Centre d'Etudes Supérieures Industrielles
Mastère Spécialisé en Management
Des Ressources
Humaines
Thèse professionnelle Thème
La Gestion Des Conflits Au Travail
Comment passer de la Confrontation à la
Coopération ?
Cas : NAFTAL/SPA
Présenté par :Melle Cheballah
Fatima
2
Sommaire
-Introduction
1- Contexte
2- Problématique
3- Les Objectifs
4- Les enjeux
5- L'hypothèse
A. Partie théorique :
Chapitre I : Présentation de Naftal/Spa
I-1.Historique, missions, moyens
I-2.Organigramme
I-3.Stratégie de l'entreprise
Chapitre II : Le conflit
II-1.Définition (cadre légal)
II-2.Notion de conflit de travail
II-3.Les sources du conflit
Chapitre III : Le droit du travail
III-1. Définition
III-2.Le cadre législatif et
réglementaire
III-3.Développement historique
III-4.Historique du développement
des
relations individuelles et collectives en
Algérie
III-5. Le dialogue social
III-6. La négociation
III-7. Le climat social
III-8. La communication
III-9. La culture d'entreprise
III-10. La Convention collective
III-11. Le règlement intérieur
B. Partie pratique :
Chapitre I : Le contentieux social à Naftal
/Spa
I-1. Introduction
I-2. Définition
I-3. Identification des litiges
I-4. Etape du contentieux social
I-5. Analyse de décisions de justice rendues en
matière sociale
I-6. Incidences du contentieux social sur
l'entreprise
Chapitre II : Le bilan climat social 2007
II-1. Les ressources humaines par CSP au 31/12/2007
II-2. La discipline
II-3. Evolution des sanctions
II-4. Relation Direction/Travailleurs
II-5. Evolution des requêtes
II-6. Objet des requêtes
II-7. Conflits portés au niveau de la justice
II-8. Conflits portés au niveau de L'inspection du
travail
II-9. Evolution des conflits portés au Niveau de
l'inspection du travail
II-10. Répartition des affaires traitées par
structure
II-11. Répartition des nouvelles affaires
II-12. Evolution des nouvelles affaires au niveau de la
justice
Chapitre III : Présentation de la
convention
collective
Le règlement intérieur
Chapitre IV : Suggestions et
recommandations
Chapitre V : Illustration
comparatives avec les
législations étrangères
Conclusion
Bibliographie
Annexes.
3
4
Dédicaces
Ce mémoire est dédié à mes parents,
qui m'ont toujours poussé et motivé dans mes études. Sans
eux, je n'aurais certainement pas fait d'études longues.
Ce mémoire représente donc l'aboutissement du
soutien et des encouragements qu'ils m'ont prodigués tout au long de ma
scolarité. Qu'ils en soient remerciés par cette trop modeste
dédicace
Pour ma soeur Karima et ses enfants ,Mehdi ,Yacine et Sara, Pour
ma soeur Hadjila et mon frère Ahmed qui m'ont toujours Soutenus tout au
long de ma formation ,je dédie ce travail .
Remerciements
Au terme de ce travail, je tiens à exprimer mes vifs
remerciements :
A Mr DJAMAL, pour m'avoir honoré en acceptant de diriger
ce travail. pour l'encadrement technique et pour m'avoir guidé,
encouragé et conseillé pendant toute la période de stage.
Je tiens à mentionner le plaisir que j'ai eu à travailler avec
lui.
Je tiens fermement à mentionner le plaisir que j'ai eu
à étudier au CESI Algérie. J'en remercie
ici le Directeur Général M. Mourad Belhoul , qui par sa foi en
cet Institut réussit à mener à bout la lourde et difficile
mission qui lui est confiée. Je pense également à ses
collaborateurs directs, M. Bruno Garcia, M Ferdi
Abdelhamid , M.Aniba Fouad et à tout le personnel de Cesi
Algérie.
Je tiens également à associer à cette oeuvre
tous mes collègues de promotion que j'ai eu le plaisir de côtoyer
pendant cette période de formation. Une pensée va
particulièrement à tous ceux d'entre nous qui n'ont pas eu la
possibilité d'aller jusqu'au bout de leur formation.
Je tiens également à remercier tous mes
frères et amis qui ont cru en moi, m'ont encouragé et m'on
donné la force d'aller jusqu'au bout, a savoir, M. Yousfi El Hocine
,Chef de département commercial au district Com de Tizi -Ouzou ainsi que
M.Hamiche Malik Cadre au même district .
Je pense enfin fortement et à tous ceux qui ont
contribué de près ou de loin à la réalisation de ce
travail. Enfin et surtout au DIEU TOUT-PUISSANT qui m'a toujours
aidé.
5
Introduction
Pour relever les défis de la compétitivité
et de la croissance face à un environnement de plus en plus complexe,
incertain et hautement concurrentiel, les organisations doivent sans cesse
évoluer et procéder parfois à des changements et
restructurations qui ne vont pas sans heurts entre les acteurs
concernés.
6
Lors de l'introduction d'une nouvelle technologie ou d'un projet
d'entreprise, les managers se trouvent souvent confrontés à la
résistance au changement et doivent continuellement susciter la
motivation de leurs collaborateurs et équipes pour la réalisation
des objectifs.
Aujourd'hui les conflits font partie de la réalité
quotidienne et de la vie des organisations modernes. Ils reflètent la
dynamique des relations humaines et sociales et traduisent la volonté
des acteurs d'influencer leur environnement.
Ils ne doivent être ni supprimés, ni
évités, mais gérés, voire stimulés dans le
cas où l'efficacité, la créativité et l'innovation
en dépendraient.
Toutefois, si ces conflits ne sont pas gérés
convenablement, ils peuvent avoir des conséquences négatives
voire dramatiques. Tout d'abord sur l'individu (perte de confiance, de
performance, de dynamisme, problèmes de santé...) ; ensuite sur
l'organisation (baisse de productivité, mauvaise image externe,...).
Il est donc nécessaire d'appréhender
sérieusement cette gestion des conflits en installant un climat propice
à la communication et un style de management adapté à
l'organisation (taille, activité, direction...). La prévention
est certainement à mettre en avant mais l'organisation doit savoir
gérer le conflit lorsqu'il est présent et cette gestion ne
s'improvise pas dans un couloir ou au téléphone. Elle
nécessite une connaissance, un véritable travail de fond qui
peut, à long terme, être profitable.
Naftal, qui fait l'objet de mon analyse dans le présent
document est consciente de cet enjeu. Elle
souhaite améliorer sa façon de gérer les
conflits de sorte à ce que tous les acteurs impliqués travaillent
pour le même objectif :
Garder sa place de leader sur le marché de la
commercialisation et de la distribution des produits
pétroliers
Naftal s'attend à ce que ses gestionnaires
maîtrisent cette compétence de plus en plus recherchée de
nos jours : l'habileté à gérer des conflits,
car la vie au travail sans conflits est utopique !
1- Contexte :
"Assurer la croissance d'une entreprise, mais aussi sa
capacité à changer dans le respect des contraintes d'un cadre
juridique complexe en constante évolution, requièrent de ses
dirigeants qu'ils puissent considérer le droit social comme un outil au
service de l'entreprise. Il convient ainsi de privilégier
l'anticipation, afin notamment d'optimiser la gestion des ressources humaines,
de prévenir les conflits individuels ou collectifs du travail, ou d'en
limiter les répercutions.
Le déplacement de la société vers des
valeurs post-industrielles modifie l'ensemble des rapports présents dans
l'organisation du travail : Mais comment se reflètent ces
transformations sur le conflit? Comment influencent-elles ces derniers?
L'hypothèse générale est que le conflit du travail a
changé en
nature, en intensité et en volume. Le conflit
industriel, longtemps dominant, a cédé la place à
l'émergence de formes nouvelles et diversifiées du conflit du
travail.
Il s'agit en effet de plus en plus de gérer l'entreprise
en intégrant les attentes de l'ensemble des parties prenantes et non de
répondre uniquement à ses exigences
Les transformations récentes du monde du travail ont
suscité la formation d'identités nouvelles qui ont
contribué à la production de formes nouvelles du conflit du
travail.
L'évolution de l'environnement externe du conflit
industriel et la gestion des conflits du travail apportée par le courant
managérial des relations industrielles ainsi que les transformations
récentes du monde du travail modifient dans le même temps les
fondements de l'encadrement juridique des relations du travail régulant
les conflits du travail.
Les salariés diversifient donc leurs requêtes
Depuis, d'autres catégories de travailleurs émergents. Les
identités des travailleurs sont remaniées. Ces nouvelles
identités professionnelles divisent les groupes de travailleurs.
Il s'agit des techniciens, des professionnels, des
travailleurs du savoir, dont les connaissances et compétences sont
spécifiques et difficilement remplaçables tandis que la
main-d'oeuvre industrielle est peu qualifiée et interchangeable. La
force de travail est de moins en moins physique et de plus en plus
intellectuelle. Ils se cherchent une place dans l'organigramme organisationnel,
oscillant entre les cadres et les employés. Ils se regroupent selon
leurs compétences et leur réseau de connaissances
académiques plutôt qu'autour des groupes de travailleurs de
l'entreprise. Ils ne disposent pas d'un pouvoir de négociation suffisant
en tant que collectif.
C'est ainsi en tant qu'individu qu'ils se valorisent,
aidés dans cette démarche par les employeurs qui facilitent la
négociation individuelle du contrat de travail lorsque cela est
possible. Les relations s'atomisent, les contrats de nature précaire se
multiplient, entraînant les salariés dans des négociations
individuelles plutôt que collectives.
En effet, avant de commencer cette étude sur la gestion
des conflits dans les organisations, il faut correctement délimiter
notre sujet. Nous parlerons donc bien évidemment des conflits au travail
résultant de la communication dans le groupe, des tensions qui se
forment autour de l'activité entre le salarié et son employeur
Il y a plusieurs façons d'aborder les conflits , Les
divers auteurs ne s'entendent pas sur la définition des genres de
conflits, sur leurs causes et sur les solutions. Mais tous sont d'accord sur un
point : dans tous les secteurs de notre vie, les conflits sont non seulement
inévitables mais ils sont également nécessaires à
notre dynamique de travail, et même plus, à notre
vitalité.
7
2-Problématique :
8
Naftal se trouve actuellement dans un environnement
concurrentiel, pour répondre aux besoins du marché et garder sa
place de leader dans le marché de la distribution des produits
pétroliers, l'entreprise se voit obligée d'optimiser sa gestion
des conflits pour assurer un climat social serein en cette période de
changement, sachant que un conflit social dans une entreprise est, pour son
management, une expérience très déstabilisante, voire
traumatisante, lorsqu'il n'y est pas préparé.
Les coûts induits par un conflit social se comptent
fréquemment en millions de dinars, sans compter l'impact du conflit sur
la culture de l'entreprise et les relations entre les équipes. Un
conflit dur marque ainsi parfois l'histoire de l'entreprise sur de nombreuses
années et peut obérer sa capacité à changer et
à s'adapter.
Malgré l'importance du sujet, peu de managers à
Naftal sont préparés à la gestion des conflits sociaux
faute de disponibilité ou par absence de réflexe.
> Mais qu'arrive-t-il lorsqu'un conflit éclate
au sein d'une organisation ?
> Que faire dans ce genre de situation ?
> Comment résoudre et prévenir les
conflits en milieu de travail ?
> Pourquoi les Gestionnaires à Naftal
tardent-ils à intervenir en situation de conflit ?
3-Les objectifs:
La valeur ajoutée que nous voulons apporter à notre
entreprise c'est : *Des solutions pragmatiques
L'objectif de la thèse et de faire un diagnostic et de
proposer des recommandations qui seront nécessaires pour :
* Donner les outils pratiques aux gestionnaires leur permettant
d'éviter, de détecter et de résoudre les conflits au sein
de leurs équipes ou plus globalement dans l'entreprise.
· Identifier et de comprendre les raisons d'un conflit ;
· Déceler leur mode préférentiel de
résolution de conflits et en comprendre les limitations;
· Mener un entretien de résolution de conflit ;
· Prévenir les conflits par l'analyse des
indicateurs de climat social dans l`équipe ;
· Comprendre et gérer les conflits en période
de changement.
9
5-L'hypothèse :
Pour répondre à la problématique
posée, nous avons préconisé l'hypothèse suivante
:
Le non respect, voire la méconnaissance, de la
législation et de la réglementation du travail par les
gestionnaires à Naftal génère des conflits entre
l'employeur et l'employé, qui finissent en contentieux devant les
juridictions.
10
A-Partie théorique
Chapitre I : Présentation de Naftal/Spa
1. a- Historique :
Issue de SONATRACH, l'entreprise ERDP a été
créée par le décret N° 80/101 du 06 avril 1981.
Entrée en activité le 1er janvier 1982, elle est chargée
du raffinage et de la distribution des produits pétroliers.
En Août 1987, l'activité raffinage est
séparée de l'activité distribution et dévolue
à une nouvelle entité NAFTEC.
NAFTAL est désormais chargée uniquement de la
commercialisation et de la distribution des produits pétroliers et
dérivés.
En 1998, elle change de statut et devient Société
par actions filiale à 100% de SONATRACH.
1. b- Mission
NAFTAL a pour mission principale, la distribution et la
commercialisation des produits pétroliers sur le marché
national.
Elle intervient dans les domaines :
de l'enfûtage des GPL
de la formulation de bitumes
de la distribution, stockage et commercialisation des
carburants, GPL, lubrifiants, bitumes,
pneumatiques, GPL/carburant, produits
spéciaux.
du transport des produits pétroliers.
NAFTA spa, filiale à 100% de Sonatrach est
organisé en quatre (04) Branches.
Elle a pour mission principale, la distribution et la
commercialisation des produits pétroliers sur le marché
national.
1. c- Moyens :
Avec un personnel de 30 000 agents,
Naftal est le premier distributeur de produits pétroliers en
Algérie.
Elle contribue à hauteur de 51% de l'énergie
finale en fournissant 10 millions de tonnes de produits pétroliers par
an sous forme de :
Carburants (8 millions de TM).
Gaz de pétrole liquéfiés (plus de 1.6
million de TM). Bitumes (plus de 0.5 million de TM). Lubrifiants (plus de 70
000 TM).
Représentant pour l'exercice 2007:
Un chiffre d'affaire toutes taxes comprises de 208 milliards
de DA.
Une valeur ajoutée de 30 milliards de DA.
Un résultat d'exploitation de 6 milliards de
DA.
Pour cela elle dispose de :
49 centres et dépôts de distribution et de
stockage de carburants, 22 centres et 27 magasins lubrifiants et
pneumatiques.
26 centres et dépôts Aviation, 06 centres
marine.
49 dépôts relais de stockage GPL.
41 centres d'emplissage GPL d'une capacité
d'enfûtage de 1,2 millions tonnes/an.
3 centres vrac GPL.
15 unités bitumes d'une capacité de formulation
de 360.000 tonnes/an.
3 000 véhicules de distribution et 800 engins de
manutention et de maintenance. 730 Km de canalisation
Et son réseau de distribution s'étend sur :
1 952 stations service dont 671 en toute
propriété 7925 points de vente GPL.
11
2.Organigramme de la société
12
3. Stratégie de l'entreprise
A travers son plan de développement, Naftal vise un double
objectif :
Poursuivre sa mission de distribution des produits
pétroliers. Améliorer sa qualité de service.
Les principales actions menées par Naftal portent sur :
La modernisation et la réhabilitation de ses
infrastructures de stockage.
la mise en conformité de ses installations avec les
normes de protection de l'environnement et de sécurité
industrielle.
La modernisation et l'extension de son réseau de
stations-service.
le renouvellement de ses moyens de transport par route et de
son matériel de manutention.
L'augmentation de ses capacités de transport par
pipe.
La promotion de ses produits propres : GPL et essence sans
plomb
13
Chapitre II : LE CONFLIT
14
II.1- Définition :
Conflit du mot latin conflictus, signifie choc, rencontre
d`éléments, de sentiments contraires qui s`opposent, synonyme de
antagoniste, lutte, opposition.
On peut parler de conflit latent (larve) ou ouvert.
Ces caractéristiques :
- Il est une réalité inévitable
- Il fait partie de la nature de tout système social
- Lié au phénomène de changement
- Il est lié aux rôles, statuts, division du
travail
- Peut être une source progrès
La société se crée, se construit, se produit
et évolue à travers et grâce au conflit.
Le rapport au pouvoir et le degré de liberté
déterminent la nature du conflit :
- Latent
- Manifeste
Le conflit décrit deux situations différentes :
° Acteurs interdépendants avec des buts
opposés ou adhérents à des valeurs contradictoires
° Acteurs interdépendants en compétition : ils
visent un même but mais, qui peut être atteint que par l'un d'eux
au détriment de l'autre ou des autres.
Exemple de valeurs antagonistes :
_ Propriété privée opposée à
la propriété collective des moyens de production
_ Oppositions de projets de société Exemple de but
opposé :
Les salariés veulent obtenir une augmentation des salaires
alors que la direction est préoccupée par la recapitalisation de
l'entreprise.
