UNIVERSITE DE DSCHANG
THE UNIVERSITY OF DSCHANG
251698176
FACULTE D'AGRONOMIE ET DES SCIENCES
AGRICOLES
FACULTY OF AGRONOMY AND AGRICULTURAL
SCIENCES
DEPARTEMENT DE VULGARISTION AGRICOLE ET DE SOCIOLOGIE
RURALE
DEPARTMENT OF AGRICULTURAL EXTENSION AND RURAL
SOCIOLOGY
ANALYSE SOCIO-ECONOMIQUE DE LA FILIERE IGNAME DANS LA
ZONE PERIURBAINE DE DOUALA
Mémoire présenté en vue de
l'obtention du Diplôme d'Ingénieur Agronome
Option : Economie et Sociologie
Rurales
Par :
Pougoué Ngouzé Eric
Matricule : 02A088
Avril 2010
UNIVERSITE DE
DSCHANG
THE UNIVERSITY OF DSCHANG
251697152
FACULTE D'AGRONOMIE ET DES SCIENCES
AGRICOLES
FACULTY OF AGRONOMY AND AGRICULTURAL
SCIENCES
DEPARTEMENT DE VULGARISTION AGRICOLE ET DE SOCIOLOGIE
RURALE
DEPARTMENT OF AGRICULTURAL EXTENSION AND RURAL
SOCIOLOGY
ANALYSE SOCIO-ECONOMIQUE DE LA FILIERE IGNAME DANS LA
ZONE PERIURBAINE DE DOUALA
Mémoire présenté en vue de
l'obtention du Diplôme d'Ingénieur Agronome
Option : Economie et Sociologie
Rurales
Par :
Pougoué Ngouzé Eric
Matricule : 02A088
Encadreur :
Superviseur :
Oben Ako Joseph
Tchouamo Isaac Roger, PhD
Ingénieur Agronome
Maître de Conférences
Antenne PNDRT / Douala
Université de Dschang
Avril 2010
FICHE DE CERTIFICAT ION DE L'ORIGINALITE DU
TRAVAIL
Je soussigné, Pougoué Ngouzé Eric atteste
que le présent mémoire est le fruit de mes propres travaux
conduits au Programme National de Développement des Racines et
Tubercules sous l'encadrement de Oben Ako Joseph, Ingénieur Agronome
à l'Antenne de Douala et, de la supervision de Tchouamo Isaac Roger,
Maître de Conférences à l'Université de Dschang.
Ce mémoire est authentique et n'a fait l'objet d'aucune
présentation antérieure pour l'acquisition de quelque grade
universitaire que ce soit.
Visa de l'auteur Visa de l'encadreur
Date ----------------- Date
-------------------
Visa du Superviseur Visa du Chef de
Département
Date ----------------- Date
-----------------------------
DEDICACE
Je dédie ce mémoire à :
Mon père, Ngouzé Pierre et ma mère
Emadé Elisabeth pour tout l'amour et l'attention dont ils m'ont
toujours témoigné depuis ma naissance.
REMERCIEMENTS
Je voudrais exprimer ma profonde gratitude à tous ceux
qui ont contribué de près ou de loin à la
réalisation de ce document. J'adresse mes sincères
remerciements :
A Tchouamo Isaac Roger, Maître de Conférences
à l'Université de Dschang, pour avoir accepté de
superviser ce travail. Ses nombreux conseils et sa disponibilité ont
contribué à l'amélioration de ce document ;
Dans le même sens nous remercions tout le corps
enseignant de la Faculté d'Agronomie et des Sciences Agricoles (FASA) de
l'Université de Dschang pour leur abnégation et les connaissances
qu'ils nous ont transmises durant notre formation ;
Aux cadres du Programme National de Développement des
Racines et Tubercules, notamment Ngue Bissa, Ikellé Philippe, Oben Ako
Joseph, respectivement Coordonnateur National, Coordonnateur Régional
Antenne de Douala, Ingénieur Polyvalent de la même Antenne pour
m'avoir accueilli dans la structure et pour m'avoir encadré pendant le
stage ;
A mes frères et cousins : Massom
Théocryte, Tchokossa Alex, Gatcho Modeste,
Tchadjié Leonel, Dacko Gabriel, Kamagou Joël,
Kouedjou Marcellin, Kouedjou Eliane, Pougoué Narcisse, Chokossa Pierre
Marie. Vos encouragements et vos prières m'ont été d'un
grand soutien et réconfort ;
A ma grand-mère Kamagou Martine. Que Dieu Tout
Puissant te reçoit au paradis et t'accorde le repos
éternel ;
A mes amis de Dschang : Dicka Kwambé
Emmanuel, Mbajon Jules, Tchakounté Alex, Fokam
Geraud, Dongmo Blaise, Tematio Laure,
Kweusseu Jacques, Tchoumou Nansi Rosine
Chimaine, Ngongang Nathalie, Kenmogne Annie,
Ngouambé Nestor, Tanon Innoncent, Nguainsom Ariane,
Leumani Edwige, Djapi Bryal, Deco, Sonké Gaelle, Mr et
Mme Tchouatat, Kenfack Fabien, Emou Serges, Wendja
Emilienne, Yangoue Ide, Yopa
Ghislain, Oru Tabé, Ngo Nip Mandjeck Nadine, Djouka Rosine
Laure. Vous avez partagé mon quotidien ;
A la Famille Ditchou de Nkongsamba pour son soutien et sa
sollicitude qui m'ont aidé durant mes années de formation
à la FASA ;
Aux autorités Administratives et Traditionnelles qui
ont facilité les contacts avec les enquêtés ;
Aux producteurs et commerçants de racines et tubercules
pour avoir donné des informations qui ont permis de rédiger ce
document ;
Enfin, à tous ceux ou celles que nous avons
involontairement omis de citer. Qu'ils trouvent ici l'expression de ma profonde
reconnaissance.
LISTE DES ABREVIATIONS
CDC :
Cameroon Development Corporation
DSDSR : Document de
Stratégie de Développement du Secteur Rural
FAO : Food and Agricultural
Organisation
FASA :
Faculté d'Agronomie et des Sciences Agricoles
FCFA : Franc de la
Communauté Financière Africaine
FIDA :
Fonds International pour le Développement Agricole
GIC :
Groupe d'Initiative Commune
IRAD : Institut de
Recherche Agronomique et pour le Développement
MINADER :
Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural
MINAGRI :
Ministère de l'Agriculture
MINPLAPDAT : Ministère de la
Planification, de la Programmation, de la Décentralisation
et de l'Aménagement du Territoire
PDEA : Projet de
Diversification des Exploitations Agricoles
PNDRT : Programme
National de Développement des Racines et Tubercules
PIB : Produit
Intérieur Brut
TPA :
Technologie et partenariat en Agro alimentaire
SIM :
Système d'Information des Marchés
.
RESUME
L'étude sur l'analyse socio-économique de la
filière igname a été menée dans la zone
péri urbaine de Douala, Région du Littoral de Mai à
Septembre 2009. L'objectif de l'étude était d'analyser la
filière en vue de comprendre son fonctionnement. En outre, il
s'agissait de procéder à une caractérisation des acteurs
impliqués, d'identifier les différentes variétés
d'igname produite et commercialisée dans la zone d'étude, de
faire la typologie des circuits de commercialisation et d'estimer les charges
et les marges bénéficiaires des acteurs impliqués dans la
production et la commercialisation des ignames. Les données ont
été collectées à l'aide des questionnaires soumis
à un échantillon de 40 producteurs, 06 transporteurs et 10
commerçants choisis de manière aléatoire dans la zone
d'étude. La statistique descriptive (fréquence, moyenne) a
été utilisée pour analyser les données
collectées et traiter à l'aide du logiciel SPSS 12.0.
Les résultats obtenus révèlent que les
activités de production font intervenir majoritairement le genre
masculin (83 %), composées pour des producteurs d'origine Anglophone (90
%). Techniquement trois espèces sont produites et commercialisées
dans la zone étude, notamment : Dioscorea
rotundata, Dioscorea alata et Dioscorea
cayenensis, avec des fréquences de production de l'ordre de 68, 30
et 2 % respectivement. Le maillon de transformation est inexistant. Cent
pourcent de femmes sont impliquées dans les activités de
commercialisation et sont en majorité d'ethnie Bamiléké
(80 %). Il existe deux principaux types de circuit de commercialisation : le
circuit court et le circuit moyen. Les différentes activités de
la filière dégagent des marges bénéficiaires
positives. Cependant, les revenus ne sont pas distribués
équitablement le long de la filière. La filière igname
fait face à quelques contraintes qui entravent son fonctionnement. Les
contraintes identifiées concernent prioritairement, l`insuffisance des
moyens financiers (67 %), les tracasseries policières (67%) et
l'instabilité des prix des tubercules d'ignames (63 %) respectivement.
L'étude recommande aux acteurs de la filière de s'organiser pour
plus d'efficacité dans la réalisation de leurs activités
de production et de commercialisation. Au Programme National de
Développement des Racines et Tubercules d'étendre l'étude
dans d'autres bassins de production en vue d'avoir des données
générale sur les caractéristiques socio-économiques
et techniques de la filière Dioscoréaceae dans la zone
périurbaine de Douala, de manière à entreprendre des
actions pouvant améliorer son fonctionnement. Au Gouvernement
Camerounais, elle propose de renforcer les capacités
organisationnelles et techniques des acteurs de la filière
igname.
ABSTRACT
The study on the socio-economic analysis of the yam sector was
undertaken in peri-urban zone of Douala, Littoral Region of Cameroon from May
to September 2009. The aim of study was to analyze the sector in order to
understand its functioning. It was about to a characterization of actors, to
identifying the different varieties of yam produced and marketed in the zone of
study, to make the typology of distribution chains and estimating the loads and
profit margins of the actor implied in production and commercialization of
yams. The data were collected using the questionnaires submitted to a sample of
40 producers, 10 sellers and 06 drivers chosen at random in zone of study. The
descriptive statistics (frequency, mean) was used to analyze the data collected
using the SPSS 12.0 software.
The results obtained reveal that the activities of production
utilize mainly the men (83 %), composed for producer of Anglophone origin (90
%). Technically three species are produced and marketed in zone of study, in
particular: Dioscorea rotundata, Dioscorea alata and Dioscorea
cayenensis, with frequencies of production of about 68, 30 and 2 %
respectively. The transformation of yam is none-exist. Hundred percent of women
are implied in marketing activities and are a majority of
Bamiléké (80 %). It exist two principal types of distribution
chain: the short circuit and middle circuit. The various activities of yam
sector realize the positive profit margins; however, the incomes are not
distributed equitably along the marketing chain. The yam sector faces some
constraints which constitute a barrier to the system of production, transport
and marketing. The constraints concern, the finance insufficiency (67 %), the
police harassments (67 %) and the instability of the price of yam tubers (63 %)
respectively. The study recommends to the actors organized themselves for more
effectiveness in realization of their activities of production and marketing.
The National Program of Development of the Roots and Tubers should extend the
study in other basin of production in order to have rather general information
of the socioeconomic and technical characteristics of the yams sector in
peri-urban zone of Douala, in order to undertake actions can improve its
operation. To Cameroonian Government, it proposes to reinforce the
organizational and technical capacities actors of yam sector.
CHAPITRE 1 : INTRODUCTION
Ce chapitre décrit le contexte de l'étude,
présente la problématique, les objectifs, l'importance de
l'étude et les différentes articulations du mémoire.
1.1 CONTEXTE
L'Afrique Subsaharienne conserve la croissance
démographique la plus rapide du monde, 2,4 % en 2001 contre 0,8
à 2 % dans les autres régions en voie de développement.
Elle représente aujourd'hui 10 % de la population mondiale et 13 % de
celles des régions dites en développement (Tabutin et Schoumaker,
2005).
Le Cameroun ne semble pas être épargné de
cette situation. En effet, son taux d'urbanisation est passé de 38 % en
1987 à 47 % en 1997. Cependant, la population rurale camerounaise bien
que majoritaire (58 %) a considérablement diminué passant de 72 %
en 1976 à 62 % en 1987 (Nya, 2008).
Potentiellement doté par la nature, le Cameroun
présente des conditions idéales pour assurer la
sécurité alimentaire du pays et réaliser des exportations
agricoles rentables. Les sols y sont fertiles ; les milieux naturels et le
climat diversifiés ; ce qui permet de réaliser tous les
types de cultures (Madiba, 2004).
En raison de ces atouts naturels, le secteur rural occupe une
place de choix dans l'économie nationale pour sa contribution au Produit
Intérieur Brut (PIB). Le PIB agricole est évalué à
5.518 milliards de FCFA, soit 1/3 du PIB. Il est le premier secteur
pourvoyeur des devises et d'emplois car représentant 45 % des recettes
en devises, 15 % des ressources budgétaires, 60 % du total des
exportations, 60 % d'emplois de la population active (MINAGRI, 2005).
A partir de l'année 1986/1987, l'économie
camerounaise connaît une crise sans précédent en raison
d'une régression de plus de 50 % des cours mondiaux des cultures
d'exportation ; de la parité du dollar par rapport au Franc CFA
qui diminue de 25 %. Cette crise est aussi aggravée par des facteurs
internes tels que les coûts élevés des facteurs de
production qui réduisent gravement la compétitivité du
secteur agricole (Ondoa, 2006).
La chute des prix des produits agricoles classiques de rentes
(Cacao-Café) au Cameroun depuis les années1980, a suscité
l'intérêt pour les cultures vivrières comme source de
revenus pour les paysans (Bopda, 1993).
En effet, la majorité des exploitants agricoles
s'adonnent à un nombre relativement élevé de cultures
vivrières au détriment des cultures industrielles et
d'exportation traduisant par là, une stratégie de diversification
des productions pour limiter les risques liés aux aléas
climatiques et faire face aussi bien à l'insécurité
alimentaire qu'a la fluctuation des cours des productions de rente (MINPLAPDAT,
2006).
De plus en plus consommés dans les campagnes et les
zones urbaines, les produits vivriers contribuent à la hauteur de 154
milliards de FCFA au PIB du Cameroun. Ils emploient près de 1.735.000
personnes (Madiba, 2004).
Le tableau 1 indique les grandes tendances de la production de
quelques unes des cultures vivrières au Cameroun.
Tableau 1 : Evolution de la Production de
quelques cultures vivrières entre 1990 et 2002
au Cameroun (Tonnes)
Cultures Vivrières
|
1990
|
2000
|
2001
|
2002
|
Ananas
|
Nd
|
41.780
|
42.857
|
76.365
|
Arachide
|
210.503
|
184.361
|
196.702
|
294.898
|
Banane
|
2.060.829
|
1.780.783
|
1.163.744
|
2.194.544
|
Pistache
|
Nd
|
121.123
|
12.2011
|
134.542
|
Haricot / Niébé
|
283.678
|
171.031
|
174.848
|
Nd
|
Huile de Palme
|
293.446
|
132.923
|
136.277
|
169.725
|
Igname
|
393.567
|
261.650
|
262.610
|
311.353
|
Macabo / Taro
|
540.888
|
1.038.673
|
1.033.556
|
1.316.176
|
Maïs
|
854.577
|
584.999
|
552.543
|
1.040.442
|
Manioc
|
2.814.661
|
1.894.132
|
1.918.300
|
2.619.142
|
Mil / Sorgho
|
646952
|
331.574
|
289.734
|
526.649
|
Oignon
|
41.329
|
55.842
|
67.046
|
77.204
|
Patate Douce
|
147.691
|
179.126
|
174.226
|
233.639
|
Pomme de terre
|
220.547
|
126.090
|
130.535
|
161.566
|
Source : Rapport sur la pauvreté
rurale au Cameroun (2004 : 35).
Il ressort du tableau 1 que la presque totalité du
volume des cultures vivrières au Cameroun connait une diversification
et une croissance exponentielle entre 1990 et 2002. Cette diversification
serait pour les producteurs une stratégie pour lutter contre la crise
économique et l'insécurité alimentaire. Dans ce contexte
marqué par une croissance galopante et une crise économique
persistante, la culture des ignames occupe en termes de rentabilité
économique pour les paysans africains la seconde position après
la pomme de terre (Bell et al., 2000). Les ignames sont
cultivées dans plus de 40 pays, dont 95 % de la production mondiale
est récoltée en Afrique. D`après les statistiques de la
FAO en 2006, la production mondiale était estimée à 39
millions de tonnes, dont 36 millions en Afrique. Le tableau 2 montre les pays
producteurs de l'igname et leur tonnage.
Tableau 2 : Les pays producteurs d'igname dans le
Monde et leur tonnage en 2006.
Pays
|
Production (tonnes)
|
Pourcentage
|
Nigeria
|
26.870.000
|
68 %
|
Ghana
|
3.225.259
|
10 %
|
Côte d'Ivoire
|
3.000.000
|
8 %
|
Benin
|
2.725.254
|
6 %
|
Togo
|
570.000
|
1 %
|
République Centrafricaine
|
350.000
|
1 %
|
Colombie
|
310.005
|
1 %
|
Ethiopie
|
310.000
|
1 %
|
Papouasie
|
280.000
|
1 %
|
Cameroun
|
266.494
|
1 %
|
Autres pays
|
1.957.573
|
5 %
|
Production Mondiale
|
39.827.785
|
100 %
|
Source : Base de données de la FAO,
2006
Il ressort du tableau 2 que la plus grande partie de la
production des ignames est africaine. Le Nigeria est le premier producteur
mondial avec une production de 26 millions de tonnes, soit environ 68 % de la
production mondiale. Le Cameroun vient en 10ème position
avec 266.494 tonnes soit 1 % de la production mondiale, ce qui
représente une source de revenu et d'alimentation non négligeable
pour sa population.
La composition des ignames est voisine de celle de la pomme
de terre avec 25 % d'amidon, mais avec un peu plus de protéines (7 %).
elle est pauvre en matières grasses et sels minéraux mais assez
riche en vitamine C. Certaines variétés utilisées dans
l'industrie pharmaceutique contiennent trois types de substances : les
alcaloïdes, les tanins et les sapogénines (http : // www.
fr.wiki.org / wiki / igname, 2009).
Au Cameroun, l'igname constitue avec les autres racines et
tubercules la base de l'alimentation de la grande majorité de la
population et contribue de manière significative à la
réduction de la pauvreté. Leur production totale est
estimée à 4,6 millions de tonnes soit 50, 25, 16, 5 et 4 %
représentant respectivement le manioc, le macabo / taro, l'igname, la
patate douce et la pomme de terre (PNDRT, 2006).
Les ignames sont cultivées généralement
dans les Régions du Sud, du Centre, du Sud-Ouest, du Nord-Ouest, de
l'Ouest, du Littoral, aussi sur les sols ferralitiques de Meiganga (Adamaoua)
et les sols ferrugineux tropicaux de Mbé (Lyonga et al., 1987).
Ce qui correspond aux cinq grandes zones agro écologiques
définies par l'Institut de Recherche Agronomique pour le
Développement (IRAD).
Le tableau 3 présente les productions et quelques
rendements des ignames dans les cinq zones agro écologiques du Cameroun
en 2005.
Tableau 3 : Production moyenne de l'igname par
zone agro écologique du
Cameroun 2005.
Zone agro écologiques
|
Production
(Tonne)
|
Superficie
(ha)
|
Rendement
(Tonne / ha)
|
Hauts Plateaux de l'Ouest
Forêts Humides à Pluviométrie
Bimodale
Forêts Humides à Pluviométrie
Monomodale
Hautes Savanes Guinéennes
Soudano- Sahéliennes
|
62.987
62.270
77.096
72.748
447.408
|
20.995
4.538
11.731
7.951
Nd
|
3,00
13,72
6,57
9,15
Nd
|
Total
|
722.509
|
Nd
|
Nd
|
Source : Adaptée du Document de
Synthèse de l'étude de Base sur les Racines et Tubercules au
Cameroun (2005 :34)
Il ressort du tableau 3, que les rendements les plus
élevés sont obtenus respectivement dans la zone des forêts
humides à pluviométrie monomodale et dans les hautes savanes
guinéennes. Le plus bas rendement est observé dans les hauts
plateaux de l'Ouest avec seulement trois tonnes à l'hectare.
La culture des ignames, malgré son potentiel
nutritionnel et économique, est confrontée à de
nombreuses contraintes qui ont amené certains auteurs à remettre
en cause son avenir comme aliment de base. Il s'agit notamment des aspects
suivants :
· la quantité élevée de
semenceaux nécessaires dans les techniques traditionnelles de
multiplication et les coûts d'acquisition élevés de ces
semenceaux (53 % du coût total de production) ;
· les exigences élevées des ignames en
ce qui concerne la fertilité du sol ;
· l'importance du taux de travail au champ et les
frais de main d'oeuvre associée (44 % du
Coût total de production) ;
· les rendements relativement bas et
stagnants ;
·les dégâts causées par certaines
maladies et ravageurs (pourriture de tubercules, nématodes, chenilles,
coléoptères divers et rongeurs) (Nweke, 1991 ; Bell et
al., 2000).
