Le bon fonctionnement des activités de production
et du marché dans une économie moderne, la concurrence entre
producteurs, la division des tâches tant au plan national
qu'international entre les facteurs de production et entre les
différentes localisations se heurtent à l'obstacle de la
distance, contrainte spatiale que le transport permet de surmonter. En
réduisant l'obstacle majeur qu'est la distance, c'est-à-dire en
abaissant les coûts de déplacement physique des biens et des
personnes, le transport, créateur d'utilité, favorise les
échanges, étend les activités productrices et contribue
à la création des richesses. On pourrait même
considérer le transport au sens d'OHLIN1(*) comme faisant partie de la production. Les transports
conditionnent le développement des nations et entretiennent des liens
multiples avec l'activité économique. Le développement
d'une nation est donc intimement lié à celui du transport.
Mais ce dernier ne peut être effectif que si
le transport repose sur une infrastructure adéquate et performante.
L'infrastructure supportant le transport est donc un facteur clef de croissance
économique et de développement, aussi elle joue un rôle
fondamental de facilitateur d'une mobilité accrue des personnes et des
biens.
Comme exemple, nous pouvons citer la Grande-Bretagne,
qui sans le développement conjoint des transports et de l'agriculture,
n'aurait pu acquérir une aussi forte avance sur les autres pays par sa
seule industrialisation. La puissance économique, fondée sur
l'essor de l'industrie, a été obtenue non seulement par les
inventions et l'adoption de nouveaux procédés et techniques, mais
aussi par une réforme préalable de l'agriculture, du
système des transports et des communications.
L'essor du secteur des transports dans la
deuxième moitié du XVIIIe siècle a permis en Allemagne le
développement des échanges tant au plan national
qu'international, en intégrant une multitude de marchés locaux
isolés d'une part et d'autre part en réalisant l'unité
politique et sociale du pays.
Dans cet ordre d'idée, le Bénin, pays de
transit est de par sa situation géographique utilisé comme un
couloir de communication entre la mer et les pays de l'hinterland. Sur le plan
économique, il est un pays à vocation essentiellement agricole ne
disposant pas de ressources naturelles abondantes pour un développement
industriel à grande échelle. Les divers gouvernements qui se sont
succédés ont saisi cette opportunité en mettant en place
dans leurs stratégies de développement des politiques de
transport et ce, dans le but de créer de la valeur ajoutée.
L'Etat béninois n'a alors cessé
depuis les indépendances de mener des actions visant à
réaliser des infrastructures de transport et plus spécifiquement
routières. La volonté d'équiper le Bénin en
infrastructures routières a alors façonné le territoire
national et a offert de nouvelles opportunités de développement
aux espaces desservis. Ainsi plus de 6000 km de routes (bitumées,
voiries urbaines et en terre) ont été réalisées,
avec des parcs automobiles et des gares routières pour soutenir
l'activité transport.
Malgré ces efforts, les résultats de
ces stratégies sont encore mitigés en raison du faible
développement du transport routier. Les arguments avancés pour
soutenir cette faiblesse proviendraient de plusieurs causes
dont : l'inefficacité, l'inorganisation des entreprises de
transport, la faible rémunération des professionnels du transport
routier, la dégradation des voies, la mauvaise gestion du fret routier,
le rançonnement et les nombreuses tracasseries sur les routes.
De tous ces multiples problèmes qui
constituent des freins, des entraves au temps de transport, voire des goulots
d'étranglement au développement du transport routier au
Bénin, nous avons voulu analyser ceux qui nous semblent les plus
importants que sont la dégradation des routes, le rançonnement
et la multiplicité des postes de contrôle routier.
Par exemple, sur l'axe Akassato - Bohicon, il n'y a
de jour où la sirène des sapeurs-pompiers, venant de cet axe ne
résonne, ou encore des véhicules ne se retrouvent dans des
fossés complètement cabossés avec des accidentés
graves et même des morts en raison de l'état de dégradation
du tronçon. Les pertes énormes subies par les chargeurs dues au
renversement des marchandises dans les fossés, les surcoûts
liés au rançonnement au niveau des postes de contrôle
routier ont poussé beaucoup de chargeurs, surtout ceux de l'hinterland
à changer de voies de ravitaillement. Soucieux du développement
des activités du transport routier, cette situation nous a
poussés à nous intéresser à l'étude de ces
goulots d'étranglement.
