5.6.4.2- Limites liées aux variations
climatiques
Une irrégularité des pluies est observée
par les paysans ces dernières décennies. Cette variation se
traduit par l'allongement de la saison sèche, le raccourcissement de la
saison pluvieuse et le bouleversement du calendrier agricole paysan. La saison
pluvieuse commençait rigoureusement en Avril et se terminait en
Octobre/Novembre. L'harmattan débutait en Décembre. Aujourd'hui
les pluies sont de plus en plus tardives et la saison sèche commence de
plus en plus tôt en Octobre pour ne finir qu'en Mai voire Juin au lieu de
Mars.
Les variations observées par les paysans sont
effectives et confirmées par les statistiques pluviométriques de
l'ASECNA (figure38).
300 -
250 -
200 -
g
150 -
â
100 -
50 -
0
Jan. Fév. Mar. Avr. Mai Ju. Juil. Août Sept. Oct.
Nov. Déc.
Mois
D Pluies moy.31 - 60 Pluies moy.61 - 90
IL
Figure38: Comparaison des pluies des normales 31-60 et
61-90
La figure ci-dessus montre une baisse de la quantité
de pluie sur tous les mois dans la dernière normale (1961-1990) par
rapport à la première (1931-1960).
Par ailleurs selon les paysans, auparavant dans le mois
d'août les pluies étaient fines et empêchaient de sortir des
chambres parfois toute une journée. Ces pluies permettaient de
repiquer le mil et le sorgho. Aujourd'hui ces pluies
n'existent plus et sont remplacées les averses ou parfois par la
sécheresse.
Les paysans trouvent les causes de ces variations à
l'échelle du village dans les comportements amoraux de la
communauté et le non-respect des règles de la nature et de la
tradition des ancêtres. A l'échelle de la région, ces
variations seraient dues à l'évolution du climat tropical humide
vers le climat tropical sec ou climat sahélien.
Les fondements paysans des variations climatiques sont
similaires en grande partie à ceux scientifiques à savoir : la
dégradation de l'environnement, le réchauffement de la
planète ...etc. (M. I. A. FAKOREDE,2002). La péjoration
climatique met les paysans dans l'incertitude presque totale. Ce qui les oblige
à tâtonner dans leurs activités et à rechercher les
palliatifs à travers les aménagements et les adaptations.
5.6.4.3- Limites liées aux aménagements
consacrés aux ressources en eau
Les populations rurales ne connaissent pas les lois en
vigueurs en matière de l'eau et ont un très faible niveau
d'informations sur les normes hygiéniques et sanitaires internationales
en matière de l'eau.
Pour assainir l'eau, les paysans utilisent les substances
telles que l'alun, le kaolin... Ces traitements n'obéissent à
aucune norme sur le plan sanitaire. Ce qui pourrait être à
l'origine de plusieurs maladies provoquées par les effets de ces
substances sur l'organisme.
L'aménagement des mares et sources (par le PGTRN) se
limite seulement à deux arrondissements sur les sept de la commune de
Boukombé (Natta et Boukombé-centre).
Les ouvrages tels que les puits à grand
diamètre, les pompes -- forage, sont gérés par des
comités constitués au niveau des quartiers ou des villages. Les
postes sont bénévoles. Le responsable est souvent une femme
appuyée par un trésorier. L'eau n'est pas vendue. Mais tous les
habitants du quartier ou du village usagers de l'ouvrage souvent connus par le
comité, doivent payer une cotisation par mois qui varie de 100F à
200F selon l'ouvrage et le nombre d'usagers c'est à dire l'effectif de
la population du quartier ou du village. Lorsqu'un étranger ou un
individu d'un autre quartier ou village vient chercher de l'eau à
l'ouvrage sans permission du responsable, il est amandé et doit payer le
double de la cotisation mensuelle. Les recettes
provenant de la cotisation mensuelle servent à
l'entretien des équipements : achat de cordes, de sceaux,
réparation de treuil, de poulie, achat ou réparation des
pièces de rechange pour les pompes.
La mauvaise gestion à laquelle on assiste dans la
plupart des cas explique l'abandon des ouvrages en panne. Elle résulte
souvent de l'absence, la disponibilité ou la mauvaise organisation des
comités de gestion dans certains villages ou localités. Les
ouvrages à gérance privée tels que les puits
traditionnels, les pompes à domicile d'adduction de la SBEE sont mieux
entretenus. En somme on note la faible mobilisation des populations rurales
pour la gérance des ouvrages.
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