1.2 PROBLEMATIQUE
La ville de
Douala, capitale économique connait une croissance
démographique rapide. Au recensement général de la
population et de l'habitat de 1987, la ville comptait officiellement 1.500.000
habitants. Si on estime que chaque année sa population augmente de
100.000 habitants sous les effets conjugués de l'accroissement naturel
de l'ordre de 5 ,3 % et du flux migratoire, Douala devrait compter
environ 3.000.000 d'habitants en l'an 2000 (Hatcheu, 2003).
Cette croissance a des incidences sur la production agricole
et la sécurité alimentaire. En effet, avec une croissance
continue de la population et sans une motivation correspondante pour une
production importante d'aliments, la sécurité alimentaire est
compromise (IRAD, 2003).
Pour faire face au problème d'insécurité
alimentaire et de pauvreté, plusieurs cultures vivrières ont
été développées dans la périphérie
de Douala au rang desquelles la culture des ignames.
Avec une disponibilité alimentaire apparente
estimée à 20 Kg / personne / an en 1996 par la FAO et
contesté par les spécialistes nigérians qui le
considèrent largement sous-évalué, l'igname
bénéficie d'une image de produit prestigieux à forte
valeur nutritionnelle et économique qui lui permet de supporter la
concurrence des autres amylacées tels que les céréales ou
le manioc (Bricas et Vernier, 2000).
Dupont et Vernier (1997) rapportent que la culture d'igname
en Afrique est délaissée par les opérations de
développement du fait qu'elle est perçue comme une culture
itinérante, incompatible avec la modernisation agricole et non
compétitive sur les marchés urbains. De ce fait, l'encouragement
de sa culture a souvent été délaissé par les
opérations de développement.
Au Cameroun, la méconnaissance du fonctionnement des
marchés et des prix des racines et tubercules est préjudiciable
pour les producteurs et les commerçants qui fortement
désavantagés, se trouvent perdants dans des échanges
commerciaux (PNDRT, 2006).
L'insuffisance des études faite sur la filière
igname dans la zone périurbaine de Douala, rend difficile les politiques
d'appui aux programmes de développement et de recherche agronomique.
Vu l'importance des ignames comme source de revenu et
d'approvisionnement alimentaire des populations de Douala et de sa
périphérie, nous nous proposons de répondre à la
question de recherche suivante :
Quel est le fonctionnement de la filière igname dans la
zone périurbaine de Douala ?
De manière plus spécifique, l'étude se
propose de répondre aux interrogations suivantes :
Qui sont les acteurs de la filière igname dans la zone
périurbaine de Douala?
Quelles sont les stratégies socioéconomiques
déployées par les acteurs de cette filière ?
Afin de répondre à ces questions nous nous
sommes fixés un certains nombres d'objectifs.
1.3 OBJECTIF DE L'ETUDE
L'objectif global de cette étude est d'analyser le
fonctionnement de la filière igname dans la zone périurbaine de
Douala.
Plus spécifiquement, il s'agira :
- d'identifier et de caractériser les acteurs
impliqués dans la filière tubercules d'ignames dans la zone
périurbaine de Douala ;
- d'identifier les différentes variétés
d'ignames produites dans la zone d'étude ;
- d'identifier les circuits de commercialisation ;
- d'estimer les coûts et les marges
bénéficiaires des acteurs directs de filière
igname ;
- d'identifier les contraintes rencontrées par les
différents acteurs de la filière.
1.4 IMPORTANCE DE L'ETUDE
La présente étude revêt d'un double
intérêt : théorique et pratique.
Théoriquement, elle va générer des
connaissances sur la filière igname en général et à
Douala en particulier.
Pratiquement, elle sera utile aux producteurs, aux
intermédiaires, au Programme National de Développement des
Racines et Tubercules, aux décideurs, et à la recherche.
Elle fournira aux producteurs des informations sur
l'environnement socio-économique et technique dans lequel ils exercent.
Aussi pourront-ils s'organiser et par conséquent améliorer leurs
revenus.
Elle procurera aux intermédiaires des informations sur
l'offre et la demande des tubercules d'igname dans la zone d'étude. De
plus, ils pourront apprécier les prix pratiqués sur les
marchés ainsi que les différents circuits de distribution pour
maximiser leurs bénéfices et réduire leurs pertes.
Les résultats permettront au PNDRT de mieux
maîtriser la filière, de réorienter les activités
autour de la promotion du potentiel nutritionnel et économique de la
culture d'igname qui jusqu'à présent était
négligée au détriment des autres racines et tubercules,
tel que le manioc.
Les décideurs pourront utiliser les résultats de
l'étude pour initier des stratégies de développement du
secteur rural qui impliqueraient l'organisation et la valorisation de la
filière igname au Cameroun pouvant contribuer à la lutte contre
l'insécurité alimentaire et la pauvreté.
Cette analyse permettra à la recherche de proposer
des solutions appropriées, de développer une ébauche de
programme d'action visant la promotion des cultivars d'igname
économiquement rentable et adaptés aux zones de production.
1.5 ORGANISATION DU MEMOIRE
Ce mémoire est organisé en cinq chapitres.
- Le premier chapitre, qui présente le contexte de
l'étude, la problématique, les objectifs de recherche et son
importance;
- Le deuxième chapitre, qui indique le cadre
théorique, définit les concepts et passe en revue la
littérature ;
- Le troisième chapitre, qui indique la
méthodologie utilisée pour collecter et analyser les
données ;
- Le quatrième chapitre, qui présente, analyse
et discute les résultats ;
- Le dernier chapitre, qui conclut, et fait des
recommandations aux parties prenantes.
CHAPITRE 2 : CADRE THEORIQUE, DEFINITION DES
CONCEPTS ET REVUE DE LA LITTERATURE
Ce chapitre présente le cadre théorique, les
concepts et passe en revue la littérature sur le thème
d'étude.
2.1 CADRE THEORIQUE
L'étude sur l'analyse socioéconomique de la
filière igname dans la zone périurbaine de Douala repose sur
l'approche filière.
C'est dans la moitié des années 70 que ce type
d'analyse a percé les milieux d'économie agricole. C'est un
outil neutre d'analyse dans les études d'évaluation ex-ante et
les études ex-post Griffon (1990).
Pour mieux comprendre cette approche nous avons parcouru les
travaux de plusieurs auteurs qui ont traité de ce sujet. Il s'agit de
Duteurtre (2000), Tallec et Bockel (2005), Nya (2008) et Ayangma (2009).
2.1.1 Approche filière
« L'approche filière est une méthode
d'analyse technique et économique des circuits commerciaux »
(Duteurtre et al., 2000 ). Cette démarche réserve
une place importante aux données de terrain. Elle a l'avantage qu'elle
favorise une bonne connaissance de l'objet étudié. Elle peut
également permettre une meilleure compréhension de la structure,
du fonctionnement, des crises et de l'évolution du système qui
produit, transforme et distribue les produits agricoles (Ayangma, 2008).
L'approche filière rendrait compte de l'inscription spatiale du commerce
local ou international d'un produit. Dans l'analyse des relations ville-
campagne, l'approvisionnement urbain a donné à de nombreuses
études sur l'acheminement des marchandises, les moyens de transport
utilisés mais aussi les lieux physiques d'échange (Hatcheu,
2003). Dans le cadre de cette étude, le système
économique sera articulé autour des producteurs, des
transporteurs, commerçants.
2.1.2 Méthode d'analyse de la filière
La méthode globale d'analyse des filières
proposée par Duteurtre et al. (2000) s'articule autour de
quatre phases : la délimitation de la filière, la typologie
des acteurs, l'analyse comptable et l'analyse de l'organisation.
+ La délimitation de la filière constitue une
phase cruciale pour la réussite de l'étude. Délimiter une
filière, c'est définir son étendue et préciser les
espaces géographiques et temporelles sur lesquels elle va être
étudiée (Temple et Bikoi, 2000 ; Ayangma, 2009). C'est
aussi définir de façon précise le (s) produit (s)
retenu (s). Dans le cadre de notre étude la délimitation de la
filière s'articulera autour de quatre aspects : le produit retenu,
la longueur de la filière, l'espace géographique et temporelle.
· produit retenu
Il s'agit de l'igname fraiche à travers les
variétés rencontrées au cours de l'étude.
· longueur de la
filière
Elle indique les différentes transactions de l'igname
des producteurs jusqu'au marché de consommation.
· espaces
géographiques
L'analyse de la filière igname dans la zone
périurbaine s'est déroulée dans les localités
suivantes : Pendamboko, Matouké, Kombé, Douala.
· espaces temporelles
L'étude s'est déroulée entre Mai et
Septembre 2009.
+ Faire la typologie des acteurs revient à
répertorier tous ceux qui interviennent dans la filière et
les décrire dans son ensemble les forces et les contraintes. Puis
décortiquer les réseaux et les circuits pour être à
mesure d'en caractériser les opérateurs (Duteurtre et
al., 2000) En ce qui concerne la filière igname, on peut
classer les intervenants en trois grandes catégories à
savoir : les producteurs, les distributeurs et les transporteurs. La
construction de la typologie de ces acteurs nous permettra
d'appréhender leurs finalités, d'anticiper sur leurs tendances et
enfin de comprendre leurs différentes performances au sein de cette
filière.
+ L'analyse comptable de la filière comprend
l'étude des prix des produits, des circuits dans la filière, des
comptes des agents et des comptes de la filière (Duteurtre et
al., 2000). L'étude des comptes des acteurs permet d'aborder
les niveaux de rentabilité des diverses activités dans la
filière. Les comptes de la filière permettent de suggérer
les voies de diminution du prix final aux consommateurs et d'évaluer la
distribution des revenus dans la filière. Dans le cadre de notre
étude, l'analyse comptable s'intéressera uniquement aux comptes
d'exploitations des producteurs et des distributeurs d'ignames.
+ L'analyse de l'organisation consiste à analyser la
nature des relations entre les individus au sein de la filière et les
règles qui régissent ces relations.
La démarche globale de l'analyse des filières
est résumée dans le tableau 4.
Tableau 4 : Méthode d'analyse des
filières
Phases
|
Objectifs
|
Méthodes de collecte de l'information
|
Délimitation de la filière
|
- Identification des acteurs et des fonctions
- Estimation des prix et des quantités
- Construction d'une carte des flux
|
- Bibliographie
- enquêtes préliminaires (entretiens ouverts)
|
|
|
|
Typologie
des acteurs
|
- Analyse des stratégies
|
- Enquêtes systématiques auprès d'un
échantillon d'acteurs
|
|
|
|
Analyse
Comptable
|
- Analyse des revenus et marges ; répartition de la
valeur ajoutée et accumulation de capital
|
- Relevés des prix sur les marchés
- Etude des comptabilités d'acteurs
|
Analyse de
l'organisation
|
- Compréhension des relations entre acteurs et
règles qui régissent ces relations
|
- Histoires des vies
- Entretiens ouverts auprès des personnes ressources
|
Source adaptée :
(Duteurtre et al., 2000 :15)
2.2 DEFINITIION DE QUELQUES CONCEPTS
Afin de mener à bien notre étude, il sera
indispensable d'harmoniser les idées que nous nous faisons d'un certain
nombre de termes et expressions liés étroitement à notre
recherche. Les termes et expressions à clarifier sont: filière,
agent économique, analyse économique et zone périurbaine.
2.2.1 Notion de filière
Il existe une panoplie de définitions de la notion de
filière. Elles divergent en fonction de l'auteur, du problème
à étudier, de l'objectif visé ainsi que de la
démarche à suivre.
Fabre (1994) définit la filière de production
comme « l'ensemble des agents (ou fraction d'agents)
économiques qui contribue directement à la production, puis
à la transformation et à l'acheminement jusqu'au marché
d'un même produit agricoles » (P.25). Ainsi, les
filières permettent de décrire de l'amont à l'aval
l'enchaînement des opérations de transformation et de
répartition qui valorisent les ressources d'un pays. Le même
auteur a distingué différentes sous filières pour les
activités de production agricole vivrière : les sous
filières officielles, privées et paysannes.
? les sous-filières « officielles »
débouchent sur le marché intérieur, alimentent les grandes
agglomérations, les institutions, et l'exploitation ;
? les sous-filières «privées »
débouchent sur le marché, alimentent les grandes
agglomérations, les villes moyennes et les petites
exploitations ;
? les sous-filières « paysannes »,
débouchent sur l'autoconsommation et les marchés de petite
commercialisation locale.
Tallec et Bockel (2005) estiment que « la
filière retrace la succession des opérations qui, partant en
amont d'une matière première ou d'un produit intermédiaire
aboutit en aval, après plusieurs stades de transformation / valorisation
à un ou plusieurs produits finis au niveau du
consommateur » (P.6).
Montigaud (1989) définit la filière comme
étant « la prise en compte d'une succession d'activités
étroitement imbriquées les unes aux autres, liées
verticalement par l'appartenance à un même produit voisin et dont
la finalité consiste à satisfaire le besoins des
consommateurs ».
La filière est « un système
d'agents qui concourent à produire, transformer, distribuer et consommer
un produit » (Duteurtre et al., 2000 :13).
Selon D'andlau et Lemelle (1989), le concept de
filière fait apparaître plusieurs paramètres : le
stade d'élaboration du produit, la répartition des rôles,
du statut, des valeurs ajoutées et des fonctions des agents
économiques.
- les différents stades d'élaboration d'une
production ;
- la répartition des rôles et des fonctions des
différents agents économiques (producteurs, organisations
paysans, coopératives, commerçants, sociétés
nationales, d'économie mixtes, privés, état,
étranger) ;
- le statut des différents opérateurs
(privés, publics, mixtes, nationaux étrangers) ;
- la répartition des valeurs ajoutées entre les
différents acteurs de la filière et ainsi que leurs
intérêts et leurs motivations.
Pour Griffon (1989), la filière associerait aussi les
institutions financières, les services de recherche, de vulgarisation
et des services de crédit.
« Dans certaines branches de l'économie
(agriculture, bois....), on parle de filière intégrée
lorsque les agents économiques des étapes du cycle de vie (de
l'extraction à la vente au détail), sont directement
coordonnées entre eux par des contrats de filière sous
l'égide par exemple d'une centrale de
coopération »
(
http://WWW.fr.wikipedia.org/wiki/Agriculture_du_Cameroun,
2009).
2.2.2 Agent ou acteur économique
« En économie, les individus ou les groupes
d'individus qui interviennent dans la production, l'échange, la
transformation ou la consommation de produits sont appelés agents. Ces
agents sont des personnes, des familles, des groupes de personnes
constitués en association ou en entreprises, qui réalisent des
fonctions économiques Ces fonctions économiques sont
principalement la production pour la vente et l'achat pour la
consommation » (Duteurtre et al.,
2000 : 10 ).
On appelle « acteur économique une
cellule élémentaire intervenant dans l'économie, un centre
autonome d'action et de décision. Il peut s'agir d'une personne physique
(paysan, commerçant, consommateur,...) ou d'une personne morale
(entreprise, organisation paysanne, organisme de développement, de
recherche, de financement) » (Chiapo , 2008 :1).
2.2.3 Analyse économique
Terpend (1997) définit l'analyse économique
comme « l'analyse de l'organisation du système
économique d'un produit ou d'un groupe de produit, à la fois sur
le plan linéaire et complémentaire. C'est aussi l'analyse de la
succession d'actions menées par des acteurs, pour transformer, vendre et
consommer un produit » (P.2).
On appelle " analyse économique " l'ensemble des
théories, des concepts et des mécanismes économiques
auxquels la communauté des économistes accorde à un moment
donné une valeur scientifique. L'étude d'un problème
économique consiste généralement à
s'intéresser d'abord à l'observation des faits, ensuite à
la confrontation des analyses, et enfin à la mise en oeuvre des
politiques (http : //
www.urfist.en.sorbonne.fr/Ecoline/TEXT_theme_analyse.htm).
2.2.4 Zone péri urbaine
Le nouveau petit Robert (2009) définit le terme
périurbain comme : « un espace situé aux abords
d'une ville » (P. 1863).
Un espace périurbain est tout espace situé
autour des villes, soumis à leur influence directe et susceptible
d'être significativement touché par les processus
enclenchés par cette proximité (http : //
www.senat.fr, 2008).
L'espace périurbain décrit une
mosaïque de villages formant une sorte de ``troisième couronne''
urbanisée à la périphérie des
agglomérations, caractérisée par un paysage de type rural.
Les villages de cette troisième couronne ont trois principales
caractéristiques :
-la population y augmente et la densité y est plus
forte que dans celle des villages ruraux plus éloignés des
centres urbains ;
-Une fraction non négligeable des populations qui y
résident ou qui y travaillent les quittent ou les rejoignent
quotidiennement ;
-Un double marché foncier opère dans cet espace
périurbain, celui des terres agricoles et celui de terre à
bâtir (Philippe, 2004).
Cependant, le concept de zone ou interface périurbaine
ne peut pas être un concept statique, qui renverrait à des
délimitations distinctes et fixes. Les zones péries urbaines sont
en évolution continue avec une double dynamique à l'oeuvre d'un
point de vue spatial :
- l'agrandissement (elles « grignotent »
sur la campagne)
- le rétrécissement (elles sont
« mangées » par l'avancement de la ville)
(Golaz et Dupont, 2004).
Nguegang (2008) rapporte qu'une analyse
multicritères est aussi nécessaire pour définir une zone
périurbaine, surtout dans sa délimitation externe. Ainsi parmi
les nombreux paramètres démographiques pouvant être
utilisés, le seul accroissement d'une commune rurale d'une commune
rurale n'est pas pertinent. Les soldes migratoires, les niveaux de
densité relative, la structure socioprofessionnelle, les
mobilités, notamment d'actifs, mais encore le marché, le foncier
ou l'importance du bâti récent peuvent être pris en compte.
De plus il reparti la zone urbaine et périurbaine suivant un gradient
de ruralité croissant (9, 37, 60Km) :
- L'auréole urbaine de la ville qui est
constitué de plusieurs quartiers et s'étendant sur un rayon de 9
Km ;
- La zone périurbaine de premier degré sur
37Km ;
- La zone périurbaine de second degré qui est
une zone de transition entre la zone périurbaine et l'hinterland rural.
Elle s'étend au delà de 60Km.
Dans le cadre de notre étude la zone péri
urbaine s'étend à 60 kilomètres environ de Douala.
2.3 REVUE DE LA LITTÉRATURE
La revue de la littérature s'articule
autour de l'igname, la caractérisation des acteurs de la
filière, les circuits de commercialisation, la typologie des
marchés, les transformations alimentaires et les contraintes de la
filière igname.
2.3.1 L'igname
« On appelle Igname plusieurs
espèces de plantes appartenant au genre dioscoreaceae, famille des
dioscoréacées, cultivées dans toutes les régions
tropicales du globe, dans un but alimentaire, pour leurs tubercules riches en
amidon, le terme désigne aussi le tubercule lui-même
consommé comme légume » (
http://www.fr.wikipedia.org/wiki/igname,
2009).
« L'igname est une plante herbacée vivace
monocotylédone de la famille des dioscoréacées, originaire
des régions tropicales. Les ignames sont cultivées pour leurs
tubercules comestibles, qui peuvent atteindre 2,5 m de long et peser
jusqu'à 45 kg. Les fleurs, blanches ou jaune-vert, sont
disposées en épis, possèdent un calice et une corolle en
six parties, six étamines et un pistil unique. Le fruit de l'igname est
une capsule membraneuse à trois ailes ». ``Igname''
Microsoft® Encarta 2009[DVD]. Microsoft
Corporation, 2008.
2.3.2 Caractérisation des acteurs ou agents de la
filière de l'igname
Koffi-tessio et al. (2002) définissent les
acteurs de la filière comme ceux qui exercent les fonctions physiques et
économiques de commercialisation dans le but d'obtenir des profits
économiques. Ils sont impliqués dans les opérations de
production, d'échange, de transformation ou de consommation des produits
dans l'économie.
Duteurte et al. (2000) ont identifié six types
d'acteurs dans l'analyse de la filière : les détaillants,
les grossistes, les transporteurs, les courtiers, les producteurs et les
consommateurs.
-les détaillants sont des opérateurs qui vendent
leurs produits directement aux consommateurs finaux ;
-les grossistes sont des intermédiaires entre les
producteurs et les détaillants. Certains d'entre eux peuvent être
spécialisés dans des fonctions de collecte et de revente des
produits à des grossistes qui les revendent aux détaillants. Il
peut y avoir superposition des fonctions de grossiste et détaillant, ou
même de producteur et grossiste voire détaillant ;
- les transporteurs assurent un service de transport. Ils
peuvent aussi être impliqués dans des opérations d'achat et
de revente ;
-les courtiers sont des intermédiaires qui
réalisent des services de tri et de mise en liaison
grossistes-producteurs ;
- les producteurs constituent le premier maillon de la chaine
de commercialisation ;
Enfin les consommateurs sont les utilisateurs finaux du
produit.
Dans la même lancée Traoré et Kaba (2007)
ont classé les agents de commercialisation de l'igname en Guinée
en sept catégories : les gros producteurs, les petits producteurs,
les collecteurs, les grossistes, les détaillantes ``assises'', les
détaillantes `` ambulantes'' et les transporteurs.