Nos éléments d'enquêtes,
d'analyses et les résultats de nos réflexions sont
consignés dans le présent document que nous avons
structuré de la façon suivante :
Ø Le cadre de l'étude, du stage et la
définition de la problématique ;
Ø Des objectifs de l'étude à la
méthodologie de l'étude ;
Ø De la vérification des hypothèses aux
conditions de mise en oeuvre.
CHAPITRE I
DU CADRE DE L'ETUDE A LA DEMARCHE METHODOLOGIQUE
Ce chapitre aborde successivement les cadres de
l'étude et du stage, les observations du stage et le choix de la
démarche pour l'analyse de la problématique.
SECTION I : CADRE DE L'ETUDE
ET DU STAGE
Cette première section présente le
cadre de notre étude d'une part qui fait ressortir l'importance du
transport pour le développement économique et social du
Bénin et d'autre part présente la DGTT (Direction
Générale des Transports Terrestres) et la DPSE (Direction de la
Planification et du Suivi - Evaluation) cadres de notre stage.
Paragraphe 1 : Cadre de
l'étude
Les transports représentent l'une des
activités humaines les plus importantes dans le monde. A ce titre ils
occupent une place de choix dans l'économie des pays. Par exemple au
19ème siècle, la supériorité
économique des pays d'Europe (la France, la Grande Bretagne, l'Allemagne
et l'Angleterre) est due en grande partie au développement de leurs
infrastructures de transport. A titre d'exemple l'Angleterre a pris la
tête des pays Européens grâce à ses ressources
naturelles fortes bien situées (le charbon et le fer) et surtout
à son réseau de transport adapté à
l'évacuation de ses produits. Cette importance a été bien
cernée par le Bénin à travers ses politiques de
développement.
Importance du transport
pour le développement économique et social du
Bénin
La route est l'une des solutions les plus
envisagées lorsqu'il s'agit de désenclaver une région
isolée, de drainer le trafic d'une zone, d'assurer le regroupement ou
l'éclatement du fret. Sa réalisation entraîne un certain
nombre d'avantages qui n'ont que pour seul objectif de contribuer au
développement du secteur routier.
A titre d'exemple, Ganvié cité
touristique surnommée « la Venise de l'Afrique »
contribue au développement du Bénin grâce aux
systèmes de transport surtout lagunaire mis en place. La commune de
Sèmè Kpodji a elle aussi connu un développement
économique et social grâce à la réalisation de
l'autoroute Cotonou - Porto-Novo.
En matière de réduction de la
pauvreté surtout en milieu rural où les problèmes
d'accessibilité se posent avec acuité, le transport routier, le
transport ferroviaire et le port contribuent à la réduction des
coûts et par conséquent, accroissent le revenu réel des
pauvres. Les producteurs agricoles utilisent un service de transport
adéquat pour transporter leurs productions vers les centres
d'échange et, de ce point de vue, les marchés de Malanville et de
Cotonou sont desservis en produits tels que l'igname, l'oignon, l'ail, tomates
etc. par un système de transport comportant des réseaux et un
ensemble de véhicules (poids lourds et légers).
Dans le même ordre d'idée en milieu
urbain, les infrastructures de transport améliorées offrent un
appui indispensable aux industries et par conséquent, contribuent
à la création d'emplois. Les cimenteries et les brasseries sont
desservies par des réseaux denses qui facilitent la
commercialisation.
Le secteur des transports joue un grand rôle en
participant à l'amélioration de l'accès aux centres de
santé, en réduisant le coût des services de santé et
en permettant l'approvisionnement des zones marécageuses comme l'axe
Comè - Possotomè - Zoungbonou qui a été construit
à cet effet.
