1-.4 - REGIMES
D'EMPRISONNEMENT
La prison relève essentiellement de la science
pénitentiaire qui englobe également les peines
pécuniaires, les peines restrictives de droit et toutes les mesures de
rééducation. A la recherche de techniques correctrices qui
constituent d'ailleurs son armature, elle a connu plusieurs formes
d'organisations dont les ressemblances ont permis la classification
suivante :
- Régime en commun
- Régime cellulaire ou pennsylvanien
- Régime mixte ou auburnien
- Régime progressif ou irlandais
1.4.1 - REGIME EN
COMMUN
C'est le plus ancien de tous les régimes. Il est simple
et économique et consiste à faire coucher les détenus dans
des dortoirs et à les faire manger dans des réfectoires. Il
convient toutefois de séparer les hommes des femmes, les mineurs des
adultes. Ce régime présente des inconvénients majeurs.
Tout d'abord, il ne facilite pas la réalisation des
objectifs ultimes à savoir la réadaptation et la resocialisation.
Des délinquants qui désirent se racheter sont pervertis et
parfois même menacés par des délinquants professionnels. Le
relèvement moral du détenu est, dans ces conditions, difficiles
à atteindre car les risques de corruption sont trop grands. De plus, il
facilite la communication et crée la solidarité entre les
détenus qui, face aux conditions de détention, réagissent
parfois de manière violente. En outre, cette situation engendre la
propagation des maladies contagieuses et transmissibles.
Ce régime présente, par contre, l'avantage
d'être peu coûteux et facile à entretenir. Il
présente l'aspect d'un corps organisé et donne aux
délinquants l'impression qu'ils ne sont exclus pas de la
société.
1.4.2- REGIME CELLULAIRE OU
PENNSYLVANIEN
Ce régime consiste dans un isolement
total du délinquant aussi bien le jour que pendant la nuit. Il s'oppose
en tout à celui de l'emprisonnement en commun mais ne s'écarte
pas de l'objectif qui est le relèvement moral du détenu et sa
réinsertion dans le circuit social.
Le détenu est enfermé dans une cellule où
il vit, mange et dort. Il n'en sort que dans des cas extrêmes et est tenu
de porter une cagoule qui cache son identité. Il s'agit de porter le
détenu à méditer, à prendre conscience de son
état et à s'améliorer. Parallèlement au
régime d'emprisonnement en commun, ce régime présente
l'avantage d'éviter la promiscuité et la corruption,
difficultés majeures du traitement.
Il présente cependant, l'inconvénient
d'être coûteux et rend difficile le travail auquel le détenu
peut se livrer à sa libération. Au point de vue moral, il
déprimant et débilitant pour la santé physique. Certains
détenus en sont sortis avec des troubles mentaux conduisant à la
folie et au suicide. On l'appelle également régime Pennsylvanien
ou Philadelphien parce qu'il fut pratiqué pour la première fois
en 1820 par Francklin Roosevelt en Philadelphie, dans l'état de
Pennsylvanie et a servi de modèle en Europe pendant des
décennies.
|