I.2.6. L'évaluation des effets toxiques
L'évaluation de la toxicité
s'appuie sur des études qualitatives ou quantitatives adéquates.
Il existe plusieurs types d'études qui nous permettent d'évaluer
les effets d'un toxique. On peut les classer dans quatre catégories
(Lapointe, 2004) :
- Les études épidémiologiques, qui
comparent plusieurs groupes d'individus ou les études de cas;
- les études expérimentales in vivo,
qui utilisent des animaux ;
- les études in vitro,
effectuées sur des cultures de tissus ou des cellules et ;
- les études théoriques par
modélisation.
On utilise fréquemment une terminologie pratique mais
arbitraire pour désigner les diverses formes d'intoxication selon la
fréquence et la durée de l'exposition (tableau II).
Tableau II : les formes
d'intoxication
Forme d'intoxication
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Fréquence d'administration
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Durée de l'exposition (Rongeurs)
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Aiguë
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Unique
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< 24 heures
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Répétée à court terme*
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Répétée
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= 1 mois
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Subchronique
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Répétée
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De 1 à 3 mois
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Chronique
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Répétée
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> 3 mois
|
*On parle souvent
d'intoxicationsubaiguë, mais ce terme est considéré comme
sémantiquement incorrect (OCDE, 1979)
I.2.6.1. La toxicité aigue
La toxicité aiguë est habituellement
définie comme l'ensemble des effets néfastes se produisant
immédiatement ou peu de temps après une exposition unique ou
répétée sur une période de moins de 24 heures
à une ou plusieurs substances (Walum, 1998). Le terme toxicité
orale aiguë est plus souvent utilisé en liaison avec les
déterminations de la létalité et de la DL50. La
DL50 est un terme qui a été introduit et
développé par Trevan en 1927. Elle est définie comme la
dose déterminée statistiquement qui, lorsqu'elle est
administrée dans un test de toxicité aiguë, est susceptible
de causer la mort de 50% des animaux traités sur une période
donnée (Oliver, 1986).
La méthode classique d'étude de la
toxicité orale aiguë d'une substance (Trévan, 1927) consiste
en une administration de ladite substance à différentes doses,
par voie orale, à plusieurs groupes d'animaux d'expérience
(généralement des rats ou des souris des deux sexes), à
raison d'une dose par groupe. Les animaux traités sont observés
de près durant les premières 24 heures et ensuite quotidiennement
pendant 2 semaines et les éventuels changements de l'apparence et du
comportement, ainsi que la létalité (DL50) sont
notés. Des questions se posent encore concernant l'utilisation de
l'évaluation pathologique élargie en tant que partie d'une
étude de toxicité aiguë. Cependant, l'autopsie macroscopique
est le minimum requis par la plupart des corps de régulations
gouvernementaux, comme le sont les déterminations du poids corporel peu
de temps avant le traitement et après une, puis deux semaines (Walum,
1998).
La valeur absolue de la DL50 d'un composé
varie beaucoup entre les laboratoires, et ces variations ont été
attribuées aux différences, par exemple, dans les détails
protocolaires, les souches animales, l'encagement, et la source de la substance
chimique d'essai. La DL50 et des méthodes alternatives pour
l'évaluation de la toxicité aiguë ont été
considérablement discutées dans différents forum
internationaux au cours des années 80 et 90 (Rhodes et al.,
1993 ; Oliver, 1986 ; Clark et al., 1991 ; Fielder,
1995 ; Lindgren et al., 1983 ; Seibert et al.,
1996). Le résultat de ces discussions intensives est qu'aujourd'hui les
autorités ne demandent habituellement pas des tests de DL50
classiques impliquant un grand nombre d'animaux. Au contraire, les lignes
directrices n° 420 (OCDE, 2001a), 423 (OCDE, 2001b), et 425 (OCDE, 2008b)
de l'OCDE décrivent des méthodes alternatives bien
établies et validées qui réduisent les souffrances des
animaux et/ou utilisent beaucoup moins d'animaux que la méthode
classique de Trevan. Cette dernière a été officiellement
abrogée en décembre 2002 par l'OCDE, l'Union Européenne et
les États-Unis d'Amérique (Schlede et al., 2005).
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