De plus, le coût, la disponibilité, la
capacité du transport routier à faire du porte à porte et
les difficultés de l'OCBN ont fait du routier le mode de transport
dominant tous les autres modes de transport au Bénin. L'axe Akassato -
Bohicon est beaucoup plus sollicité dans les échanges tant au
plan national qu'international. Aujourd'hui, ne jouant plus efficacement son
rôle, celui de favoriser la desserte des régions et zones de
production, ce tronçon gêne le développement de
l'activité transport en raison non seulement de son état
dégradé mais aussi des postes de contrôle, lieux de
rançonnement, occasionnant ainsi des pertes de temps et des
surcoûts pour les transporteurs.
Pour mieux appréhender les problèmes
que sont la dégradation des routes et la multiplicité des postes
de contrôle, inhérents au non développement du transport
nous avons demandé un stage au Ministère
Délégué auprès du Président de la
République Chargé des Transports Terrestres, des Transports
Aériens et des Travaux Publics qui nous a affectés à la
Direction Générale des Transports Terrestres qui est sous sa
tutelle.
Paragraphe 2 : Cadre du stage
Ce paragraphe regroupe l'historique, les attributions,
le fonctionnement de la DGTT et les missions de la DPSE.
I- Historique et attributions de la
DGTT
Conscients du fait que le sous secteur des transports
joue un rôle stratégique considérable dans
l'économie nationale, les pouvoirs publics ont décidé de
la création d'un organisme chargé de suivre l'évolution de
ce secteur, d'analyser sa performance, d'apprécier son
efficacité, de mettre à la disposition des usagers des
informations utiles et fiables pouvant les orienter vers une prise de
décision objective dans l'exercice de la profession transport.
Créée le 07 Février 1969 par le
décret N°69-135/PR/MTPTPT, la Direction des
Transports Terrestres (DTT) est devenue le 11 Mai 2004 Direction
Générale des Transports Terrestres (DGTT) par le décret
N°039/MTPT/DC/SG/DGTT/SER portant attribution,
organisation et fonctionnement de la DGTT. Ce changement de dénomination
résulte de l'accroissement des activités de la DTT, et du souci
de décentraliser les tâches afin de responsabiliser les
différentes directions. La DGTT est aujourd'hui une Direction Technique
du Ministère Délégué auprès du
Président de la République, Chargé des Transports
Terrestres, Transports Aériens et des Travaux Publics (MDCTTTATP-PR) et
régie par l'arrêté N°2007-444 du 02
Octobre 2007.
Elle est chargée de :
Ø l'organisation, la réglementation et le
contrôle des transports routiers et ferroviaires ;
Ø l'élaboration des tarifs de transports
routiers en collaboration avec les organismes nationaux
compétents ;
Ø la réglementation, la délivrance et le
contrôle des titres et autorisations ;
Ø l'assistance aux collectivités locales dans la
conception, l'organisation et la gestion des transports urbains, interurbains
et ruraux ;
Ø la collecte et le traitement des données de
fret routier et ferroviaire ;
Ø la formation et le recyclage des moniteurs
d'auto-écoles, des examinateurs, des conducteurs et autres acteurs des
transports terrestres ;
Ø l'appui aux Directions Départementales des
Transports et des Travaux Publics dans la mise en oeuvre par celles-ci des
compétences en matière de transport ;
Dans le cadre de l'accomplissement de cette mission,
la DGTT mène, entre autres, les activités essentielles
ci-après :
Ø l'initiation et la conduite des réflexions et
études susceptibles d'améliorer les conditions de
déplacement des personnes et des biens en milieu urbain et
périurbain ;
Ø la représentation du Bénin dans les
instances internationales traitant des questions de transports routier et
ferroviaire ;
Ø la participation à la mise en oeuvre de la
déclaration de politique nationale de mobilité urbaine en
collaboration avec les autres structures concernées, notamment les
communes urbaines ;
Ø la facilitation des transports et transit routiers
inter-Etats ;
Ø l'immatriculation définitive des
véhicules ;
Ø le classement et l'enregistrement des anciens
dossiers d'immatriculation et de permis de conduire ;
Ø le contrôle du respect de la
réglementation en matière de circulation et de stationnement des
gros porteurs dans la ville de Cotonou ;
Ø l'immatriculation des véhicules en IP
(Immatriculation Provisoire) et VT (Véhicules en Transit)
Ø l'organisation des examens de permis de
conduire ;
Ø la délivrance du permis de conduire et de ses
titres dérivés ;
Ø l'agrément et le contrôle des
auto-écoles ;
Ø la réalisation de plusieurs études dans
le cadre de l'amélioration du système de transport au
Bénin ;
Elle comprend :
ü la Direction des Titres de Transports ;
ü la Direction de l'Administration et des
Finances ;
ü le Centre de Formation ;
ü la Direction des Etudes, de la Réglementation et
du Contrôle ;
ü et six (06) Directions Régionales des Transports
Terrestres qui ont été transformées en Services
Départementaux désormais placés sous la tutelle des
Directions Départementales des Transports et des Travaux Publics avec la
prise du décret N°2007-444 du 02 Octobre 2007
précité.