Exemple de but identique et démarche opposée :
- Les deux parties visent le même but mais s'opposent sur
la façon de les réaliser.
15
- Cas de deux syndicats à la gestion des affaires sociales
dans l'entreprise 2- Définition dans la réglementation nationale
:
Un conflit de travail est tous désaccord ou
différend, qui n'est pas résolu dans le cadre des
procédures internes de gestion, pouvant surgir entre deux parties. Il
peut être individuel ou collectif : désaccord entre un individu et
son employeur pour le premier, et désaccord relatif aux relations
socioprofessionnelles et aux conditions de travail entre les travailleurs et
l'employeur pour le second.
Le fonctionnement harmonieux d'une entreprise nécessite un
dialogue social entre les quatre pôles : la direction, le personnel,
l'encadrement et la représentation des travailleurs.
Le nouveau dispositif légal a limité le champ
d'intervention de l'état en promouvant une loi cadre, et en
créant des institutions d'arbitrages : l'inspection du travail et la
justice sociale.
C'est La loi 90-02, 03, 04,14 portant sur la prévention
des conflits collectifs et droit de grève, l'inspection du travail,
prévention des conflits individuel et justice du travail, et enfin
l'exercice du droit syndical.
La représentation des travailleurs comporte : les
délègues du personnel représentant l'ensemble des
travailleurs, participent à la gestion administrative par le biais du
comite de participation, et les délègues syndicaux
représentant les organisations syndicales représentatives
défendent les intérêts matériels et moraux de leurs
membres.
II.1- NOTION DE CONFLIT DE TRAVAIL
Un conflit peut être considéré comme une
rupture de l'harmonie sociale qui peut être appréhendée en
deux catégories de conflits qui peuvent surgir dans l'entreprise et
notamment :
- Le conflit individuel : désaccord
entre travailleur et employeur
- Le conflit collectif : ou sont opposés
des catégories ou groupes socioprofessionnels.
a)LE CONFLIT INDIVIDUEL :
Tout différend individuel de travail opposant un
salarié et un employeur sur l'exécution du contrat de travail, et
qui n'est pas résolu dans le cadre des procédures internes de
gestion.
Quelles modalités ?
Dans le cadre des modalités institutionnelles de
prévention et de règlement des conflits individuels de travail,
le législateur a prévu trois (3) étapes chronologiques,
à savoir :
16
1er étape : La possibilité de
règlement du conflit au sein de l'entreprise, la loi envisageant :
- La fixation de procédures internes de règlement
des conflits individuels au niveau de la convention collective impliquant des
dispositions négociées (dialogue) de prise en charge du
différend
- à défaut, l'obligation pour le travailleur de
saisir sa hiérarchie d'abord puis, en cas de non réponse ou
d'insatisfaction, l'instance chargée de la gestion du personnel ou
l'employeur lui-même selon le cas, et ce dans des délais
dûment fixés.
PROCEDURES INTERNES DE REGLEMENT
La loi envisage :
« Les conventions peuvent prévoir les
procédures internes »
Sinon le travailleur saisit
Si
Réponse négative ou pas
de réponse dans les 8 jours
La hiérarchie directe
Le service de gestion du personnel
ou l'employeur
Et si réponse négative ou pas
de réponse dans les 15 jours
|
|
EXTERNALISATION DU CONFLIT PROCEDURES
EXTRENES
2eme étape
En cas d'échec de la démarche
précédente (procédure interne), la loi envisage
une deuxième étape
L'externalisation du conflit individuel par la
saisine de l'inspection du travail qui n'interviendra dans ce type de conflit
que pour :
. Dresser le procès verbal de la déclaration
écrite du demandeur,
. Saisir dans les trois 3 jours qui suivent, le bureau de
conciliation,
. Convoquer le demandeur et le défenseur à la
séance de conciliation.
INSPECTION DU TRAVAIL
Saisit le bureau de conciliation dans les 3
jours
Si demandeur ne comparait pas : RADIATION DE
L'AFFAIRE
1ere réunion de conciliation dans les 8
jours
Si défendeur ne comparait pas : convocation dans
les 8 jours
Si accord :
PV DE CONCILIATION
Si absence à 2 réunions
consécutives: PV DE NON CONCILIATION
EXECTION dans les 30 jours
Si délai non respecté
ou désaccord
|
|
|
La partie concernée SAISIT LE
TRIBUNAL
|
|
|
|
|
|
|
2 membres représentant
les travailleurs
Composition
2 membres représentant
les employeurs
17
ASSUREE ALTERNATIVEMENT TOUS LES SIX MOIS
LE BUREAU DE CONCILIATION
PRESIDENCE
3eme étape :
La saisine du tribunal, en cas de non conciliation par la partie
ayant intérêt, la requête étant accompagnée du
PV de non conciliation
Le règlement Des
Conflits
Ainsi mis en oeuvre par la loi
STATUE EN PREMIER ET DERNIER RESSORT
18
Certificat de travail...
Annulation sanction...
Passe d'abord par la PREVENTION
LE TRIBUNAL
Dialogue
Et concertation
Au niveau interne et externe
. La première audience du tribunal est fixée au
plus tard dans les 15 jours qui suivent la date d'introduction de la
requête introductive d'instance.
ORDONNE L'EXECUTION DE PLEIN DROIT
Application ou interprétation convention
ou...
Application ou interprétation au titre de
la conciliation
Paiement des rémunérations
6 derniers mois...
19
b) LE CONFLIT COLLECTIF :
Tout désaccord relatif aux relations socio
professionnelles et aux conditions générales de travail, entre
les travailleurs et l'employeur, parties à une relation de travail et,
non résolu dans le cadre conventionnel de conciliation.
Et, là aussi la Loi prévoit une série de
dispositions impliquant :
LA PREVENTION DES CONFLITS COLLECTIFS
-Au plan interne-
EXAMEN DE LA SITUATION PROFESSIONNELLE
1ere étape
Conventions collectives
EMPLOYEUR
DELEGUES SYNDICAUX
REUNIONS PERIODIQUES
20
PROCEDURES CONVENTIONNELLES
DE CONCILIATION
VERS INSPECTION DU TRAVAIL
Si le différend persiste
21
2 éme étape
- Au plan externe-
MEDIATION Recommandations
FACULTATIVES
ARBITRAGE Sentences
PROCEDURE DE CONCILIATION OBLIGATOIRE
Tentative de conciliation au niveau de l'inspection
du travail (audience dans les 08 jours de la saisine)
Peut être rejetée
3éme étape
Si
Alors
LES PROCEDURES DE CONCILIATION INTERNE §
EXTERNE SONT EPUISEES
EXERCICE DU DROIT DE GREVE
|
|
QU'IL Y AIT GREVE
-A.G regroupant plus de 50% du collectif -Information de
l'employeur sur l'A.G - Vote à bulletins secrets
|
|
Dépôt d'un préavis de grève
(Délai négocié - minimum 8 jours Le délai court
à compter de la date de son dépôt
|
|
IL Y A GREVE
22
4éme étape
DE LA RESOLUTION DE LA GREVE
POURSUITE DES NEGOCIATIONS OBLIGATOIREMENT AVANT ET
PENDANT LA GREVE
Si
Persistance du conflit
INTERVENTION DES AUTORITES (Ministre, Wali,
Président APC) MEDIATEURS QUALIFIES
Et Si
Persistance du conflit
COMMISSION NATIONALE D'ARBITRAGE . Magistrat de la
cour suprême . Représentants de l'Etat
. Représentants des travailleurs
SENTENCE ARBITRALE EXECUTOIRE
Dans les 30 jours de la saisine par le 1er
président de la cour suprême
23
DE L'ENTRAVE A LA LIBETE DU TRAVAIL
ACTE EMPECHANT (Menaces, violences, voies de
fait...)
24
D'ACCEDER AU MILIEU HABITUEL DE TRAVAIL
|
DE REPRENDRE OU POURSUIVRE une activité
professionnelle
|
|
FAUTES PROFESSIONNELLES - INFRACTIONS
PENALES
PAS DE RUPTURE DE LA RELATION DE
TRAVAIL
(Suspension)
DE LA PROTECTION
DU DROIT DE GREVE
INTERDICTION DE REMPLACER
ET DE
SANCTIONNER LES GREVISTES
SANCTIONS PENALES
- ABSENCES aux réunions, audiences de
conciliation
- FAUSSES informations, documents
falsifiés
- PARTICIPATION, incitation à la grève
illicite
- ENTRAVE à la liberté du
travail
- ATTEINTE à l'exercice du droit de
grève
Et si
INFRACTIONS
Accompagnées de VIOLENCES et VOIES DE
FAIT
DE LA REQUISITION ET DE L'INTERDICTION
Un moyen de mise en oeuvre du SERVICE MINIMUM en cas
de
REQUISITION
REFUS DES TRAVAILLEURS
INTERDICTION
PEINES AGGRAVEES
ACTIVITES dont l'interruption met en DANGER
LA VIE
LA SECURITE
|
|
Où crée une CRISE
ECONOMIQUE
|
|
|
|
LA SANTE
26
SEPT (07) FONCTIONS et ACTIVITES relevant notamment de
l'Etat Le recours à la grève est interdit aux :
- Magistrats
- Fonctionnaires nommés par décret ou en poste
à l'étranger
- Agents du service de sécurité
- Agents des services d'exploitation des réseaux des
transmissions nationales, des ministres de l'intérieur et des affaires
étrangères.
- Agents actifs des douanes
- Personnel des services extérieurs de l'administration
pénitentiaire
c) LES SOURCES DU CONFLIT
- On peut distinguer huit sources de conflits avec leurs modes
de résolution :
A. Pouvoir :
-
27
Enjeu (conscient ou inconscient) : « Exister et/ou
(souvent inconscient) exister plus que toi ! »
- Genre : psychologique et/ou politique.
- Exemples : les dissensions dans les couples, les luttes de
pouvoir dans l'entreprise
- Modes de résolutions principales : arbitrage,
négociation ou guerre
B. Reconnaissance
- Enjeu (conscient ou inconscient) : être « reconnu
» dans sa vocation à être au monde, dans son existence, dans
son identité. Refuser le déni d'existence.
- Genre : psychologique et/ou politique
- Exemple : les dissensions dans les couples, les luttes de
« classes » dans l'entreprise.
- Modes de résolution principaux : social et
démocratique, empathie (pour reconnaître), négociation,
arbitrage, guerre (pour être reconnu).
C. Intérêts et gains :
- Enjeu : protéger ou augmenter ses gains (gagner des
dollars, du pétrole, de la puissance...).Le genre économique
et/ou politique
- Exemples : toutes les opérations récentes de
guerre ont un dit ou non dit économique (pétrole : Irak -
Afghanistan)
- Modes de résolution principaux : arbitrage,
négociation, guerre.
D. Valeurs :
- Enjeu : défendre une idée que l'on croit
supérieure (« qui vaut » d'où « valeur »). Le
genre : moral, idéologique, religieux.
- Exemple : les croisades, les totalitarismes... - Mode de
résolution principaux : modus vivendi négocié de
valeurs minimales, mais il est très difficile de négocier sur des
valeurs ; Guerre
E. Malentendu (s) :
- Enjeu : communiquer mal.
- Exemples : la vie quotidienne et les relations humaines
pullulent de malentendus. « Derrière le bien entendu, se cache le
mal compris » (lacan). Rendez vous manqués, ton
interprété comme agressif, intentions mal comprises, etc.
- Modes de résolutions principales : clarification,
régulation.
28
F- Pulsion :
- Enjeu (inconscient) : amour- haine, acceptation- rejet.
- Genre : psychologique
- Exemples : le racisme, les conflits de « faciès
», « première impression » etc.
- Modes de résolution principaux : prise de recul ou de
hauteur, « deuxième impression ».
G- Incompatibilités névrotiques :
- Enjeu : être en relation, vivre ensemble
- Genre : psychanalytique
- Exemples : deux angoissés ensemble qui nourrissent la
relation de leur angoisse jusqu'à rendre impossible, deux obsessionnels
en relation de travail (le plus entêté gagne, qui doute le plus
fait douter l'autre), etc.
- Mode de résolution principal : psychanalyse.
H- Erreurs comportementales :
- Enjeu : communiquer
- Genre : communication
- Exemple : oublier de dire bonjour, ne pas sourire, être
formellement agressif (pour mieux se défendre), envahir par sa gestuelle
l'espace de l'autre, parler très fort alors que l'autre murmure,
être imprécis dans son vocabulaire, etc.
- Modes de résolution principaux : formation à la
communication comportementale, méta communication.
29
Chapitre III : Le droit du travail :
III.1- Définition :
Le droit du travail est un droit spécial. Il régit
les relations entre les employeurs et les salariés, mais il ne
régit pas que les rapports juridiques individuels existants entre eux :
Employeurs et salariés sont des groupes co-existants. Des rapports
collectifs vont naître entre eux, des conventions seront signées
régir ces rapports, et des procédures spéciales seront
prévues pour régler les différends qui naissent entre
eux.
Le droit du travail recouvre un domaine très large :
- Il a sa propre juridiction : des tribunaux sont
institués pour statuer sur les différentes difficultés
nées de la conclusion, de l'exécution et de la rupture des
contrats individuels de travail.
- Des procédures et des organismes spéciaux sont
chargés du règlement des conflits de travail. - Le droit du
travail est un droit encore instable : il traduit la recherche de
l'équilibre social. - Il vise à apporter aux travailleurs
protection et sécurité :
* Protection contre les abus possibles dont il pourrait
être l'objet et contre l'injustice sociale née du
déséquilibre économique des parties en présence.
* Protection contre les risques sociaux et la
sécurité dans les conditions d'exécution du travail
Le droit du travail qui régit comme toutes les
règles juridiques des relations humaines ne s'applique pas à
l'ensemble du travail humain ;En effet, il y a des relations de travail qui
sont régies par des branches différentes du droit selon que
l'employeur est l'Etat ou non, que le travailleur agit pour son compte ou pour
le compte D'autrui, la nature du contrat qui lie le travailleur au donneur
d'ordre etc....C'est ainsi que d'autres branches du droit sont
concernées telles que le droit administratif, le droit commercial
etc.
La distinction fondamentale entre le droit du travail et les
autres branches du droit est que le droit du travail ne régit pas le
travail indépendant.
ORDRE PUBLIC
ABSOLU
Lois- Ord. Conv.Regl.in
ter
30
ORDRE PUBLIC
SOCIAL
III.2- Le cadre législatif et
réglementaire :
-ELEMENTS DU DISPOSITIF LEGAL
La source la plus élevée s'impose à la
source plus basse. Le principe général est le suivant :
DISPOSITIF LEGAL
ENCADREMENT DE LA RELATION DE TRAVAIL
ELEMENTS DE PRESERVATION DE L'ORDRE PUBLIC
Eléments de préservation de l'ordre absolu :
1- Droit à la participation
2- Droit à la négociation collective
3- Droits à l'exercice du droit syndical
OBLIGATOIRES
4- Droit à l'exercice du droit de grève
5- Droit aux recours individuels
Eléments de préservation de l'ordre social :
ELEMENTS ELIGIBLES A LA NEGOCIATION COLLECTIVE
1- Procédures de conciliation des conflits de
travail
2- Service minimum en cas de grève
3- Rémunération du travail DELEGUE
4- Modalités d'exercice du droit syndical SYNDICAL
5- Modalités d'absence des
délégués syndicaux
6- Durée et dénonciation de la convention
collective
ELEMENTS ELIGIBLES A LA CONSULTATION
31
1- Règlement intérieur
2- Information sur la marche de l'entreprise
3- Surveillance de l'exécution des dispositions
DELEGUE
relatives à l'emploi, à l'hygiène et DU
à la sécurité PERSONNEL
4- Consultation des états financiers
III.3- Le développement historique
1) Les facteurs de développement 1932/1962 :
Quatre facteurs sont à l'origine du développement
du droit du travail :
a) La conjoncture politique :
Les événements politiques et les orientations
idéologiques des détenteurs du pouvoir ont marqué
l'évolution des relations de travail. Il en est ainsi :
- De la révolution de 1789. Proclamation des
libertés individuelles.
- De la révolution de 1848. Avènement de
démocratie politique.
- De l'empire libéral (1860/1880). Avènement du
droit de grève et de liberté syndicale.
- Des républiques et de l'avènement du front
populaire en 1936.
b) 32
La conjoncture économique :
Celle-ci s'est particularisée par plusieurs
événements. La révolution industrielle du 19 éme
siècle avec la concentration des entreprises et l'accroissement des
effectifs des salariés, les périodes de crise et de
prospérité économique.
c) Les progrès scientifiques et technologiques
:
Ces progrès ont eu pour effet, d'entraîner la
désuétude de certaines formes et techniques d'organisation du
travail et l'absoléscence des règles de droit qui les
encadraient.
33
d) Le rapport de force :
Les relations de travail se sont développées
principalement grâce à l'action collective des travailleurs qui
ont payé un lourd tribu.