-Les gros producteurs qui ont une capacité de
production d'igname qui varient entre 5000 à 30000 buttes (soient 2
à plus de 6 ha) ;
-Les petits producteurs sont les plus nombreux. Ils sont
généralement limités par le facteur financier. Ils ne
produisent qu'une petite quantité d'igname allant de quelques centaines
de buttes à 1500 buttes, représentant 0,4 à 1ha de
superficie ;
- Les collecteurs ou pisteurs sont des intermédiaires
entre les producteurs et les grossistes. Ils sont chargés de pister les
champs paysans ;
-Les grossistes sont généralement chargés
de la distribution de l'igname dans les marchés terminaux ;
-Les détaillantes ``assises'' s'approvisionnent
auprès des grossistes en achetant au comptant ou à crédit
et en vendant l'igname au tas ou par tubercules aux consommateurs.
-Les détaillantes ``ambulantes'' prennent presque
toujours à crédit les tubercules chez les grossistes parce
qu'elles sont les plus démunies ;
-Les transporteurs interviennent comme des prestataires de
services. Ils sont propriétaires ou locataires de leurs camions.
Chiapo (2008) regroupe les acteurs de la filière selon
deux critères : le critère de propriété du
bien et le critère du secteur principal d'activité ou
d'opportunité.
- Le critère de propriété du bien, de
maniement du bien. Ce critère permet de distinguer : les acteurs
directs et les acteurs indirects.
? les acteurs directs s'approprient le bien par l'acte
d'achat et ou de vente. Il y'a dans ce cas la perte de droit de
propriété du vendeur au profit de l'acheteur. Dans cette
catégorie, on a des producteurs, des coopératives, des
acheteurs, des grossistes, des consommateurs ;
? Les acteurs indirects ne manipulent pas le produit. Ils
n'ont pas de droit de propriété. Ils rendent des services aux
acteurs directs. Ce sont généralement des fournisseurs
d'intrants, des structures d'encadrement, des structures de financement et de
régulation.
- Le critère d'intérêt,
d'opportunité et ou de secteur principal d'activité. Ce
critère permet de distinguer deux types d'acteurs : les partenaires
et les intervenants.
les partenaires sont constitués par l'ensemble des
acteurs de la filière qui ont un intérêt direct dans
celle-ci et ne peuvent s'en dégager du jour au lendemain.
Les intervenants dans une filière peuvent se retirer
à tout instant, suivant les opportunités qui leur sont offertes.
C'est le cas des bailleurs de fonds et des banques de financement. Le PNDRT
(2006) a dénombré six principaux acteurs économiques
impliqués dans la filière des racines et tubercules au Cameroun.
Il s'agit des producteurs, des transformateurs, des collecteurs/grossistes,
des transporteurs, des détaillants et des consommateurs finaux.
+ les producteurs sont dans le cas d'espèce de
producteurs -vendeurs. Cette catégorie d'acteurs est constituée
par des petites exploitations agricoles ne disposant
généralement pas d'équipements de stockage et sont
obligés de vendre directement le surplus de leur
récolte ;
+ les transformateurs constitués en majorité des
femmes. Elles transforment les racines et tubercules en farine et en
cossettes ;
+ les collecteurs/grossistes sont des commerçants ou
intermédiaires. Ils achètent leurs producteurs auprès des
producteurs en bordure des champs ou des marchés ruraux, en vue de les
revendre ultérieurement. Ils sont communément appelés
``bayam sellam'' ;
+ les transporteurs assurent le transport des marchandises des
zones de productions vers les grands centres urbains et des marchés
frontaliers. A l'aide des moyens de transports variés (motos,
taxi-brousse, camionnettes) ;
+ les détaillants sont des petits commerçants
possédant généralement un emplacement fixe sur le
marché où ils revendent les tubercules par unité de mesure
locale ;
+ les consommateurs finaux constitués des
ménages, des restaurateurs et des industries. En plus de ces acteurs
identifiés, Belibi et Tagne (2005) signalent la présence d'une
septième catégorie d'acteurs que sont les exportateurs. Terpend
(2008) classe les acteurs du processus de commercialisation en trois
catégories notamment les opérateurs privés directs, les
opérateurs indirects et les opérateurs publics. Les
opérateurs privés directs sont composés des producteurs,
des transformateurs, des commerçants, des transporteurs et des
consommateurs. Ils interviennent directement dans la filière. Nya
(2008) a regroupé les acteurs de la filière banane hors standard
en quatre catégories : les producteurs, les transporteurs, les
agents commerciaux, les consommateurs et les régulateurs
représentés en majorité par le genre féminin soit
73 %. La forte proportion des répondants se trouvent entre 30 et 39ans,
86 % ont fait au moins le primaire et au plus le secondaire, 74 % sont
mariés. Ayangma (2009) dans l'étude de la caractérisation
de filière mangue dans la zone périurbaine de Maroua rapporte que
87 % des hommes sont impliqués dans les opérations de
commercialisation des fruits tandis que la transformation est exclusivement
pratiquée par les femmes.
La typologie des acteurs est un outil qui permettra de
décrire les forces et les faiblesses et de ressortir les circuits de
distribution, lesquels permettront de caractériser les acteurs et
d'identifier les bassins de production et les modes de régulation.
2.3. 3 Circuits de commercialisation de l'igname
Un circuit de commercialisation désigne le
parcours d'un produit entre la production et la consommation finale. Il
est plus ou moins long en fonction du nombre d'intermédiaires qui y
participent. Il est d'usage de distinguer les circuits directs (ne faisant pas
intervenir d'intermédiaire), des circuits courts (où le seul
intermédiaire est le détaillant) et des circuits longs (dans
lesquels les intermédiaires sont soit des grossistes, soit des
détaillants). ("distribution (économie)." Microsoft®
Encarta® 2009 [DVD]. Microsoft Corporation, 2008).
Adanguidi (2006) a identifié trois types de circuits en
fonction des ethnies dans l'organisation de la vente en gros de l'igname
frais à Cotonou : le circuit ``fon'', le circuit ``
bariba-tchabè'' et le circuit ``dendi-tanéka''.
- le circuit ``fon'', animé par les commerçants
du groupe ethnique Fon, gère la production du Nord des
départements du Zou et de l'Ouémé. Il approvisionne le
marché en igname fraîche ;
- le circuit ``bariba-tchabè'', animé par les
commerçants des groupes ethniques ``Bariba et Tchabè''. Il
gère la production de la région de Tchaourou, du Nord de
Savè et à l'Est de Ouessè. Il approvisionne le
marché surtout en cossettes d'igname mais également en igname
fraîche ;
- le circuit ``dendi-tanéka'', animé par les
commerçants des groupes ethniques ``Dendi et Tanéka''. Il
gère la production des régions de Djougou et de Copargo et
approvisionne le marché en igname fraîche.
Le Programme National de Développement des Racines et
tubercules dans une étude effectuée en 2006 sur la
commercialisation des racines et tubercules dans la zone agro écologique
n°4 a identifié globalement trois types de circuits distribution
selon le nombre d'intermédiaires entre les producteurs. Il distingue
ainsi : le circuit direct, le circuit intégré, le circuit
semi intégré, et le circuit long.
? le circuit direct dans lequel le producteur vend sans
intermédiaire sa récolte au consommateur ;
? le circuit intégré dans lequel il n'existe
qu'un seul intermédiaire entre le producteur et le
consommateur ;
? le circuit semi intégré révèle
l'existence de deux intermédiaires entre le producteur et le
consommateur et
? le circuit long constitué d'au moins trois
intermédiaires entre le producteur el le consommateur.
La figure 1 présente le système de
commercialisation des racines et les tubercules dans la zone agro
écologique n°4.
Producteurs
Transformateurs
Exportateurs
Grossistes
Différents acteurs d'autres pays
Semi-grossistes
Détaillants
Consommateurs
Figure 1 : Système de commercialisation
des racines et les tubercules dans la zone
agro écologique n°4
Source :
PNDRT (2006 :13)
Pour Grossens (1997), les filières de commercialisation
de vivres en Afrique subsaharienne se regroupent en trois types de circuits en
fonction du degré d'intervention de l'Etat :
Les circuits formels (avec intervention de
l'état) ;
Les circuits mixtes (cohabitation entre le formel et
l'informel) ;
Les circuits informels. C'est ainsi qu'ils les rassemblent
dans la figure 2.
SECTEUR INFORMEL
SECTEUR FORMEL
Producteur
Importation
Colporteur/
Collecteur
Grossiste Formel
Grossiste local
Supermarché
Détaillant
Consommateur
Figure 2 : Cadre conceptuel de la
commercialisation des vivres en Afrique
subsaharienne
Source : Grossens
(1997 :10)
Traoré et Kaba (2007) dressent
Schématiquement les quatre circuits de commercialisation de l'igname
dans l'Arrondissement de Kankan en Guinée Conakry comme suit :
- Le circuit Kankan Madiana (Haute Guinée)
Mali (Bamako) ;
- Le circuit Kankan N'zérékoré
(Guinée Forestière) Libéria ;
- Le circuit Kankan Conakry (Basse Guinée)
Sierra Léone
- Le circuit Kankan Maroc / France / USA /Royaume
Unis.
Ayagma (2009) dans une récente étude sur la
caractérisation de la filière mangue dans la zone
périurbaine de Maroua distingue sept circuits de commercialisation
à savoir :
La chaîne à un
intermédiaire représentée par les schémas
suivant :
· producteurs ? transformatrices ? consommateurs de
jus de mangues ;
· producteurs ? détaillants-collecteurs ?
consommateurs ;
La chaîne à deux
intermédiaires représentée comme suit :
· Producteurs ? grossistes ? transformateurs ?
consommateurs ;
· Producteurs ? détaillants ? transformateurs
de jus ? consommateurs de jus
La chaîne à trois
intermédiaires illustrée comme suit :
· producteurs ? détaillants/collecteurs ?
grossistes ? transformateurs ? consommateurs
· producteurs ? super-grossistes ? grossistes ?
détaillants ? consommateur
La chaîne à quatre intermédiaires
représentée par le schéma suivant :
· producteurs ? super-grossistes ? grossistes ?
détaillants ? transformateurs ? consommateurs.
Ces différents circuits de commercialisation
expliqueraient la variation des prix d'un commerçant à l'autre.
Ils permettraient également de savoir à quel niveau de la
chaîne le consommateur peut acquérir le produit à un prix
bas.
Nya (2008) dans l'étude de l'analyse de la banane hors
standard des agro-industries du Cameroun a identifié différents
types de circuits de commercialisation à savoir : le circuit
à un, deux, trois, et quatre intermédiaires.
2.3.4 Typologie des marchés de l'igname
Le marché est un emplacement où se tient à
intervalles plus ou moins réguliers une réunion d'acheteurs et de
vendeurs échangeant des marchandises (Duteurtre et al., 2000).
En d'autres termes le marché représente le lieu de confrontation
des offreurs et des acheteurs d'un bien, un service, ou un facteur de
production aboutissant à la formation d'un prix.
Il existe plusieurs catégories de
marché : le marché de détail, le marché de
gros ou de distribution, le marché des matières premières
et enfin le marché des valeurs
(``marché''Microsolft®Encarta 2009[DVD].MIcrosolft
Corporation, 2008).
Le PNDRT (2005) dans une étude de base sur les racines
et tubercules au Cameroun distingue quatre types de marché en fonction
de leur localisation et de leur périodicité. Ce sont : les
marchés de collectes, les marchés intermédiaires, les
marchés de consommation, les marchés frontaliers.
les marchés de collectes sont situés dans les
bassins de production. Ils sont des endroits par excellence de collecte de
l'offre des producteurs par les collecteurs. Ils sont construits
généralement en matériaux provisoires et ou en plein
air. Ces marchés sont périodiques ou hebdomadaires et ne
disposent pas d'infrastructures de stockage.
les marchés intermédiaires sont
localisés dans des centres urbains et des grands villages de producteurs
situés sur les grands axes routiers. Construits en matériaux
définitifs, certains sont hebdomadaires tandis que d'autres se tiennent
de façon permanente. Les produits sont vendus soit en gros, soit en
détail.
les marchés de consommation sont situés dans
des grandes agglomérations. Ce sont les destinations finales des racines
et tubercules ainsi que de leurs dérivés qui sont stockés
sous les hangars construits en matériaux définitifs, ou en plein
air.
les marchés frontaliers sont situés dans les
zones frontalières et destinés à l'exportation vers les
pays voisins tels que le Tchad, la République Centrafricaine, la
Guinée Equatoriale, le Gabon, le Nigéria, et le Congo.
En fonction du nombre de vendeurs et d'acheteurs, Duteurtre
et al. (2000) définissent quatre types de marché :
le marché monopsone, le marché de monopole, le marché
d'oligopole, le marché de concurrence.
- le premier est caractérisé par la
présence d'un acheteur et de plusieurs vendeurs ;
- le second est caractérisé par la
présence d'un vendeur et de plusieurs acheteurs ;
- le troisième est caractérisé par la
présence d'un petit nombre de vendeurs et de nombreux
acheteurs ;
- le dernier est caractérisé par plusieurs
acheteurs et plusieurs vendeurs.
Traoré et Kaba (2007) rapportent que la filière
igname en Guinée-Conakry se caractérise par un système de
commercialisation s'opérant sur trois types de marchés et
situé dans trois zones géographiquement
séparées : les marchés ruraux, les marchés de
regroupement et les marchés urbains.
- les marchés ruraux dans les zones de production
(essentiellement en Haute Guinée) ;
- les marchés de regroupement de Kankan en Haute
Guinée (à 67 kilomètres de la capitale Conakry en Basse
Guinée) fonctionnant comme centre de redistribution de
l'igname ;
- les marchés urbains dans les grands pôles de
consommation finale représentant le dernier stade, comme Conakry et
Kankan.
Foundjem (2001) signale qu'en plus des marchés locaux
présents dans l'Arrondissement de Ngoulemakong, les maisons de
producteurs de cultures vivrières constituent des lieux où se
font la plupart des transactions commerciales entre les producteurs et les
distributeurs. De plus, il a observé un marché oligopsone
caractérisé par la présence de peu de distributeurs et de
nombreux producteurs. Degras (1997) quant à lui rapporte dans son
article ``l'igname'' que : « la valorisation
commerciale de l'igname emprunte des circuits variés où
prédominent largement la consommation domestique, les circuits
intercontinentaux étant encore quantitativement très
secondaires» (P13). Il classe les marchés africains d'igname en
trois catégories notamment les marchés domestiques, les
marchés régionaux et enfin les marchés ethniques
d'exportation.
2.3.5 Caractérisation économique de la
filière igname
Les coûts ou marges sont généralement
utilisés comme indicateurs de caractérisation économique
de la filière. Cette dernière permet d'évaluer
économiquement les stratégies déployées par les
différents acteurs ou agents de la filière.
Duteurtre et al. (2000) proposent que pour l'analyse
comptable d'une filière, il est nécessaire de
déterminer les prix des produits, les comptes des
agents, les revenus et les marges de ces agents tout au long de la
filière.
Le PNDRT (2005) dans une récente étude de base
du sous secteur racines et tubercules au Cameroun rapporte que les revenus
moyens annuels des acteurs de la filière, racines et tubercules dans
la localité d'Ebolowa sont estimés à 184.000, 230.000,
500.000 et 500.000 FCFA respectivement pour les producteurs, les
transformateurs de manioc, les commerçants et les transporteurs. La
marge bénéficiaire annuelle pour un producteur d'igname dans la
localité de Mbé, est évaluée à 357.600 FCFA
pour une exploitation de 0,5 hectare d'igname. De plus, le coût de
transformation de 100kg de manioc frais en cossettes, ``gari'', ``bobolo,''
``mitoumba'', et ``miondo'', est respectivement de 7.500, 8.400, 9000, 10.500,
et 10.700 FCFA en milieu rural contre 1.200, 15.300, 16.100, 17.500 et 18.100
FCFA en milieu urbain.
Foundjem (2000) souligne dans l'évaluation de la
performance du marché des vivres de l'Arrondissement de Ngoulemakong
que les marges brutes nettes vont de - 0,49 FCFA / Kg pour le Macabo à
35,91 FCFA / Kg pour le plantain. De même, le coût total de
transport représente près de 50 % du coût de
commercialisation.
Nya (2008) rapporte que les marges nettes des
différents catégories des commerçants de la filière
banane hors standard sont de 10, 11, 14, 19, 36 et 43 FCFA / Kg respectivement
pour les grossistes de 1ère catégorie,
détaillants de 2ème catégorie, grossistes de
3ème catégorie, détaillants de
1ère catégorie, grossiste de 2ème
catégorie et les grossistes-détaillants. Quant aux revenus
annuels des producteurs de la banane hors standard, ils sont estimés
à 5.284.500, 11.8936.000 et 284.768.000FCFA respectivement pour, SPM,
Del Monte et PHP-SBM.
Pour Ayangma (2009), les charges totales moyennes de la
production, la commercialisation et la transformation des mangues varient dans
la zone périurbaine de Maroua entre 19.670.300, 1.001.176 et 1.961.224
CFA respectivement pour les producteurs, les transformateurs et les
commerçants. De même, les prix moyens pratiqués par
calebasse de 110 mangues varient entre 473 et 765 FCFA.
Mvogo (2004), dans l'étude de la caractérisation
technique et économique du maraichage urbain et périurbain de
Yaoundé observe qu'un producteur maraîcher peut gagner entre
1.935 et 4.051 FCFA par jour de travail selon la culture. L'activité
maraîchère urbaine et périurbaine est rentable du point de
vue économique. On observe un taux de marge de 35 et 21 % chez les
grossistes et les détaillants respectivement.
Dans le cadre de cette étude, l'analyse comptable de la
filière reposera sur le calcul des charges et marges des producteurs
et des distributeurs de la filière igname dans la zone
périurbaine de Douala.
2.3.6 Transformations et utilisations alimentaires de
l'igname
Dans la zone qui couvre le Bénin, le Cameroun, la
Côte d'Ivoire, le Ghana, le Nigeria et le Togo, les ignames
dépassent les 200 calories par jour dans l'alimentation de
60 millions habitants. Dans ces pays, les quantités
consommées par personne et par jour varient entre 200 g environ (Ghana)
et 900 g (Togo) et se situent autour de 500 à 700 g au Bénin, en
Côte d'Ivoire et au Nigeria (Bell & al., 2000).
Les cossettes d'igname résultent d'une technique qui
consiste à éplucher au bord du champ, à le tremper dans de
l'eau à 70 ° C en présence de feuilles
végétales, puis à les sécher au soleil. Les
cossettes ainsi obtenues sont ensuite concassées puis moulues pour
obtenir une farine. Celle-ci sert à préparer, par une cuisson
rapide dans de l'eau bouillante, une pâte à consistance
élastique de couleur marron. La farine permet aussi
des préparations plus élaborées comme le ``wassa-wassa''
ou sorte de couscous. Entre 1996 et 1997, la production des cosettes d'igname
par les agriculteurs guinéens, nigérians et béninois est
devenue localement dominante et leur commercialisation s'est largement
développée. Dans les villes du Sud-Bénin et Sud-Ouest du
Nigéria, la consommation de la farine d'igname obtenue par broyage des
cosettes, devance désormais celle de l'igname pilée ( Bricas
&Vernier, 2000).
Le ``wassa-wasssa'' est une forme de couscous produit à
partir de farine de cossette d'igname. Il est originaire de la région
septentrionale du Benin où il est consommé accompagné de
sauce tomate, d'oignon et de viande ou de poisson. Initialement produit par les
ménages pour leur propre consommation, le produit est proposé
depuis quelques années par l'artisanat alimentaire urbain comme un
aliment de restauration rapide dans la rue. Aujourd'hui son aire de
consommation dépasse ses frontières d'origine puisque le
``wassa-wassa'' est également produit et vendu à Cotonou. La
technique de fabrication consiste à asperger d'eau la farine d'igname,
à malaxer et à émotter la pâte formée de
manière à obtenir des granules qui sont ensuite
homogénéisées par roulage. De toutes les opérations
du procédé, la granulation est certainement la plus difficile.
Comme d'autres produits similaires (``aklui'' et ``yéyé'' du
Benin, ``monni'' du Mali, ``céré'', ``arraw'' du
Sénégal), elle requiert un savoir-faire que seules les femmes
habituées à ce type de transformation maîtrisent. Il faut
20 à 25 minutes de travail pour rouler un kilogramme de farine en
``wassa-wassa''. Les granules ainsi obtenus sont précuits à la
vapeur, lavés et rincés à l'eau avant d'être recuits
à la vapeur ( Hounhouigan, 2000).