A- La Direction des Titres de
Transports
Elle est chargée de la délivrance des
titres de transports. A ce titre, elle assure :
ü l'organisation et la supervision des examens de permis
de conduire ;
ü l'immatriculation temporaire des véhicules en
transit ;
ü l'immatriculation provisoire et définitive des
véhicules en consommation locale.
Cette direction comprend :
ü le Service des Permis de Conduire (SPC) ;
ü le Service des Immatriculations Provisoires et
Définitives (SIPD) ;
ü le Service des Immatriculations Temporaires
(SIT) ;
ü le Service du Contentieux des Titres de Transports
(SCTT).
B- La Direction de
l'Administration et des Finances
Cette direction est chargée de
l'élaboration, du suivi, de l'exécution des budgets, de la
préparation des commandes des matériels et de fournitures, de la
tenue des livres comptables, de la gestion des stocks, et de la gestion du
personnel en collaboration avec la Direction de l'Administration du
Ministère en charge des Transports.
Elle comprend :
ü le Service des Ressources Matérielles et de la
Logistique ;
ü le Service de la Comptabilité et des
Finances ;
ü le Service des Ressources Humaines.
C- Le Centre de Formation
Ce centre s'occupe de la formation des moniteurs
d'auto-écoles, la formation des examinateurs de véhicules, le
recyclage de tous les acteurs du transport.
Il est composé du :
ü Service de la Recherche, de la Prospective et de la
Logistique ;
ü Service de la Formation et du Recyclage.
D- Les Services régionaux des Transports
Terrestres
Ces services sont des structures
déconcentrées de la DGTT. A ce titre, ils sont chargés de
toutes les questions de transport terrestre sur leur territoire.
E- Direction des Etudes,
de la Réglementation et du Contrôle
La DERC est une structure de la DGTT qui est
chargée de :
Ø toutes les études générales et
spécifiques sur les problèmes des transports routier et
ferroviaire ;
Ø l'étude des courants de trafic et des
itinéraires à caractère économique ;
Ø la réglementation, le contrôle et la
coordination des transports routier et ferroviaire ;
Ø l'étude et l'élaboration des tarifs
routiers en collaboration avec des organismes nationaux
compétents ;
Ø la délivrance des autorisations de
transport ;
Ø l'élaboration de plans de transport ;
Ø la collecte et le traitement des données de
fret routier et ferroviaire ;
Ø l'élaboration et le suivi de la
réglementation du transport par les véhicules à deux ou
trois roues.
Cette direction comprend :
ü le Service des Etudes et de la Réglementation
(SER) ;
ü le Service des Archives et de la Documentation
(SAD) ;
ü le Service de la Banque de Données des
Transports (SBDT).
N'ayant pas pu obtenir à la DGTT toutes les
informations nécessaires pour mieux appréhender les
différents problèmes évoqués, nous avons
demandé à avoir des entretiens avec le personnel de la Direction
de la Planification du Suivi et de l'Evaluation (DPSE) de la Direction
Générale des Travaux Publics (DGTP).