Il ne faut pas bien entendu ignorer le rôle du
législateur et de la jurisprudence qui ont amené à la
codification en règles juridiques des réalités
enregistrée sur le terrain.
2) Le développement historique en France
:
Quatre périodes marquent l'évolution des relations
de travail. La 1ere est celle antérieure au contrat de travail, la 2eme
est celle des révolutions de 1789 et 1848, la 3eme est celle de la
période libérale et la 4eme plus récente est celle
contemporaine.
1) Le régime du travail avant la révolution
industrielle :
L'essentiel du travail était assuré dans
l'antiquité et le moyen âge par l'esclavagisme et le servage qui
excluait tout rapport juridique de personne à personne, entre le
maître et l'esclave, le maître et le serf. Les rapports de travail
de travail salariés étaient très rares.
Le régime de travail était organisé
à partir du 12eme siècle en corporative qui était la
règle dans les métiers traditionnels dont seuls les membres seuls
les membres pouvaient exercer une profession. Les membres étaient
organisés en apprenti, compagnon et maître qui était le
chef d'entreprise.
L'économie était de type agricole et artisanal, et
l'entreprise était avant tout familiale. Il n'y avait pas de
séparation tranchée entre le travail industriel ou artisanal et
le travail domestique car les travailleurs vivaient dans leur majorité
dans la maison du maître et participaient aux travaux de la maison et de
l'atelier. Ils étaient payés en logis, en nourriture et pour
partie en espèces (salaire modique). N'échappaient à ce
régime de travail que les métiers dits - libres - (manufactures
royales) et ceux qui travaillaient dans les premières entreprises
capitalistes (révolution industrielle du 19eme siècle).
2) La révolution de 1789- Les libertés
individuelles :
Cette révolution d'inspiration bourgeoise a
consacré l'affirmation de la liberté naturelle de l'homme par 3
principes :
- Le droit de propriété, droit individuel
absolu donnant à son titulaire la pleine maîtrise sur ses biens et
donc la souveraineté dans l'organisation et le fonctionnement de son
entreprise.
- La liberté de travail. Tout individu est libre de
travailler et de choisir son travail (ce qui exclut le travail forcé) et
donc pour l'employeur la liberté de recruter le personnel qui lui
convient.
- La liberté contractuelle. Les individus peuvent en
pleine autonomie régler par leur seule volonté, le contenu de
leurs rapports juridiques et résilier librement le contrat.
Ces principes sont affirmés par la Loi Allarde des
02-07/03/1791 qui consacre le libre exercice de toute activité
professionnelle pour son propre compte (liberté du commerce et
d'industrie) ou pour le compte
34
d'autrui (liberté du travail).
Le libéralisme individualiste est confirmé par le
libéralisme économique qui repose sur le principe de la libre
initiative individuelle, stimulée par la recherche du profit qui ne peut
être assurée que par le jeu des lois naturelles qui
régissent l'offre et la demande des marchandises et du travail,
régulé uniquement par le jeu de la concurrence.
C'est au nom de ces libertés que :
- L'intervention de l'Etat dans le contrat de travail n'est pas
tolérée car elle serait attentatoire à ces
libertés.
- Que l'emprise du groupe sur l'individu n'est pas admise. Ce
qui exclut l'existence des solidarités ou des intérêts
collectifs. C'est à ce titre que la Loi Chapelier des 14-07/06/1791
interdit les groupements particuliers (les groupements patronaux étaient
tolérés), et que la liberté d'association n'était
pas citée pas citée dans les libertés
énoncées. La seule Loi était le contrat, les seules
parties sont celles liées par le contrat de travail qui était la
seule source du droit du travail.
La seule initiative prise par le pouvoir a été la
création d'un établissement de secours public pour fournir du
travail, aux valides pauvres et le repos dominical prévu par le
décret du 18/11/1814 qui sera abrogé par la Loi du 12/11/1880.
Le règlement des conflits individuels relevait des
compétences de la police selon la Loi des 01 et 22 germinal an X1 qui
instituât le livre ouvrier pour suivre les déplacements des
ouvriers.
Les compétences en matière de règlement des
conflits individuels seront ensuite confiées par la Loi du 18/03/1806,
à une institution appelée le conseil du prud'homme qui a fait
l'objet de modifications importantes par la Loi du 27/03/1907.
L'action collective n'était pas admise et son expression
(la grève) était interdite par le code pénal (délit
de coalition). La détermination des relations de travail.
La détermination des relations de travail était
fixée par le code civil dans le titre consacré aux contrats de
louage qui prévoit deux types de contrats :
- Le louage des choses. Une partie s'oblige à faire jouir
l'autre partie d'une chose pendant un certain temps, moyennant un prix. Il
s'agit notamment des baux de louage de meubles et d'équipement etc.
- Le louage d'ouvrages et d'industries. Une partie s'oblige
à faire quelque chose pour l'autre partie moyennant un prix. Le louage
d'ouvrages comporte 3 variétés de contrats :
. Le louage de voitures (transport de personnes
et de marchandises
. Le louage d'architectes, d'entrepreneurs et de
techniciens (marchés, études, devis etc.) Ces deux
variétés de contrats concernent les travailleurs
indépendants.
Le louage des gens de travail. Une partie s'oblige à
s'engager au service d'une partie. C'est le louage de services appelé
louage de domestiques et d'ouvriers. Il s'agit du travail pour autrui. Le code
civil
35
assimilait en fait les travailleurs à des marchandises.
Ainsi les relations de travail étaient déterminées par la
seule volonté des parties qui s'exprimait à travers le contrat
individuel de louage de service qui obéissait aux règles de droit
commun du code civil qui régissait les obligations.
En fait, l'égalité des contractants supposée
par la code civil n'existe pas dans le contrat de travail qui est un contrat
d'adhésion très dur et la relation de travail est
différente des autres situations contractuelles dans la mesure ou le
travailleur est soumis à une double dépendance économique
(salaire), et juridique (subordination à une autorité
hiérarchique). Le travailleur n'avait aucun pouvoir de
négociation et était en situation d'inégalité avec
l'employeur.
3) La révolution de 1848 - les premières
Lois sociales :
La révolution de 1848 sonnera le début du
déclin du libéralisme individualiste. Quatre facteurs expliquent
cela :
a- Idéologie : les socialistes condamnaient et
combattaient le capitalisme libéral.
b- Politique : c'est l'avènement de la démocratie
politique avec l'instauration du suffrage universel.
c- Economie : accélération à partir de la
2émé moitié du 19éme siècle de la
révolution industrielle
d- Pression de classe ouvrière par les grèves de
Lyon en 1831 et Paris en 1834, à l'initiative de groupements
professionnelles appelés « sociétés de
résistance ».
La situation des travailleurs était terrible, travail 15h
par jour, 7/7 jours à partir de 5 ans dans des conditions de travail
déplorables et avec des salaires modiques. L'Etat qui prit qui prit
conscience des abus inadmissibles, décida d'intervenir pour
protéger les faibl
es. Objectif qui constituera la finalité du droit du
travail et justifiera les interventions dans le contrat. C'est ainsi que l'Etat
limitera l'âge des enfants de 8 à 12 ans, à 8h par jour par
la Loi du 27/11/1849.
Il s'agit des premières limitations à la
liberté contractuelle et aux relations individuelles de travail qui ne
s'appliquaient qu'aux ouvriers de l'industrie, les autres secteurs étant
exclus, d'où appellation de législation industrielle. Cependant,
tous ces textes connaîtront un échec.
4) L'Empire libéral (1860/1880). De l'action
individuelle à l'action collective :
Cette période marquera la reconnaissance de l'action
collective et les premières extensions de la législation
industrielle, à d'autres secteurs par la Loi du 25/05/1864 qui supprime
le délit de coalition, la grève devient licite et l'institution
par la Loi du 19/05/1874 du premier corps d'inspecteurs du travail
chargé de contrôler le travail des enfants dans l'industrie dont
l'âge du travail est porté à 12 ans.
Par ailleurs, les dispositions du code civil qui imposent en
matière de croire à la parole du maître pour le paiement
des salaires ont été abrogées par la Loi du 02/08/1868.
5) L'action des républiques
36
a)1880/1900 : Liberté syndicale et amorce des conventions
collectives :
Cette période est caractérisée par un grand
nombre de Lois dont la plus importante est la Loi du 21/03/1884 qui consacre la
démocratie politique, la liberté syndicale.
Des tentatives d'élaboration de conventions collectives
seront menées en 1890 dans l'industrie du livre et dans les charbonnages
afin de réduire les relations individuelles, au profit des relations
collectives. C'est le début de la superposition de la convention
collective au contrat de travail. L'Etat interviendra de plus en plus dans le
contrat de travail et les conditions de travail en restreignant la
liberté contractuelle par :
- LA Loi d'Avril 1898 qui institut la responsabilité de
l'employeur en cas d'accident du travail et sa réparation forfaitaire
- La Loi du 22/03/1892 qui fixe l'âge de travail à
13 ans.
- La Loi de 1892 qui interdit le travail des enfants le
Dimanche.
Sur le plan des relations collectives, cette période a
été marquée par la reconnaissance du syndicat qui est un
groupement professionnel privé lié, à l'exercice collectif
des libertés individuelles qui a pour cadre non pas l'entreprise mais la
profession. Il a pour prérogatives :
- La formation professionnelle
- L'activité d'aide sociale
- Les conditions de travail (hygiène et
sécurité)
- La représentation de la profession
- L'étude et la défense des
intérêts économiques, industriels, commerciaux et
agricoles
Les syndicats s'organisent sur le plan local et régional
en fédérations (bourses de travail) et par profession en
fédérations de métiers dans les années 1892. La
première union syndicale sera la CGT créée en 1895.
- La première procédure de règlement
pacifique des conflits collectifs de travail sera initiée par la Loi du
27/12/1892 en laissant la faculté, aux parties d'y recourir ou non.
- C'est également, la période ou sera menée
la première action privée pour la participation des
travailleurs à la vie d'entreprise. C'est la
création d'un conseil d'usine avec la participation des travailleurs
pour l'examen des conditions de travail (Léon HAMEL).
- La première tentative privée d'organisation de
la 1ere conférence internationale pour la protection des ouvriers aurait
eu lieu en 1890.
- La 1ere et la 2eme internationale ouvrière qui ont lieu
en 1864/1889 regroupèrent les partis politiques et les syndicats.
b) 37
1901/1918 : amorce de la participation des travailleurs à
la vie de l'entreprise : Cette période connaîtra plusieurs
initiatives dont 06 importantes :
- Deux porteront sur la codification des livres un et deux du
premier code de travail (1901) et la création du premier ministre du
travail et de la prévoyance (Décret du 25/10/1906).
- La troisième initiative sera la Loi sur la
liberté d'association (1919).
- La quatrième porte sur la création des premiers
délégués permanents des travailleurs, à la faveur
de
la guerre 1914/1918, initiative qui sera abandonnée par
la suite.
- La cinquième est une action privée qui porte sur
la création de l'association internationale du travail (A.I.T)
- La sixième est l'institution du repos hebdomadaire par
la Loi du 13/07/1906
c) 1919/1939 :
La fin de la guerre entraînera l'initiative de
réformes importantes en matière de droit du travail. C'est ainsi
que les relations de travail seront marquées notamment par :
- La Loi du 29/04/1919 instituant la journée de 8h de
travail par jour.
- La Loi du 19/07/1928 sur la résiliation abusive du
contrat de travail. - La création de deux institutions importantes :
- La sécurité sociale par la Loi du 05/04/1928
- Les allocations familiales par la Loi du 11/03/1932
- La codification du code du travail se fera successivement en
1910, 1922, 1927 et 1929. Sur le plan des relations collectives cette
période verra :
- La consécration des conventions collectives qui restent
cependant, facultatives par la Loi du 25/03/1919 et entraîne pour
l'employeur qui les refuse des sanctions si ce n'est la mise en jeu de sa
responsabilité et le paiement éventuel des dommages et
intérêts.
- L'extension de la capacité des syndicats qui peuvent
agir en justice et l'extension du droit syndical, aux autres secteurs y compris
les professions libérales sauf pour la fonction publique (Loi du
12/03/1920).
Sur le plan international, c'est la création des
premières organisations syndicales internationales :
- La fédération syndicale internationale (F.S.I)
au congrès d'Amsterdam en 1919 qui collabore avec l'O.I.T
- La confédération internationale des syndicats
chrétiens (C.I.S.C)
-
38
L'international syndicat rouge (I.S.R) en 1921.
- Création de l'O.I.T et du B.I.T par le traité de
Versailles en 1919 regroupant les Etats, les employeurs et les syndicats
représentatifs.
Cependant, les ouvriers qui n'ont pas
bénéficié de la prospérité après la
guerre recourent à des grèves avortées (grève
générale de 1920 à Lyon et Paris 1932) actions qui
stoppèrent le mouvement des Lois sociales en cours.
L'avènement du front populaire 1936/1938 :
La crise économique des années trente, les preuves
de force ouvrières et la poussée des socialistes amèneront
à l'avènement du front populaire.
Le gouvernement organise la première tripartite qui
aboutira aux accords de Matignon du 07/06/1936 et la promulgation de Lois
importantes :
? La Loi du 24/06/1936 qui fera de la convention collective, le
mode normal de détermination des relations de travail et instituera les
délégués du personnel (facultatif) et la
possibilité d'extension des conventions collectives à d'autres
secteurs et l'introduction de la notion de syndicat représentatif
utilisée par l'OIT.
? La Loi du 31/12/1936 qui institue le règlement
pacifique des conflits collectifs par la procédure de la conciliation et
de l'arbitrage obligatoire (avant c'était facultatif pour la Loi du
27/12/1982).
? La Loi du 31/12/1938 portant création de la commission
supérieur d'arbitrage.
? La Loi du 11/07/1939 qui prévoit la réquisition
en cas de grève pour protéger l'employeur et la
collectivité nationale.
? La Loi du 21/06/1936 qui limite la durée du travail
à quatre heure/semaine.
? La Loi du 20/06/1936 qui institue les congés
payés pour un an de services continus.
? La Loi du 09/08/1936 qui fixe l'âge de travail à
14 ans.
La guerre 1939/1945 :
La guerre stoppera le mouvement social de 36/38. L'Etat
interviendra dans les relations de travail en fixant les salaires et les prix
et en limitant les relations collectives et le droit syndical par la charte du
travail du 04/01/1941 et créera un syndicat unique et obligatoire
revenant ainsi sur les acquis des travailleurs.
Après 1945, l'Etat rétablira partiellement les
libertés contractuelles et la fixation des salaires par la
négociation collective (Loi du 23/12/1946), ainsi que la liberté
syndicale (Loi du 27/07/1944).
39
La constitution de 1946 réaffirmera les libertés
d'opinion, le droit syndical, le droit de grève la participation des
travailleurs à la gestion des entreprises et le droit d'expression des
travailleurs. De nombreuses Lois furent promulguées :
> La Loi du 11/10/1946 qui crée le service
médical de droit privé.
> La Loi du 02/08/1949 qui prévoit la suspension du
contrat de travail pour mandat électif.
> La Loi du 25/02/1946 qui autorise le paiement majoré
des H.Sup.
> La Loi du 30/04/1947 qui prévoit la fête du
1er Mai.
> La Loi du 16/04/1946 qui institue le statut des
délégués du personnel qui est légal et non plus
conventionnel
> L'ord. du 22/02/1945 qui crée les comités
d'entreprises qui sont paritaires et dotés de la personnalité
civile, c'est la coopération avec l'employeur sur les conditions
d'hygiène et de sécurité et les oeuvres sociales.
> La Loi du 19/10/1946 qui étend la liberté
syndicale, à la fonction publique et qui associe les agents à
l'examen de la fonction publique.
> Les Lois sur les nationalisations de 1946 qui
prévoient la participation des travailleurs aux conseils
d'administration ou de surveillance (1/3 des travailleurs).
L'année 1946 verra également l'extension de la
sécurité sociale à la population. La
période de croissance 1950/1973 :
Cette période sera la consolidation du dispositif
législatif qui sera marquée par les textes suivants :
> Loi de 1956. Le congé payé est
attribué, à partir d'un mois de travail effectif.
> Loi du 23/07/1957 qui prévoit un congé de
formation ouvrière et syndicale
> Loi de 1967 qui fixe l'âge du travail à 16
ans
> Loi du 18/06/1966 qui institue la semaine de 06 jours.
> La constitution de 1956 qui rend la négociation
collective obligatoire
> La création de la médecine du travail
obligatoire (droit privé) par le décret de 1955.
> La création des délégués
syndicaux d'entreprise. La détermination des critères de
représentativité du syndicat, l'affirmation de la suspension du
contrat de travail du fait de la grève et non plus sa rupture (Loi du
11/02/1950).
> L'obligation du recours à la conciliation et retrait
de l'obligation du recours à l'arbitrage (Loi du 29/07/1957).
>
40
Le recours à la médiation (décret des 05 Mai
et11/06/1955).