Les beignets d'igname sont obtenus par friture d'une
pâte à base d'un mélange de farine de cossette et de farine
de blé. Ils étaient mis au point au Nord- Cameroun par
l'équipe du projet « cossette » en collaboration
avec des préparatrices de beignets. Les résultats du test
d'acceptabilité du beignet d'igname dans le Nord du Cameroun montrent
que qu'il est jugé bon par 72 % des personnes interrogées,
acceptable pour 24 % et mauvais pour 4 %. Près de 76 % des sondés
trouvent le produit facile à mâcher contre 24 % qui ont un avis
contraire. Enfin, 73 % des personnes lui trouvent un parfum acceptable ou bon
contre 15 % qui ne l'apprécient pas et 11 % qui avouent être
indifférents à ce critère. Comparer au beignet de
blé, le beignet d'igname est jugé meilleur par la moitié
des sondés. La comparaison avec le beignet de maïs est
contradictoire : à Garoua, il est jugé meilleur par 70 %
des enquêtés, mais c'est l'inverse à
Ngaoundéré où 75 % des individus préfèrent
le beignet de maïs (Ferré et al., 2000). L' ``amala''
béninois ou nigérian se prépare par cuisson rapide de la
farine d'igname dans de l'eau bouillante. Toutefois ce plat n'est pas
automatiquement apprécié dans d'autres pays qui ne connaissent
pas encore les cossettes d'igname (Bricas et Férré, 2000). Laura
& Aboudou (2007) ont identifié cinq utilisations alimentaires de
l'igname à Parakou notamment : l'igname bouillie, l'igname frite,
la purée d'igname, la pâte à base de cossettes d'igname,
l'igname pilée.
- l'igname bouillie se consomme surtout de Juillet à
Avril. Sa préparation est simple et peut être effectuée
autant par les hommes que par les femmes ;
- l'igname frite est consommée surtout en
période d'abondance et se trouve être un aliment essentiellement
urbain. On l'achète par plaisir le plus souvent avec les beignets de
niébé pour le goûter avant le repas du soir ;
- la purée d'igname est une sorte de ragoût qui
est préparée dans une sauce de légumes ou simplement prise
avec de l'huile et quelques assaisonnements ;
- la pâte à base de cossettes d'igname est
consommée tout au long de l'année avec une intense consommation
entre janvier et juin / juillet quand l'igname commence à se
raréfier ;
- l'igname pilée est consommée majoritairement
pendant la période de grande disponibilité de l'igname. Le PNDRT
(2005) rapporte que la gamme de produits de transformations des racines
et tubercule est très variée. Le manioc se présente comme
la spéculation dont les produits dérivés sont les plus
abondants. Le tableau 5 présente la liste des sous produits de
transformations de quelques racines et tubercules et leurs utilisations
alimentaires.
Tableau 5 : Liste des sous
produits de transformations de quelques racines et tubercules
et leurs utilisations
alimentaires
Produits
|
Sous-produits
|
Utilisations alimentaires
|
Manioc
|
- Bâton de manioc
(``Miondo'', ``bibolo'')
- Tapioca
- Cossettes
- ``Wata fufu''
|
- Consommé accompagné de
Poisson braisé, du met de
Concombre, etc.
- Consommé avec de l'eau
froide et du sucre
- Préparation du couscous à base de farine de
manioc
- Accompagné d'une sauce de légume
``éro''
- Consommé bouilli, pilé, rôti
|
Igname
|
- Cossettes
|
- Fabrication de farine d'igame
- Consommée bouillie, pilée,
Rôtie
|
|
|
|
Patate douce
|
- Cossettes
- ``Dackéré''
|
- Fabrication de la farine de
patate
- Consommée mélangée au
lait
- Consommée bouillie, frite,
rôtie,
|
|
|
|
Macabo/Taro
|
Nd
|
consommé bouilli, pilé, rôti,
|
Pomme de terre
|
- Chips de pomme de terre
|
Consommée bouillie, pilée, frite, sautée,
et en purée
|
Source : Adaptée du document de
synthèse de l'étude de base des racines et tubercules au
Cameroun (PNDRT, 2005 : 69)
2.3.7 Contraintes de la filière igname
Le développement des filières agricoles est
souvent confronté à un certain nombre de contraintes.
Dans son étude sur la commercialisation des vivres
locaux en Afrique subsaharienne, Goossens (1998) a identifié quatre
principales contraintes au développement des filières de
commercialisation des vivres, à savoir :
-les contraintes imposées par le profil du
consommateur ;
- les contraintes imposées par le système de
production agricole ;
- les caractéristiques du produit agricole et la
technologie ;
- les contraintes imposées par l'environnement
socio-économique.
Bell et al. (2000) pensent que la production
d'ignames est liée à de nombreuses contraintes. Il s'agit
notamment des aspects suivants :
· la quantité élevée de
semenceaux nécessaires dans les techniques traditionnelles de
multiplication et les coûts d'acquisition élevés de ces
semenceaux (53 % du coût total de production) ;
· les exigences élevées des ignames en
ce qui concerne la fertilité du sol ;
· l'importance du taux de travail au champ et les
frais de main d'oeuvre associée (44 % d u
Coût total de production) ;
· les rendements relativement bas et stagnants
et
·les dégâts causées par certaines
maladies et ravageurs (pourriture de tubercules, nématodes, chenilles,
coléoptères divers et rongeurs).
De même, Chohin-Kuper et Kelly (1998) dans leur
étude sur la sécurité alimentaire et filières
agricoles en Afrique de l'Ouest, identifient les éléments
suivants comme les principales contraintes de commercialisation :
-les coûts élevés et les retards de
transport ;
- les pertes de stockage ;
- le manque de capacité et de
compétitivité de la transformation.
Ainsi l'étude sur les acquis et les contraintes de la
filière manioc au Cameroun (PDEA, 1999) réalisée dans les
Provinces de l'Adamaoua, du Centre, de l'Est, du Littoral, du Nord-Ouest, du
Sud et du Sud-Ouest a identifié plusieurs contraintes relatives à
la commercialisation des produits du manioc :
- les contraintes de fonds de roulement ;
- l'irrégularité des
approvisionnements ;
- les contraintes relatives à l'information des
producteurs ;
- les manques de débouchés et les variations de
prix ;
- les contraintes liées au transport (tracasserie
policière et mauvais état des routes).
L'atteinte des objectifs préalablement fixés est
le but de tout agent économique d'une filière. Pour cela, elle
nécessite une combinaison de plusieurs facteurs notamment
environnementaux, sociaux et économiques.
Différents auteurs ont traité de la
caractérisation des acteurs, des circuits de commercialisation, de la
typologie des marchés, de la caractérisation économique,
des transformations et utilisations alimentaires des tubercules d'igname et
enfin des contraintes de cette filière.
Toutefois, ces auteurs ne montrent pas de manière
distincte la répartition des marges bénéficiaires entre
les différentes catégories d'acteurs dans la filière
igname.
Le chapitre 3 présentera la méthodologie
utilisée pour collecter et analyser les données.
CHAPITRE 3 : METHODOLOGIE
Ce chapitre présente la
méthodologie qui a été utilisée pour collecter
l'étude. Il présente la zone d'étude, présentation
et choix de la zone d'étude, les types de données et leurs
sources, la population d'étude, l'échantillonnage, le traitement
et les techniques d'analyse des données
3.1 Présentation et choix de la zone
d'étude
L'étude s'est déroulée dans la
Région du Littoral, précisément dans deux zones : une
zone de consommation et une zone de production. La figure 4 présente la
zone d'étude.
Carte 1 : Localisation de la Région du
Littoral
Source : Dohicou (2009) adapté
par Pougoué
3.1.1 Zone de consommation
Douala est située entre le 4°03' latitude Nord et
9°42' longitude Est avec une altitude moyenne de 13 mètres. C'est
le chef-lieu de la
Région
du Littoral, Département du Wouri couvrant une superficie de 210
kilomètres carré. Située en bordure de l'
océan
Atlantique, à l'embouchure du fleuve
Wouri, elle a
été choisie à cause de sa forte densité de
population. Cette pression démographique fait de Douala la plus
grande zone de consommation de la Région du Littoral. Ainsi une analyse
socioéconomique de la filière igname dans sa
périphérie pourrait fournir une vue d'ensemble de la
filière dans toute la Région du Littoral.
(http: // www. fr wikipedia.org / wiki/douala, 2009).
3.1.2 Zone de production
A l'issu d'un pré enquête, d'une recherche
documentaire et des entretiens avec des personnes ressources, trois grandes
bassin d'approvisionnement et de production des ignames ont été
identifiées dans la zone périurbaine de Douala à
savoir : le couloir du Moungo, l'arrière pays Bassa et la
Région du Sud-Ouest.
Compte tenu du temps et des moyens limités,
l'étude s'est limitée uniquement aux zones de Pendamboko et
Matouké situés dans le Département du Moungo.
3.1.3 Climat et Hygrométrie
La ville de Douala possède un climat dit Camerounien
caractérisé par une très forte humidité (durant les
mois froids), une amplitude thermique grande et une température presque
toujours constante (26,71°). C'est une région
généralement très pluvieuse dont la pluviométrie
varie de 2,4 mm à 10 mm d'eau par mois et par endroit, avec 230 à
250 jours de précipitation en année normale. La saison
sèche est généralement courte et dure 2 à 3
mois. Elle va de mi- Novembre à mi-Février. Décembre
est le mois le plus sec. L'hygrométrie est de 80% en saison sèche
et de 99% en saison des pluies. Ce climat est propice au développement
des moustiques et par conséquent du
paludisme (http : // www.
fr wikipedia.org / wiki/douala, 2009). La figure 3
Figure 3 : Précipitions annuelles de
Douala
Source : http : // www. fr wikipedia.org / wiki/
précipitations_ douala.Svg, 2009
Le
tableau 6 indique les températures moyennes annuelles de
Douala.
Tableau
6 : Températures et précipitations annuelles de Douala
Source
: http : // www. fr wikipedia.org / wiki/
précipitations_ douala.Svg, 2009
3.1.4 Végétation
La
formation végétale naturelle dans la Région du Littoral
est la forêt, qui, à cause d'une déforestation abusive a
cédé place à la savane arborescente ou à la
mangrove. La majorité des forêts de la zone a été
transformée en vastes plantations agro-industrielles
(hévéa, banane plantain, palmier à huile, cacao,
café, etc). Ici, les cultures annuelles dites vivrières sont
difficilement quantifiables (PNDRT, 2005).
3.1.5 Relief et sol
Dans
la Région du littoral, on rencontre des reliefs et des sols
diversifiés selon l'écologie de chaque Département.
Le
Département du Wouri est constitué de la plaine
côtière et de l'estuaire du wouri qui est couvert de
façon périodique par la marée. Les sols ferralitiques sont
généralement majoritaires dans cette zone. Ils sont
jaunâtres de texture sableuse à sablo argileuse. Ces sols ont un
PH fortement acide du fait d'un fort lessivage causé par les
précipitations. Ce sont des sols de faibles valeurs agricoles à
cause de leur faible capacité d'échange cationique.
Dans
le Moungo, on rencontre des plateaux et des collines qui dépassent
rarement 10 mètres d'altitude. Ils sont constitués de sable et de
grès. On y distingue trois types de sols : les sols bruns, les sols
humifères et des sols ferrralitiques.
Les
sols bruns sont généralement perméables, bien
structurés, riches en matières organiques et bases
échangeables. Ces sols sont favorables à toutes les cultures
exigeantes (bananiers, caféiers, cacaoyers, cultures
vivrières).
Les
sols humifères situés aux environs des monts Koupé et
Manengouba ont une texture argileuse avec des teneurs en matières
organiques d'environ 13 %. Ils possèdent un PH acide et une somme de
base faible et conviennent à la culture du théier et de la pomme
de terre.
Les
sols ferralitiques sont des sols moyennement profonds, à texture argilo
sableuse. Avec un PH variant de 5,6 à 6,5 et une teneur en
matière organique élevée (30 % de taux de saturation en
surface). Ils sont accessibles à toutes les cultures à l'instar
de l'igname.
3.1.6 Données sociodémographiques
Avec
une population de 1,9 millions d'habitants en 2006, Douala est aujourd'hui la
plus grande ville du Cameroun. La ville à ce titre tire son nom de
l'ethnie qui l'a fondée, les ``doualas''. La zone d'étude
présente une mosaïque des différentes ethnies qui compose le
Cameroun. Moins de 25 % de la population de la Région vit dans les zones
rurales, étant donné que les villes de Nkongsamba et Loum
comptent respectivement 101.000 et 99.600 habitants. La population active est
de 52 % avec un taux de croissance de 2,8. Sous l'effet conjugué
l'urbanisation mal maîtrisée et de la crise économique les
villes Camerounaises se trouvent confrontées à de nombreux
problèmes, dont la prolifération de l'habitat spontané,
l'insalubrité et l'insécurité. Les principales religions
sont dites chrétiennes (culte catholique et protestant). Il existe
également une minorité musulmane. Ces dernières
années sont marquées par la progression des sectes
dirigées par des individus ayant adopté le métier de
pasteur pour gagner leur vie
(http:
// www.fr wikipedia.org / wiki/douala, 2009).
3.1.7 Economie
Si la
ville de Douala s'est imposée comme capitale économique du pays,
c'est grâce à son port qui a permis le développement de
prés de 80 % des activités du pays. A elle seule, la ville de
Douala draine plus de 95 % du trafic portuaire du Cameroun. C'est le plus grand
centre d'affaires du pays. Les principaux produits exportés sont le
bois, les fruits (notamment la banane) et le pétrole (http: // www. fr
wikipedia.org / wiki/douala, 2009).
3.2 Types de données et leurs sources
Les
données manipulées au cours de notre étude sont de deux
types, secondaires et primaires.
3.2.1 Les sources de données secondaires
Les
données secondaires ont été collectées dans les
bibliothèques (Bibliothèque du PNDRT, Bibliothèque
Centrale de l'Université de Dschang, Bibliothèque du MINERESI ),
les archives des services des statistiques agricoles de la
Délégation Régionale du Littoral ; de la presse
écrite, des livres, et enfin des documents sur les sites
internets.
3.2.2 Les sources de données primaires
Les
données primaires sont des informations obtenues sur le terrain. Ils
contribuaient directement à la réalisation de chacun des
objectifs de recherche. Les sources de collecte de ces données
étaient les éléments de l'échantillon
d'étude ainsi que les personnes ressources contactées. Les
questionnaires, les observations personnelles ont constitué les outils
de collecte de ces données primaires. S'agissant des questionnaires,
trois types de questionnaires ont été préparés.
Chaque questionnaire est destiné aux acteurs de notre
échantillon: les producteurs, les commerçants et les
transporteurs.
3.2.3 Population et échantillonnage
La
population de l'étude est constituée des différents
acteurs impliqués dans la filière. Il s'agit notamment des
producteurs d'igname, des commerçants, des transporteurs.
3.2.3.1 Choix des producteurs d'igname
Au
sein de chaque village, une liste des producteurs a préalablement
été établie et un échantillonnage stratifié
a ensuite été réalisé pour effectuer le choix des
producteurs à enquêter. L'objectif de la stratification
était d'avoir un échantillon représentatif de la
diversité du village Ainsi, un nombre limité de producteurs
représentatif de la diversité du village a été
retenu. Cette sélection a été faite sur la base de la
catégorisation établie lors de la typologie provisoire des
acteurs (notables, commerçants et ouvriers, paysans). Le tableau
7 indique la répartition des enquêtés à
Pendamboko et Matouké .
Le
tableau 7 : Répartition des enquêtés à
Pendamboko et Matouké
Fréq :
Fréquence
Enq :
Enquête
% :
Pourcentage
Il
ressort de ce tableau que 40 producteurs au total ont été
enquêtés, soit 30 producteurs à Pendamboko et 10 dans le
village Matouké.
3.2.3.2 Choix des marchés et des commerçants
d'igname
La
ville de Douala est considérée dans notre étude comme la
zone de consommation.
Les
marchés où se sont déroulée notre étude ont
déterminé par conséquent le choix des distributeurs
d'igname à interrogés. Ces marchés ont été
repérés à partir des enquêtes préliminaires
et de la documentation mise à notre disposition par le PNDRT. De plus
les commerçants interrogés dans le marché de production
(marché de Kombé) nous ont renseignés sur 06
marchés urbains prioritaires, impliqués dans la commercialisation
des racines et tubercules et identifiés dans la région n °
4 du PNDRT par le Système d'information des marchés (SIM).
Suivi d'une typologie basée sur quelques critères tels que :
la régularité de la distribution, la variété vendue
et la provenance des ignames, 03 marchés de Douala (marché
Madagascar, marché New-Déido et marché Ndokoti) on
été retenue dans lesquels 10 semi- grossistes
spécialisés dans la vente d'une des espèces d'igname ont
été systématiquement enquêtés. Le tableau 8
indique la répartition des commerçants enquêtés en
fonction des variétés d'ignames et leur lieu de
spéculation.
Tableau
8 : Répartition des commerçants
enquêtés
Il
ressort du tableau 8 que 04 semi-grossistes de la variété
Dioscorea rotundata ; 03semi-grossistes de Dioscorea
alata et 03 semi-grossistes de Dioscorea cayenensis ont
été enquêtés dans trois marchés de Douala
(marché Madagascar ; New Déido et Ndokoti) .
3.2.3.3 Choix des transporteurs d'igname
Les
transporteurs ont été choisis de manière aléatoire
dans la zone de production. Principalement dans le marché de
Kombé en se basant sur le seul critère du transport effectif des
racines et tubercules avec une prédominance pour les ignames. Nous avons
interrogés systématiquement 06 six transporteurs.
3.3 Méthode d'analyse statistique des
données
3.3.1 Instruments et outils d'analyse des
données
Afin
de collecter les informations auprès des acteurs de la filière
igname dans la zone périurbaine de Douala, nous avons utilisé
trois types de questionnaires préalablement élaborés et
administrés. Ces questionnaires sont joints en annexes de ce
mémoire.
Elaboration des questionnaires
L'élaboration
des questionnaires a tenu compte de l'objectif global et des objectifs
spécifiques de l'étude.
S'agissant
des questionnaires, trois types ont été préparés.
Chaque questionnaire était destiné aux trois catégories
des acteurs de notre échantillon. Notamment les producteurs, les
distributeurs, les transporteurs.
Le
questionnaire adressé aux producteurs portait sur les rubriques
suivantes :
- les
informations générales sur l'enquêté (âge,
sexe, statut matrimonial niveau d'étude, taille du ménage,
ethnie, activités exercées).
- le
système de production (superficie de l'exploitation,
variétés cultivées, mode d'accès à la terre,
main d'oeuvre, intrants, rendement obtenu, stockage, contraintes).
- le
système de distribution (quantités vendues, lieux des
échanges, mode de vente, système de prix).
Le
questionnaire adressé aux commerçants en plus des informations
générales sur l'enquêté et du système de
distribution portait sur les aspects suivants : la provenance des ignames
manipulés, les variétés, les quantités, les
contraintes, etc.
Le
questionnaire adressé aux transporteurs portait sur les informations
générales, la typologie des véhicules, l'état des
routes, les coûts de transport et les contraintes
rencontrées.
Administration des questionnaires
Les
questionnaires ont été administrés à un
échantillon composé de 40 producteurs, 10
distributeurs, 06 transporteurs. L'approche participative a été
largement utilisé pendant notre enquêtes en ce sens que quelques
enquêtés ont joué parfois le rôle de traducteur
lorsque nous avons affaire aux personnes qui ne comprenaient pas le
français. De plus ils nous servaient de guides pour rencontrer d'autres
enquêtés.
3.2.2 Analyse statistique des données
Les
informations obtenues de l'administration des questionnaires et guides
d'entretien ont été dépouillées au logiciel EXCEL
et introduites dans un masque de saisie préalablement conçu dans
le logiciel SPSS (Statistical Package for Social Sciences) 12.0 pour analyse.
De plus nous avons principalement utilisé les statistiques descriptives
(fréquences, moyennes, sommes, pourcentages) pour construire la
typologie des acteurs de la filière igname dans la zone
d'étude.
3.2.2.1 Triangulation
C'est
une méthode d'analyse qui consiste à recueillir les points de vue
des différentes catégories des personnes à enquêter.
Ensuite on effectue l'union mathématique de ces points de vue afin
d'obtenir un résultat de synthèse. Dans le cadre de cette
d'étude, la triangulation a été utilisée d'une part
pour établir la typologie des acteurs et d'autre part pour
établir la typologie des marchés.
3.2.3.1 Quantités manipulées
Dans
le cadre de la présente étude, les quantités
manipulées ont été évaluées à l'aide
du tas de 100 tubercules d'ignames à différents niveaux de la
filière. De même, l'analyse du questionnaire administré aux
différentes catégories d'acteurs a permis d'évaluer les
quantités manipulées par chacun d'entre eux.
3.4 Calculs économiques
Le
mode de calcul économique utilisé dans cette étude
s'inspire de la méthode utilisée par Duteurtre et al. (2000) pour
réaliser une analyse des filières.
Ce
mode de calcul à cependant à été adapté pour
répondre aux objectifs de l'étude.
Dans
le cadre de notre recherche, le calcul des marges a été
utilisé pour évaluer les performances économiques des
différents acteurs directs de la filière igname dans la zone
périurbaine de Douala.