II- Missions de la DPSE
La DPSE est une direction technique de la DGTP. Elle a
pour missions :
Ø d'élaborer des stratégies en
matière de surveillance et du maintien en bon état le
réseau routier à charge ;
Ø d'élaborer en collaboration avec les autres
structures, des budgets nécessaires à l'accomplissement des
missions de la DGTP ;
Ø de préparer les dossiers et documents
techniques à la tenue des sessions du Comité de Gestion et du
Conseil de Revue du Fonds Routier ;
Ø de faire la programmation technique et
financière des interventions à court et moyen termes
nécessaire à la gestion du patrimoine routier en collaboration
avec les autres directions concernées ;
Ø de faire l'inspection et la sauvegarde du patrimoine
routier de l'Etat ;
Ø de créer et d'assurer la gestion technique des
postes de péage/pesage sur l'ensemble du réseau revêtu
à charge ;
Ø d'assurer le suivi-évaluation des projets mis
en oeuvre par la DGTP ;
Ø d'assurer le suivi environnemental et social de tous
les projets de la DGTP.
A ce titre elle est chargée de :
Ø l'analyse économique des investissements et
leurs impacts socio-économiques ;
Ø l'élaboration de la règlementation et
des normes en matière des travaux publics et de la circulation
routière en collaboration avec d'autres structures ;
Ø la collecte et le traitement des données
routières
Ø la coordination et le suivi des activités de
collecte des données routières ;
Ø la préparation des budgets
prévisionnels des travaux en collaboration avec les autres directions
concernées ;
Ø l'analyse de l'impact environnemental des projets
routiers ;
Ø l'analyse des résultats comparés aux
prévisions ;
Ø le suivi technique des postes de péage/pesage
installés sur le réseau revêtu.
Elle comprend :
ü un (01) Secrétariat ;
ü un (01) Service de l'Inspection, de la
Règlementation et de la Gestion du Patrimoine Routier (SIRGPR) ;
ü un (01) Service de la Programmation et du
Suivi-Evaluation (SPSE) ;
ü un (01) Service des Evaluations Environnementales et
Sociales (SEES) ;
ü un (01) Service de la Banque de Données
Routières (SBDR).
SECTION II : OBSERVATIONS DU
STAGE
Cette section est consacrée aux concepts
« dégradation et rançonnement » et aux
activités des différentes structures visitées ayant trait
à l'étude de l'analyse des entraves du transport routier.
Paragraphe 1 : La
dégradation de l'infrastructure et la multiplicité des postes de
contrôle routier.
I- La dégradation de
l'infrastructure
A- Description des infrastructures
routières
Au Bénin la route constitue le mode de
transport le plus dominant. Le réseau routier national de notre pays
comprenait jusqu'en 2001 :
ü 10 anciennes Routes Nationales d'une longueur de 1247
km :
§ RN1 : Ouidah - Tori Bossito - Allada
§ RN2 : Comè - Lokossa - Dévé -
Aplahoué
§ RN2 bis : Lokossa - Dogbo - Azovè
§ RN2i : Zounhoué - Athiémè -
Frontière Togo
§ RN3 : Zian - Sakété - Pobè -
Kétou
§ RN4 : Akpro Missrété - Adjohoun -
Affamè - Bonou - Dasso - Sagon - Covè
§ RN5 : Tchaourou - Alafiarou -
Bétérou
§ RN6 : Djougou - N'dali - Nikki
§ RN7 : Korontières - Boukoumbé -
Carrefour RNIE3
&Natitingou - Pehunco - Kouandé -
Fôbouré - Guessou sud
§ RN8 : Djougou - Pehunco - Kérou -
Banikoara
§ RN9 : Frontière Togo - Datori - Cobly -
Taïacou - Tanguiéta
§ RN10 :
Nikki-Kalalé-Gaouenzi-Néganzi-Ségbana
et
ü 7 Routes classées Nationales Inter- Etats
totalisant une longueur de 2178 km :
§ RNIE1 : Frontière Togo - Hillacondji -
Godomey - Sèmè - Frontière Nigéria ;
§ RNIE2 : Epine dorsale du réseau routier
Cotonou - Dassa-Zoumè - Parakou -Malanville ;
§ RNIE3 : Bretelle de l'épine dorsale
Dassa-Zoumè - Savalou - Djougou - Natitingou - Porga ;
§ RNIE4 : Frontière Togo - Aplahoué -
Azovè - Abomey - Kétou - Illara - Frontière
Nigéria
§ RNIE5 : Frontière Doumè(Togo) -
Tchetti - Savalou - Logozohè - Savè - Okéowo -
Frontière Nigéria
§ RNIE6 : Frontière Ouaké (Togo) -
Djougou - N'dali - Nikki - Chicandou - Frontière Nigéria ou
Djougou - Parakou - Pèrèrè - Nikki
§ RNIE7 : Frontière Burkina -
Kérémou - Banikoara - Kandi - Ségbana - Frontière
Nigéria.