> L'intéressement des travailleurs à
l'entreprise (Ord. du 07/01/1959) qui est facultatif.
> Création des commissions administrative et
comités technique paritaires dans la fonction publique (Ord. du
04/02/1959).
> Participation obligatoire des travailleurs aux fruits de
l'expansion des entreprises (Ord. du 17/08/1967).
L'avènement du 08 Mai 1968 :
L'année 1968 sera marquée par l'une des plus
grandes grèves nationales en France, initiés par les
étudiants et suivie par les travailleurs ; Elle aboutira à une
réunion regroupant le CNPF, les syndicats représentatif de l'Etat
qui donnera lieu à l'accord de grenelles, à l'origine de
décisions importante :
> Accord sur la sécurité de l'emploi du
10/02/1969
> Accord sur la formation professionnelle du 20/04/1970 (Loi
du16/07/1971)
> Loi du 31/12/1970 sur l'actionnariat des travailleurs
(facultatif)
> Loi du13/07/1971 qui réforme le licenciement et
introduit de nouvelles notions :
- Travailleur et salarié, à la place des gens du
travail
- Employeur et chef d'entreprise à la place de patron
- Contrat de travail à la de contrat de louage de
services
> Réglementation du travail temporaire par la Loi du
03/01/1972
> Loi du 02/01/1970 qui remplace le SNMIG par le SMIC
> Loi du 24/12/1971 limitant la durée de la semaine de
travail
Il aura fallu 132 ans, des premières Lois sociales en 1841
à 1973 date d'abrogation de l'application du droit du travail
Français en Algérie pour voir naître, se développer,
s'affirmer et se consolider les relations individuelles et collectives de
travail au bénéfice des travailleurs.
III.4- Historique du développement des
relations individuelles et collectives en Algérie :
Quatre périodes marquent l'évolution des
relations individuelles de travail et de l'action collective en Algérie
:
1- Celle puisque l'Algérie était une colonie
Française 1830/1962
2- La période 1962/1977. Edification du socialisme
3-
41
La période 196278/1989. Mise en oeuvre du SGT
4- La période 1990/2002. Date du retour au droit
conventionnel a- Période ante-independance :
C'est le droit Français qui était appliqué
en Algérie qui était régit sous le régime de la
spécialité législative conformément à la loi
du 24/04/1833 et l'ord. Du 22/07/1934.
Le droit du travail était appliqué en
Algérie avec quelques différences. C'est ainsi que la loi di
21/03/1884 qui consacre la liberté syndicale n'a été
étendue qu'en 1901 soit dix
huit
18ans après et c'est entre 1915 et 1921 que les livres 1
et 2 du code du travail de 1901 ont été appliqués.
La sécurité sociale crée en 1928 ne sera
introduite par l'assemblé Algérienne qu'en 1950 et de
manière différente soit 22 ans après.
L'Algérie était dotée de sa propre
commission supérieure des conventions collectives distinctes : celle de
la métropole.
C'est la constitution de 1946 qui met fin à la
spécialité législative par la loi du 20/09/1947 qui fixe
le statut organique de l'Algérie. La France avait élaboré
un code de travail pour les pays d'outre-mer en 1952.
b) 1962/1977 :
L'application du droit Français a été
reconduite par l'ord. 62/175 du 31/12/1962 jusqu'à nouvel ordre sauf
pour les dispositions contraires à la souveraineté nationale.
Cette application est confirmée par le décret du
27/03/1967 relatif aux attributions du corps d'inspecteurs et da la main
d'oeuvre qui fait référence dans les visas à l'ord.
Précitée.
La constitution de 1963 affirmera dans son préambule
toutes les libertés relatives à la négociation des
conventions collectives de travail, au droit syndical et, au droit de
grève sans distinction de secteur ou de nature juridique.
L'Algérie ne ratifiera pas moins de 42 conventions de
l'O.I.T
La fonction publique était régit pour sa part par
l'ord. Du 02/06/1966 modifiant le décret du 19/07/1962 qui fixait les
règles de recrutement dans la fonction publique.
Ainsi en 1962, l'Algérie était soumise aux
règles du droit Français.
Cependant, des changements progressifs substantiels sont
introduits dans le dispositif juridique en vigueur. Ces changements sont
induits par les nouvelles formes d'organisation et de gestion mises en place
dans le secteur public économique qui modifient l'organisation des
rapports sociaux et ce, entre 1963 et 1975 notamment en matière
d'organisation syndicale, de l'exercice du droit de grève et de la
représentation des travailleurs au sein de l'entreprise.
42
Les textes qui dérogent à l'organisation mise en
place sont : - Décret de 1963 et l'ord. du 30/12/1968 relatifs à
l'autogestion - L'ord. De 1971 portant nationalisation des mines et de
l'énergie - L'ord. du 06/11 relative à la G.S.E
- Le décret du 25/10/1973 relatif à l'unité
économique
- L'ord. du 29/04/1975 portant statut type des E.P.S
- L'ord. du 21/09/1975 définissant les relations des EPS
avec l'autorité de tutelle et les autres administrations
- L'ord. du 08/11/1971 portant révolution agraire
Ainsi coexistaient des entreprises privées,
autogérées, des EPS et des entreprises nationalisées,
c'est-à-dire des structures capitalistes et des structures en voie de
socialisation.
Alors que les relations de travail dans les entreprises publiques
relevaient désormais du cadre légal, celles existantes dans le
secteur privé sont régies par les deux textes suivants :
- L'ord. du 16/11/1971 relative s aux rapports collectifs de
travail dans le secteur prive qui affirme le droit de grève et la
convention collective.
- L`ord. du 29/04/1975 relative aux conditions
générales de travail dans le secteur prive qui prévoit la
détermination du règlement intérieur et la convention
collective.
Le travailleur n`est plus un travailleur salarie dans le secteur
socialiste mais un gestionnaire (art. 07 de l`ord. Relative a la G.S.E) qui
exerce ses missions, a travers les A.T.U/A.T.E et les commissions permanentes
qui s`intéressent a la gestion et aux résultats de
l`entreprise.
En matière de liberté syndicale, on assiste a
l`avènement du mono-syndicalisme.L`UGTA qui était une
organisation de masse du parti FLN, inscrit ses objectifs dans le cadre d`une
politique socialiste (2eme et 3eme congres de mars 1965 et 1969).
Le référence aux conflits collectifs dans le
secteur socialiste est faite dans l`ord. Du 29/04/1975 relative aux
attributions de l`inspecteur du travail et des affaires sociales (art. 03 et
05) qui prévoient que la conciliation par l`inspecteur du travail
s`effectuera conformément, a la procédure prévue par
l`ordonnance de 1971 relative a la GSE et au futur statut du travailleur,
laquelle procédure ne figurait pas dans l`ord. citée.
Une ordonnance de 1973 viendra abroger l`ord. Qui reconduisait le
droit du travail Français.
Ainsi la période 1962/1977 verra la restriction des
libertés contractuelles dans le secteur public par l`intervention de
l`Etat dans la gestion des EPE et dans les relations de travail...
43
C- 1978/ 1989 du contrat de travail et de la convention
collective, à la règle légale : l'avènement du
S.G.T
La loi portant S.G.T n° 78 du 05/08/1978 définit le
travailleur, à travers l'article 01 comme étant « toute
personne qui vit du produit de son travail intellectuel ou manuel et n'emploi
pas, à son profit d'autres travailleurs dans son activité
professionnelle, à l'exception des travailleurs pour propre compte.
L'organisation du travail et le contrat sont définis par cette loi qui
renvoie pour les modalités d'application, à d'autres lois, aux
statuts types et statuts particuliers, le syndicat consulté.
Le SGT définit la relation de travail comme étant
en général, à durée indéterminée et
exceptionnellement, à durée déterminée. La relation
de travail prend naissance par le contrat écrit ou non écrit.
Elle existe du seul fait de travailler pour le compte d'un employeur.
Cependant, la Loi enjoint aux employeurs d'établir une lettre
d'engagement qui crée des droits et des obligations tels que
définis par le SGT et les textes pris pour son application.
La Loi 82/06 du 27/02/1982 relative aux relations de travail
reprend les dispositions du SGT qu'elle développe. Ces deus textes
s'appliquent, à toutes relations de travail conformément aux Lois
et aux statuts. Toute disposition qui dévie du cadre légal,
statuaire ou conventionnel est nulle et de nul effet.
Le SGT qui reconnaissait le droit syndical à tous les
travailleurs, limitait le droit de grève au secteur privé (Art.
21) et renvoyait pour la gestion des conflits collectifs, à la
procédure de conciliation et d'arbitrage.
C'est en 1982 que le premier texte qui traite des conflits est
publié. C'est la loi n° 82/05 du 03/12/1982, relative à la
prévention et, au règlement des différends. Ce texte qui
s'applique aux secteurs privé et public définit le conflit
collectif comme étant toute question non résolue par la
conciliation interne à l'entreprise et prévoit l'obligation de la
conciliation ; En cas de désaccord, le conflit est soumis à la
commission nationale ad hoc, puis celle de la Wilaya, celle nationale puis
à la commission nationale d'arbitrage pour le secteur socialiste.
Le 2éme texte est la Loi n° 88 -28 du 19/07/1988
relative aux modalités d'exercice du droit syndical.
Pour le secteur public, l'action syndicale s'inscrit dans les
principes et les objectifs fixés par la charte nationale. Le syndicat
participe au règlement des conflits individuels et collectifs et doit
rendre les travailleurs aptes à accomplir les taches
d'édification socialiste. Pour le secteur privé, le syndicat a
pour missions la défense des intérêts matériels et
moraux des travailleurs, de négocier la convention collective et
d'exercer le droit de grève.
Nous retenons pour cette période que les rapports
collectifs de travail relèvent du domaine conventionnel pour le secteur
privé alors que pour le secteur public, il relève des statuts
(les délégués du personnel ne sont pas
institués).
5- 1990/2002 :
Cette période verra l'avènement de deux
réformes, l'une sur l'organisation des EPE, l'autre sur les
relations de travail
a) Organisation des EPE :
L'Etat ayant tiré les conséquences de la situation
qui a prévalu (non performance des EPE). Et face à la crise
économique, a décidé de passer de l'organisation
capitaliste. C'est ainsi que la reforme donnera lieu, notamment aux Lois
suivantes :
- La Loi n° 88 - 01 du 12/01/1988 portant orientation des
EPE
- Le décret n°88 - 101 du 16/05/1988 portant mise en
oeuvre de la Loi n°88 - 01
- La Loi n°88 - 04 modifiant l'Ord. de 1975 portant code du
commerce et fixant les règles particulières aux EPE.
Cette réforme introduit la séparation du droit de
propriété du capital des EPE et les prérogatives de
d'administration et de gestion. L'Etat ne gère plus et l'immiscion de
leur gestion est interdite (Art. 58 de la Loi n°88). Les EPE
obéissent aux formes propres aux sociétés de capitaux
prévues par le code de commerce (Art. 05 Loi n° 95-25 du
25/09/1995).
Les changements auront un effet certain sur les relations
individuelles et collectives de travail d'où la 2éme reforme du
droit de travail qui prévoit la gestion de ces relations par voie
contractuelle et conventionnelle et non plus par voie réglementaire.
b) Reforme du droit du travail :
Cette reforme s'est introduite notamment par les Lois suivantes
:
- Loi 90-11 du 21/04/1990 relative, aux relations de travail qui
s'applique sans distinction aux secteurs public et privé avec des
régimes particuliers, à certains personnels et qui
réaffirme les libertés syndicales, le droit de grève, la
négociation collective et l'institution des
délégués du personnel et du comité de
participation.
- Loi 90-02 du 06/02/1990 relative à la prévention
et au règlement des conflits collectifs et, à l'exercice du droit
de grève.
- Loi 90-14 du 02/06/1990 relative aux modalités
d'exercice du droit syndical.
- Décret législatif 94/09 du 26/05/1994 portant
prévention de l'emploi et protection des salariés susceptibles de
perdre de façon involontaire leur emploi.
- Ord. n° 95-25 du 25/09/1995 relative à la gestion
des capitaux marchands.
Cette reforme consacre le retrait de l'Etat et la
prééminence du champ conventionnel dans les relations de
travail.
44
III.5- Le Dialogue social
DIRECTION
Si rupture :
Déséquilibre, dysfnnement
ENCADREMENT TANT
DESTRAVAEURS
PERSONNEL
Dans une entreprise, il y a quatre acteurs :
- La direction
- Le personnel
- L`encadrement
- Les représentants des travailleurs
Le fonctionnement optimal de l`entreprise nécessite des
liaisons et des communications permanentes entre ces quatre acteurs sans
déséquilibre.
Ces acteurs constituent 4 pôles indissociables.
Action syndicale
Droit syndical
Des O.S.R
Droit a négociation et participation
LE DIALOGUE SOCIAL
Négociation et participation
45
Conflit collectif de travail
Droit de grève
LE NOUVEAU DISPOSITIF LEGAL
Lois 90.44 et 91.30
Ord. 96.12
Lois 90.11 + 91.29
Ord. 96.21
Loi 90.02 + 04
Et 91.27
Régulation et arbitrage
Inspection du travail
|
|
Justice du travail
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Loi 90.03 Ord. 96.11
|
|
Loi 90.04 et 91.28
|
46
REPRESENTATVITE SYNDICALE
REPRESENTATIVITE DES ORGANISATIONS SYNDICALE
? Loi 91-30 du 21/12/1991 modifiant et
complétant la Loi 90/14 relative aux modalités d'exercice du
droit syndical :
art.6 - « sont considérées
représentatives au sein d'un même organisme employeur, les
organisations syndicales de travailleurs :
? Regroupant au moins 20 % de l'effectif total
des travailleurs salariés couvert par les statuts desdites organisations
syndicales
Et ou
? Ayant une représentativité d'au
moins 20 % au sein du comité de participation, lorsque
Org. Syndicale OSR
1
20 % du collectif
Délégué syndical DESIGNE
Org. Syndicale OSR
2
20 % du CP
ENSEMBLE DES TRAVAILLEURS
Délégué syndical DESIGNE
Org. Syndicale OSR 3 20 % du collectif spécifique
Délégué syndical DESIGNE
47
ce dernier existe au sein de l'organisme employeur »
Modalités de présentation de la preuve de
la représentativité des organisations du syndicale :
. Loi 96-12 du 10/06/96 modifiant et complétant la Loi
90/14 relative aux modalités d'exercice du droit syndical- Art.03-
? « Les organisations syndicales sont
tenues de communiquer au début de chaque année
civile, selon le cas, à l'employeur ou à
l'autorité administrative, tous les éléments permettant
à ces derniers d'apprécier leur représentativité au
sein d'un même organisme employeur, notamment :
- les effectifs de leurs adhérents
- et les cotisations de leurs membres
Lorsqu'un comité de participation existe au sein de
l'organisme employeur, les organisations
syndicales concernées doivent communiquer à
l'employeur le nombre de leurs délégués élus
à ce comité ».
Le délégué syndical est
désigné par la structure syndicale implantée au niveau du
lieu de travail par chaque organisation syndicale représentative :
48
DESIGNATION DES DELEGUES SYNDICAUX Nombre de
délégués syndicaux susceptible d'être
désigné
· de 20 à 50 travailleurs 1
délégué
· de 51 à 150 2 délégués
· de 151 à 400 3 délégués
· de 400 à 1000 5 délégués
· de 1001 à 4000 7 délégués
· 4001 à 16000 9 délégués
· Plus de 16000 13 délégués
Fonctionnement des organes syndicaux Au niveau du lieu de
travail :
ü Création d'une structure syndicale par chaque
OSR
ü Désignation des délégués
chargés de la représenter dans les limites et proportions
fixées par la Loi, auprès de l'employeur
ü Bénéfice d'un crédit de 10h/mois
pour l'exercice d'un mandat
ü Mise à disposition des moyens nécessaires
à la tenue de réunions et de tableaux d'affichage
ü En cas de conflit : convoquer le collectif des
travailleurs en A.G
· Pour l'informer sur les points de désaccord
persistants
· Pour se prononcer sur l'éventualité d'un
arrêt collectif et concerté de travail
ü Participation aux négociations pour le
règlement d'un désaccord, objet d'un conflit durant la
période de préavis et après déclenchement de la
grève
49
Au niveau de l'entreprise :
ü Réunions périodiques avec l'employeur en
vue d'examiner, en commun, la situation des relations socioprofessionnelles et
des conditions générales de travail
ü Participer aux procédures de conciliation entre
les parties
ü Participer aux commissions paritaires de
négociation des conventions et/ou accords collectifs au prorata du
nombre de représentants fixés par la Loi
ü Négocier les conditions de détachement
en vue d'exercer des fonctions de « permanent » au service de l'OS
ü Négocier les conditions d'absence sans perte de
salaire pour :
· Participer aux réunions statutaires des organes
de l'OS
· Participe à des réunions syndicales hors
entreprise
ü Disposer d'un local approprié si membres sup 150
Comment se crée une organisation syndicale ?
