Les arts plastiques comme supports de communication( Télécharger le fichier original )par Jean KAMBA Université pédagogique nationale (UPN) Kinshasa RDC - Graduat 2009 |
E. L'artisteComme nous le savons, l'artiste est celui qui crée des oeuvres d'art et celui-ci a le dangereux privilège de fréquenter les limites, d'aller aux frontières du possible, de secouer les portes qui séparent le réel de l'irréel... le criminel, le délirant, le créateur ont toujours été les figures de la transgression.42(*) Pour bien exécuter son art, il se mue aux figures de la déraison : fauteurs de l'infaisable, héros (et hérauts) de l'insupportable, témoin de l'inimaginable. Signes douloureux et envoûtants de nos profondeurs et de nos hauteurs, ils sont ceux à qui l'humanité raisonnable doit son précaire lucidité. L'homme ne peut se passer de ces géants dans lesquels il reconnait, obscurément, ses doubles grandioses ou inquiétants. Parmi ces grands en qui l'on trouve toujours cette double dimension de lumière et d'ombre, l'artiste occupe une place à part. Sans doute parce qu'en lui se mêlent avec le plus d'ambigüité le diabolique et le divin, la fin et le commencement, le triomphe et le désespoir. Cette ambigüité, il la tient du monde même qu'il habite, parcourt et creuse en tous sens, à ses risques et périls : le monde de l'imaginaire 43(*) Et comme le psychotique, il commence par fuir la réalité et à se rebeller contre elle, mais comme le névrosé, il respecte assez que pour y parvenir fort de son désir qui le rend capable de métamorphoser cette réalité en y produisant une oeuvre et en la faisant reconnaître par une collectivité. La chimie de cette métamorphose demeure énigmatique. Les psychanalystes n'ont pu que lui donner un nom qui est une métaphore bien qu'une conception, le nom de sublimation... La création artistique nous propose l'impossible. Elle n'appartient pas à l'imaginaire, tout son mouvement la porte hors de cette retraite. La force du désir met l'artiste hors de soi, l'expulse, l'halluciné, indéfiniment vers un monde où l'objet qui le comblerait manque toujours ... Travail douloureux, sans repos, ou que rien, sinon la mort, ne fera taire. 43(*) 48 Jean Florence, Op cit, P102 * 42 Jean Florence, Ouvertures psychanalytiques, Facultés universitaires Saint Louis, Bruxelles, 1985, P.92 * 49 Jean Florence,op.cit,p.102 43 Ibidem |
|