3.4.1 Définitions des indicateurs
utilisés
Pour
chaque acteur de la filière igname, on définit les indicateurs
suivants :
-
Marge brute (MBC)
La
marge brute d'un commerçant correspond à la différence
entre le prix de vente d'un produit et son prix d'achat. Il est
préférable de signaler que la marge brute doit couvrir les frais
de commercialisation (locaux, personnel ; stock, etc.) pour que celui- ci
réalise un bénéfice sur ses ventes. Il s'exprime comme
suit :
MBC
= P.VH - P.AH avec P.VH : prix de vente hors taxe
P.AH : prix d'achat hors taxe
-
Marge nette (MNT)
La
marge nette correspond à la différence entre la marge brute et
les coûts totaux (CT). Elle s'exprime de la manière
suivante :
MNT= MB
- CT
· pour le producteur:
MNP
= prix de vente des ignames aux intermédiaires - (coûts de
production + transport + pertes). Avec MNP : marge nette
producteur.
· pour le commerçant :
MNC
= MBC - CTC Avec MNC : marge nette de commercialisation
CTC :
coût total de commercialisation
Pour
éviter de rendre l'analyse plus lourde, les recettes
considérées ici sont les recettes nettes. C'est à dire
qu'elles ont été calculées en excluant les pertes
post-récoltes et en tenant compte uniquement des quantités des
ignames réellement manipulées. L'estimation des marges s'est donc
faite de façon globale en tenant compte des recettes et des
dépenses annuelles. C'est pourquoi, on parlera des marges moyennes.
3.4.2 Définition opérationnelle des
variables
Elles
sont de deux types à savoir : la variable expliquée et les
variables explicatives.
3.4.2.1 Variable expliquée
La
variable expliquée dans le cadre de cette étude est la
filière igname. Elle sera mesurée caractérisant la
filière ignames dans la zone périurbaine de Douala.
L'enquête a été réalisée auprès de
tous les acteurs de la filière notamment les producteurs, les
intermédiaires, les transporteurs. Dans le cadre de cette étude,
ces derniers auront la même définition que celle de Duteurtre et
al. (2000).
3.4.2.2 Variables explicatives
Les
variables explicatives sont constituées des marges
bénéficiaires et des stratégies déployées
par les différents acteurs de la filière ignames.
-
La marge brute représente la différence entre le
prix d'achat et le prix de vente d'un produit.
Le
calcul des marges dans le cadre de cette étude permettra de savoir si
la filière igname est rentable.
-Stratégies
des acteurs
Elles
peuvent être conçues comme l'ensemble des moyens et des
méthodes que les différents acteurs de la filière
utilisent pour réaliser leurs fonctions de la phase de production
jusqu'à la phase de consommation. Etant donné que le
repérage des stratégies des acteurs se fait par les fonctions
qu'ils effectuent entre la production et la consommation, l'analyse des
stratégies des acteurs consisterait à déterminer à
l'aide des questionnaires structurés et des observations faites sur le
terrain comment ils s'organisent pour réaliser leurs différentes
fonctions.
3.5
Difficultés et limites de l'étude
Dans
le groupe des difficultés de l'étude, nous pouvons
citer :
-
L'indisponibilité des statistiques sur la filière igname en
général et à Douala en particulier ;
-
l'insuffisance des moyens financiers alloués au déroulement de
l'étude ;
- le
temps très court prévu pour la réalisation de
l'étude ;
-
l'accès difficile dans les zones de production à cause du
mauvais état des routes ;
- la
réticence de certains enquêtés à livrer
l'information.
Cependant, La mise en oeuvre de cette étude a été soumise
à certaines limites qui n'ont pas favorisé la réalisation
globale des objectifs préalablement fixés. Celles-ci sont:
- les
résultats de cette étude doivent être pris avec des
réserves en raison de certaines raisons telles que la taille de
l'échantillon ;
- les
informations recueillies sur le terrain n'ont pas permis la réalisation
de la quantification des flux et l'estimation de la valeur ajoutée
de la filière.
CHAPITRE 4 : RESULTATS ET DISCUSSIONS
L'objectif
de cette section est de présenter les résultats obtenus et de les
discuter.
La
présentation des résultats se fera suivant les différents
objectifs spécifiques tels énoncés au premier chapitre,
à savoir :
-
Identifier et caractériser les acteurs de la
filière ;
-
Identifier les différentes variétés d'igname produites
dans la zone d'étude ;
-
Identifier les circuits de distribution et les contraintes que rencontrent les
acteurs impliqués ;
-
Estimer les coûts et les marges bénéficiaires des
producteurs et des distributeurs d'igname dans la zone d'étude.
4.1
CARACTERISTIQUES SOCIO- ECONOMIQUES DES ACTEURS DE LA FILIERE IGNAME
Les
critères retenus pour leur caractérisation sont le genre,
l'âge, la situation matrimoniale, l'ethnie, la croyance religieuse, le
niveau d'étude, le nombre de personnes à charge,
l'expérience dans l'activité et l'activité secondaire. Le
tableau 9 présente les caractéristiques socioéconomiques
des acteurs de la filière.
Tableau
9 : Caractéristiques socio économiques des acteurs de la
filière igname
Variable
|
Modalité
|
Producteurs
|
Commerçants
|
Transporteurs
|
Genre
|
Masculin
Féminin
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
33
7
|
82,5
17,5
|
10
-
|
100
-
|
6
-
|
100
-
|
Age
|
20
à 40 ans
41
à 50 ans
51 ans
et plus
|
16
14
10
|
40
35
25
|
4
5
1
|
40
50
10
|
4
2
|
66,7
33,33
|
Statut
matrimonial
|
Marié(e)
monogame
Marié(e)polygame
Célibataire
Veuf
(ve)
|
29
7
2
2
|
72,5
17,5
5
5
|
9
1
-
-
|
90
10
-
-
|
6
-
-
-
|
100
-
-
-
|
Niveau
d'éducation
|
Jamais
fréquenté
Primaire
Secondaire
|
6
24
10
|
15
60
25
|
1
8
1
|
10
80
10
|
2
4
-
|
33,33
66,77
-
|
Croyance
religieuse
|
Pas de
religion
Chrétienne
|
3
37
|
7,5
92,5
|
10
-
|
100
-
|
6
-
|
100
-
|
Ethnie
|
Bamiléké
Beti
/bulu
Anglophone
Expatrié
|
4
3
31
2
|
10
7,5
79,5
2
|
8
1
1
-
|
80
10
10
-
|
3
1
2
-
|
50
16,77
33,33
-
|
Nombre
de personne
à
charge
|
1
à 4 personnes
5
à 8 personnes
Plus
de 8 personnes
|
12
20
8
|
30
50
20
|
3
7
-
|
30
70
-
|
3
2
1
|
50
33,33
16,77
|
Expérience
dans
l'activité
|
1
an
3 ans
4
ans
5
ans
> 5
ans
|
1
5
2
3
29
|
2,5
12,5
5
7,5
72,5
|
-
-
-
10
|
-
-
-
100
|
-
-
-
6
|
-
-
-
100
|
Activité
secondaire
|
Pas
d'activité
Agriculture
Elevage
Commerce
Transport
Ouvrier
|
19
1
3
12
2
3
|
47,5
2,5
7,5
30
5
7 ,5
|
6
-
-
-
-
|
100
-
-
-
-
|
10
-
-
-
-
|
100
-
-
-
-
|
Source :
résultats de l'enquête 2009.
Légende
eff :
Effectif
% :
Pourcentage
4.1.1 Typologie du genre des acteurs de la filière
igname
La
figure 4 présente les informations sur le genre des acteurs de la
filière igname dans la zone périurbaine de Douala.
Figure
4 : Répartition selon le genre des acteurs de la filière
igname
Il
ressort de la figure 4 que, la production et le transport sont des
activités conduites en majorité par les hommes (83 et 100 %
respectivement) ; alors que la distribution est l'apanage de la gente
féminine (100 %). Ce fort pourcentage des hommes dans les
activités de production des tubercules d'igname et de leur transport
s'explique du fait que la réalisation de ces dernières est
très pénible et nécessite des efforts musculaires intenses
que la gente féminine ne sauraient fournir. Les résultats du
PNDRT (2006) dans une étude monographique des marchés
impliqués dans le système d'information des marchés des
racines et tubercules de Douala indique une importante implication
féminine dans les activités de commercialisation (95 %). Aussi
les résultats de notre étude ce rapprochent des travaux
précédents.
4.1.2 Age des acteurs de la filière igname
La
figure 5 présente les informations sur l'âge des acteurs de la
filière igname.
Figure
5 : Distribution des acteurs par tranche d'âge
Il
ressort de la figure 5 que, si la production est assurée par toutes les
catégories de tranches d'âge, la commercialisation est surtout
l'oeuvre des femmes de plus de 40 ans (50 %). La majorité des
transporteurs sont des jeunes de moins de 40 ans (67 %).
4.1.3 Statut matrimonial des acteurs de la filière
igname
La
figure 6 indique le statut matrimonial des acteurs de la filière
igname.
Figure
6 : Répartition du statut matrimonial des acteurs de la
filière igname
Il
ressort de la figure 6 que, la majorité des acteurs de la filière
est mariée monogame (73 % des producteurs, 90 % des commerçantes
et 100 % des transporteurs).
Une
fraction négligeable des producteurs est célibataire et veuf
(ve) avec 5 et 5% respectivement. On observe cependant que 17 % de
producteurs et 10 % des transporteurs sont des polygames.
Les
différentes activités de la filière igname dans la zone
périurbaine de Douala est capitale pour les acteurs mariés car
ceux-ci doivent gérer les risques de ces activités avec beaucoup
de sérieux et de responsabilité afin de réduire leur
incidence sur le revenu de la famille.
4.1.4 Niveau d'éducation formelle des acteurs de la
filière igname
Le
niveau d'éducation des enquêtés est un indicateur du taux
d'alphabétisation dans la zone de l'étude. La figure 7 indique le
niveau d'éducation formelle des répondants.
Figure
7: Répartition des acteurs de la filière igname suivant le niveau
d'éducation
Il
ressort de la figure 7 qu'en générale, les acteurs de la
filière ont fait le primaire. Une fraction négligeable n'a pas
été à l'école (15 % des producteurs, 10 % des
commerçantes et 33 % des transporteurs). Un quart des producteurs ainsi
que 10 % des commerçantes n'a jamais fréquenté.
Le
fait que la majorité des acteurs ait été à
l'école est un atout pour la vulgarisation des innovations agricoles. Il
serait plus disposé à adopter les innovations.
4.1.5 Ethnie des acteurs des acteurs de la filière
igname
Figure 8 présente la répartition des acteurs par ethnie dans la
zone de l'étude
Figure
8 : Répartition des acteurs en fonction de l'ethnie
La
figure 8 montre que la majorité des producteurs d'igname sont en
générale Anglophones (80 %), les commerçantes en
majorité Bamiléké (80 %). Les transporteurs se retrouvent
dans les groupes des Bamiléké (50 %), Anglophones (10 %) et les
Béti (17 %).
La
prédominance des Anglophones dans la production peut trouver son
explication dans l'origine de ces producteurs. En effet les deux Régions
anglophones sont réputées être des bassins de production
des racines et tubercules. Ceux-ci auraient émigré de cette zone
de production en emportant leur savoir-faire agricole en matière de
culture des ignames.
Le
pourcentage élevé des Bamiléké impliqués
dans la commercialisation des ignames traduit leur nature reconnue dynamique
du point de vue économique
4.1.6 Taille des ménages des acteurs de la
filière igname
La
figure 9 présente la répartition des acteurs de la filière
selon le nombre de personne à charge.
Figure
9 : Répartition des acteurs suivant la taille des
ménages
La
figure 9 que la majorité des producteurs (50 %) et les
commerçantes (70 %) ont une large famille (5 à 8 personnes).
Celle des transporteurs (50 %) est plus petite (1 à 4 personnes).
Ce
grand nombre des personnes en charge au niveau des producteurs et des
commerçants, s'explique par le fait que la famille africaine est
très large. De plus ceux-ci représentent une main d'oeuvre
familiale indispensable dans la réalisation de leurs
activités.
4. 1.7 Activités secondaires exercées par les
acteurs de la filière
La
figure 10 présente la répartition des
producteurs exerçant ou non une activité
Figure
10 : Pourcentage répondants exerçant ou non
une activité secondaire
Il
ressort de la figure 10 que, si la majorité des producteurs ( 53 %)
exercent en marge de la culture des ignames une activité secondaire,
alors qu'il n'en est pas de même pour tous les commerçantes et les
transporteurs.
4.1.7.1 Activités secondaires des producteurs
d'igname
La
plupart des producteurs exercent en marge des activités agricoles
d'autres activités telles que l'élevage, le petit commerce, le
transport et les petits métiers (ouvrier). La figure 11 présente
les fréquences des activités secondaires des producteurs.
47%
3%
8%
29%
5%
8%
Pas d'activité
secondaire
Agriculture
Elevage
Commerce
Transport
Ouvrier
Figure 11: Fréquence des activités
secondaires des producteurs
La figure11 révèle que 53 % des producteurs
sont multi-actifs. En plus de la culture d'igname, ils sont commerçants
(29 %), éleveurs (8 %), ouvriers (8 %) et transporteurs (5 %).
4.1.1.6 Motivations à la production des
ignames
Les producteurs repartissent les motivations à la
production en trois catégories : la source alimentaire,
l'assistance, la source de revenu. La figure 11 donne le pourcentage
d'adhésion des producteurs à chaque catégorie de
motivation.
10%
8%
82%
Source alimentaire
Dons
Source de revenu
Figure 12 : Motivation de production
d'igname
D'après la figue 11, pour 82, 10 et 8 % des acteurs
produisent l'igname pour la vente, l'alimentation, familiales et des dons
respectivement
4.1.1.7 Taille des exploitations
La figure 12 présente les superficies des plantations
d'igname de la zone de production.
3%
27%
47%
23%
< à 0,5 ha
0,5 ha HHHHhhhhhhhhhhhHhhhhH hHhh ,??Hha
1 ha
> 1 ha
Figure 12 : Répartition des superficies
exploitées par les producteurs d'igname
Il ressort de la figure 12 que 47, 27, 23 et 3 % des
producteurs exercent leurs métiers respectivement sur des superficies
supérieures à 1ha ; 0,5 ha ; 1 ha et inférieur
à 1 ha.
4.1.1. 8 Système foncier
Le système foncier traduit le mode d'acquisition de la
propriété foncière dans la zone de production. La figure
13 indique les principaux modes d'acquisition de la terre par les producteurs
d'igname de la zone d'étude.
10%
13%
77%
Heritage
Achat
Location
Figure 13 : Répartition du mode
d'acquisition de la propriété foncière
Il ressort de la figure 13 que 77, 13 et 10 % des producteurs
exercent leurs activités sur des parcelles louées,
achetées ou héritées. Ce pourcentage élevé
de parcelles louées s'explique par le fait que la quasi-totalité
des terres de la zone de production est la propriété
privée de la CDC.
4.1.1.9 Système de culture et typologie de la
main d'oeuvre utilisée par les producteurs d'igname
Il ressort des résultats de notre étude que 95
% des producteurs pratiquent la polyculture (association
igname-pistache-macabo ; igname-plantain-pistache ;
igname-arachide-pistache). Ces cultures qui s'associent à l'igname sont
destinées à la consommation du ménage et sont
essentiellement récoltées par les femmes.
Cinq pourcent des producteurs pratiquent uniquement la
monoculture. Ces résultats indiquent une diversification des cultures
vivrières dans la zone de production. Cette diversification serait pour
les producteurs une stratégie efficace pour faire face aussi bien
à la crise économique qu'à l'insécurité
alimentaire.
La main d'oeuvre est essentiellement familiale (43 %).
Cependant 40 % des producteurs utilisent à la fois une main d'oeuvre
salariale et familiale. Dix pourcent des enquêtés utilisent une
main d'oeuvre uniquement salariale.
Une jachère de très courte durée est
pratiquée par la totalité des producteurs de notre zone
d'étude. Elle est estimée à deux ans en moyenne. Ce qui
expliquerait la faible régénération des sols entrainant
des rendements agricoles stagnants.
En ce qui concerne l'approvisionnement en semenceaux d'igname,
la totalité des producteurs enquêtés ont affirmés
se ravitailler sur le marché et sur leurs anciennes
récoltes bien que leur qualité soit approximative. En
effet se sont les tubercules de petite taille qui constituent les semences des
campagnes de production ultérieure.
4 .2 IDENTIFICATION DES ESPECES D'IGNAMES
CULTIVEES DANS LA ZONE DE PRODUCTION
Dans le cas des ignames, il est important de signaler qu'il ne
s'agit pas d'une seule espèce botanique, mais d'un ensemble
d'espèces du genre Dioscorea faisant partie de la famille des
Dioscoreaceae( Bell & al.,2000).
Dans les villages Pendamboko et Matouké, presque toutes
les ignames cultivées sont du complexe variétal
Dioscorea - rotundata - alata - cayenensis.
4.2.1 Dioscorea rotundata
Encore appelée « white
guinea yam » dans la littérature anglophone et
« calabar yam » par la population locale. D.
rotundata est originaire de l'Afrique de l'Ouest. Elle possède des
tubercules de forme cylindrique et peu nombreux. Celles-ci ont une peau lisse
de couleur marron, une chair blanche et ferme. Leur poids varie habituellement
entre 2 et 5 kilogrammes. Le rendement moyen se situe autour de 9 tonnes
à l'hectare. Dans la zone d'étude c'est l'espèce la plus
importante en termes de production dans la zone d'étude. L'analyse des
fréquences indique que 68 % des producteurs interrogés cultivent
majoritairement cette espèce dans leur exploitation. La photo 1
présente un tubercule de Dioscorea
rotundata
Photo 1 : Un tubercule de Dioscorea
rotundata
Source : Bell & al.,
2000 : 85
4.2.2 Dioscorea alata
« Igname ailée ou water yam », elle
est une plante originaire de l'Asie du Sud-Est. Elle possède des tiges
quadrangulaires ailées. Les feuilles sont oviformes et
généralement plus claires et plus grande que celles du
D.rotundata. Les tubercules sont très
variables en taille (5 à 10 kg) et ont une forme plus ou moins
cylindrique. Leur chair est blanche ou possède des nuances pourpres et
une texture aqueuse. Avec un rendement de 5 à 12 tonnes à
l'hectare, elle arrive en second rang après D.
rotundata car l'analyse des fréquences montre
que, 30 % des paysans produisent majoritairement cette espèce dans leur
exploitation. La photo 2 présente un tubercule de
D.alata
Photo 2 : Un tubercule
de Dioscorea alata
Source : Bell & al., 2000 : 86
4.23 Dioscorea cayenensis
Elle est appelée « igname jaune ou yellow
yam », et « sweet yam » par les producteurs de la
zone d'étude. C'est une espèce également autochtone de
l'Afrique de l'Ouest. Sa tige est cylindrique, hérissée
d'épines à la base. Les feuilles ont une forme de coeur, larges
et de couleur vert clair. Les grands tubercules ont une surface plus ou moins
lisse et une chair jaunâtre. Le rendement moyen à l'hectare
s'élève à 9,5 tonnes à l'hectare. L'analyse des
fréquences montre que seulement 2 % des producteurs la cultivent
majoritairement dans leur plantation. La photo 3
présente un tubercule de D.cayenensis.
Photo
3 : Un tubercule de Dioscorea cayenensis
Source :www. nianga.com
4.2.3 Stockage des ignames
L'analyse des résultats de notre enquête a
révélé que la durée moyenne de stockage des
tubercules d'igname fraiche est d'environ trois mois. Cependant dans de
bonnes conditions de conservation, cette durée peut s'étendre
sur toute année. Dans les villages Pendamboko et Matouké, les
producteurs ont recours à des méthodes traditionnelles pour
stocker leur récolte. Ainsi l'analyse des résultats des
fréquences montre que 60 % des producteurs conservent leurs ignames par
enfouissement. Ils creusent dans leur plantation des trous d'environ
1mètre de profondeur et de diamètre et y superposent les
tubercules avec des herbes sèches. Les ignames de bonne qualité
sont classées dans les fosses en alternant une couche de tubercules et
une couche d'herbes sèches. Le tout est recouvert d'une épaisse
couche de terre.
Vingt trois pourcent des producteurs conservent leur
récolte en plantation dans des cribs (sortes d'étagères)
construits généralement en planches dans lesquels les ignames de
bonne qualité sont classées verticalement les uns sur les autres.
Six pourcent des producteurs conservent les ignames dans leurs
domiciles dans un coin du magasin où elles sont entassées
à l'air libre tandis que, trois pourcent utilisent des insecticides pour
conserver leur récolte.
Le reste des producteurs empilent tout simplement les
ignames en vrac dans un coin sec du champ et les recouvrent d'herbes.
En définitive, les ignames sont des tubercules qui se
conservent pendant plusieurs mois. Cependant les conditions dans lesquelles
elles sont stockées aussi bien par les producteurs que les
commerçants favorisent la dégradation et la
dépréciation de leur valeur nutritive et économique.
