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Les ressources en eau et leur gestion par les communautés rurales de la commune de Boukombe ( nord-ouest du Bénin )

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par M'Po Edouard IDIETI
Université d'Abomey-Calavi (UAC) - Maà®trise de géographie physique 2004
  

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5.6.4.2- Limites liées aux variations climatiques

Une irrégularité des pluies est observée par les paysans ces dernières décennies. Cette variation se traduit par l'allongement de la saison sèche, le raccourcissement de la saison pluvieuse et le bouleversement du calendrier agricole paysan. La saison pluvieuse commençait rigoureusement en Avril et se terminait en Octobre/Novembre. L'harmattan débutait en Décembre. Aujourd'hui les pluies sont de plus en plus tardives et la saison sèche commence de plus en plus tôt en Octobre pour ne finir qu'en Mai voire Juin au lieu de Mars.

Les variations observées par les paysans sont effectives et confirmées par les statistiques pluviométriques de l'ASECNA (figure38).

300 -

250 -

200 -

g

150 -

â

100 -

50 -

0

Jan. Fév. Mar. Avr. Mai Ju. Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc.

Mois

D Pluies moy.31 - 60 Pluies moy.61 - 90

IL

Figure38: Comparaison des pluies des normales 31-60 et 61-90

La figure ci-dessus montre une baisse de la quantité de pluie sur tous les mois dans la dernière normale (1961-1990) par rapport à la première (1931-1960).

Par ailleurs selon les paysans, auparavant dans le mois d'août les pluies étaient fines et empêchaient de sortir des chambres parfois toute une journée. Ces pluies permettaient de

repiquer le mil et le sorgho. Aujourd'hui ces pluies n'existent plus et sont remplacées les averses ou parfois par la sécheresse.

Les paysans trouvent les causes de ces variations à l'échelle du village dans les comportements amoraux de la communauté et le non-respect des règles de la nature et de la tradition des ancêtres. A l'échelle de la région, ces variations seraient dues à l'évolution du climat tropical humide vers le climat tropical sec ou climat sahélien.

Les fondements paysans des variations climatiques sont similaires en grande partie à ceux scientifiques à savoir : la dégradation de l'environnement, le réchauffement de la planète ...etc. (M. I. A. FAKOREDE,2002). La péjoration climatique met les paysans dans l'incertitude presque totale. Ce qui les oblige à tâtonner dans leurs activités et à rechercher les palliatifs à travers les aménagements et les adaptations.

5.6.4.3- Limites liées aux aménagements consacrés aux ressources en eau

Les populations rurales ne connaissent pas les lois en vigueurs en matière de l'eau et ont un très faible niveau d'informations sur les normes hygiéniques et sanitaires internationales en matière de l'eau.

Pour assainir l'eau, les paysans utilisent les substances telles que l'alun, le kaolin... Ces traitements n'obéissent à aucune norme sur le plan sanitaire. Ce qui pourrait être à l'origine de plusieurs maladies provoquées par les effets de ces substances sur l'organisme.

L'aménagement des mares et sources (par le PGTRN) se limite seulement à deux arrondissements sur les sept de la commune de Boukombé (Natta et Boukombé-centre).

Les ouvrages tels que les puits à grand diamètre, les pompes -- forage, sont gérés par des comités constitués au niveau des quartiers ou des villages. Les postes sont bénévoles. Le responsable est souvent une femme appuyée par un trésorier. L'eau n'est pas vendue. Mais tous les habitants du quartier ou du village usagers de l'ouvrage souvent connus par le comité, doivent payer une cotisation par mois qui varie de 100F à 200F selon l'ouvrage et le nombre d'usagers c'est à dire l'effectif de la population du quartier ou du village. Lorsqu'un étranger ou un individu d'un autre quartier ou village vient chercher de l'eau à l'ouvrage sans permission du responsable, il est amandé et doit payer le double de la cotisation mensuelle. Les recettes

provenant de la cotisation mensuelle servent à l'entretien des équipements : achat de cordes, de sceaux, réparation de treuil, de poulie, achat ou réparation des pièces de rechange pour les pompes.

La mauvaise gestion à laquelle on assiste dans la plupart des cas explique l'abandon des ouvrages en panne. Elle résulte souvent de l'absence, la disponibilité ou la mauvaise organisation des comités de gestion dans certains villages ou localités. Les ouvrages à gérance privée tels que les puits traditionnels, les pompes à domicile d'adduction de la SBEE sont mieux entretenus. En somme on note la faible mobilisation des populations rurales pour la gérance des ouvrages.

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