chef WADJA Tnankpa, le chef canton représente
l'autorité administrative.
Il existe également deux chefs traditionnels
appelés « Roi de terre » : NABIKA et
ASSOUKOULI. Ceux-ci s'occupent des rites des sacrifices. C'est au sein des
familles de ces Rois de terre `'OUTANDAAN'' que se nomment les
successeurs par les charlatans.
A Dimori, la vie sociale est d'une part organisée en
structures lignagères (ensemble de fils se réclamant d'un
même ancêtre), d'autre part, les fils aînés fondent
leur famille en dehors de la cellule familiale au cas où la concession
devient trop petite pour contenir tout le monde. Chaque cellule familiale est
dirigée par un chef appelé `'OUKPL''.
La vie sociale prend en compte les hommes et les femmes,
célibataires ou mariés.
Il y a quelques décennies, les femmes n'étaient
pas considérées au même titre que les hommes ;
aujourd'hui, elles participent aux prises de décisions et à la
gestion des biens du village. Quant aux célibataires, ils sont rarement
invités aux séances de prise de décisions.
Le mariage qui renforce les liens entre les familles se fait
sur présentation de la dot à la famille de la conjointe par le
représentant du conjoint. Aujourd'hui, cette dot devient de plus en plus
rare à cause des concubinages et du fait de l'exode rural.
1.2.2.2- Une population à majorité
paysanne et analphabète
Sur le plan professionnel, la population est composée
de fonctionnaires, de paysans, d'ouvriers et de commerçants. Ceux-ci
sont inégalement repartis dans la population à cause des
penchants pour l'agriculture comme le montre le tableau n°3.
Tableau n°3 : Répartition des 120
producteurs selon la catégorie professionnelle.
Professions
|
Effectifs
|
Pourcentages %
|
Paysans
|
117
|
97,50
|
Ouvriers
|
2
|
1,60
|
Fonctionnaires
|
1
|
0,90
|
Total
|
120
|
100,00
|
Source : Travaux de terrain,
2011
D'après le tableau n°3, les paysans
représentent 97,5 %, les ouvriers 1,6 % et les fonctionnaires 0,9
% ; la forte proportion des paysans montre que l'activité
principale dans le milieu est l'agriculture, notamment celle du Dioscorea
sp. Les fonctionnaires sont principalement les enseignants, les agents de
santé et les encadreurs agricoles ; les ouvriers sont les
maçons, les tailleurs, les menuisiers. Ces catégories
professionnelles pratiquent aussi l'agriculture parallèlement à
leur activité principale. Le pourcentage très élevé
(97,5 %) de paysans traduit l'existence d'une main d'oeuvre agricole abondante.
Cette dernière est relativement jeune, comme le montre la figure
suivante.
Figure n°2 : Répartition des
producteurs selon l'âge
![](La-culture-de-l-igname--Dioscorea-sp--et-sa-valeur-sociale-culturelle-et-economique-dans-le-cant5.png)
Source : Travaux de terrain,
2011
Il ressort du diagramme de la figure n°2 que 23,33 % des
producteurs ont un âge compris entre 15 et 24 ans, 39,18 % ont entre 25
et 44 ans ; ce qui fait un total de 62,51 % des jeunes. Donc l'âge
modal se situe entre 15 et 44 ans. Cela n'implique pas forcément que les
moins de 15 ans ne cultivent pas le Dioscorea sp ; car notre
questionnaire est principalement destiné aux chefs d'exploitation et
qu'à cet âge les enfants travaillent avec leurs pères.
Sur le plan de l'instruction, la population est en
majorité analphabète comme le montre le tableau n°4.
Tableau n°4 : Niveau d'instruction des
enquêtés
Degré d'instruction
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Analphabètes
|
105
|
87,50
|
Alphabètes
|
15
|
12,50
|
Total
|
120
|
100,00
|
Source : travaux de terrain,
2011
L'analyse du tableau n°4 montre que 87,5 % de notre
échantillon sont analphabètes contre seulement 12,5 % qui sont
instruits. La forte proportion des analphabètes s'explique par le fait
que les populations sont encore réticentes quant à envoyer leurs
enfants à l'école. Quant ils le font, ces derniers abandonnent
avant d'avoir obtenus le certificat de fin d'étude du premier
degré (CEPD). De plus, les travaux des champs occupent les enfants
qu'ils n'ont pas la volonté de continuer les études après
le CEPD. Jusqu'en 2003, il n'y avait pas de collège dans le canton de
Dimori. Pour ceux qui sont alphabètes, nous avons évalué
leur niveau d'instruction dans le tableau n°5.
Tableau n°5 : Répartition des
producteurs alphabètes selon leur niveau d'instruction
Niveau d'instruction
|
Effectifs
|
Pourcentages
|
1er degré
|
5
|
33,33
|
2e degré
|
10
|
66,67
|
3e degré
|
0
|
0,00
|
Total
|
15
|
100,00
|
Source : Travaux de terrain,
2011
D'après le tableau n°5, plus de la moitié,
soit 66,67 % de ceux qui sont instruits ont fait le second degré, mais
aucun d'entre eux n'a franchit le cap du BEPC.
|