A partir de 2001 et suivant le décret
N°2001-092 du 20 Février 2001, le réseau
routier national du Bénin a augmenté et comporte un
linéaire total de 6076 km réparti comme suit :
ü 7 routes classées nationales inter-Etats
totalisant une longueur de 2178 km et
ü 39 routes classées nationales d'une longueur de
3898 km.
A ce réseau s'ajoutent des voies urbaines
d'une longueur de 55,60 km (dans les villes de Cotonou et de Porto-Novo) et
certaines pistes de dessertes rurales aménagées.
Au total à ce jour, le réseau routier
à charge du MDCTTTATP-PR couvre un linéaire d'environ 6076 km de
routes aménagées et entretenues réparties comme
ci-après :
ü 2074 km de routes bitumées ;
ü 4002 km de routes non revêtues (en terre).
A cela s'ajoutent 55,60 km de voirie urbaine (confère
tableau N° 1).
Tableau N°1:
Réseau national béninois
REGION
|
Réseau classé
|
Voirie urbaine
|
Total réseau classé
|
%
|
Bitumé
|
En terre
|
Atlantique Littoral
|
169,59
|
327,80
|
25,40
|
522,79
|
8,53
|
Ouémé-Plateau
|
202,88
|
225,43
|
7,20
|
435,63
|
7,10
|
Mono-Couffo
|
224,64
|
292,91
|
|
477,55
|
7,79
|
Zou-Collines
|
429,96
|
913,60
|
23
|
1366,56
|
22,29
|
Borgou-Alibori
|
568,67
|
1112,03
|
|
1680,69
|
27,41
|
Atacora-Donga
|
479,31
|
1169,01
|
|
1648,32
|
26,88
|
TOTAL
|
2074,05
|
4002,01
|
55,60
|
6131,55
|
100,00
|
Source : Programme d'entretien de la
DGTP
B- Le niveau actuel du
réseau routier
Malgré les nombreux frais engagés non
seulement dans la réalisation mais également et surtout dans
l'entretien du réseau routier, force est de constater que l'état
de ce dernier est encore dégradé et majoritairement passable. Les
divers tableaux et graphiques ci-dessous illustrent bien la
situation :
Tableau N°2: Etat
du réseau routier bitumé au 31/12/ 2010
Niveau de service
|
Route en bitume (en Km)
|
Proportion (en %)
|
Bon
|
1 034,3
|
49,87
|
Moyen
|
725,5
|
34,98
|
Mauvais
|
144,19
|
6,95
|
En chantier
|
170,06
|
8,2
|
Total
|
2 074,05
|
100
|
Source : Statistiques de la
DPSE.
Tableau N°3 Etat du réseau routier en
terre au 31/12/2010
Niveau de service
|
Route en terre (en Km)
|
Proportion (en %)
|
Bon
|
474,19
|
12,26
|
Passable
|
1 873,79
|
48,46
|
Mauvais
|
897,18
|
20,62
|
En chantier
|
756,48
|
18,66
|
Total
|
4002,01
|
100
|
Source : Statistiques de la
DPSE.
Des deux tableaux ci-dessus présentés,
nous pouvons dire que la majeure partie des routes en bitume comme en terre se
trouve dans un état passable de praticabilité et ne peuvent donc
pas contribuer efficacement au développement du secteur.
C- La dégradation
précoce des routes
1-
Définition
Le dictionnaire de Microsoft Encarta 2008
définit la dégradation comme étant le délabrement
qui résulte du manque de soin ou de l'action du temps.