4.3 IDENTIFICATION DES
CIRCUITS DE COMMERCIALISATION DES IGNAMES
Faire la typologie des circuits de commercialisation revient
à repertorier les différents types de canaux empruntés par
les ignames depuis les producteurs jusqu'aux consommateurs. Cette typologie
permet de ressortir les relations qui existe entre les différents
acteurs dans les cirucuits de commercialisation en fonction des critères
socio-économiques. L'analyse des résultats des fréquences
montre que 80, 15 et 5 % des producteurs fournissent les tubercules
respectivement aux semi -grossiste, grossistes et consommateurs.
Le principal circuit de distribution est le circuit court et
présenté par la figure 14.
Producteurs
Semi-grossistes
Consommateurs
Figure 14: Circuit court de
commercialisation
Toutefois, il existe d'autres chaînes de
commercialisation des ignames dans la zone d'étude. L'analyse des
fréquences des différents acteurs, montre que 90, 10 % des
intermédiaires ont affirmé vendre directement leurs produits
respectivement aux consommateurs et détaillants. Ces analyses
couplées, à la triangulation des résultats issus des
enquêtes ont permis d'aboutir à 3 autres circuits de
commercialisation à savoir : le circuit direct, le circuit court
et le circuit moyen.
Le circuit direct est représenté par la figure
15
Producteurs
Consommateurs
Figure 15 : Circuit direct de
commercialisation
Le circuit à un intermédiaire est
présenté par la figure 16
Producteurs
Détaillants
Consommateurs
Figure 16 : Circuit de commercialisation à un
intermédiaire
Le circuit à deux intermédiaires ou circuit
moyen, représentée par la figure 17.
Producteurs
Semi-grossistes
Consommateurs
Détaillants
Figure 17 : Circuit moyen de
commercialisation
Ces différents circuits de commercialisation
expliqueraient la variation des prix d'un commerçant à l'autre.
Ils permettent également de savoir à quel niveau de la
chaîne le consommateur peut acquérir le produit. Cependant, il est
important de signaler qu'il n'existe pas encore d'unité de
transformation d'ignames dans la zone d'étude.
Ces résultats permettent de construire le graphe de la
filière comme l'indique la figure 12.
Producteurs
Grossistes
Semi-grossistes
Détaillants
Consommateurs
Figure 18: Graphe de la
filière igname dans la zone périurbaine de Douala
Pour être plus complet, ce graphe aurait dû faire
ressortir les pourcentages de produits manipulés par les
différents auteurs de la filière. Mais, compte tenu du fait que
l'étude n'ait considérée qu'une seule zone de production,
les données recueillies sur le terrain n'ont pas permis d'atteindre cet
objectif.
4.3 .1 Relations entre les acteurs
Les résultats de l'étude ont
révélé qu'il n'existe qu'un seul GIC de producteurs le
long de la filière igname dans la zone de production. De plus, ce GIC
à moins d'un an d'existence. Ceci dénote le faible niveau
d'organisation des acteurs de la filière. Les producteurs et les
commerçants n'ont que des relations strictement commerciales. Quant
à la fixation des prix, les producteurs sont parfois obligés
d'accepter les prix bas que leur offrent les commerçants. La
totalité des producteurs reconnaissent qu'ils sont individualistes et
pas organisés. Ils sont conscients du fait que ce comportement ne leur
est pas favorable pour la commercialisation.
Il n'existe pas de relation directe entre les
commerçants dans la filière igname de la zone périurbaine
de Douala. A cet effet, il existe entre eux des relations de concurrence et
dans une moindre mesure des relations de complémentarité. Ces
dernières se caractérisant par le payement collectif des frais de
gardiennages. Les semi-grossistes peuvent parfois s'entendre au moment de la
location du véhicule, pour l'acheminement de leurs produits de la zone
de production vers les centres urbains ou zone de consommation.
En résumé, ces résultats montrent que la
filière est désorganisée, les différents acteurs de
cette filière sont indépendants et entre eux, il existe des
relations de concurrence et dans une moindre mesure des relations de
complémentarité.
4.3.2 Typologie des marchés
En fonction des zones, nous avons identifié deux
types de marché : les marchés de production et les
marchés de consommation.
· Les marchés de production
Ils se tiennent périodiquement au niveau des villages
(bassins de production), généralement une fois par semaine. Ce
type de marché est dominé par les producteurs vendeurs. Dans le
cadre de notre étude, il s'agissait du marché de Kombé. Il
se tient de façon hebdomadaire (tous les Lundi). Bien que disposant des
comptoirs pour la commercialisation des tubercules et racines, ceux-ci sont
la sont bâtis en matériaux provisoires (planches, bambous). Les
produits commercialisés sont exposés à même le sol.
Dans ce marché des transactions importantes y ont lieu en
période de récolte.
· Les marchés de
consommation
Ils se tiennent dans les zones urbaines ou les chefs-lieux de
région. Ce type de marché est dominé par les consommateurs
finaux des produits et dérivés des racines et tubercules. Les
marchés de consommation étaient constitués des
marchés de : Madagascar, Ndokoti, et New Déido. Ces
marchés sont construits en matériaux définitifs (hangars
comptoirs, magasins). Ici les ignames et d'autres tubercules sont vendus soit
en détail, micro détail et en gros aux consommateurs urbains, aux
autres revendeurs venus des villes environnantes. Ils se tiennent de
façon permanente avec un jour de grande affluence. Cependant, tous ces
marchés ne disposent pas des infrastructures spécifiques de
stockage de tubercules.
4.4 ESTIMATION DES COUTS ET DES MARGES BENEFICIAIRES
DES PRODUCTEURS ET DES COMMERCANTS
4.4.1 Caractérisation économique des
producteurs
Les producteurs qui font faisant de notre échantillon
ont deux objectifs principaux : la vente et l'autoconsommation. Ce qui
implique qu'une fois les ignames récoltées, une partie est
consommée et une autre écoulée sur le marché
à un certain prix encore appelé prix de vente. Celui-ci varie en
fonction des variétés produites, de la période de vente
(abondance ou pénurie) et enfin en fonction du lieu de vente. Le tableau
11 présente les prix pratiqués par les producteurs sur le
marché de production en fonction de l'espèce d'igname
cultivée.
Tableau 10 : Prix de vente pratiqué par les
producteurs d'igname en fonction de la
variété
Spéculation
|
Unité de mesure locale
( UML)
|
Quantité totale produite
|
Prix
(FCFA)
|
Prix unitaire moyen
(FCFA)
|
Recette totale
(FCFA)
|
Période d'abondance
(Décembre
- Avril)
|
Période de pénurie
(Mars
-Septembre)
|
|
|
|
|
|
|
|
Dioscorea rotundata
|
Tas de 100 ignames
|
674
|
50 000
|
90 000
|
90 000
|
60 666 000
|
Dioscorea alata
|
Tas de 100 ignames
|
294
|
40 000
|
60 000
|
50 000
|
14 700 000
|
Dioscorea cayenensis
|
Tas de 100 ignames
|
50
|
30 000
|
40 000
|
35 000
|
1 750 000
|
Le tableau 10 montre que la
variété D.rotundata est celle qui rapporterait plus pour
les producteurs, ceci pourrait s'expliquer par le fait que c'est cette
variété qui enregistre les rendements les plus
élevés. Il serait intéressant pour les producteurs
d'ignames de se spécialiser dans la culture de la variété
la plus spéculative du point de vue économique.
4.4.1.1Charges des
producteurs
Dans un circuit de commercialisation, les producteurs sont
responsables de l'approvisionnement de la filière igname en tubercules
frais. Ils supportent ainsi certaines charges avant la mise des ignames aux
premiers acheteurs. Ces coûts sont relatifs à la production et
dans une certaine mesure aux opérations de commercialisation. L'analyse
des charges a tenu compte : des charges matérielles et des charges
de fonctionnement.
* Les charges matérielles
sont constituées essentiellement des coûts d'achat du petit
équipement de production (houes, machettes, limes, dabas).
* Les charges de
fonctionnementsont composées des éléments
suivants :
- coût de la main oeuvre (défrichage, trouaison,
semage, tuteurage, sarclage et récolte) ;
- coût de location du terrain exploité ;
- coût des semenceaux d'igname ;
- coût de transport ;
- les imprévus qui représentent 10% des charges
totales.
Le tableau 11 présente le compte d'exploitation moyen
des producteurs d'igname pour une superficie de 9700 m².
Tableau 11 : compte d'exploitation moyen des
producteurs d'igname pour une superficie moyenne de 97 000
m²
Libellé
|
Coût
(FCFA)
|
pourcentage
( %)
|
Petit équipement
|
10 000
|
1
|
Location parcelle
|
33 250
|
3
|
Main d'oeuvre
|
270 775
|
37
|
Semenceaux
|
255 250
|
35
|
Transport
|
102 625
|
14
|
Dépense brute
|
671 900
|
90
|
Imprévus (10%)
|
67 190
|
10
|
Dépense totale
|
739 090
|
100
|
Revenu total
|
1 582 000
|
-
|
Revenu net
|
842 910
|
|
Le tableau 11 révèle que les producteurs
supportent des charges totales moyennes de 739 090 FCFA. Toutefois le
même tableau montre que, les charges les plus importantes sont celles
liées à la main d'oeuvre, l'acquisition des semenceaux d'igname
et le transport de la production vers le marché. Elles ont
été évaluées à 270 775, 225 250 et
102 625 FCFA respectivement, soient environ 37, 35 et 14 % des charges
totales de production.
4.4.1.2 Marges des
producteurs
Le tableau 11 révèle que les producteurs
d'igname dégagent une marge moyenne annuelle de 842 910 FCFA soit
868 980 FCFA à l'hectare. Il est important de signaler que cette
marge a été calculée pour une superficie de 9700 m²
puis convertie à l'hectare. La marge étant positive, les
producteurs rentrent dans leurs coûts de production. Ce résultat
est supérieur à celui trouvé par le PNDRT(2005), qui
avait trouvé dans une étude dans le bassin de Mbé, qu'un
producteur d'igname obtenait un revenu annuel de 367 600 FCFA sur une
superficie de 0,5 ha . Toute chose étant égale à par
ailleurs, il est difficile de comparer le résultat trouvé par le
PNDRT à celui de la zone péri urbaine de Douala car les
stratégies de production et de commercialisation dans les deux cas ne
sont pas les mêmes.
4.4.2 Caractérisation économique des
intermédiaires
4.4 .2.1Charges et marges bénéficiaires
des catégories de commerçants
Les charges et les marges bénéficiaires de
commercialisation ont été calculées pour 3
catégories de semi-grossistes. Les éléments des
coûts identifiés et pris en compte dans les
calculs concernent notamment : le coût d'acquisition des
ignames ; l'impôt libératoire ; le service
d'hygiène ; le transport (tubercules et commerçantes)
et les imprévus.
Etant donné que les commerçantes sont
spécialisées dans vente en fonction des différentes
variétés d'igname, trois comptes d'exploitations mensuelles ont
été réalisés en fonction du prix d'achat et du
coût de revient de 100 tubercules de taille moyenne (unité de
mesure locale d'achat).
Le tableau 12 présente le compte d'exploitation moyen de
4 semi-grossistes de la variété Dioscorea rotundata
durant un mois d'activité.
Tableau 12 : Compte d'exploitation mensuel moyen
de 4 semi-grossistes de Dioscorea rotundata ou
« callabar yam »
Libellé
|
Unité
|
Prix unitaire (FCFA)
|
Quantité
|
Prix total (FCFA)
|
Prix d'achat
|
Tas de 100 ignames
|
90 000
|
4
|
360 000
|
Transport
|
Tas de 100 ignames
|
5000
|
4
|
20 000
|
Transport des commerçantes
|
Personne
|
2 000
|
4
|
8 000
|
Droit de passage à la guérite
marchandises
|
Tas de 100 ignames
|
500
|
4
|
2 000
|
Impôt libératoire
|
-
|
500
|
4
|
2 000
|
Frais de nettoyage du marché
|
-
|
2 000
|
4
|
8000
|
Dépense brute
|
Tas de 100 ignames
|
100 000
|
4
|
400 000
|
Imprévus (5 %)
|
-
|
5 000
|
4
|
20 000
|
Coût de revient
|
Tas de 100 ignames
|
105 000
|
4
|
420 000
|
Prix de vente
|
Tas de 3 ignames
|
4 000
|
133
|
532 000
|
Recette nette
|
Tas de 100 ignames
|
28 000
|
4
|
112 000
|
Il ressort du tableau 12 que les semi-grossistes de
Dioscorea rotundata supportent des charges totales moyennes de
105 000 FCFA représentant le coût de revient pour l'achat de
100 tubercules d'igname. Toutefois les charges les plus onéreuses sont
celles liées au coût d'acquisition des tubercules d'ignames sur le
marché de production s'élevant à 90 000 FCA soit 86
% des charges totales. Le reste des charges est constituées des
coûts de transport, d'impôts libératoires, des frais de
nettoyage et des imprévus. Le même tableau indique que ces
semi-grossistes dégagent une marge bénéficiaire moyenne
d'environ 28 000 FCFA par mois pour la vente en détail de
cent tubercules d'ignames de la variété Dioscorea
rotundata.
Le tableau 13 indique le compte d'exploitation moyen de trois
semi-grossistes de la variété Dioscorea
alata
Tableau 13 : Compte d'exploitation moyen de 03
semi-grossistes de Dioscorea alata ou
«
Water yam »
Libellé
|
Unité
|
Prix unitaire (FCFA)
|
Quantité
|
Prix total (FCFA)
|
Prix d'achat
|
Tas de 100 ignames
|
50 000
|
3
|
150 000
|
Transport
|
Tas de 100 ignames
|
5000
|
3
|
15 000
|
Transport des commerçantes
|
Personne
|
2 000
|
3
|
6 000
|
Droit de passage à la guérite
marchandises
|
Tas de 100 ignames
|
500
|
3
|
1500
|
Frais de nettoyage du marché
|
-
|
2 000
|
3
|
6 000
|
Dépense brute
|
Tas de 100 ignames
|
60 000
|
3
|
180 000
|
Imprévus (5 %)
|
-
|
3 000
|
3
|
9 000
|
Coût de revient
|
Tas de 100 ignames
|
63 000
|
3
|
189 000
|
Prix de vente
|
Tas de 3 ignames
|
3 000
|
100
|
300 000
|
Recette nette
|
Tas de 100 ignames
|
37 000
|
3
|
111 000
|
Il ressort du tableau 13, que les semi-grossistes de
Dioscorea alata supportent des charges totales moyennes de 63 000
FCFA pour l'achat de 100 tubercules d'igname. Toutefois les charges les plus
importantes sont celles liées au coût d'acquisition des tubercules
d'ignames sur le marché de production qui s'élèvent
à 50 000 FCA, soit environ 79 % des charges totales. Le reste des
charges est reparties en coûts de transport, frais de nettoyage du
marché, impôts libératoires et imprévus.
Le même tableau indique que ces semi-grossistes
dégagent une marge bénéficiaire moyenne de 37 000
FCFA par mois pour la vente en détail de cent tubercules d'ignames
de Dioscorea rotundata. Cette marge étant positive, les
semi-grossistes rentrent dans leurs frais.
Le tableau 14 indique le compte d'exploitation moyen de trois
semi-grossistes de la variété
Libellé
|
Unité
|
Quantité
|
Prix Unitaire
(FCFA)
|
Prix Total
(FCFA)
|
Dioscorea cayenensis ou « sweet
yam »
Tableau 14 : compte
d'exploitation moyen de 3 semi-grossistes de D.cayenensis ou
« sweet yam »
Libellé
|
Unité
|
Prix unitaire (FCFA)
|
Quantité
|
Prix total (FCFA)
|
Prix d'achat
|
Tas de 100 ignames
|
35 000
|
3
|
105 000
|
Transport
|
Tas de 100 ignames
|
5000
|
3
|
15 000
|
Transport des commerçantes
|
Personne
|
2 000
|
3
|
6 000
|
Droit de passage à la guérite
marchandises
|
Tas de 100 ignames
|
500
|
3
|
1500
|
Frais de nettoyage du marché
|
-
|
2 000
|
3
|
6 000
|
Dépense brute
|
Tas de 100 ignames
|
44 500
|
3
|
133 500
|
Imprévus (5 %)
|
-
|
2 225
|
3
|
6 675
|
Coût de revient
|
Tas de 100 ignames
|
46 725
|
3
|
140 175
|
Prix de vente
|
Tas de 3 ignames
|
2 5 00
|
100
|
250 000
|
Recette nette
|
Tas de 100 ignames
|
37 158
|
3
|
111 475
|
Il ressort du tableau 14 que les semi-grossistes de
Dioscorea rotundata supportent des charges totales moyennes de 46
724 FCFA représentant le coût de revient pour l'achat de 100
tubercules d'igname. Toutefois les charges les plus lourdes sont celles
liées au coût d'acquisition des tubercules d'ignames sur le
marché de production s'élevant à 35 000 FCA soit 75 % des
charges totales. Le reste des charges est constituées des coûts de
transport, d'impôts libératoires, des frais de nettoyage et des
imprévus. Le même tableau indique que ces semi-grossistes
dégagent une marge bénéficiaire moyenne d'environ 37 1580
FCFA par mois pour la vente en détail de cent tubercules
d'ignames de la variété Dioscorea
cayenensis.
4.4 .2.2
Stratégies de commercialisation des ignames dans la zone
périurbaine de Douala
Les stratégies de commercialisation des tubercules sont
fonction des catégories d'intermédiaires et de leurs lieux de
vente respectifs. Le tableau 15 illustre les stratégies utilisées
par les différentes intermédiaires de la zone périurbaine
de Douala
Tableau 15: stratégie des intermédiaires
pour la commercialisation des tubercules
Variable
|
Modalité
|
Effectif
|
fréquence
|
Nature de l'enquêté
|
Semi-grossistes
|
10
|
100 %
|
Lieu de collecte
|
Zone de production
(marché de Kombé)
|
10
|
100 %
|
Principaux fournisseurs
|
Producteurs-vendeurs
|
10
|
100 %
|
Mode de transport
|
Véhicules utilitaires
Véhicules et pousse- pousse
|
8
2
|
80 %
20 %
|
Lieu de vente
|
Marché Madagascar
Marché New Déido
Marché Ndokoti
|
4
5
1
|
40 %
50 %
10 %
|
Mode de vente
|
Gré à gré
|
10
|
100 %
|
Principaux acheteurs
|
Consommateurs urbains
Autres détaillants urbains
|
8
2
|
80 %
20
|
Source d'information
|
Autres commerçants
Producteurs
|
8
2
|
80 %
20 %
|
Il ressort du tableau 15 que tous les intermédiaires
s'approvisionnent uniquement auprès des producteurs dans le
marché de production, ce qui entraine une augmentation des charges
liées au transport des tubercules d'ignames et des semi-grossistes.
Quatre vingt pourcent des intermédiaires utilisent les
véhicules utilitaires (camionnettes et taxi- brousses) comme moyen de
transport. Vingt pourcent utilisent à la fois les véhicules et
les pousses-pousses pour transporter leurs marchandises des zones de
productions vers les marchés urbains.
Le même tableau 15 montre que les semi-grossistes
fournissent les tubercules d'ignames fraiches à près de 90 % des
consommateurs urbains, 20 % des détaillants. De plus le
« gré à gré » est le mode de vente
couramment employé par tous les intermédiaires, qui consiste en
une discussion entre le vendeur et l'acquéreur qui ce termine par un
arrangement mutuel sur le prix.
Le système d'information est encore empirique dans ce
maillon, car la « bouche-oreille » ou encore le
« téléphone arabe » constitue les techniques
d'information permettant de porter l'information des producteurs vers les
commerçants. Quatre vingt pourcent des intermédiaires
enquêtés ont affirmé s'informer auprès d'autres
intermédiaires sur les différents aspects de leur activité
de commercialisation. Cependant, 20 % des répondants reconnaissent
s'informer sur les prix des tubercules au près des producteurs.
En dernier ressort, l'analyse des résultats des
fréquences montre que les stratégies de commercialisation des
intermédiaires sont mal structurées et inefficaces pour le bon
fonctionnent de la filière igname dans la zone périurbaine de
Douala. Toutefois pour mieux comprendre les causes de ce mauvais
fonctionnement, l'identification des contraintes à des niveaux divers de
la filière igname a été effectuée.
4.5 IDENTIFICATION DE QUELQUES CONTRAINTES RENCONTREES
PAR LES ACTEURS DE LA FILIER IGNAME
Les contraintes sont définies comme des
problèmes, des limitations extérieures pouvant empêcher ou
limiter le développement.
A cet effet, l'analyse des contraintes a consisté
à chaque maillon de la filière, à identifier quelques
obstacles qui empêchent son bon fonctionnement.
4.5.1 Contraintes au niveau des producteurs
Les producteurs enquêtés repartissent les
contraintes en trois catégories : l'insuffisance des moyens
financiers, la faible fertilité des sols et l'attaque des rongeurs, des
coléoptères et maladies. La figure 19 présente les
différentes catégories des contraintes que l'on rencontre au
niveau de la production.
