3.3- L'impact de la production sur les superficies
cultivées
Au cours de nos investigations, seulement 7,5 % de nos
enquêtés ont des superficies de champs de Dioscorea sp
légèrement supérieures ou égales à 5
hectares ; les autres (soit 92,5 %) ont entre 0,5 et 4 hectares (Figure
n°6). Ceci traduit la petitesse des superficies accordées au
Dioscorea sp. Mais cela n'est pas un phénomène
figé d'autant plus que 47 des 120 producteurs enquêtés
(soit 39,16 %) affirment épargner une partie de l'argent issu de la
vente des Dioscorea sp pour agrandir leurs champs comme le montre la
Figure n°11 (page 67).
Ainsi, l'importance de la production du Dioscorea sp
confirme le fait que, hormis les dépenses pour les
cérémonies traditionnelles (achat de bêtes), pour l'achat
de quelques produits manufacturés de première
nécessité et pour les engins (motocyclette), le reste du revenu
annuel du paysan ne peut servir qu'à engager une main-d'oeuvre plus
importante sur une superficie plus grande ce qui vise des techniques nouvelles
de production.
3.4- L'impact de la production sur les techniques de
production
Il s'agit ici des influences de la production sur l'outillage,
les opérations culturales, la conservation et la commercialisation.
3.4.1- La rigidité des opérations culturales
face à l'augmentation des superficies
Compte tenu des techniques héritées de leurs
ancêtres, les paysans de Dimori ne veulent en aucun cas changer leurs
habitudes culturales malgré l'augmentation des superficies et de la
production du Dioscorea sp car, disent ils `'il n'y a pas d'autres
moyens plus efficaces que ceux que nos parents nous ont légués
depuis la nuit des temps''.
Somme toute, les opérations culturales n'ont pas
changé d'un pouce et les techniques comme le débroussaillage
à la petite houe, le buttage à la grande houe et consommateur
d'énergies et de temps avec toutes les opérations d'entretien ont
encore de longues années à vivre à Dimori.
3.4.2- Impact de la production sur les moyens de
conservation
La conservation des tubercules de Dioscorea sp est
très délicate et très risquée. A Dimori, les
méthodes traditionnelles de conservation des tubercules de Dioscorea
sp sont encore d'actualité surtout dans les champs.
En effet, les paysans de Dimori utilisent les méthodes
telles que :
- la conservation en buttes
Les tubercules à maturité complète sont
gardés dans les buttes pendant 1 à 4 mois selon les
variétés et la récolte se fait au fur et à mesure
que les besoins se font sentir. Cette méthode est économique
puisqu'elle ne nécessite pas des dispositions particulières mais
les tubercules sont exposés aux nématodes, aux insectes, aux
rongeurs et aux voleurs.
- la conservation en tas au sol sous arbre à
feuilles persistantes
Les tubercules sont stockés à même le sol
ou sous un tapis de lianes sèches de Dioscorea sp sous un arbre
à feuilles persistantes. Ils sont recouverts d'une couche de lianes.
D'une part, cette méthode est économique parce qu'elle ne
nécessite aucun investissement ; cependant les tubercules manquent
d'aération. D'autre part ; le contact avec le sol favorise
l'attaque des parasites et la contamination d'un tubercule par un autre.
- la conservation dans un abri conique à chaume
de sorgho
Cet abri est constitué en général de
branches disposées autour d'un tronc d'arbre à feuilles
persistantes que l'on recouvre avec les tiges de sorgho de façon
à obtenir un cône.
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