Chapitre 2 Les plantes médicinales
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1. La phytothérapie :
La phytothérapie, c'est l'emploi de médicaments
végétaux pour soigner les différents maux dont vous pouvez
être victime.
A travers les siècles, les hommes ont su
développer la connaissance des plantes et de leurs
propriétés thérapeutiques.
Aujourd'hui, l'efficacité prouvée et les
bienfaits incontestables de la phytothérapie pour notre sante lui ont
permis d'entrer dans nos vies de tous les jours (14).
1.1 Historique :
La plante est utilisée comme moyen de guérison
depuis l`antiquité, toutes les populations primitives ont utilisé
de nombreux produits végétaux comme purgatifs, vomitifs,
stomachiques, narcotiques, adoucissants, sucrants..., cela conduisait a des
connaissances qui, transmises d`une génération en
génération, subsistent aujourd`hui dans la médecine
populaire. Bie plus, la pharmacopée moderne elle-même est
redevable de maintes médications de valeur certaine a nos plus lointains
ancêtres
Chez les anciens égyptiens, la matière
médicale était extraordinairement riche en principes d`origine
végétale. Dés les temps homériques, l`Egypte
apparaissait comme une merveilleuse contrée où foisonnaient
plantes médicinales et plantes vénéneuses, on y utilisait
l`oxymel de scille comme vomitif, l`huile de ricin comme purgatif, la grenade
comme vermifuge, l`opium, la mandragore, le benjoin, le styrax, la
résine, etc. C`est aussi par le fameux papyrus Elbers
(XVIe s. av. J-C) que nous connaissons la phytothérapie
de l`antique Egypte.
Celle des indo-européens était très
développée et s`est maintenue surtout chez les hindous, le fameux
soma, qui correspondait à l`ambroisie des Hellènes,
liqueur d`immortalité, se préparait avec le suc d`une plante des
hautes montagnes, du lait, de beurre et de la farine et constituait une boisson
enivrante. Dés ces temps lointains, on trouve pratiquée
allopathie et homéopathie.
Le livre de Caraka, qui semble représenter
l`un des textes médicaux les plus anciens de l`inde,
énumère 500 plantes, et celui de susruta, dont les
origines sont très lointaines, en connait 760, partagées en 68
classes selon la nature des maladies qu`elles peuvent guérir. Aucune de
ces espèces n`est d`origine européenne, ce qui démontre
l`originalité de le phytothérapie hindoue.
Chapitre 2 Les plantes médicinales
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On peut presque en dire autant de celle des chinois, qui ne
compte guère qu`une demi-douzaine d`empruntes à
l`étranger, la légende attribue à l`empereur shinon,
qui aurait vécu vers 2800 av. J-C., le plus ancien livre
de la médecine chinoise, où était cité plus de 100
plantes. Le fameux pen-tsao ; qui repose originairement sur ce livre
vénérable, en mentionne plus de 1000, avec indication de leurs
stations préférées, de leur préparation et de leurs
emplois. On sait à quel prix fabuleux se payait la racine de
ginseng, cette panacée aujourd`hui presque éteinte
à l`état sauvage.
Chez les grecs également, on constate, dés les
périodes les plus anciennes l`emploi des espèces
médicinales. La colchide était célèbre
pour sa richesse eb simples et eb plantes vénéneuses, dans
l`Hiade on voit soigner les blessures en y appliquant les herbes
écrasées ou pilées et des racines amères. Dans la
pratique d`hippocrate (460-355 av. J-C) et de son école, les plantes
tiennent une grande place, tant les indigènes que celles
importées de l`inde et de l`égypte, et exclusivement sous forme
de boissons. Théophraste (vers 372-287 av. J-C),
l`élève d`Aristote, peut à juste titre être
considéré comme le fondeur de la phytothérapie
scientifique, il a décrit quelque 500 plantes médicinales et
indiqué leurs propriétés. Chacun sait que Mithridale
VI Eupator, le roi du pont (123-63 av. J-C) se livra à
l`étude des poisons en vue de s`immuniser à l`aide de doses
croissantes.
Aux VIIIe, IXe, Xe siècles,
brille d`un grand éclat la médecine arabe, Jean damacsène
dit Méusé (Iachiâ Ibn Masawâch, 875), Sérapion
(Abou séraphioun), Rhazès (Abou Beker Mohammed Ibn Zacharias,
850-923), Avienne (Ali Ibn el Abès, 994), Mésué le jeune
(VIIe s), Sérapion le jeune (VIIe s), firent une
très large place dans leurs écrits à la
phytothérapie. Ibn el Beïthar (VIIIe s.), n`a pas
décrit moins de 1400 plantes, que pour la plupart il connaissait
personnellement (15).
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