67%
30%
3%
Insufisance des
moyens financiers
Faible fertilité des
sols
Attaque des rongeurs,
des coléoptère et des
maladies
Figure 19 : Répartition des contraintes au niveau
des producteurs
Il ressort de la figure 9 que 67, 30 et 3 % des producteurs
estiment que les principales contraintes à la filière sont
respectivement l'insuffisance des moyens financiers, la faible fertilité
des sols et les dégâts causés aux ignames par les
rongeurs, les coléoptères et diverses maladies.
Cette insuffisance des moyens financiers se traduirait par un
faible taux d'extension des plantations, car il faut signaler que
l'accès à la terre se fait en grande majorité par
location. De plus le coût de la main d'oeuvre et des semenceaux entrave
gravement la production.
Bell et al. (2000) ont trouvé dans une
étude sur les racines et tubercules en Afrique, que les frais de la main
d'oeuvre et le coût d'acquisition des semenceaux représentent
respectivement 44 et 55 % du coût total de production des ignames. Ces
résultats de l'étude sont conformes à ceux de Bell et
al.( 2000).
4.5.2 Contraintes au niveau des distributeurs
Les intermédiaires classent les contraintes en quatre
groupes : le manque d'infrastructures spécifiques pour le stockage
des tubercules, l'instabilité des prix, l'insuffisance du fonds de
roulement et l'absence de norme standard dans le calibrage des ignames. La
figure 20 indique les contraintes que subissent les commerçants.
20%
60%
10%
10%
Manque
d'infrastructures
spécifiques de
stockage
Instabilité des prix
Insuffisance du fonds
de roulement
Absence de norme
standard dans
le calibrage des
tubercules
Figure 20: Répartition des contraintes par les
distributeurs
La figure 20 montre que les principales contraintes de
commercialisation tels qu'exprimés par les enquêtés
sont l'instabilité des prix sur le marché (60 %), le manque
d'infrastructures spécifiques de stockage des ignames (20 %),
l'insuffisance du fond de roulement (10 %)
Les travaux réalisés par le Projet de
Diversification des Exploitations Agricoles en 1999 sur les acquis et les
contraintes de la filière manioc au Cameroun révèlent que
les contraintes relatives à la commercialisation des produits du manioc
sont principalement : les contraintes de fond de roulement,
l'irrégularité des approvisionnements, la variation des prix
l'absence des normes liées au calibrage des ignames (10 %).
De même les travaux de Hatcheu (2000) sur
l'approvisionnement et la distribution alimentaire à Douala
révèlent que l'instabilité des prix des vivriers sur les
marchés de Douala est en grande partie tributaire de la
saisonnalité de l'offre. Les variations inter saisonnières
et ou inter annuelles sont essentiellement liées aux
difficultés de conservation qui empêchent l'étalement
des récoltes et de la vente. Aussi, les résultats de notre
étude sont à ceux des travaux antérieurs.
4.5.3 Contraintes liées au transport
Les transporteurs repartissent leurs contraintes en deux
catégories : les tracasseries policières et les taxes. La
figure 21 indique ces contraintes.
67%
33%
Tracasseries
policières
Taxes
Figure 21 : Répartition des contraintes par
les transporteurs des tubercules d'igname
Il ressort de la figure 21 que, 67 % des transporteurs
estiment que les tracasseries policières sont les principales
contraintes à leur activité. Les taxes (ticket de quai, patente,
impôt libératoire, taxe de stationnement, etc.)
élevées constituent la deuxième contrainte. Presque tous
les transporteurs ont reconnu verser une somme allant de 2000 à 4000
FCFA selon la capacité du véhicule par jour au poste de
contrôle de police pour éviter d'être arrêter
abusivement.
Dans cette logique, les travaux de Hatcheu (2000) sur
l'approvisionnement et la distribution alimentaire à Douala
révèle que, quelque soit le point de départ, chaque voyage
à destination de Douala constitue un chemin de croix pour les
transporteurs. Par exemple sur l'axe lourd Bonjongo-Douala par Buea, le
transporteur doit se soumettre à 33 postes de contrôles de police
et de gendarmerie où il paie en moyenne 1000 FCFA par poste soit
33 000 FCFA.
En effet, ces résultats montrent les indicateurs de
la corruption sur les réseaux routiers du Cameroun en
générale et de Douala en particulier.
Conclusion du chapt'4
CHAPITRE 5 : CONCLUSION ET RECOMMENDATIONS
Ce chapitre conclut et propose quelques recommandations aux
parties prenantes.
5.1 Conclusion
L'objectif global de cette étude était de
générer les connaissances sur le fonctionnement de la
filière igname en général et dans la zone péri
urbaine de Douala. Plus spécifiquement il s'agissait:
- d'identifier et de caractériser les acteurs
impliqués dans la filière tubercules d'ignames dans la zone
périurbaine de Douala ;
- de caractériser les différentes
variétés d'ignames produites dans la zone
d'étude ;
- d'identifier les circuits de commercialisation et les
contraintes que rencontrent les différents acteurs impliqués;
- d'estimer les coûts et les marges
bénéficiaires des acteurs impliqués dans la production et
la commercialisation de l'igname dans la zone d'étude.
Pour mener à bien ces objectifs, la technique
d'échantillonnage par choix raisonnée ou choix proportionnel a
été retenue. Ainsi 40 producteurs, 06 transporteurs et 10
commerçants ont été interrogés. Les données
recueillies ont été traitées au logiciel SPSS 12.0.
L'approche filière est l'outil qui a permis de caractériser la
filière igname dans la zone d'étude.
Le diagnostic de la fonction de production a fait intervenir
deux types de producteurs : les petits producteurs et les grands
producteurs. En ce qui concerne la transformation, elle est inexistante dans
la zone d'étude. Les activités de production font intervenir
majoritairement le genre masculin (8 3%), composées pour la plupart des
producteurs d'origine Anglophone (90 %), tandis que la commercialisation est
exclusivement l'apanage de la gente féminine en majorité d'ethnie
Bamiléké (80 %). Toutefois on observe une légère
spécialisation des semi-grossistes dans la vente d'une des
variétés d'igname produite dans la zone de production.
Techniquement trois variétés d'ignames sont
cultivées dans la zone de production (D. rotundata, D. alata et
D. cayenensis) avec des fréquences de production de l'ordre de
68, 30 et 2 % respectivement. La culture associée est le système
de culture la plus pratiquée. Les principaux types d'associations
sont : igname-pistache-macabo ; igname-plantain-pistache ;
igname-arachide-pistache. Les producteurs pratiquent une jachère de
courte durée d'environ deux ans, ce qui est très insuffisant
pour une bonne régénération des sols. Du point
économique, les différents acteurs directs de la filière
igname dégagent des marges positives. Cependant celles-ci sont
inégalement reparties le long de la filière.
En somme, la filière igname reste limitée par
certaines contraintes notamment : l'absence de transformation,
l'insuffisance des moyens financiers, l'instabilité des prix, la baisse
de la fertilité des sols, le manque d'infrastructure spécifique
de stockage, les tracasseries policières. Pour lever ces limites,
quelques recommandations sont été proposées.
5.2 Recommandations
Quelques recommandations sont formulées à
l'intention des producteurs d'ignames de Pendamboko et Matouké, aux
intermediaires, au PNDRT, et enfin au Gouvernement camerounais.
Les producteurs d'igname de Pendamboko et
Matouké devraient :
1- se spécialiser dans la production de la
variété la plus rémunératrice telle que le
Dioscoreae rotunda ou « calabar yam ».
2- se regrouper soit en GIC, soit en associations de
producteurs.
3- mettre sur pied un système de production et de
vente organisée en vue d'accroitre leur production et mieux
contrôler le marché.
Le PNDRT devraient :
1- étendre l'étude dans d'autres bassins de
production en vue d'avoir une idée assez générale des
caractéristiques socio-économiques et techniques de la
filière Dioscoréaceae dans la zone périurbaine de Douala,
de manière à entreprendre des actions pouvant améliorer
son fonctionnement.
2- de réorienter ses activités autour de
l'igname qui a été abandonné au profit d'autres tubercules
tel que le manioc.
Les distributeurs devraient :
1- s'organiser en groupe pour la commercialisation de leurs
produits. Ceci permettrait de réduire leurs charges de
commercialisation, de fidéliser la clientèle et de rendre le
produit disponible à tout moment.
2- s'intéresser aux ravitaillements d'autres
marchés urbains et frontaliers en vue d'améliorer de leurs
revenus.
Le gouvernement devrait :
1- initier des actions visant le renforcement des
capacités techniques et organisationnelles des différents acteurs
de la filière racines et tubercules en général et igname
en particulier. Un accent doit être mis sur la formation et l'information
de ces acteurs.
2- Elaborer les normes de calibrage des ignames.
En plus des recommandations ci-dessus, des axes de recherches
peuvent être explorées. Ainsi des études pourraient
être initiées dans les domaines suivants:
· la transformation de l'igname en vue de valoriser
son potentiel économique ;
· l'évaluation des pertes post récolte
sur les variétés produites et commercialisées dans les
différents bassins de productions de Douala ;
· l'étalonnage systématique de
différentes unités de mesures locales (UML) dans tous les autres
bassins de production afin de connaître le prix réel des ignames
au Kilogramme.
Bibliographie et sites consultés
Adanguidi J. (2006). « La
personnalisation de l'impersonnel. Réflexion autour du commerce de
l'igname à Cotonou, Benin », Le bulletin de l'APAD,
N° 19, les interactions rural- urbain : circulation et mobilisation
des ressources, [En ligne], mis en ligne le : 24 juillet 2006.
URL : http : // apad.revues.org/document 428 html. Consulté
le 7 avril 2009.
Auriole L. & Aboudou Y.M.AR. (2007).
Impact de la croissance urbaine sur les filières agricoles en Afrique
de l'Ouest : Cas de l'igname à Parakou, Benin, 30 p.
Ayangma A.I.E. (2009).
Caractérisation de la filière mangue dans la zone
périurbaine de de Maroua. Mémoire de fin d'études.
FASA, Université de Dschang, 82 p.
D'andlau G. & Lemelle J.p. (1989).
Economie des filières en régions chaudes : Formation des
prix et échanges : Approche filière. Utilité et
enjeux dans nos interventions de coopération. 81-82. CIRAD
Degras L. (1994). L'igname. Bulletin
CTA, 30: 1-52. Maisonneuve et Larose. Paris.
Duteurtre G., Koussou M.O. & Leteuil H.
(2000). Une méthode d'analyse des filières.
Montpellier : CIRAD-LRVZ.
Belibi H.W. &Tagne F.G.M. (2005). Analyse
et identification des acteurs de la filière racine et tubercule aux
activités de production-transformation-commercialisation dans la ville
de Douala. 20 p.
Bell A., Muck O. & Shuler B. (2000). Les
richesses du sol: Les plantes à racines et à tuber -cules en
Afrique : Une contribution du développement des technologies de
récoltes et d'après récolte. DES-ZEL-GTZ.
Bopda A. (1993). Le secteur vivrier
Sud-Camerounais face à la crise cacaoyère. Travaux de l'Institut
de géographie de Reims, 83 : 109-122.
Bricas N. & Vernier P. (2000). Le
système cossette lève plusieurs contraintes. Bulletin
Technologie et Partenariat en Agroalimentaire, 18 : 8-12.
Bricas N. & Vernier P. (2000). Situation
en Afrique et dans le monde. Un tubercule au fort potentiel de
développement. Bulletin Technologies et Partenariat en Agroalimentaire,
18 : 5-7.
Chiapo AC. (2005). Acteurs des
filières agricoles : Concepts et fonctions pour un
développe- ment équitable. Togo. Lomé. 6p.
Chohin-Kuper A. & Kelly V. (1998).
Sécurité alimentaire et filières agricoles en Afrique de
l'Ouest : Enjeux et perspectives quatre ans après la
dévaluation du franc CFA. Ouagadougou : CILSS.
Dumont R. & Vernier Ph. (1997). L'igname
en Afrique de solutions transférables vers le développement.
Cahier de la recherche développement, 44 : 115-120.
Fabre P. (1994). Note de méthodologie
générale sur l'analyse de filière : Utilisation de
l'analyse économique des politiques. Rome. 107 p.
Foundjem T.D. (2000). A socio-economic
analysis of marketing system of foodstuffs in Ngoulemakong Subdivision,
South Province of Cameroon case of Plantains ( Musa spp), cocoyam (
Xanthosoma sagitifoluim) and cassava (Manihot utilisima). Mémoire
de fin d'études. FASA. Université de Dschang, 86 p.
FAO. (1998). Etude de SADA des villes dans
les pays en développement: Situation et expériences
vécues. Collection FAO : Développement économique et
social. n°37. 252p.
Griffon M. (1998). Economie en régions
chaudes : Formation des prix et échanges agricoles.
Montpellier : CIRAD.
Golaz V. & Dupont V. (2004). Dynamique
périurbaine : population, habitat et
environnement dans les périphéries des métropoles. Compte
rendu de l'atelier de Delhi 25-26 Août 2006. 6 p.
Grossens F. (1997). Commercialisation des
vivres locaux. Le secteur informel dans une pers- pective dynamique. FAO, Rome
Italie. 92 p.
Hatcheu T.E. (2003). L'approvisionnement et
la distribution alimentaire à Douala ( Cameroun) :
Marché, Filière, Commerçants et Réseaux.
Thèse de Doctorat. Université de Paris 1,
Panthéon Sorbonne. 455 p.
Hugon P. (1997). La petite production
marchande africaine et l'informel, Paris, IEDES.
Hounghouigan J. (2000). Le wassa-wassa, un
couscous apprécié mais difficile à obtenir. Bulletin
Technologie et Partenariet en Agroalimentaire, 18 : 16.
IRAD. (2003). Premier rapport d'étape
sur recherche action sur l'agriculture périurbaine de
Yaoundé. 69 p.
Koffi-Tessio E.M., Tossou K.A., Sedzro K., Yovo K.,
Ajassou K. & Homevoh E. (2000). Marges de commercialisation et
l'équité du commerce des produits alimentaires au Togo.
Lomé, Octobre 2002.
Koffi-Tessio E.M., Sedzro K., Tossou K.A & Yovo
K. (2007). Structure, coût des transactions et
spatiale des marchés des produits alimentaires au Togo.
Lyonga S.N., Ajaga N., Sakwé P.N., Tumantecch
A. & Whyte J.B.A. (1987). Grow a mound of white yams.
Grow. Bull., Doc. IRAD / 87, Njombé-Cameroon.
Madiba K.C. (2004). Une agriculture à
multiples facettes. Générations, 38 : 20-22. Douala,
Cameroun.
Mvogo C.L. (2004).
Caractérisation technique et économique du maraichage urbain
et péri- urbain de Yaoundé. Mémoire de fin
d'études. FASA. Université de Dschang. 106 p.
MINAGRI. (2005). Document de stratégie
de Développement du Secteur Rural (DSDSR). République du
Cameroun, Yaoundé.
MINPLAPDAT. (2006). Rapport sur la
pauvreté au Cameroun. République du Cameroun,
Yaoundé.163 p.
Nguegang A.P. (2008). L'agriculture urbaine
à Yaoundé, analyse multifonctionnelle d'une activité
montante et économie de survie, Thèse de Doctorat.
Université Libre de Bruxelles. 200 p.
Montigaud J.C. (1992). Analyse des
filières agroalimentaires : méthodes et premiers
résultats. Economie Agroalimentaire, société et
série de développement agroalimentaire. Presses
universitaires de Grenoble. Florida. 229 p.
Nya T.N. (2008). Une analyse de la
filière banane hors standard des agro-industries du Cameroun.
Mémoire de fin d'études. FASA. Université de Dschang. 92
p.
Ondoa M.T. (2006). Analyse de la politique
agricole mise en oeuvre au Cameroun depuis 1960. République du
Cameroun, Yaoundé.66 p.
Ongla J. & Davis C.G. (1979). Economic of
food crop marketing in central Cameroon. CTA report 1. Gainsville. Florida.
229 p.
Paul R., Rey D.J. & Rey A. (2009). Le
nouveau petit Robert de la langue française.
PDEA. (1999). Etudes sur les acquis et
les contraintes de la filière manioc au Cameroun : rapport
final. Yaoundé : AGROCOM, 118 p.
Phillipe C. (2004). Contribution à
l'atelier de Dehli. Dynamique périurbaine : Population, habitat
et environnement dans les périphéries des grandes
métropoles.
PNDRT. (2005). Document de synthèse de
l'étude de base su les racines et tubercules au Cameroun. PNDRT,
Cameroun. 99 p.
PNDRT. (2006). Report on monographic study of
121 selected market for the market information system on root and
tuber crops under the Douala antenna. NPRTD. Cameroon. 61 p.
PNDRT. (2006). Etude sur l'observation des
racines et tubercules au Cameroun: Rapport provisoire de la première
phase. PNDRT, Cameroun. 4 p.
Robert P. (2003). Le nouveau petit
Robert : Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue
Française. Paris. 2950 p.
Tabutin D. & Schoumaker B. (2006). La
démographie de l'Afrique au Sud du Sahara des années 1950 aux
années 2000. Synthèse des changements et bilan statistique.
262p.
Tallec F. & Bockel. (2005). L'approche
filière, analyse fonctionnelle et identification des flux. FAO. Rome.
24 p.
Temple L. & Bikoi. (2000). Les cadres
méthodologiques de la collecte des données. CRBP.
Terpend N. (1997). Approvisionnement et
distribution alimentaire des villes. FAO. Rome.
Terpend N. (1997). Guide pratique de
l'approche filière. Cas de l'approvisionnement et distribution
alimentaire des villes. FAO. Rome.
Terpend N. (1997). Les contraintes des SADA
des zones urbaines d'Afrique. In aliments dans les villes. FAO. Vol 2.
Traoré Y. & Kaba S.L. (2007). La
commercialisation de l'igname en Guinée, capitalisation des
expériences de contractualisation entre l'union des producteurs
d'igname de Kankan et l'association des vendeurs d'igname de Conakry. MAROPA.
Guinée .13 p.
Sites consultés
http://fr.wikipedia.org/wiki/Agriculture_du_Cameroun.
Consulté le 9 mai 2009
http://www.fr.wikipedia.org/wiki/igname
Consulté le 13 mai 2009
http://www.fidafrique.net/article1018.html.
Consulté le 21 mars2009
http : //
www.urfist.en.sorbonne.fr/Ecoline/TEXT_theme_analyse.htm
consulté le 28 juillet 2009
CD consulté
``Igname'' Microsoft® Encarta
2009[DVD]. Microsoft Corporation, 2008
Annexe 1: Présentation du PNDRT
Programme National de Développement des Racines
et Tubercules
Coopération Cameroun - FIDA
B.P: 15308 Yaoundé - Cameroun;
Tél. : 22.22.73.25 / 99.31.96.51 - Fax: 22.22.73.25
e-mail:
racines&tubercules@yahoo.fr
; Site web:
www.pndrt-cm.org
Le PNDRT est un programme du gouvernement camerounais mis en
place avec l'appui du Fonds International de Développement Agricole
(FIDA), pour permettre aux populations rurales pauvres et principalement les
femmes, de réaliser des activités génératrices de
revenus durables et de participer de façon plus efficace aux efforts de
développement.
Le PNDRT s'inscrit dans le cadre général de la
lutte contre la pauvreté et la croissance en milieu rural par le biais
d'une approche filière impliquant les organisations paysannes (OP)
à la base et tous les autres acteurs de la filière des racines et
tubercules (R&T).
Le programme couvre l'ensemble du territoire national et est
organisé en cinq antennes : Bamenda ; Bertoua, Douala, Ebolowa
et Ngaoundéré. Il appui uniquement le développement des
racines et tubercules suivantes : manioc, macabo/taro, igname, patate
douce, pomme de terre.
Objectifs
Le PNDRT a pour finalité de contribuer à
améliorer durablement la sécurité alimentaire et les
moyens d'existence des populations rurales, principalement des femmes et des
jeunes, à travers la promotion du développement de la
filière de R&T. Pour atteindre ce but, la PNDRT se fixe comme
objectifs de :
- Renforcer la structuration de la filière des
R&T ;
- Améliorer l'accès des productrices et/ou
transformatrices aux circuits locaux, nationaux et sous-régionaux de
commercialisation des R&T ;
- Améliorer la réponse des producteurs et des
transformateurs à la demande quantitative et qualitative des
marchés ;
- Contribuer à l'intensification durable de la
production des R&T.
Composantes et activités du
programme
Pour atteindre ses objectifs, le programme a été
structuré en trois composantes techniques :
ü Composante 1 : Renforcement des capacités
et appui à l'organisation paysanne
Il s'agit de renforcer la structuration de la filière
des R&T à travers l'organisation des productrices, des
transformatrices et des autres acteurs. Les activités entreprises sous
cette composante ont pour but de promouvoir le développement de la
filière de manière intégrée, durable et
interprofessionnelle. La structuration et l'organisation des productrices se
fait autour des Comités Villageois de Concertation (CVC), des
Comités Bassin de Concertation (CBC), des Comités de
Marchés (CCM).
ü Composante 2 : Appui à la commercialisation
et gestion des micro entreprises
Les objectifs visés par cette composante se
déclinent de la manière suivante :
- Améliorer les flux de commercialisation,
- Réduire les asymétries économiques
entre les acteurs,
- Promouvoir un cadre sécurisant pour les transactions
commerciales, notamment par la promotion des normes de qualité.
