CHAPITRE III :
LA DISPARITION DE L'OCAM (1985)
Ce chapitre qui s'ouvre à nous, donne des
précisions sur les raisons fondamentales de la disparition de l'OCAM
après avoir existé seulement que vingt ans. En d'autres termes,
nous irons à la source des réels problèmes qui ont mis
à mal cette organisation, à savoir les facteurs exogènes
et les facteurs endogènes. Ce temps d'existence n'a pas
été assez pour une telle Organisation qui s'est fixée de
bons objectifs. L'OCAM en agonie depuis sa création, s'est
effritée. Les événements politiques pourront être
les raisons majeures du bouleversement de la carte des organisations
internationales en Afrique, plus particulièrement celle de l'OCAM.
I/ LES FACTEURS EXOGENES DE SA DISPARITION
Ces Facteurs vont porter sur les manoeuvres
extérieures faites pour conduire l'OCAM à son déclin.
1)- Les effets de la création de
l'OUA sur l'OCAM
Les facteurs exogènes qui ont suscité
l'arrêt des activités de l'OCAM ne sont peut être pas aussi
importants comme les facteurs endogènes. En effet, l'OUA après sa
création a fait répandre sur toutes les autres organisations
interafricaines de son époque, ses répercussions. La
création de l'OCAM en 1965, c'est-à-dire au lendemain de celle de
l'OUA, n'a vraiment pas été acceptée de tous. Certains
États la jugent d'être inutile ; d'être un instrument
qui allait diviser l'Afrique. Alors l'OUA et ses adeptes ont mené des
campagnes de dénigrements à l'encontre de cette organisation des
Etats francophones. Cela est le rôle qu'a joué l'OUA dans son
effritement. En effet, les principaux instigateurs « du
panafricanisme »33 et du groupe des
révolutionnaires, avec à leur tête le Président
Kwamé N'krumah et principal adversaire idéologique du
président Houphouët-Boigny, n'ont jamais reconnu la raison
d'être de l'OCAM. Cette contestation grave à l'endroit de l'UAM
par le passé, n'a pas échappé à
l'héritière des deux précédentes organisations
regroupant les Etats francophones.
33C'est un mouvement politique qui vise à
rendre solidaires économiquement, politiquement, et culturellement les
États africains.
Le Président Sékou Touré membre aussi de
l'OUA est parvenu à dire que : « la charte de Casablanca
et la charte de Monrovia ont été des tentatives d'unité
africaine et des moyens d'accélération du processus historique de
l'Afrique. Ces moyens doivent se fondre en une seule et unique charte, la
charte de l'Afrique unie. »34 En s'exprimant ainsi, cet
adepte d'une Afrique unie voulait et souhaitait la dissolution pure et simple
de l'OCAM. Ces pressions mises sur l'ensemble des membres de l'OCAM, vont
susciter l'hésitation sur le sort de l'OCAM, comme cela a
été le cas de l'UAM, conduisant à sa dissolution.
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