Conclusion/perspectives
Les engrais organiques sont disposés en priorité
sur les endroits du champ les plus appauvris. Les quantités vont de
quelques sacs de 50 Kg transportés à vélo à
plusieurs voyages de camions (ou remorque de tracteur soit 10 tonnes). 20
à 30 charrettes (petit ou grand plateau) correspondraient à 5
tonnes environ (informations diffusées et/ ou retenues au village). Le
nombre de tas varie d'une dizaine à quelques dizaines par parcelle. Cela
nous a conduits à considérer trois types de pratiques : apport
important, de l'ordre de grandeur des recommandations ; apport modeste, moindre
mais significatif et absence d'apport en matière organique.
Nous pouvons souligner que la majorité des
systèmes de production dans la zone dispose d'au moins une paire de
boeufs mais n'épandent pas de matière organique dans leur champ.
La quantité de fumure organique potentiellement produite sur
l'exploitation (et donc son impact) est considérée (à tord
semble-t-il parfois) comme négligeable comparée aux efforts
déployés.
L'opération de préparation du sol favorise le
développement des plants cultivés : bonne levée, lutte
contre les adventices et croissance rapide de l'appareil racinaire. Par
ailleurs, la vitesse de réalisation de cette opération joue un
rôle crucial dans la gestion du calendrier cultural.
Le labour motorisé réalisé avec un
tracteur présente trois avantages majeurs : la rapidité (3
à 5 ha par jour) mais en pratique, l'opération de rayonnage
systématiquement réalisée après le labour va
limiter l'avancée des travaux (2 H.J/ha mais 1 seul actif par outil) de
semis ; le labour relativement profond réalisé avec une charrue
à disques favorise l'infiltration, la rétention en eau et limite
l'échec des semis tout en facilitant le développement racinaire ;
il peut s'effectuer sur un sol relativement sec dès les toutes
premières pluies (même sporadiques).
Ses contraintes principales sont le capital nécessaire
que ce soit pour son achat ou pour la prestation de service ; la qualification
requise car seuls quelques individus au village maîtrisent la traction
motorisée ; son inadaptation aux parcelles peu accessibles (voie
d'accès trop étroite) ; son inadaptation aux parcelles où
poussent de nombreux ligneux et où subsistent trop de souches.
Ce mode de préparation du sol est encore largement
minoritaire (< 5% des terres cultivées). Il y a cependant une
dynamique, notamment en matière d'offre de services. La plupart du
temps, les producteurs qui pratiquent le labour motorisé
bénéficient d'un certain capital. C'est pourquoi nous avons voulu
illustrer les performances technico-économiques de cette
opération à travers son intégration dans un système
de culture intensif (engrais minéraux et organiques, traitements
herbicides...) : cas du SC1 moto-mécanisé.
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III.-Résultats et Discussions
L'accès à la traction animale correspond
à plusieurs cas de figure : attelage(s) complet(s) propre(s) et
attelage(s) complet(s) non propre(s) ; attelage incomplet ; et accès
sporadique (1 jour sur 3 typiquement)
Dans notre modèle, nous avons ainsi
différencié des attelages expérimentés et des
attelages moins performants, réclamant grossièrement deux fois
plus de temps pour un même travail.
Un enfant de moins de 15 ans est mobilisé à cet
effet. On le considère comme actif dans le calcul du temps de travail
des opérations attelées (labour, sarclage, buttage) dans la
mesure où il est indispensable à leur bon déroulement.
Deux types de préparation du sol à la traction
animale sont : le labour à plat et le labour superficiel. Dans le cas
d'un début précoce des pluies ou plus généralement
d'un rapport favorable entre attelages disponibles et superficies à
travailler, le labour « à plat » est pratiqué. Dans le
cas contraire, beaucoup plus fréquent, un travail superficiel du sol,
plus rapide, est privilégié.
Il faut souligner qu'à Gombèlèdoudou, une
bonne partie de ces labours est réalisée dans des conditions
d'humidité du sol peu favorables. Au regard de la distribution moyenne
des pluies (figure 7), nous avons considéré que la moitié
des parcelles est travaillée dans ces conditions peu favorables. Les
estimations réalisées avec les producteurs laissent penser que le
temps de travail est alors doublé !
Figure 7: histogramme des moyennes pluviométriques de
Gombèlèdougou de 2003 à 2008
Source : relevés pluviométriques de l'INERA
et de la SOFITEX (2003-2008)
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III.-Résultats et Discussions
Le calendrier de travail présenté sur la figure
8 ci-dessous représente ce que la force de travail d'un attelage bovin
propre et expérimenté peut permettre : la mise en culture de 12,5
hectares.
Travail (en Homme.jour)
25
20
30
15
10
5
0
labour sarclage buttage
MARS AVRIL MAI JUIN JUILLET AOUT SEPT OCT NOV DEC
Figure 8: Calendrier de travail pour un attelage bovin
Nous avons ici un maximum de 25 H.J (en Juillet) soit 12,5
journées de travail pour l'attelage par quinzaine. (2 actifs sont en
effet mobilisés par attelage dans le modèle). En fait 15 H.J/ha
sont suffisants pour débuter le labour mais par la suite 5 H.J/ha pour
le sarclage (qui commence théoriquement 15 jours après les semis)
et le buttage attelés (45 jours après semis) sont
nécessaires. Ces dernières opérations vont en effet se
dérouler souvent 'simultanément' sur différentes parcelles
selon l'étalement des travaux.
Dans le cas d'une exploitation bénéficiant d'un
attelage en contrepartie de services (conduite d'attelage, participation
à des opérations manuelles ou autres...) et qui ne
bénéficie de l'attelage qu'un jour sur trois, environ 4 hectares
pourront bénéficier de la traction animale.
La pratique du labour manuel ne concerne qu'une
minorité de parcelles sur le terroir de Gombèlèdoudou.
Autrefois commune, cette pratique a quasiment disparue de nos jours. Le
traitement herbicide total (et de pré-levée) est la solution
privilégiée, puisqu'il permet ensuite d'effectuer
immédiatement un semis direct. Dans certains cas, seuls les billons de
l'année précédente sont retravaillés pour
créer un environnement favorable au semis et à la levée
des plants cultivés. Dans d'autres cas, un léger labour est
effectué sur l'ensemble de la parcelle afin d'éliminer les
mauvaises herbes.
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