ü Composante 3 : Appui à la production et
à la transformation
L'objectif de cette composante est d'améliorer
l'efficience et la rentabilité des processus de transformation, la
qualité des produits pour mieux répondre aux besoins du
marché, la productivité durable par l'intensification et la
diversification des R&T au niveau de systèmes de production
paysans.
Stratégie du programme
Elle consiste à assurer un développement durable
du sous-secteur des R&T à travers :
- Une approche par la demande et le marché
« Market-driven
approach » ;
- La contractualisation des services ;
- La professionnalisation des acteurs.
Annexe 2 : Questionnaire adressé aux
producteurs d'igname
ANALYSE SOCIO-ECONOMIQUE DE LA FILIERE IGNAME DANS LA
ZONE PERIUBAINE DE DOUALA
Ce questionnaire est strictement confidentiel, et les
informations issues de cette enquête ne doivent servir qu'à des
fins scientifiques et à la rédaction d'un mémoire de fin
d'étude d'ingénieur agronome à l'Université de
Dschang.
Information concernant le producteur
Numéro .......Date..................Nom de la
localité..................Région.......................
Nom de l'enquêté
..........................................................................................
1- Sexe :
1-Masculin......2-Féminin........Age :......ans Ethnie ou
province d'origine..........
2- Statut matrimoniale : 1-Célibataire
2-Marié Polygame 3-Marié monogame
4- Divorcée 5- Veuf
(ve)
3- Niveau d'éducation : 1-N'a jamais
été à l'école 2-Primaire 3-Secondaire
4-Universitaire
4- Croyance : 1- Pas de religion 2-Chrétienne
3-Musulmane 4- Animiste
5- Nombre de personnes en charge :.........1-.Nombre de femme
......
2-Nombre de garçon...........3-Nombre de fille......
6- Activité principale : 1-Agriculture
2-Elevage 3-Commerce 4- fonctionnaire 5-Autres à
préciser....................................................................................................
7- Activités secondaires : 1- Pas
d'activité 2- Agriculture 3-Elevage 4- commerce 5- Autres à
Préciser.....................................................................................................
8- Quelle activité vous rapporte plus
argent......................................................
9- Appartenez-vous à une organisation paysanne 1-oui
2-non
11- si oui pourquoi
.....................................................................................
12- non pourquoi
..................................................................................
13- Quelle est votre source d'information ? 1-Radio
2- Presse 3- AVZ 4- D'autres producteurs 5- les commerçants 6-
Autre (à préciser)......................
Information concernant l'exploitation
14- Quelle est la superficie de
l'exploitation :..................................................
15-Depuis quand pratiquez vous la culture de
l'igname (expérience dans l'activité) :
16-Un ans 2-Deux ans 2-trois 3- autres............
17-Pourquoi pratiquez-vous la culture des ignames (motivation
pour la production) :
1- Source de revenu 2-Source d'Alimentation
3-Autres.................
18-Comment avez-vous accès à la terre :
1-Legs 2-Achat 3- Don 4-Emprunt
5-Métayage 6- A l'Etat
19- Pratiquez-vous la jachère avant la culture de
l'igname ? 1- Oui 2-Non
20- Si oui quelle est sa
durée ?................................................................................
21- Combien de fois cultivez-vous l'igname sur un même
domaine ?......................
22- Pendant quel(s) mois plantez-vous
l'igname ?....................................................
23- Pendant quelle période récoltez-vous
l'igname ?...................................................
24-Quel système de culture pratiquez-vous ? a-
Pure b- Association,
lesquelles ?.................................................................................................................................
25- Quelles sont les variétés d'igname que vous
cultivez ?
Variété d'igname
|
Caractéristiques
|
|
|
|
|
|
|
|
|
26-Quelle est l'igname qui domine dans votre
exploitation ? .......................................
Pourquoi ?.....................................................................................................................................
27- Quelle est l'igname préférée
des : - Commerçants ?
Pourquoi ?------------------------------
Des consommateurs ?
Pourquoi ?--------------------------------------------------------------------
28- Quelle est la distance qui sépare les champs
d'igname de votre maison ?............................
29 - Quelle(s) autre (s) activité (s) pratiquez-vous
dans votre exploitation ?
30- Dou vous proviennent les semences
d'igname ?...........................................
31 - Quelle est la qualité de votre main
d'oeuvre ? 1- familiale 2-salariale
32- Quelles sont les problèmes que vous rencontrez
dans la production de l'igname ?........
............................................................................................................
33- Utilisez-vous de l'engrais ? 1-Oui 2-Non
34- si oui lesquels 1- chimique 2 - biologique
35-D' ou vous provient votre source de financement pour la
production d'igname ?........................
a- D'un parent
b- d'un prêt
c- Des opérations précédentes
d- Autres........................
Conservation / Stockage
36- Comment conservez- vous
l'igname ?........................................................................
...............................................................................................................
37 -Quelles sont les périodes de
stockage ?.......................................................................
38 - Quelle est la durée du stockage ?
a- 1 jour
b- 2 à 5 jours
c-2 semaines
d- 4 semaines
e-Ne se stocke pas
f- Autres à préciser......
39 -Pourquoi stockez-vous ?
a- Parce que personne n'achète
b- Pour attendre la hausse des prix
c- Parce que les prix sont bas
d- consommation future
40-Quelle sont les problèmes qui apparaissent lors du
stockage des l'igname ?..............
.......................................................................................................
41-Quelle est la proportion de votre récolte d'igname
est destinée au stockage ?
a-1/3 b- ½ c- ¾
d- 1
42-Où sont enregistrées le plus de
pertes ?
a- Au champ b- Lors du transport c- Lors du stockage
d- autres.........
43 - Nature des pertes ?
a- pertes physique (Détérioration physique des
tubercules d'igname)
b-Pertes économiques du a la (mévente).
44-En comparant à d'autres cultures quels sont les
avantages à cultiver de l'igname ?.........
................................................................................................................
45 Comment transportez-vous votre production du champ vers
votre domicile et le marché ?
a- pousse- pousse b- tête ou dos c- moto
d- véhicule
Commercialisation
46-Quelle quantité produisez-vous par
an ?.............................................................................
Unité de mesure
|
Quantité produite (kg)
|
47-Quelle quantité de votre production est : a-
Auto consommée............b- Vendue..........
48- Qui vend votre igname ? 1-vous même 2-votre
conjoint(e) 3- vos enfants
49- A qui vendez vous l'igname ?
a- Aux consommateurs b- Aux grossistes c- Aux
restaurateurs d-Aux commerçants urbains e- Aux semi-grossistes
f- Aux autres revendeurs g- Aux exportateurs
50- Où vendez-vous l'igname ?
a- Bord de champ
b- villes
(lesquelles ?).................................................
c-
Marchés..............................................................
d- Domicile
e-
Autres.............................................................
51- Comment Vendez vous l'igname ?
a- Contrat avec l'acheteur
b-Cash
c- Crédit
d- Autres..............
52-Quelle période de l'année les prix sont
élevées ?.........................
53- Quelle période de l'année les prix sont
bas ?..................................
54-Quelle (s) variété (s) sont elles les pus
commercialisée (s) pourquoi ?................................
.
55-Y'a-t-il des compétitions avec d'autres
ignames ?..................................................................
.................................................................................................................
56- Quelles sont les relations qui vous lient avec
l'acheteur ?
1- Aucune relation particulière
2- Strictement commerciale
3- Familiale
4- Amicale
5- Autres....................
57- de qui la demande est-elle plus
forte ?....................................................................................
58- Quelle distance sépare vos champs du lieu de
vente ?...........................................................
59 - À quelle période l'année vendez-vous
majoritairement de l'igname ?
Période
|
Abondance Pénurie
|
Septembre-Novembre
|
|
Décembre
|
|
Septembre-Février
|
|
Mars-Mai
|
|
Juin-Août
|
|
60- Connaissez-vous d'autres circuits de commercialisation de
l'igname ?
1- Oui
2- Non
61- Si oui le(s)
quel(s).................................................................................
62- quels types de contraintes êtes vous
confrontés dans la production de l'igname ?
.............................................................................................................
63- Quels sont les atouts de la commercialisation de
l'igname ?..............................................
..........................................................................................................
Prix
64 -Combien vendez-vous l'igname ?
Unité de mesure
|
Prix moyen (FCFA) / poids moyen ( kg)
|
Sept-Nov
|
Dec--Fevrier
|
Mars-Mai
|
Juin-Juillet
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
65 - Quels sont les problèmes dans la fixation des
prix.........................................
Perspectives
66-- Recevez vous un apport / aide quelconque d'une
structure ?...................................
.................................................................................................................
67- Pensez vous que l'igname est disponible pour
répondre aux demandes des populations
Urbaines ?.....................................................................................................................................
................................................................................................................
68- la production de l igname améliore t -elle votre
niveau de vie ? 1- oui 2- non
69- si oui
pourquoi ?--------------------------------------------------------------------------------------
70- Si non
pourquoi ?---------------------------------------------------------------------------------
Compte d'exploitation du producteur
Libellé
|
Quantité
|
PU
(FCFA)
|
PT
(FCFA)
|
Amortissement
|
Nombre d'année
|
Valeur
|
Total
|
1- charges matérielles
machette
houe
lime
sac
paniers
|
|
|
|
|
|
|
Total
|
|
|
|
|
|
|
2- Charges de fonctionnement
défrichage
semences
touaison et semage
engrais
1er sarclage
2nd sarclage
tuteurage
récolte
transport
stockage
imprévus(10%)
|
|
|
|
|
Total 2
|
|
|
|
|
Dépense totale
|
|
|
|
|
Recette brute
|
|
|
|
|
Recette nette
|
|
|
|
|
Merci de votre bonne compréhension
Annexe 3 : Questionnaire adressé aux
transporteurs d'igname
ANALYSE SOCIO-ECONOMIQUE DE LA FILIERE IGNAME DANS LA
ZONE PERIUBAINE DE DOUALA
Ce questionnaire est strictement confidentiel, et les
informations issues de cette enquête ne doivent servir qu'à des
fins scientifiques et à la rédaction d'un mémoire de fin
d'étude d'ingénieur agronome à l'Université de
Dschang.
Identification
Numéro .......Date..................Nom de la
localité..................Région.......................
Nom de l'enquêté
..........................................................................................
1- Nature du transporteur: 1-Chauffeur propriétaire 2-
Chauffeur locataire 3-Chauffeur Grossiste 4- Autre.........
....................................................................
2- Sexe :
1-Masculin......2-Féminin........Age :......ans Ethnie ou
province d'origine..........
3 -Appartenez-vous à une organisation des transporteurs
? 1-Oui 2-Non
4-Si oui
pourquoi ?........................................................................................................................
5- Si non
pourquoi ?----------------------------------------------------------------------------
6- Statut matrimoniale : 1-Célibataire
2-Marié Polygame 3-Marié monogame
7- Divorcée 5- Veuf (ve)
8- Niveau d'éducation : 1-N'a jamais
été à l'école 2-Primaire 3-Secondaire
4-Universitaire
6- Croyance : 1- Pas de religion 2-Chrétienne
3-Musulmane 4- Animiste
10-Nombre de personnes en charge
:...................................................................................................
11- Activité principale : 1-Transport
2-Agriculture 3 -Elevage 4- fonctionnaire 5-Autres à
préciser....................................................................................................
12- Activités secondaires : 1- Pas
d'activité 2- Agriculture 3-Elevage 4- commerce 5- Autres à
Préciser.....................................................................................................
13- Quelle activité vous rapporte plus
argent...........................................................
14-Depuis combien de temps faites-vous le
transport ?.............
15-Quelle est le type d'automobile utilisée
vous ?
? Pick-up
Camionnette (Peugeot)
? Camion (Toyota)
? Camions (Benz)c) Autres à préciser........
? Occasion Belgique
?Occasion locale
? Autres à préciser.............
16- pourquoi pratiquez vous le
transport ?---------------------------------------------------------------
17 - quelle est la source de financement de votre
activité ?
a- d'un parent
b- d'un prêt
c- Des opérations précédentes
d- Autres........................
18- Transportez vous les cultures vivrières ? Oui
? Non
19- Si oui quels types de produits transportez vous de
préférence ?
? Les bananes plantains
? Le maïs
? Les tubercules (igname, macabo, taro, manioc......)
?Les cultures maraichères
? Les fruits
? Autres à préciser.........
20- Comment est ce que vous travaillez avec les
commerçants de vivres ?
1) contrat
2) cash
3) crédit
4) arrangement cas par cas
21) Quels sont les critères sur lesquels vous vous
basez pour fixer vos prix
1) La distance
2) L'état des routes
3) La nature de la marchandise
4) La Quantité de marchandise à transporter
5) Autres à
préciser.............................................................................
22- Quels les frais à la charge du
transporteur ?
a) péage
b) police
c) Carburant
d) Chargement au départ
e) Déchargement à l'arrivée
f) Autres à préciser.....................
24- Parmi les charges que vous supporter, quelles sont les
plus importantes
a) Les charges fiscales
b) Les charges des salaires de employés
c) Entretien du véhicule
f) Autres à préciser.....................
25- Quelles sont les contraintes rencontrées lors de
vos activités de transports ?
a) Les tracasseries policières
b) Les percepteurs d'impôts
c) Les douaniers
d) Le mauvais état des routes
f) Autres à préciser.....................
26- Quelle appréciation faites vous de l'état
des routes que vous utilisez ?
a) Parfaitement entretenu
b) Pas du tout entretenu
c) un tout petit peu entretenu
f) Autres à préciser.....................
27) avez-vous un convoyeur ? ? Oui ?Non
28- Comment le
payez-vous ?-------------------------------------------------------------------
29- quelles sont vos relations avec vos clients ?
1- Aucune relation particulière
2- Strictement commerciale
3- Familiale
4- Amicale
5- Autres....................
30- le transport des ignames et d'autres marchandises
améliore t- elle votre niveau de vie ?
31-si oui
pourquoi ?-----------------------------------------------------------------
32- non
pourquoi ?---------------------------------------------------------------
33-Quelle est la distance de votre
trajet ?.............
Compte d'exploitation des transporteurs
Libellé
|
Quantité
|
P.U
(FCFA)
|
P.T
(FCFA)
|
Carburant
Péage routier
Taxes
Pourboire des policiers
Chargement
Déchargement
imprévus
|
|
|
|
Total 1
|
|
|
|
Transport passager
Transport ignames
Autres marchandises
|
|
|
|
Total 2
|
|
|
|
Dépenses totales
|
|
|
|
Revenu net
|
|
|
|
Merci de votre bonne compréhension
Annexe 4 : Questionnaire adressé aux
commerçants d'igname
ANALYSE SOCIO-ECONOMIQUE DE LA FILIERE IGNAME DANS LA
ZONE PERIUBAINE DE DOUALA
Ce questionnaire est strictement confidentiel, et les
informations issues de cette enquête ne doivent servir qu'à des
fins scientifiques et à la rédaction d'un mémoire de fin
d'étude d'ingénieur agronome à l'Université de
Dschang.
Identification
Numéro .......Date..................Nom de la
localité..................Région.......................
Nom de l'enquêté
..........................................................................................
1- Nature du commerçant : 1-Grossiste 2-
Semi-grossiste 3-Détaillante 4- Autre.........
2- Sexe :
1-Masculin......2-Féminin........Age :......ans Ethnie ou
province d'origine..........
3 -Appartenez-vous à une organisation des
commerçants? 1-Oui 2-Non
4-Si oui
pourquoi ?........................................................................................................................
6- Si non
pourquoi ?----------------------------------------------------------------------------------------
7- Statut matrimoniale : 1-Célibataire
2-Marié Polygame 3-Marié monogame
4- Divorcée 5- Veuf
(ve)
8- Niveau d'éducation : 1-N'a jamais
été à l'école 2-Primaire 3-Secondaire
4-Universitaire
9- Croyance : 1- Pas de religion 2-Chrétienne
3-Musulmane 4- Animiste
10- Nombre de personnes en charge :.........1-.Nombre de femme
......
2-Nombre de garçon...........3-Nombre de fille......
11- Activité principale : 1-Commerce
2-Agriculture 3 -Elevage 4- fonctionnaire 5-Autres à
préciser....................................................................................................
12- Activités secondaires : 1- Pas
d'activité 2- Agriculture 3-Elevage 4- commerce 5- Autres à
Préciser.....................................................................................................
13- Quelle activité vous rapporte plus
argent...................................................
14- Quelle est votre source d'information sur les prix de
l'igname ? 1-Ministère du commerce 2- Presse 3- la
municipalité 4- D'autres commerçants 5- votre voisin 6-
Autre (à préciser)......................
15- Depuis combien d'année pratiquez- vous cette
activité de commercialisation ?-------
Approvisionnement
16- Auprès de qui vous approvisionnez vous en
igname ?
a- Grossiste
b-Semi-grossiste
c-Producteurs
d- Autres détaillants
e-Autres producteurs
f-Autres grossistes
17- Où vous approvisionnez vous ?
a-Villages
(lesquels ?)....................................................................................
b- Villes
(lesquelles ?)...................................................................................
c-Marchés
(lesquels ?)...................................................................................
d-Champs................................................................................................
e-
Autres................................................................................................
18- Comment vous achetez vous ?
a- Contrat
b-Cash
c-Crédit
d-Autre.........
19- quelle est votre source de financement de la
commercialisation ?
a- d'un parent
b- d'un prêt
c- Des opérations précédentes
d- Autres........................
20- Quel(s) mode(s) de transport utilisez vous pour acheminez
vos produits du lieu d'approvisionnement vers le lieu de vente ?1-
tête 2-moto 3- pousse-pousse 4- voiture
21- Combien achetez vous l'igname ?....
Unité de mesure
|
Prix moyen (FCFA) / poids moyen ( kg)
|
Sept-Nov
|
Dec--Fevrier
|
Mars-Mai
|
Juin-Juillet
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Stockage
22- comment conservez-vous vos ignames après la
récolte ?.........................................
23- Disposez vous d'un magasin pour stockez vos
produits ?........................................
24 - Quelle est la durée du stockage ?
a- 1 jour
b- 2 à 5 jours
c-2 semaines
d- 4 semaines
e-Ne se stocke pas
f- Autres à préciser............
25- Pourquoi stockez-vous ?
a-Parce que personne n'achète
b- Pour attendre la hausse des prix
c- Parce que les prix sont bas
d- Autres........................
26-Pouvez vous estimez vos
pertes ?.............................................................................
27- Quelles sont les relations qui vous lient avec
l'acheteur ?
1- Aucune relation particulière
2- Strictement commerciale
3- Familiale
4- Amicale
5- Autres....................
Commercialisation
28- A qui vendez vous ?
a- Consommateurs
b-Restaurateurs
c-Autres revendeurs
d-Grossistes
e- Semi grossistes
29-Quelle est la distance qui sépare votre lieu
d'approvisionnement du lieu de vente ?........
30 -Quelle (s) variétés d'igname (s)
commercialisez vous le plus ?
............................................................................................................
31 -Quelle période de l'année vendez-vous
majoritairement l'igname ?..................................
32- De qui la demande est-elle
forte ?..................................................................................
33- Comment adaptez-vous vos stratégies de vente aux
demandes croissantes ?....................
.............................................................................................................
34-Connaissez un circuit de commercialisation de l'igname,
lequel ?...................................
..............................................................................................................
35- A quelles contraintes êtes-vous confrontées
dans le commerce de l'igname ?....................
...............................................................................................................
27- Quelle quantité vendez-vous par
an ?..... .....................................................
Prix
29- A combien vendez vous ?
Prix
Unité mesure
|
Prix moyen (FCFA) / poids moyen ( kg)
|
Sept-Nov
|
Dec--Fevrier
|
Mars-Mai
|
Juin-Juillet
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
30- y'a-t-il des problèmes dans la fixaction des
prix.................................................
.................................................................................................................
31-En comparant avec d'autre cultures, la culture d'igname est
elle rentable ?.........................
.................................................................................................................
31 -Combien dépensez-vous pour le transport du lieu
d'approvisionnement vers votre lieu de
vente ?..........................................................................................................................................
Perspectives
32- Recevez vous un apport / aide quelconque d'une
structure ?...................................
.................................................................................................................
33- Pensez vous que l'igname est disponible pour
répondre aux demandes des populations
urbaines ?.....................................................................................................................................
34- Quels sont les principales contraintes qui menacent la
commercialisation des ignames selon vous ?..............
.................................................................................................................
35- la commercialisation des ignames améliore t- elle
votre niveau de vie ?
36- si oui
pourquoi ?-----------------------------------------------------------------
37- S non
pourquoi ?---------------------------------------------------------------
Compte d'exploitation du distributeur
Libellé
|
Unité
|
Quantité
|
Prix unitaire
|
Prix total
|
Prix d'achat
Transport personne
Transport d'igname
Manutention
Loyer
Taxes
Imprévus ( 5%)
|
|
|
|
|
Cout de revient
Prix de vente
|
|
|
|
|
Merci de votre bonne compréhension
|