« Loi 90 _ 14 »
· L'O.S se constitue à l'issue d'une A.G
constitutive regroupant ses membres fondateurs
· L'OS est déclarée constituée,
après :
- Dépôt d'une déclaration
de constitution auprès de l'autorité concernée
- Délivrance d'un
récépissé d'enregistrement de la déclaration de
constitution
- Accomplissement des formalités de
publicité dans, au moins, un quotidien national
d'information.
ORGANES DE PARTICIPATION Le
délégué du personnel est ELU par l'ensemble des
travailleurs
d'un
lieu de travail à la majorité des voies : vote
à bulletins secrets à deux (2) tours
· 1er tour : candidats présentés
par les OSR
· 2éme tour : si nombre de votants inf 50% des
électeurs
ELECTION DES DELEGES DU PERSONNEL
- Nombre de délégués du personnel
susceptibles d'être élus par l'ensemble des travailleurs d'un
même lieu de travail :
50
- de 20 à 50 travailleurs 1
délégué
- de 51 à 150 2 délégués
- de 151 à 400 4 délégués
- de 401 à 1000 6 délégués
- au delà de 1000 1 délégué par
tranche de 500 travailleurs
Fonctionnement des organes de participation
- Au niveau du lieu de travail, les
délégués participent : là des réunions
trimestrielles avec le représentant de l'employeur avec voies
consultatives
2. Au niveau de la Direction Générale, le CP :
- Tient des réunions trimestrielles sous
la présidence du président du bureau avec présence des
représentants de l'employeur
- Participe à des réunions
trimestrielles sous la présidence de l'employeur avec voix
consultative
3. Au niveau du conseil d'administration :
- 02 représentants désignés
par le CP
- Membres de droit à toutes les
réunions du Conseil, avec voix délibérante.
Réunion du CP avec l'employeur
? Réunion, sous la présidence de l'employeur
Le CP se réunit également sous la
présidence de l'employeur ou de son représentant dûment
habilité, assisté de ses principaux collaborateurs, au mois
une fois par trimestre.
? L'ordre du jour de ces réunions
- Devra être porté à la connaissance du
président du bureau du CP au moins 30 jours à l'avance
- et, devra traiter les sujets relevant des attributions du CP
Le bureau du CP peut proposer l'adjonction de points à
l'ordre du jour de la réunion,
- sous réserve que les questions relèvent de ses
attribution
- et, à condition que les dossiers correspondants,
établis par le bureau du CP
51
parviennent à l'employeur au moins 15 jours avant la date
prévue pour la tenue de la réunion
Réunion des DP avec l'employeur
? Réunion des délégués du personnel
au niveau de chaque lieu de travail
Le représentant habilité de l'employeur,
assisté de ses principaux collaborateurs,
- Tient une réunion au moins tous les trois mois avec les
délégués du personnel
- Sur la base d'un ordre du jour préalablement
établis et qui leur sera communiquer au moins 7 jours avant la tenue de
la réunion.
Fonctionnement du comité de
participation
? Réunions internes du CP :
- Le CP se réunit au moins une fois tous les 3 mois
- Il se réunit obligatoirement à la demande de son
président ou de la majorité de ses membres
L'ordre du jour de ces réunions est obligatoirement
porté à la connaissance de l'employeur au moins 15 jours à
l'avance.
L'employeur peut déléguer un ou plusieurs
collaborateurs à ces réunions Quelle différence
dans la représentation des travailleurs ?
> Les délégués du personnel
représentent l'ensemble des travailleurs de l'entreprise
> Les délégués syndicaux
représentent des organisations syndicales représentatives
implantées dans l'entreprise
> Les délégués du personnel participent
à la gestion et à l'administration de l'entreprise par le biais
d'un CP élu en leur sein
> Les délégués syndicaux
défendent les intérêts matériels et moraux des
membres de leur organisation syndicale
> Les délégués du personnel
interviennent dans le dialogue social par le biais de leur consultation par
l'employeur : le pouvoir final de décision appartient à
l'employeur
> Les délégués syndicaux
interviennent dans le dialogue social par le biais de la négociation
avec l'employeur : les décisions finales dépendent de
l'accord des deux parties.
52
III.6- La négociation :
La négociation n'est qu'une manière parmi d'autres
de résolution de problèmes. Les conflits peuvent être
résolus par :
- La médiation
- L'arbitrage
Il n'y a pas de négociation s'il n'y a pas de conflit
potentiel ou explicite.
Origines du conflit :
o Une compétition pour le pouvoir
o Une divergence d'intérêts
° Conception conflictuelle du rôle imparti à
chacun
o Une évaluation différente de la
réalité par les parties en présence d'où,
opposition de stratégie dans une conjoncture difficile
« De toutes façon, il faut tenir compte de la
contrainte que fait peser la nécessité ou se trouvent les humains
d'utiliser comme moyen d'action des organisations composées
elle-même d'autres humains ». (Michel CROSIER)
Evolution du désaccord vers le conflit (Selon Mac GENTHON)
: Il existe quatre relais :
- Relais culturel :
Les raisons sont extérieures à soi
Le responsable : ce n'est pas moi c'est l'autre
Reconnaître l'autre c'est s'affaiblir
Le rapport de force c'est la guerre
- Relais affectif :
Les émotions entrent en jeu
Absence d'objectivité
Communication perturbé « écoute
sélective, déformations, projections... »
- 53
Relais de l'enfermement :
Agression, riposte, c'est l'établissement d'un
système relationnel : le cercle vicieux
- Relais de la diffusion :
Les protagonistes mettent le feu dans l'environnement Recherche
des alliés
Le conflit se déplace vers d'autres groupes
- Relais de la fascination :
L e conflit est totalement structuré, il devient presque
obsessionnel. Le désaccord est enfoui
COMMENT CA MARCHE ?
-Deux éléments sont au départ d'un conflit
:
- Un désaccord
- Une agression
Le Désaccord
- Absence d'harmonie, de coexistence pacifique, de communication
positive de convergence, de convivialité
- Généré l'agression et entraîne une
dissociation et une rupture.
- Le désaccord ne se voit pas toujours, il est enfoui
dans l'inconscient, latent, larvé
- Il est perceptible à travers les jeux des
émotions que le conflit va provoquer.
- Causes, individuelles, organisationnelles ou sociales
L'agression
- C'est la réponse conflictuelle au désaccord
- Elle exprime les symptômes d'un conflit, d'un signal
d'alarme et aussi d'un danger si on la laisse en état sans chercher
à comprendre
Relations de pouvoir
Quatre sources ou bases du pouvoir :
- Hiérarchique
- De compétence
- Légitime
- De référence
a-Pouvoir Hiérarchique :
- Pouvoir de récompense : capacité de
gratification, réduire ou supprimer les désagréments.
- Pouvoir de coercition : capacité d'administrer des
punitions. Il s'accompagne systématiquement de la surveillance des actes
de celui qui peut être puni
- Pouvoir légitime (institutionnel) :
Pouvoir de faire reconnaître par autrui qu'on a le droit
de l'influencer. Tire sa légitimité les modèles
institutionnels et organisationnels.
Pouvoir de référence :
- Capacité à influencer en amenant l'autre
à s »identifier. Le pouvoir charismatique de certains individus
prestigieux
Pouvoir de compétence
- Pouvoir de l'expert, reconnu pour ses compétences
particulières. Il suppose la confiance. C'est-à-dire la certitude
que l'expert n'abusera pas de ses connaissances pour tromper
III.7-LE CLMAT SOCIAL :
Conditions de vie du milieu social exerçant une influence
sur les membres de la société, tels que le temps de guerre ou
l'état de paix, la conjoncture économique en récession ou
en développement, l'état d'urgence lors de catastrophes
écologiques ou naturelles, etc.
54
Le climat social, facteur de productivité?
55
La gestion du climat social dans l'entreprise a de tout temps
constitué l'une des responsabilités de la fonction personnel.
Dans certaines grandes organisations, des méthodes de suivi
systématique ont été utilisées, notamment dans les
années 80, pour rester à l'écoute des collaborateurs afin
d'éviter une rotation trop forte du personnel, un absentéisme
élevé, des revendications non maîtrisées en termes
de salaires et d'avantages sociaux, ainsi que des conflits sociaux, sources de
pertes économiques et d'image souvent considérables.
Avec la crise et les changements structurels profonds,
l'attention portée au climat social a fondu comme peau de chagrin. Et
pourtant, le climat social dans les entreprises a rarement été
aussi mauvais. La peur du chômage, du licenciement permet de garder- en
apparence du moins - le contrôle de la situation.
Mais est-ce vraiment un calcul judicieux?
Un manque de confiance et d'implication très
largement répandu
La période récente a marqué dans la grande
majorité des entreprises une rupture marquée dans le climat de
confiance entre la Direction et les collaborateurs. Elle s'est aussi traduite
par une pression accrue sur les collaborateurs, de manière à
obtenir des gains de productivité importants. Même si
l'absentéisme de courte durée a fortement diminué, le
résultat de la situation est souvent préoccupant: que ce soit
à cause de la crainte du licenciement, de la peur de l'avenir, ou de la
pression exercée, le nombre de personnes sous stress important,
inquiètes, déçues, démotivées, qui se
sentent mal et se désinvestissent du travail, va grandissant. De plus,
leur volonté de prendre des risques, de s'engager pour l'entreprise, de
trouver de nouvelles idées diminue très souvent. Et nombreux sont
les collaborateurs qui ne rêvent que d'une chose: s'en aller.
Pourquoi s'intéresser au climat social dans
l'entreprise?
Dans la plupart des entreprises de notre pays, des accents
importants sont mis sur la qualité et le service clientèle.
Comment s'attendre à l'excellence avec un haut degré de
désinvestissement?
La prise en compte du climat social prend donc une
orientation nouvelle, probablement plus essentielle qu'avant: comprendre les
facteurs qui déterminent la confiance des collaborateurs dans leur
Direction et leur encadrement et rechercher la meilleure manière de
stimuler leur implication maximale, dans de bonnes conditions de
satisfaction.
L'expérience montre que les collaborateurs sont presque
toujours motivés à contribuer à ce que les
problèmes qu'ils rencontrent, leurs problèmes quotidiens, soient
traités et si possible résolus. Et c'est
56
certainement là que résident les plus grands
potentiels de gains de productivité à l'avenir, mais aussi de
progression au niveau de la qualité et du service clientèle.
L'expérience montre cependant aussi que, si les actions
ne suivent pas, les attentes soulevées peuvent se retourner contre le
management. Il ne peut donc s'agir d' « actions alibi.
S'occuper du climat social devient donc une
responsabilité de management. En fonction de la taille et de la
structure de l'organisation, et selon la nature du problème, on mettra
en oeuvre ou non des démarches formelles (enquêtes). Dans tous les
cas, on veillera à assurer:
- une écoute des collaborateurs
- une grande transparence dans la communication (démarche
et résultats)
- des actions concrètes, adaptées à la
situation et communiquées.
Que mesure-t-on?
Une enquête de climat social vise à prendre en
compte les perceptions que les individus ont de la situation, à
tous les niveaux de la hiérarchie. Certaines méthodes - et ce
sont les plus performantes actuellement - établissent la liaison entre
les perceptions et les comportements des collaborateurs qui
résultent de ces perceptions. Ceci permet de prendre en compte l'impact
ce ces perceptions sur l'engagement et la productivité et
d'établir des indicateurs sociaux véritables, qui
fonctionnent comme indicateurs avancés par rapport aux indicateurs
habituellement calculés: taux de rotation, absentéisme, effort
formation, ..., souvent aussi par rapport aux indicateurs financiers.
Ces indicateurs deviennent réellement utiles et assurent
un retour sur investissement maximal lorsqu'ils sont suivis dans le temps
de manière conséquente.
Conduire une enquête de climat social
Une enquête de climat social sera par nature confiée
à un organisme neutre, pour garantir l'anonymat et la
confidentialité des réponses.
Les méthodes disponibles sont multiples: purement
qualitatives (entretiens structurés), par téléphone
(sondages sur des questions précises), par questionnaire papier (le
moins cher, le plus simple, mais où le nombre de questions posées
et leur fiabilité est souvent limité) ou par questionnaire
informatisé
57
(logistique la plus lourde, mais fiabilité la plus
élevée grâce au grand nombre de questions possibles et
à une garantie maximale d'anonymat et de confidentialité). Le
choix de la méthode dépendra donc des circonstances.
Une telle opération doit avoir un soutien total de la
Direction et être portée par l'organisation. C'est dans ce
but que des Comités de pilotage, comprenant des
représentants de la Direction, de l'encadrement mais aussi du personnel,
sont constitués. Ce sont eux qui précisent les objectifs de la
mission, le déroulement de l'enquête, valident la
méthodologie et les questionnaires, garantissent le respect des
règles définies et assurent une communication optimale avant et
après l'opération.
A noter
1. Mesurer et gérer le climat social est une
responsabilité du management, qui dans plusieurs cas (structures
importantes, décentralisées; restructuration, fusion, succession,
...) nécessitent la mise en oeuvre de démarches formelles
2. Dans la mesure du possible, on mesurera de manière
fiable les perceptions des collaborateurs et leur impact sur les
comportements
3. Il est utile d'assurer un suivi de certains indicateurs dans
le temps
4. Une analyse de climat social doit être
gérée par des organismes neutres, garantissant la qualité
de la mesure, mais aussi l'anonymat et la confidentialité. Des
comités de pilotage sont généralement constitués
pour un déroulement sans heurts et une acceptation optimale de la
démarche
5. Une grande transparence dans la démarche et la mise en
oeuvre d'actions concrètes sont des conditions clé du
succès.
Définition du Climat Social
Le climat social peut être identifié comme le
degré de satisfaction qui règne dans l'entreprise.
Des facteurs extérieurs (crise économique,
augmentation du chômage, baisse de la consommation ou inversement...)
comme des facteurs internes à l'entreprise (satisfaction des
salariés, stress...) peuvent influer sur le climat social.
L'absentéisme, le turn-over, les revendications, le
recrutement de nouveaux collaborateurs, les démissions sont des
indicateurs du climat social.
Les facteurs qui influent sur le climat
social
Les facteurs physiques
L'environnement de l'entreprise
La situation géographie
58
La situation de l'emploi La situation économique La
taille de l'entreprise
La taille de l'entreprise influe sur :
La satisfaction individuelle
La cohésion interne
L'absentéisme et les retards
L'instabilité du personnel
La nature de la production
Il existe une corrélation ente le type d'activité
de l'entreprise et les comportements des individus.
La composition des effectifs de l'entreprise
Les catégories socioprofessionnelles
Les sexes
Les origines ethniques
Les âges
Les facteurs organisationnels Les conditions
de travail
Les conditions matérielles
Les conditions de vie au travail
Les conditions dans lesquelles s'exerce l'activité
(initiative, autonomie, responsabilités,
possibilité de formation, de promotion, de
développement personnel) Les styles de management
La conduite autoritaire : le chef a toute autorité, il
dirige tout et ne laisse aucune initiative La conduite "laisser faire" : le
groupe est livré à lui-même
La conduite démocratique : l'individu est valorisé
dans ces tâches et encouragé à prendre des
initiatives, à exprimer ses idées
Les politiques RH de l'entreprise
La rémunération
L'évaluation
La communication
L'intégration
Le développement des compétences
59
La gestion des parcours professionnels
Indicateurs du climat social
L'analyse des documents de l'entreprise
Les questions posées lors des réunions avec les
représentants du personnel Les tracts distribués par les
syndicats Les notes de service
Les fiches d'appréciation du personnel
Les rumeurs
Etre à l'écoute des rumeurs
Faire taire la rumeur en communiquant les bonnes informations
L'absentéisme
Répétition des absences, fréquence des
absences
Les accidents du travail
Augmentation des accidents du travail
Les conflits
L'expression des désaccords
Les autres indicateurs qualitatifs et
quantitatifs
La mauvaise humeur
Les portes fermées
Les stratégies de contournement
Plus de résistance et moins d'adaptation aux
changements
Fuite vers le terrain
Vols de matériel
Dégradations, graffitis, affichage sauvage
60
Réclamation de la clientèle
Baisse de la qualité
Turnover sur les postes stratégiques
Les outils d'observation du climat social Le suivi des
facteurs de risque
L'évolution de l'organisation
La politique de l'emploi
Le contexte syndical et social
L'environnement local
Le management et la politique RH
Les enquêtes
Les enquêtes portent généralement sur les
thèmes suivants :
Les conditions de travail L'intérêt du travail
Le style de management
L'information et la communication
Les valeurs de l'entreprise
La politique ressources humaines
Le style de leadership
Les études externes
Comparaison entre le climat interne de l'entreprise et le climat
social dans d'autres entreprises
Les capteurs sociaux
Remontée des informations par des témoins internes
à l'entreprise
III.8- La communication :
1) RAPPEL SUR LES FONDAMENTAUX DE LA COMMUNICATION :
61
Sur le principe de l'école de Palo Alto et de son chef de
file Paul WatzlaWick, le concept de base est de dire :
« On ne peut pas ne pas communiquer
».
