I.2.2. APPROCHE SOCIO-ECONOMIQUE.
Les comportements sexuels résultent des normes et
valeurs socioculturelles dont le poids sur les comportements des individus
serait fonction des conditions socioéconomiques. Cette approche
appelée encore « théorie de l'adaptation
rationnelle » a été développée par
Cherlin et Riley (Bado , 2007; Kalambayi , 2007). En effet, dans les
sociétés où les normes permissives en matière de
sexualité n'existent pas, les difficultés économiques
peuvent motiver les individus à s'engager dans l'activité
sexuelle «à risque».
Cependant, Lougoue, (2005) fait remarquer que pour Moloua et
al.(2004), l'approche économique repose sur « l'individualisme
méthodologique et la rationalité économique ».
Par là, on fait référence aux jeunes filles ou même
aux femmes qui utilisent leur corps à des fins bien précis. Or,
pour l'auteur ci-haut cité, il est estimé par ailleurs que, les
normes et valeurs socioculturelles en matière de sexualité sont
aujourd'hui peu respectées et les rapports sexuels sont devenus le fait
d'un calcul rationnel.
Il reste à comprendre que c'est dans le but de trouver
des meilleures conditions économiques ou de valoriser sa position
sociale que les jeunes filles généralement prennent l'engagement
d'adopter un comportement sexuel à risque. C'est dans ce contexte que
Lougoue (2005) montre que les jeunes femmes, pour maintenir un niveau de vie
élevé ou conserver la considération sociale dont elles
jouissent, elles qui, financièrement dépendent de leur partenaire
sexuel, se trouvent souvent contraintes à des comportements sexuels
à risque. Pour ce faire, nous pensons que cette théorie met au
centre les jeunes femmes vivant dans des conditions précaires,
incapables de satisfaire leurs besoins essentiels.
Et comme le démontre Bado (2007), la sexualité
devient une stratégie d'ascension sociale pour les jeunes femmes qui
veulent répondre à des objectifs économiques (se livrent
à ces comportements pour subvenir à leurs besoins existentiels)
d'une part et d'autre part , la sexualité répondrait à la
fois à un objectif social et économique (Riley cité par
Rwenge, 1999a) et cela pour les jeunes femmes qui, au delà de leurs
intérêts économiques, elles visent une finalité
sociale, comme résultat de leur comportement sexuel (grossesse avant le
mariage, preuve de fertilité).
De même, Mboko (2008), souligne que, le fait de devenir
sexuellement active, pour une jeune femme célibataire, serait une
décision rationnelle basée sur l'attente d'une
gratification : argent, cadeaux, habits, emploi, etc. en échange
des rapports sexuels avec un homme. Cette façon de faire en
matière de sexualité devient alors, pour les femmes
célibataires, une stratégie utilisée afin
d'améliorer à la fois, leurs conditions de vie et leur statut
social.
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