3.3 Cadre de vie familial
3.3.1 Logement
Comme l'ont affirmé M. Koné et N. Kouamé,
«le logement qui est l'une des premières contraintes auxquelles est
soumis le citadin va conditionner la taille de la famille. En effet, quel que
soit le degré d'hospitalité du frère, de la soeur, du
cousin, de l'oncle ou du beau-parent, il ne peut, compte tenu de l'espace
restreint (exiguïté du logement) dans lequel il vit, accueillir
tous les candidats à l'hébergement » (2005 :13 ). Ce constat
fait en Côte-d'Ivoire est aussi une réalité que vivent les
familles Lokpa de Parakou dans la mesure où la plupart des jeunes qui y
vivent louent des chambres exiguës à un coût variant
ENVIRONNEMENT URBAIN ET CHAGEMENTS
FAMILIAUX
entre 4.000 F et 10.000 F selon le nombre de pièces, le
standing de l'habitation et du quartier.
Les migrants, à travers les activités agricoles
et les travaux sur les chantiers de construction, établissent
également des relations d'amitié, parfois de "parenté
sociale"(parenté non fondé sur la consanguinité) avec les
autochtones. Ce réseau de relations est utilisé pour acheter une
parcelle de terrain, généralement à la
périphérie de la ville. Si dans les années 60 et 70, une
parcelle non lotie de 400 m2 pouvait s'acquérir à 5 ou
10.000F, dans les années 90, elle s'achète à 70.000F ou
120.000 F dans les années 2000. En quatre ou 6 mois l'acquéreur
érige des cases rectangulaires de deux à trois pièces, en
banco et coiffées de pailles ou de tôles. C'est ce cadre de vie,
cette nouvelle habitation qui permet à la famille de s'organiser de
façon autonome. Seuls les fonctionnaires et quelques rares
opérateurs économiques ont réussi à se construire
des maisons en matériaux définitifs : (ciment, portes
métalliques, clôtures). L'eau courante et l'éclairage
électrique existent également dans ses maisons.
Photo 05 : Maison d'un fonctionnaire Lokpa
retraité 64
ENVIRONNEMENT URBAIN ET CHAGEMENTS
FAMILIAUX
Un ancien migrant témoigne sur ses stratégies
d'acquisition de parcelles de terrain :
« J'ai un grand frère ici, c'est chez lui que
je suis descendu, on est du même village. Il s'appelait Sindjaloum
Adamou. J'ai fait 4 mois et je l'ai quitté pour acheter ma parcelle
à 5.000 F. Quand je suis venu, j'ai vu cet endroit que j'ai
acheté et 4 mois après j'ai fini de construire. C'est un
intermédiaire qui m'a amené chez quelqu'un en ville à qui
j'ai dit que je veux acheter la parcelle. Les parents et amis m'ont aidé
à construire. J'ai construit des cases : 2 pièces pour
moi-même et 2 pièces pour chacune de mes quatre femmes ».
(A.I, 55ans, cultivateur, père de 21 enfants, Banikanni,
30.09.2005)
Les familles qui vivent dans des anciens quartiers
périphériques n'ont souvent pas de puits pour l'approvisionnement
en eau. On compte un puits souvent mal entretenu pour trois maisons. Ce sont
des puits qui tarissent régulièrement pendant la saison
sèche, en mars et avril.
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