- une communication n'existe pas par ses acteurs mais par
l'interrelation entre ses acteurs.
- lors d'un acte de communication il faut se souvenir qu'en
moyenne :
o 55% d'une communication est basée sur le
non-verbal (le fait d'envoyer des messages sans passer par la parole
mais au moyen d'éléments de communication non verbale comme le
ton de la voix, le regard, la gestuelle, l'espace, la tenue vestimentaire, les
expressions du visage...)
o 30 % d'une communication concerne la voix
o 15% de la communication concerne la signification des
mots
- En communication, il faut tenir compte des trois
éléments de - fond : ce que je dis
- forme : comment je le dis
- contexte : où je le dis, le cadre
- La communication entre personnes se fait sur deux modes de
relation
- complémentaire : ce mode de relation se
fonde sur l'acceptation de la différence. Dans une interaction
complémentaire, le comportement de l'un complète celui de l'autre
pour former un tout. Comme par exemple, la relation maître /
élève - employeur / employé ...
- symétrique : il s'agit d'une relation
égalitaire. Les partenaires minimisent leur différence en
adoptant un comportement en miroir : si A prétend donner, B
prétend donner à son tour ; si A veut recevoir, B veut recevoir
à son tour comme dans le cas d'un couple amoureux, de deux amis ou de
deux experts échangeant sur un sujet commun.
- En communication, essayer de rester sensible à la
méta communication, c'est-à-dire l'analyse de
l'acte de communication lui-même. Avoir du recul par rapport à la
situation en cours... faire une sorte d'arrêt sur image de la
communication.
Lors d'une situation conflictuelle, c'est un outil de
régulation non négligeable.
ex : si deux personnes s'invectivent... l'une des deux
prend du recul par rapport à la situation et va désamorcer en
disant « attend là on est dans le feu de la discussion, en train de
se disputer, on en reparlera calmement un peu plus tard... »
III.9- LA CULTURE D'ENTREPRISE :
Partagée Transmissible
Evolutive
62
La culture d'entreprise peut être définie comme
l'ensemble des éléments particuliers qui expliquent les bases du
fonctionnement d'une entité spécifique. Elle est, dans un certain
sens, un sous produit de la culture nationale et régionale et par
conséquent un ensemble de valeurs, de mythes, de rites, de symboles, de
tabous et de signe partagés par la majorité des employés
de l'entreprise.
La culture d'entreprise n'est pas figée. Elle est
évolutive. L'introduction de nouvelles valeurs, l'apparition de nouveaux
mythes ou rites sont fortement marqués par l'ouverture de l'entreprise
sur l'environnement national, régional et international.
L'entreprise a-t-elle une culture ?
Toute entreprise, quelle que soit sa taille, forme un sous groupe
social composés d'individus appartenant à une ou plusieurs
cultures nationales, régionale et professionnelles. Pour assurer la
cohérence de cette mosaïque, l'entreprise a besoin de créer
une identité collective, qui deviendra le point de repère de tous
ses membres.
Au fur et à mesure que l'entreprise se transforme en en
institution, elle tend à développer une culture d'entreprise qui
est l'élaboration d'un système à la fois culturel,
symbolique et imaginaire. Toute entreprise a une culture spécifique,
élaborée au long de son histoire.
Tableau 1/ Les caractéristiques de
la culture d'entreprise
Globale
Finalités
Assurer la survie
de l'entreprise Communiquer
63
La culture d'entreprise, c'est son mode de pensée et
d'action habituels et traditionnels, plus ou moins partagés,qui doit
être appris et admis, au moins en partie, par tous les membres de
l'entreprise. La bonne réception du message dépend de la
volonté de comprendre l'autre avant de porter un jugement de valeur.
La culture d'entreprise est vitale pour la survie de
l'entreprise. Elle a besoin d'être structurée, c'est-à-dire
d'avoir des règles, des normes qui guident les actes des managers, des
cadres et les employés et servent à résoudre les conflits
internes.
La culture d'entreprise apparaît comme le lien social
à partir duquel le groupe bâtit son identité. Le partage
des taches entre membres de l'entreprise, les relations de «
domination/pouvoir » admises, les symboles et plus particulièrement
le langage sont les traces visibles de la culture d'une entreprise.
Elle est une variable essentielle pour expliquer le
vécu quotidien et les choix stratégiques réalisés
par un groupe social.
Les facteurs déterminants de la culture
d'entreprise ? Les facteurs externes :
La culture des pays et des régions dans lesquels
l'entreprise est située, influence ses managers comme ses travailleurs.
Les cultures particulières à chaque groupe professionnel,
à chaque ethnie, à chaque fonction et/ou métier composant
l'entreprise participent directement ou indirectement à la constitution
de sa propre culture
> Les facteurs internes a. L'histoire de
l'entreprise :
Elle joue un rôle important dans la constitution de sa
culture. Cette histoire est composée de ses expériences, ses
succès et ses échecs.Ils serviront de références
à tous les membres de l'entreprise d'apprécier et de s'adapter
à des situations données.
Le système de valeurs de l'entreprise
Il correspond à l'ensemble des règles et des
références qui sont acceptées de façon
générale par tous les membres de l'entreprise, qu'elles soient
issues de la culture du milieu environnant ou de l'histoire de l'entreprise.
Les managers peuvent choisir d'utiliser certaines de ces valeurs pour faciliter
le fonctionnement de l'entreprise et favoriser la mise en oeuvre de sa
stratégie managériale.
Les manifestations de la culture d'entreprise
:
Plusieurs signes et pratiques constituent les manifestations
concrètes de l'identité et de la culture d'entreprise
> Les valeurs :
Ce sont les idées, les croyances, la philosophie
partagée par chacun dans l'entreprise et qui guident le comportement.
Les Valeurs forment la philosophie de l'entreprise. Elles déterminent sa
charte de conduite exprimée par le règlement intérieur,
les descriptifs des postes, ainsi que par le système de
récompense et de sanctions adoptées. Les valeurs
établissent les interdits, les tabous, les marges de liberté qui
ne doivent pas être violées. Elles s'expriment dans la
finalité de l'entreprise :
? La qualité totale du service rendu (respect des clients
? La patient du produit (défi de l'innovation)
? La culture de la performance et un climat d'harmonie humaine,
qui passe par le respect de la différence
? La courtoisie et la ponctualité
64
> Les Mythes :
65
Les mythes sont des faits passés qui ont été
amplifiés ou déformés. Leur objectif est de transmettre et
de renforcer certaines valeurs de l'entreprise.Les personnages des mythes sont
les héros de l'organisation, c'est-à-dire des modèles. Il
peut s'agir de managers qui ont été rendus légendaires par
leur charisme et qui personnalisent les valeurs fondamentales de l'entreprise.
Il
peut s'agir aussi des travailleurs méritants, que
l'organisation donne en modèle aux autres.
Ø Les Rites :
Les rites sont des pratiques systématiques et invariables
qui peuvent concerner les activités quotidiennes, à travers la
façon de communiquer, le langage utilisé,etc. Les rites sont
généralement des pratiques qui découlent des valeurs
partagées. Le recrutement, les réunions de travail, les
réceptions et l'évaluation du personnel sont des exemples de ces
pratiques.
Ø Les Symboles :
Les symboles sont certains signes distinctifs, comme le
LOGO de l'entreprise (image symbolique choisie par l'entreprise
pour la représenter), le style vestimentaire (uniforme
ou façon de se vêtir), le style architectural
(type de bâtiment et d'aménagement), etc. De façon plus
subtile, le langage apparaît comme le symbole le plus expressif de la
culture. La mise en place d'un langage commun facilite la circulation de
l'information, la communication sociale et surtout la prise de décision.
Ce langage peut se manifester par des formulaires adoptés, le style de
communication retenu (lettres, rapports, ordres écrits), et surtout par
des procédures de contrôle.
Comment se forme la culture d'entreprise ?
La culture d'entreprise est la combinaison des différents
matériaux culturels, chacun ayant ses caractéristiques propres.
Le tableau ci,-dessous présente les différentes sources
contribuant à l'apparition et à l'évolution de cette
culture.
La personnalité des créateurs/fondateurs est un
mythe majeur. Il est toujours une référence primordiale dans la
conduite du groupe (le respect de la personne, le meilleur service client, la
passion de la vente). Lors de la création de l'entreprise, le
créateur/fondateur est plus qu'un apporteur de capitaux. Il
prépare l'avenir de l'entreprise selon ses connaissances, mais
également en fonction de ses croyances, de ses personnalités et
de sa philosophie.
Tableau 2/ Les sources contribuant à
l'évolution de la culture d'entreprise :
Sources
|
Culture d'entreprise
|
Finalités
|
La culture nationale et régionale
|
Assurer la cohérence du
|
La personnalité
descréateurs/fondateurs
|
|
groupe
|
Améliorer la communication
du groupe
|
La culture professionnelle des
travailleurs
|
Evénements vécus par l'entreprise et
ayant marqué son histoire
|
66
En ce qui concerne la culture professionnelle, certains travaux
de recherche prouvent que, dans une même entreprise, il y a des profils
culturels différents. La culture professionnelle étant la culture
au travail acquis dans une autre entreprise.
CULTURE D'ENTREPRISE ET MANAGEMENT :
Les managers d'entreprises s'intéressent de plus en plus
à la culture (pas à la culture pour elle-même) pour
résoudre des problèmes spécifiques : les problèmes
de stratégie, de fusion, d'acquisition, de mobilisation du personnel, de
restructuration, de réforme, de mise à niveau, voire même
de communication. La culture n'est qu'un moyen de mieux analyser, traiter et
résoudre ces problèmes.
L'action de management ne se réduit pas à
l'application de Lois ou de modèle. Elle est basée sur les
références et le résultat de l'investissement personnel de
celui qui la conduit. La culture a de l'intérêt pour la management
si et seulement si, elle permet d'accroître ses chances
d'efficacité. Associer la culture au management, c'est admettre que
l'entreprise constitue une société humaine à part
entière.
67
L'entreprise a une raison d'être des objectifs, des
contraintes et le management se consacrer à leur réalisation. La
culture constitue le niveau sous-jacent des règles et des
systèmes de management. En effet, la réussite dans le management
des personnes vient autant de la qualité du manager que de
l'adéquation des systèmes de management du personnel.
III.10- LA CONVENTION COLLECTIVE :
a. Définition de la convention
collective
« La convention collective est un accord écrit sur
l'ensemble des conditions d'emploi et de travail pour une ou plusieurs
catégories professionnelles.
L'accord collectif est un accord écrit dont l'objet
traite d'un ou des aspects déterminés des conditions d'emploi et
de travail pour une ou plusieurs catégories socioprofessionnelles de cet
ensemble. Il peut constituer un avenant à la convention collective...
»
Extrait de l'art 114 de la loi 90.11)
b. Contenu des conventions collectives
1. Classification professionnelle ;
2. Normes de travail, y compris les horaires de travail et leur
répartition ;
3. Salaires de base minimum correspondants ;
4. Indemnités liées à
l'ancienneté, aux heures supplémentaires ou aux conditions de
travail y compris l'indemnité de zone ;
5. Primes liées à la productivité et aux
résultats de travail ;
6. Modalités de rémunération au
rendement pour les catégories de travailleurs concernés;
7. Période d'essai et préavis ; (Art 120 de la loi
90.11)
8. Remboursement de frais engagés;
9. Durée de travail effectif pour les emplois à
fortes sujétions ou comportant des périodes
d'inactivité
10. Absences spéciales;
11. Procédure de conciliation en cas de conflit collectif
de travail;
12.
68
Service minimum en cas de grève;
13. Exercice du droit syndical;
14. Durée de la convention et modalités de
reconduction, de révision ou de dénonciation. (Art 120 de la loi
90.11)
c. Présentation de la Convention
Collective de Naftal
> La société Naftal est partie prenante de la
Convention de Branche des Hydrocarbures.
> Avant la signature de la présente convention
collective, négociation et signature de plusieurs accords collectifs,
> portant sur des aspects inhérents au régime
indemnitaire (salaire de base, primes et indemnités... etc.)
> La première convention collective de Naftal a
été signée conjointement par Messieurs le Président
Directeur Général et le Secrétaire Général
du Syndicat National de la société en date du 31 juillet 2007.
> La convention collective, après traduction, a
été enregistrée au niveau de l'inspection du travail en
date du 26 Décembre 2007.
> La convention collective a été
déposée auprès du Greffe du Tribunal territorialement
compétent (Chéraga) en date du 31 Décembre 2007.
69
Titre
|
Nbre
d'articles
|
Articles
|
· Objet et champs d'application
|
02
|
Art. 1 à Art. 2
|
· Les droits et les obligations des travailleurs
|
03
|
Art. 3 à Art. 5
|
· Les relations individuelles du travail
|
57
|
Art .6 à Art. 62
|
· Les conditions de travail
|
38
|
Art. 63 à Art.100
|
· L'exercice du droit syndical et la participation des
travailleurs
|
11
|
Art. 101 à Art. 111
|
· La prévention et le règlement des conflits
de travail et l'exercice du droit de grève
|
26
|
Art. 112 à Art. 137
|
· La rémunération
|
83
|
Art. 138 à Art.220
|
· La protection sociale et les oeuvres sociales
|
23
|
Art. 221 à Art. 243
|
· Dispositions finales
|
08
|
Art. 243 à Art. 251
|
|
70
Conformément à l'article 119 de la Loi 90.11 du 21
avril 1990 relative aux relations de travail, la convention collective doit
faire l'objet de publicité en direction des travailleurs.
La convention collective de Naftal a fait l'objet d'une
diffusion par :
· Transmission d'un CD à l'ensemble des structures
de Naftal
· Insertion sur le portail de la société.
· Version imprimée diffusée.
d.CONCLUSION
L'aboutissement de ce document est le résultat de
plusieurs réunions /négociations entre les représentants
de la Direction Générale et les représentants du Syndicat
National;
Il atteste aussi de la volonté des deux parties d'oeuvrer
pour la bonne et efficace gestion de la première richesse de Naftal, ses
Ressources Humaines.
III.11- LE REGLEMENT INTERIEUR
Rappel historique
Les modalités d'exécution du travail et la
détermination des règles disciplinaires sont fixées de
manière durable et générale par l'employeur en vertu du
pouvoir de direction qu'il détient.
A l'origine, l'employeur fixait unilatéralement toutes les
règles et ne subissait aucun contrôle. L'employeur se limitait
à lister des interdictions dont certaines illégales (ouverture du
courrier du personnel, interdiction d'adhérer au syndicat) et, à
imposer des règles de travail draconiennes (durée de travail,
repos, etc.) et lorsque l'Etat a imposé des règles de travail
intérieur, l'employeur pour contourner la loi recourrait aux notes de
service.
Sur le plan des sanctions, les travailleurs étaient
jugés sans possibilité de défense et l'employeur
était cru sur sa parole.
Aujourd'hui, le règlement intérieur s'impose
à tous les employeurs qui doivent fixer avec précision les
règles disciplinaires et les conditions générales de
travail, d'hygiène et de sécurité.
Elaboration du règlement
intérieur
L'obligation d'élaborer le règlement
intérieur s'impose aux employeurs occupant 20 travailleurs et plus. Le
règlement est facultatif lorsque lorsque le nombre de travailleurs est
inférieur à 20. Il est élaboré par l'employeur qui
le soumet à l'avis des délégués du personnel ou du
comité de participation selon le cas qui font connaître leurs
désaccord ou réserves, lesquels s'imposent, à l'employeur
lorsqu'il y a violation de la Loi.
Le règlement intérieur est soumis à
l'inspection du travail qui contrôle sa conformité à la
Loi, au règlement (cadre institutionnel), et aux conventions et accords
collectifs, sous peine de nulité.Il produit ses effets à partir
de son dépôt au greffe du tribunal.
Contenu du règlement intérieur
Le règlement doit préciser les règles
d'organisation du travail, l'hygiène, la sécurité et la
discipline. La Loi fait obligation de déterminer les fautes et les
sanctions y afférentes et institue la défense du travailleur par
le comité de discipline.
La Loi ne donne que des indications générales sur
sur le contenu du règlement intérieur laissant le soin à
l'employeur de les prévoir.
En matière de fautes et de sanctions, la Loi habilite le
juge pour apprécier le respect des procédures disciplinaires, la
proportionnalité de la sanction par rapport à la faute et le bien
fondé de la sanction.
71
B. Partie pratique :
Chapitre I : Le contentieux social à Naftal/Spa
:
I.1- Introduction
72
Parmi les branches du droit, le droit social est celui qui se
ressent le plus de l'évolution politique
économique et sociale. Ainsi, le droit social a connu une
refonte totale à partir de 1990 conventions et accords collectifs de
travail, les contrats de travail et les
règlements intérieurs d'entreprise sont devenus une
source importante du droit du travail
L'ensemble de cette évolution fait de la connaissance de
l'état actuel de la législation et de la réglementation du
travail une tâche difficile le non respect, voire la
méconnaissance, de la législation et de la réglementation
du travail génère des conflits entre l'employeur et
l'employé, qui finissent en contentieux devant les juridictions.
I.2- DEFINITION DU CONTENTIEUX SOCIAL :
Dans sa définition classique, le contentieux est
l'ensemble des litiges ou des conflits non résolus entre deux parties et
susceptibles d'être portés devant le juge.
En ce qui concerne le contentieux social, on peut le
définir comme étant la procédure destinée à
faire juger par un tribunal de la recevabilité et du bien fondé
des prétentions opposant un travailleur à son employeur.
Lorsqu'un contentieux est soumis à un tribunal, il faut
au préalable que des conditions soient réunies :
- La recevabilité de l'action en la forme ;
- et sur le fond, le bien fondé des prétentions du
requérant;
Dans le cas de NAFTAL et c'est aussi le cas de toutes les
Entreprises, c'est le travailleur qui prend la direction du procès
après avoir épuisé les voies amiables pour réclamer
ses droits auprès de sa hiérarchie et de l'inspection du
travail.
Dés lors, NAFTAL est toujours assignée en
qualité de défenderesse.
a. LES LITIGES
1. Le contrat à durée déterminée
2.
73
Le non respect de la procédure disciplinaire
3. Réclamation des droits auprès des DRH (prime
spéciale 17%, heures supplémentaires, indemnités de
nourriture)
4. Le non respect dans la gestion administrative
(intérim)
5. La non exécution des décisions de justice
I.3- IDENTIFICATION DES TYPES DE LITIGES :
L'exploitation des situations du contentieux social
établies par les structures juridiques de NAFTAL, fait ressortir deux
types de litiges:
- Les litiges à caractère collectif;
- Les litiges à caractère individuel.
Pour ce qui est de la catégorie des litiges collectifs
connus à NAFTAL :
- Réclamation du paiement des heures
supplémentaires;
- Prime spéciale de 17 % et congé
supplémentaire;
- L'indemnité de nourriture;
- Requalification du contrat à durée
déterminée des agents de sureté interne en contrat
à durée indéterminée.
S'agissant de la catégorie des litiges à
caractère individuel,
On retrouve essentiellement les litiges qui surviennent suite
à des sanctions disciplinaires (mise à pied,
rétrogradation, licenciement)
74
Aussi, les litiges relatifs à des questions de promotion
ou de régularisation de situation administrative.
I.4- ETAPES DU CONTENTIEUX SOCIAL :
On peut dire qu'un contentieux a commencé, lorsque
l'entreprise se voit notifier par l'intermédiaire d'un huissier de
justice :
- Une citation à comparaître devant le tribunal
- Et, une requête introductive d'instance comprenant les
demandes du plaignant.
Ces documents doivent être notifiés par l'huissier
de justice au moins dix (10) jours avant la date de l'audience (Art. 26 du
c.p.c).
Dés réception des documents par la structure
juridique, le juriste est tenu de prendre connaissance des délais
impartis et de la teneur des demandes du plaignant.
Il doit en référer à ses responsables
hiérarchiques et demander aux structures concernées les documents
devant constituer le dossier à même de permettre de
préparer la réplique aux demandes du requérant.
Au vu de ce dossier, le juriste, avec l'accord du directeur de la
structure doit constituer un avocat suivant une lettre de constitution
reprenant les faits, les moyens et joindre les pièces du dossier.
Il est nécessaire que le juriste et l'avocat se
rencontrent (séance de travail) pour discuter du cas, faire l'analyse et
arrêter conjointement l'argumentaire juridique. Il s'entend que l'avocat
est seul responsable de la conduite des procédures.
Après les échanges de conclusions entre les
parties, c'est le juge qui décide de mettre l'affaire en
délibéré, il indique l'audience à laquelle il doit
rendre sa décision.
Les jugements sont rendus en audience publique. Ils doivent
être motivés, datés et signés du juge et du
greffier.
I.5- ANALYSE DES DECISIONS DE JUSTICE RENDUES EN
MATIERE SOCIALE :
L'analyse d'un échantillon de décisions de justice
rendues, généralement en défaveur de NAFTAL, montre un non
respect de la législation et de la réglementation du travail par
les gestionnaires:
- La qualification des contrats à durée
déterminée (Articles 12 et 12 bis de la loi 90-11
régissant
les relations de travail).
- Non respect de l'article 31 portant sur les heures
supplémentaires
- Non respect de l'article 73 concernant le licenciement.
- Mauvaise qualification de la faute professionnelle (R.I).
- Licenciement alors qu'une procédure pénale est en
cours.
- L'application de l'article 73/4 de la loi 90-11 relatives aux
relations de travail, modifié par
l'article 09 de l'ordonnance 96 - 21 du 09.07.1996.
Ceci dit, il est connu qu'en matière sociale, le tribunal
a tendance a exercer une sorte de protectionnisme du travailleur contre
l'insécurité de l'emploi et les mauvaises conditions du travail
et ce, au détriment de l'Entreprise.
75
I.6- INCIDENCE DU CONTENTIEUX SOCIAL SUR L`ENTREPRISE :
76
Le nombre important de contentieux d'ordre social a
forcément un impact sur l'entreprise et son image de marque.
Le contentieux social génère des paiements de
dédommagements, astreintes exorbitantes, honoraires des avocats et frais
d'huissiers de justice.
Durant les trois derniers exercices NAFTAL a eu à payer
pour :
a. L'exécution des décisions de
justice:
2005 : 14.220.500,00 DA pour 325 Affaires sociales
enrôlées.
2006 : 18.085.468,00 DA pour 495 Affaires sociales
enrôlées. 2007 : 25.841.203,49 DA pour 976 Affaires sociales
enrôlées.
b. Les honoraires des avocats et frais des huissiers
de justice :
2005 : 6.786.402,58 DA 2006 : 7.515.011,36 DA
2007 : 11.039.923,82 DA
Aussi, il y a un impact à l'interne, qui fait que la
multiplicité des contentieux affecte le climat social, le rendement du
travail et la relation employeur-employé.
77
Chapitre II : Le bilan climat social 2007 :
II.1- Les Ressources Humaines de Naftal CSP au
31/12/2007 :
Permanant : 23 993
80,4 %
Temporaires : 5 458
19,6 %
Total : 29 856
Exécution Maitrise Cadres Cadres sup.
SIEGE
858
(2,9%)
B/GPL
10 984
(36,8%)
CF/K
57
( 0,2%)
DASC
599
(2,0%)
B/CBR
6 677
(22,4%)
79
II.2- LA DISCIPLINE
Répartition des sanctions par
structures:
0
0
0
0
0
0
202
157
61
3 4 1
Branche GPL Branche COM Branche CBR GCS
DAG
DASC
Nombre de sanctions
II.3 Evolution des sanctions :
2005:738
2006:582
2007:428
%
%
%
%
%
%
2 33
23 21
428
256
5
3 21
12
207
313
4
22
3 4
202
157
61
1
2005 2006 2007
GPL COM LPB CBR GCS DAG DASC
80
Répartition par types de sanctions :
386
400
350
300
250
200
150
100
50
0
18 21
licenciement rétrogradation sant 1er
degré
81
Fautes les plus fréquentes :
? absences momentanées, répétées et
injustifiées,
4 infractions commises par négligence ou imprudence
portant préjudice à la sécurité du personnel ou des
biens de l'entreprise,
4 utilisation des moyens de l'entreprise à des fins
personnels,
4 non respect de la voie hiérarchique ou comportement
incorrect envers la clientèle,
4 accident de la circulation,
4 fautes entraînant préjudice financier à la
société (vol, détournements...),
4 inobservation de règles de sécurité,
4 rixes, diffamation, intimidation et provocation,
4 refus du port de la tenue de travail,
4 Fausse déclarations, pointage frauduleux,
4 inobservation de l'obligation de la permanence,....
82
II.2. RELATIONS DIRECTIONS/TRAVAILLEURS :
a) Requêtes individuelles :
44
11
64
4
43
3
70
60
50
40
30
20
10
0
Branche GPL Branche COM Branche CBR
requêtes en instance Requêtes
réglées
83
b) Evolution des requêtes individuelles :
84
2005
|
2006
|
2007
|
GPL
|
116
|
303
|
161%
|
55
|
-82%
|
COM
|
147
|
158
|
7%
|
68
|
-57%
|
CBR
|
44
|
77
|
75%
|
46
|
-40%
|
DASC
|
2
|
-
|
-100%
|
-
|
-
|
|
TOTAL
|
|
309
|
|
538
|
|
74%
|
|
169
|
|
-69%
|
|
85
II.6- Objet des requêtes :
4 Réintégration suite à un licenciement ou
à l'expiration d'un contrat à durée
déterminée,
Régularisation de situation administrative
(permanisation, positionnement, promotion, intérim, mutation...),
4 Recours suite aux sanctions,
4 Paiement de l'indemnité de nourriture,
4 Heures supplémentaires,
4 Réclamation du paiement de 17% au titre de la prime
spéciale et le bénéfice de 10 jours de congé
supplémentaires...
À travers leurs requêtes, les revendications de nos
travailleurs relèvent d'une manière générale, des
demandes de réintégration....
17% qui reste spécifique à la zone de Djelfa
b) Requêtes collectives :
05 cas ont été enregistrés durant
l'année 2007.
03 requêtes branche GPL
|
Dist. Tiaret (1) Dist. Skikda (2)
|
02 requêtes branche Carburants:
|
Dépôt aviation Tébessa (1) Dist Skikda
(1)
|
|
On entend par requête collective: les requêtes
introduites au responsable hiérarchique (à l'intérieur de
la société) par un groupe de travailleurs.
Branche GPL: Tiaret, 2 trim. HS
Skikda: 1er et 4ème trim. attribution de l'ITP; ces
agents bénéficient déjà de l'ISS et de l'IRAP
86
Branche carburant: Tébessa, 3ème trim. paiement
de l'indemnité de travail de nuit (récup+paiement de HS)
Skikda:1er trim. paiement HS
Évolution des requêtes collectives :
|
|
|
|
|
0%
|
|
GPL
|
7
|
3
|
-57%
|
3
|
|
c) G
r
|
|
|
|
|
|
-100%
|
è
|
COM
|
2
|
5
|
150%
|
-
|
|
v e
s
|
|
|
|
|
|
100%
|
|
CBR
|
-
|
1
|
100%
|
2
|
|
e
t
|
TOTAL
|
9
|
9
|
0%
|
5
|
-44%
|
m a
l
|
|
aises :
4 aucun cas de grève n'a été relevé
au niveau de la société au cours de l'exercice 2007.
4 01 seul cas de malaise a été
enregistré au niveau de la branche carburants (district Oran:
2ème trimestre).
Par malaise on entend coupure de travail, dans ce cas
précis, un arrêt d'1h 30 a été enregistré au
niveau du district Oran, pour un problème d'intoxication alimentaire.
Problème réglé, les concernés par cet incident ont
été pris en charge par ladite structure.
II.7- Relations Direction / Syndicat :
0
0
2 réunions
88
L'employeur et les représentants des travailleurs ont des
réunions périodiques à tenir en vue d'examiner en commun
la situation des relations socio-professionnelles et des conditions
générales de travail au sein de l'organisme employeur, cf.
à l'art 4 de la loi 90.02 relative à la prévention et au
règlement des conflits collectifs de travail, reprise par l'art 112 de
la convention d'entreprise.
Sur ce graphe nous pensons que ses réunions sont une
démarche à encourager, du fait et comme il a été
constaté lors de l'exploitation des bilans transmis par les branches,
qu'elles contribuent efficacement au règlement des conflits.
II.8- Conflits portés au niveau de l'inspection
du travail:
a. Conflits individuels :
467 (419 PV non conciliation, 26 PV conciliation, 18 en cours)
372 PV de non Conciliat.
? GPL:395 conflits individuels 19 PV de Conciliation
02 cas rejetés
02 cas en cours
89
45 PV de
non conciliat.
· COM : 69 conflits individuels 00 PV de conilition 02 cas
rejetés
16 cas en cours
02 PV de n.conciliat.
· CBR:03 conflits individuels 01 PV de concion
À titre de rappel et cf à l'art 2 de la loi 90-04
relatif au règlement des conflits individuels ainsi que l'article 117 de
la convention de l'entreprise: constitue un conflit individuel tout
différend de travail opposant un travailleur salarié et
l'employeur sur l'exécution d'une relation de travail liant les 2
parties si ce différent n'est pas résolu dans le cadre des
procédures de règlement au sein des organismes employeurs.
On note que la branche GPL enregistre le plus grand nombre
Objet des litiges :
4 réintégration suite à un licenciement ou
à expiration d'un contrat à durée
déterminée,
4 paiement de la différence des salaires,
4 paiement de l'indemnité de nourriture,
4 heures supplémentaires,
4 réclamation de 17% de prime spéciale et 40 jours
de congé annuel,
Régularisation de situation administrative et
financière (permanisation, promotion, affectation, annulation de
sanction de 1er degré, paiement d'IEP, paiement PRS,
régularisation
de médailles de fidélité, rappel des
échelons, paiement des allocations de fin de carrières,...
En conformité avec la définition du conflit
donnée préalablement, on retrouve le même objet de litige
du fait qu'ils n'ont pas retrouvé leur résolution au niveau
interne.
90
b. Conflits collectifs : O5 cas
enregistrés:
4 02 branche GPL Dis hlef(1),Dist Sétif(1)
4 01 la branche Carburants Dist Skikda (1)
4 01 requête à la branche Com Dist Sétif
)
4 01 DASC MS Djelfa (1)
Branche GPL: district Chlef; 2trim, permanisation du personnel de
la sûreté interne/Sétif:2trim; HS
Branche carburant: Skikda, 3trim:indemnités
nourriture/HS
Branche commerciale: Sétif 3tim: HS
DASC: CMS Djelfa 3trim: indemnités spéciale
17%+10js supplémentaires de congé annuel
Pour la majorité des cas des PV de non conciliation ont
été établi.
400
250
200
350
300
150
100
50
0
74
2005 2006 2007
45
0
B/ GPL B/ COM B/CBR DAG
1
209
95
4 0 3 0
395
69
91
II.9- Évolution des conflits portés au
niveau de l'inspection du travail :
310 affaires
30%
1 affaire
1 affaire
0%
0%
318 affaires
34%
Branche COM Branche GPL Branche CBR DASC
DAG
346 affaires
36%
92
II.10- Affaires sociales au niveau de la justice
93
II.11- Répartition des affaires traitées
par structure
DASC DAG
Branche COM
Branche GPL
Branche CBR
200
150
100
103
50
78
400
350
300
143
221
244
250
275
11
26
51
0
01 01
Affaires gagnées Affaires perdues Affaires en
cours
Un total de 324 perdues et 88 gagnés, ce qui fait
un montant de 413 affaires classées en 2007.
559 nouvelles:
324:perdues, 89: gagnées,
741:en cours
101; 18%
B/COM B/GPL B/CBR
94
Branche carburant:
- 67 Constantine : HS, régularisation situation
administrative. - 64 Skikda : nourriture, HS.
- 27 Ouargla : réintégration, HS,
régularisation situation administrative, annulation sanction de 1er
degré, ...
Branche commerciale:
- 119 Médéa : indemnités spéciales
17% 40 jours congé annuel,
- 27 Sétif : HS, réintégration,
- 20 Saida : réintégration, nourriture...
Branche GPL :
- 36 Djelfa : l7% indemnité spéciale +10 jours
congé supplémentaire.
- 19 Skikda : réintégration, nourriture,...
- 14 Constantine : HS,...
95
Évolution des nouvelles affaires sociales au
niveau de la justice
2005: 559
2006: 184
2007:250
B/COM B/GPL B/CBR DAG DASC
50
00
50
00
50
0
2005 2006 2007
niveau de l'inspection du travail, à titre de rappel je
cite: les réintégrations, indemnité de nourriture, le
paiement des HS et l'indemnité spéciale 17% + 10 js
supplémentaire de congé annuel (des affaires spécifique
à la zone de Djelfa)
96
C. PREVENTION DES CONFLITS DE TRAVAIL ET DES LITIGES
:
- Privilégier les règlements à l'amiable
(phase précontentieuse)
C'est une phase critique qu'il faut gérer convenablement
et cela revient aux structures concernées des ressources humaines.
- Ne pas se limiter d'une représentation au niveau de
l'inspection du travail.
- Sensibiliser les gestionnaires et les juristes sur la bonne
application de la législation et la
réglementation du travail et mettre à leur
disposition la documentation nécessaire et les différentes
circulaires. Il faut savoir que des personnes font souvent
référence dans leur argumentaire, à des dispositions
abrogées, modifiées ou complétées ou oublient
quelquefois que certains textes promulgués antérieurement «
aux lois sociales de 1990 » demeurent encore en vigueur en tout ou
partie.
- La mise en place d'un comité permanent de concertation
DERH - Direction Centrale Juridique.
97
D. RECOMMANDATIONS :
Les conflits non traités engendrent des impacts
négatifs (au plan organisationnel) et des coûts psychologiques
onéreux (au plan personnel).
En voici quelques exemples d'impacts négatifs : .Baisse de
productivité
· Communication inefficace
·
98
Retard dans les prises de décision
· Perte de temps et d'énergie
· Confusion et ambiguïté auprès des
personnes concernées directement ou indirectement
· Baisse de l'estime de soi
· Plus grand niveau de stress entraînant une baisse
de concentration et des difficultés à prendre des
décisions
· Plus grande propension à l'erreur et donc des
coûts plus élevés
Pour gérer des conflits, il faut un certain degré
de maturité affective, une aisance avec les habiletés
relationnelles. Enfin il s'agit ici de ce qui est communément
appelé l'intelligence émotionnelle.
Il faut être capable de reconnaître, nommer les
insatisfactions présentes, confronter et arbitrer les parties en cause
dans un processus de résolution de conflit où l'approche gagnant
gagnant doit figurer.
Pour que les résultats soient positifs, il faut que les
besoins des deux parties soient pris en compte et que les deux parties trouvent
satisfaction à la solution qui sera arrêtée.
Afin de prévenir les situations conflictuelles,
voici quelques recommandations à mettre en pratique par les responsables
de groupes de travail et aussi membres d'équipe :
* Déceler les indices présents. Il est important de
gérer les malentendus et les fausses perceptions au fur et à
mesure qu'ils se présentent.
Se fermer les yeux sur ces indices consiste à ignorer la
réalité. Les perceptions erronées constituent l'une des
plus fréquentes causes du conflit.
*Animer des activités d'échanges deux fois par
année qui porte sur l'expression des incomplets positifs et
négatifs.
Les incomplets sont tout ce que je n'ose pas exprimer
(Attentes, satisfactions et insatisfactions, frustrations,
malaises...) à un collègue ou à un patron. Une fois
exprimés, les incomplets positifs constituent de bons moyens de
renforcement (feed-back positif) et les incomplets négatifs pourront
être traduits sous forme d'attentes clairement exprimées.
*Veiller à ce que les processus de travail et les
ressources mises en place soient équitables pour l'ensemble des
individus. Il n'est pas toujours simple de faire cette équité
mais à tout le moins, un gestionnaire qui se soucie de cet aspect
obtiendra un plus grand respect de ses joueurs même si tout n'est pas
parfaitement équitable.
99
*Faire appel à un coach ou à une aide
extérieure lorsque l'on est moins habile avec les dimensions
relationnelles au travail
Il peut s'avérer plus néfaste de s'aventurer dans
la gestion d'un conflit si on est incapable d'une telle intervention ou encore
plus si la fonction que vous occupez peut alimenter le conflit.
L'intervenant qui agit à titre de modérateur ou de
médiateur doit être totalement impartial. Et si sa situation ne le
permet pas (exemple: affinité plus grande avec l'une des parties), le
problème devrait être géré par quelqu'un de
l'extérieur.
*Développer une connaissance plus profonde des besoins
motivationnels de chaque membre de son équipe.. Une autre des sources
les plus fréquentes de conflit est le conflit sur des valeurs
individuelles. Le gestionnaire avisé sait adapter son style de gestion
en fonction des différences de personnalité de son
équipe.
Il sait également faire appel aux ressources et
compétences de chacun.
Lorsque les compétences des gens sont
sous-utilisées, cela procure un terrain fertile au développement
des conflits.
Personne n'aime être impliqué dans un conflit de
près ou de loin. Cependant, le conflit offre une des rares occasions de
pouvoir mettre sur table les perceptions, les sentiments et les émotions
des individus qui font partie intégrante de l'organisation.
Ces données peuvent contribuer à faire
évoluer positivement l'entreprise au plan de l'efficacité et du
climat organisationnel
Il peut s'avérer profitable de valoriser le conflit comme
une source de développement et d'apprentissage pour les individus
· Associer le juridique et des consultants
spécialisés dans les relations de travail
· Formaliser un dossier de fond qui doit comporter toutes
les pièces à charge et à décharge (contrat,
règlement intérieur...).
· Donner les orientations adéquates aux structures
juridiques tant sur la forme et sur le fond (jurisprudence, doctrine) pour
asseoir la position de NAFTAL dans des affaires récurrentes.
-Le non respect de la procédure disciplinaire
En amont
· Sensibiliser et former les gestionnaires et les juristes
aux procédures disciplinaires.
· Réactualiser et mettre à la disposition des
juristes tout l'arsenal juridique
· Réactualiser le règlement
intérieur
· La présence du représentant de NAFTAL est
obligatoire devant le bureau de conciliation
· Le représentant de NAFTAL qui est
désigné devant le bureau de conciliation doit connaître
parfaitement le dossier précontentieux
2-Le non respect de la procédure disciplinaire
En aval
· La direction juridique doit être informée
systématiquement par les DRH des PV de non conciliation pour prendre les
dispositions utiles.
3-La réclamation des droits auprès des
DRH En amont
· Les DRH doivent traiter les requêtes
préalablement et répondre en conséquence En
aval
· Le choix des avocats doit être judicieux par
rapport à des affaires déjà traitées
· Associer l'avocat au niveau du conseil et de l'assistance
et ne pas le confiner dans un rôle de représentation
4-Le non respect de la gestion
administrative
· Délimiter la période d'intérim dans
le temps
· Supprimer les notes de coordination ou insérer la
clause de non rémunération pour la coordination
· Actualiser la réglementation en matière de
cumul entre la tache principale et l'intérim
· Éviter d'utiliser les mutations à titre
de sanctions, ce qui est interdit dans le règlement intérieur
100
5- La non exécution des décisions de
justice
·
101
Exécuter les décisions de justice
définitives avant l'expiration du délai afin d'éviter la
mise en place d'astreinte journalière, la saisie-arrêt et les
frais d'huissier.
· Appliquer l'article 9 de l'ordonnance 96-21 du code de
travail qui stipule l'octroi de la compensation pécuniaire lors de la
première requête.
· Abroger la note de DERH 2892/04 du 24 novembre 2004
portant exécution des décisions de
justice.
102
E. SUGGESTIONS :
· -Développer le réflexe de gestionnaire :
que dit la loi ?
· - Pour se séparer d'un salarié, mieux vaut
:
· 1- Avoir un bon motif
· 2- Bien connaître le droit et les
procédures. Sinon c'est la condamnation assurée de l'employeur
F. Illustrations comparatives avec des
législations étrangères du domaine :
Le coût du conflit :
Aujourd'hui, le fait de vivre un conflit est ressenti par ceux
qui le subissent comme une faute dont la responsabilité leur incombe.
Aussi, on n'en parle pas, il est relégué au rang de tabou. De cet
état de fait, le conflit reste tellement méconnu, qu'on ne
l''apréhende souvent que par ses conséquences. Et comme ces
conséquences sont pénalisantes pou l'entreprise, elles sont
tues.
Pourtant, ces conséquences ont un coût parfois
considérable. De la grève à la démission d'une
pièce maitresse de l'organisation, en passant par l'absentéisme
ou la simple rétention d'information, elles affectent toutes le
fonctionnement et la performance de l'entreprise.
Face à ce constat, des entreprises anglo-saxonnes et
canadiennes ont accepté de participer à plusieurs études
permettant de chiffrer ces coût. Depuis quelques années, elles
mettent en avant les principaux postes de pertes, pour lesquels elles proposent
des estimations qui se chiffrent en milliards de dollars sur une année.
En France, le ministre de l'emploi, du travail et de la formation
professionnelle commence à se pencher sur la question.
Les coûts du conflit pour l'entreprise
Grâce à ses travaux, il apparaît que les
employés d'une entreprise où ils sont laissés seuls face
à leurs stress sont deux fois plus absents que dans une entreprise ou
ils seront écoutés. Le Temps de travail perdu à cause du
stress est évalué en 2005 à 1,7 milliards de dollars. Sans
compter que le simple stress peut se transformer en une réaction plus ou
moins forte de l'employé.
Dans le cadre de l'entreprise, cela se traduira par
l'absentéisme, le vol, une rotation plus importante sur les postes, mais
aussi le rétention d'information, le blocage de l'innovation etc. En
2004, en France, ce
103
sont 197 000 journées de travail qui ont été
perdues dans le secteur privé au simple titre de la grève. A lui
seul, le coût de l'absence des employés au Canada en 2003
s'élève à environ 8,6 milliards de dollars.
Mais le conflit peut aussi quitter le cadre de l'entreprise et
faire l'objet de poursuites devant un tribunal. Un conflit qui passe devant les
prud'hommes dure de 2 à 5 ans, et a toujours un coût, ne serait-ce
que celui de la défense par un avocat.
A ces deux cas de figure s'ajoute le temps passé par les
cadres à gérer les litiges au sein de l'entreprise, qui peut
aller de 25 % à 7o % selon les postes et les situations.
S'ajoutent encore les cas de rapprochement, fusion et
acquisition qui se terminent par un échec, à cause des conflits
non gérés.
Le corollaire de ces observations est que les entreprises qui
font la démarche de prendre le conflit en compte dans leur organisation
améliorent très sensiblement leurs conditions de travail et leur
compétitivité. Ainsi, les entreprises qui ont mis en place des
systèmes de gestion concertés des conflits signalent des
économies de coûts importants au chapitre des litiges : Brown et
Root font état d'une réduction de 80 % dans les coûts de
litiges de l'extérieur, MOTOROLA a signalé une réduction
de 75% sur une période de 6 ans, tandis que NCA a indiqué une
réduction de 50 % et une baisse des poursuites de 263 en 1984 à
28 en 1993.
Une nouvelle approche du conflit :
Les approches de gestion de conflit actuellement
pratiquées en France portent essentiellement sur l'acteur (Analyse
transactionnelle, programme neuro linguistique, communications non
violentes...). Si elles peuvent être adaptées aux quelques cas ou
le conflit est réellement causé par un des acteurs, elles ont
surtout pour effet de renforcer exagérément le sentiment de
responsabilité et de culpabilité dans tous les cas ou les acteurs
ne font que subir un conflit causé par leur environnement. Elles
participent donc au renforcement du tabou, sans remédier aux
problèmes de fond liés au fonctionnement de l'entreprise.
Pour sortir de cette impasse, il est indispensable de pouvoir
lire le conflit dans son ensemble.
Pour cela, il faut d'abord considérer le conflit comme un
système avec des acteurs, mais aussi un environnement qui conditionne
leurs relations, leurs fonctionnements. De la sorte, il devient possible de
comprendre les causes du conflit. On peut éviter ou limiter leur
apparition en améliorant l'organisation. Parallèlement, il
devient possible d'agir sur l'environnement pour modifier son influence sur les
acteurs et les amener dans la voie de résolution souhaitée.
Il faut ensuite considérer le conflit comme un processus,
en quittant l'approche instantanée pour le considérer comme une
histoire, avec un début, un moment ou les parties s'affrontent, mais
surtout avec plusieurs fins possibles. Projeter ses fins permettra d'identifier
la voie de résolution la plus adaptée à la situation et la
façon de la mettre en oeuvre.
Chaque conflit a sa solution propre. C'est parcequ'elles donnent
aux acteurs ou à leur encadrement les moyens de la découvrir et
de la mettre en oeuvre que les approches dynamiques et systémiques sont
une réponse particulièrement adaptée aux entreprises.
Elles permettent de réduire les coûts ponctuels, en optimisant les
ressources allouées et le résultat de la gestion du conflit
à proprement parler.
104
Mais elles permettent surtout de réduire les coûts
permanents, tels que l'absentéisme ou la baisse de la
productivité, la perte de capacité d'innovation liée aux
travers de fonctionnement de l'entreprise.
Plus encore, elles permettent d'accroître le potentiel
d'amélioration de l'entreprise, en améliorant la confiance dans
les relations et en optimisant l'organisation, la circulation de
l'information...
RÈGLEMENT DES CONFLITS DU TRAVAIL EN EUROPE
OCCIDENTALE
L'exception française n'est pas seulement culturelle.
L'Allemagne, l'Italie, l'Espagne et le Royaume-Uni n'ont pas
l'équivalent de nos prud'hommes.
Partout ailleurs, à des degrés différents,
on privilégie les procédures amiables telles que l'arbitrage et
surtout la conciliation pour régler les conflits du travail. Ainsi en
Allemagne, en Italie, en Espagne ou au Royaume-Uni, où ces
démarches conditionnent souvent la recevabilité de l'action en
justice. La justice du travail est assurée soit par des juridictions
ordinaires, soit par des tribunaux spécialement créés pour
trancher les litiges du travail. La recherche de l'efficacité et de la
rapidité se traduit par la simplicité de la procédure et
les restrictions apportées à l'exercice des voies de recours.
Éviter la judiciarisation des conflits du travail conduit au
développement des procédures de conciliation.
Le recours à l'arbitrage est en revanche le plus souvent
limité.
À l'exception de l'Italie, où la justice du
travail est exercée dans une section spécialisée au sein
des tribunaux ordinaires, tous les autres pays ont mis en place une juridiction
sociale spéciale. En Espagne il y a les juges du social et la chambre
sociale du tribunal suprême; au Royaume-Uni les tribunaux de l'emploi, et
en Allemagne les tribunaux du travail, les tribunaux régionaux du
travail et la cour fédérale du travail.
L'opposition nord-sud
Entre le Sud et le Nord, deux systèmes s'opposent. Le
premier tend à confier à un seul juge le soin de trancher les
conflits du travail. Cette situation prévaut en Italie et en Espagne,
où la juridiction du travail est assurée par des magistrats
professionnels, juge unique. En revanche, l'Allemagne et la Grande-Bretagne ont
mis en place des juridictions échevinales (municipales) composées
de professionnels du droit: magistrats en Allemagne, avocats au Royaume-Uni,
ainsi que des représentants des employés et des employeurs, se
rapprochant un peu de nos prud'hommes.
En Allemagne, les tribunaux du travail sont exclusivement
compétents pour tous les litiges de droit commun entre employeurs et
salariés. Ces compétences sont donc d'ordre public. En Espagne,
le juge
social est compétent pour tous les litiges
attribués à l'ordre juridictionnel social, à l'exception
de ceux qui dépendent des chambres sociales des tribunaux des
communautés autonomes (Pays basque, Catalogne, Galice...). En Italie, le
tribunal compétent pour tous les conflits individuels du travail est le
tribunal de grande instance, statuant à juge unique. En?
Grande-Bretagne, le tribunal du travail a la compétence exclusive dans
les domaines suivants: bulletin de paie, paiements en garantie,
préjudice subi dans le cadre du travail, temps de repos, mise à
pied, congé de maternité et parental, licenciement abusif.
En Espagne et en Italie, il n'y a quasiment aucune
possibilité d'appel. En Angleterre, l'appel ne peut être
fondé que sur des points de droit et l'Allemagne interdit de faire part
de faits nouveaux lors de l'appel.
105
CONCLUSION
·
106
Les conflits sont inévitables et sont mêmes souvent
facteurs de progrès. Les accepter, c'est abandonner l'idée selon
laquelle il faut toujours un gagnant et un perdant, et adopter une
stratégie gagnant-gagnant en transformant le conflit en un
problème et en utilisant le potentiel créatif des groupes et des
individus.
Dans ce cadre, la négociation constitue la
stratégie la plus efficace et la plus humaine pour la résolution
des problèmes et l'instauration d'une relation féconde et d'une
culture positive et forte. La réussite d'une négociation
dépend de la capacité de :
· ,,déterminer la nature du conflit ou du
problème ;
· ,,ouvrir le dialogue ;
· ,,écouter et de comprendre le point de vue de
l'autre partie ;
· ,,trouver une solution au problème, acceptable
pour tous.
· La résolution des conflits d'une façon
constructive permet l'enrichissement, le dépassement et le
progrès.
·
· Les gestionnaires des ressources humaines, du personnel,
les membres des conseils de discipline doivent être sensibilisés
aux dimensions juridiques induites par leurs activités.
Ils gagneraient, à notre avis, à faire appel plus
souvent aux juristes pour les conseiller et les accompagner notamment, au
moment de la prise de décision sur un acte de gestion pertinent ou
sensible.
· Il faut créer une synergie entre les
activités ressources humaines et juridiques pour gérer au mieux
les conflits de travail et faire diminuer autant soit se peut les contentieux
d'ordre social, qui ont des répercussions négatives sur l'image
de marque de la société, assignée très souvent par
ses agents devant les juridictions.
107
Bibliographie
* Pierre rousseau « Comprendre et
gérer les conflits dans les entreprises et les organisations ,Editions
chronique sociale,lyon
* Jean Louis Lascoux « Pratique de la
médiation ,une méthode alternative à la résolution
des conflits » Editions Esf
*Robert Michit ,thierry comon « Conflit :
Comprendre et pouvoir agir,Editions chronique sociale
* Taib Belloula « Le droit du travail
» Editions Dahleb 1994 »
*www.aravis.aract.fr
*Cours Cesi Algérie Module « droit du travail
»
* Bilan social 2007 Naftal
*Convention collective Naftal
108
Annexes
109
|