La dégradation d'une route est donc la
détérioration, l'avilissement de cette dernière sous
l'effet de certains facteurs.
On distingue comme indiqué dans la
Stratégie d'Aménagement des travaux publics de la page
« » à la page « », deux
catégories de dégradation des routes :
§ Dégradation des routes revêtues ;
§ Dégradation des routes non revêtues.
1-1 Dégradations sur routes
revêtues
On différencie les
dégradations sur routes revêtues à travers cinq grands
types que sont :
a. Les
déformations
Les déformations sont des dépressions
ou ondulations de la route qui prennent généralement naissance
dans le corps de la chaussée ou dans le sol support et qui se
manifestent sur la couche de roulement. On les différencie suivant leur
forme et leur localisation.
Dans ce type de dégradation, on distingue : les
affaissements, les flaches, les bourrelets, les ornières et plus
rarement les tôles ondulées. Nous rencontrons ce type de
dégradation sur le tronçon Godomey Carrefour - Carrefour Cica
Toyota.
b. Les
fissurations
Les fissurations sont des
fentes de degré plus ou moins important de la route qui affectent la
couche de roulement et même tout ou une partie du corps de la
chaussée. Ce type de dégradation se fait observer sur les axes
Cotonou - Hillacondji ; Comè - Lokossa - Dogbo et Akassato -
Bohicon.
c. Les
arrachements
Ce sont des phénomènes de rupture
d'adhésion entre éléments ou parties de la route suivis
généralement de leur disparition. Ce type de dégradation
n'affecte que la couche de roulement au début de son apparition, mais
peut s'aggraver en affectant les couches sous-jacentes au revêtement. Il
se caractérise par le décollement, le désenrobage, le
plumage, le peignage, la pelade et les nids-de-poule. Ce type de
dégradation est rencontré sur l'axe
Parakou-Wèwè-Djougou et sur l'axe Akassato-Bohicon.
d. Les remontées de
matériaux
Les remontées de
matériaux sont l'apparition de matériaux ou d'eau à la
surface du revêtement en l'affectant ; ce phénomène peut
soit provenir des couches inférieures, soit se manifester à
partir même de la couche de roulement (cas du ressuage). On pourra citer
au nombre de ces désordres, les remontées d'eau ou de boue, le
ressuage (séparation d'une phase liquide au cours du chauffage d'un
alliage) et les boursouflures. Le ressuage s'observe sur l'axe
Lokossa-Dogbo-Abomey.
e. Les usures de la couche de
roulement
En dehors des
dégradations dues au vieillissement et à la fatigue du corps de
chaussée qui affectent le revêtement, il existe même l'usure
de cette couche de roulement par frottement caractérisée par une
perte de matériaux. On distingue le glaçage (lissage), les
têtes de chat et l'usure de la signalisation horizontale (lorsqu'elle
existe).
1-2 Dégradations sur routes non
revêtues
On différencie les dégradations sur
routes non revêtues à travers trois (3) grands groupes ou familles
qui sont :
a. Les
déformations
Les déformations sont des dépressions
ou ondulations de la route qui prennent généralement naissance
dans le corps de la chaussée ou dans le sol support et qui se
manifestent sur la couche de roulement : on les différencie suivant leur
forme et leur localisation ; on distingue : les ornières, les flaches,
la tôle ondulée, les déformations dans les rivages. Ce
phénomène s'observe sur les routes non revêtues
après les pluies.
b. Les
arrachements
Ce sont des phénomènes de rupture
d'adhésion entre les éléments ou parties de la route
suivis généralement de leur disparition. Ce type de
dégradation n'affecte que la couche de roulement au
début de son apparition mais peut s'aggraver en touchant les
couches sous-jacentes. On distingue les désordres suivants :
les arrachements avec profil "w", le ravinement (formation de sillon dans le
sol par les eaux de ruissellement), les nids-de- poule (petites
cavités ou trous dans la chaussée).
c. Les usures de la couche
de roulement en graveleux et des accotements
En dehors des dégradations dues au
vieillissement et à la fatigue du corps de chaussée qui affectent
la couche de roulement, il existe aussi l'usure de cette couche de roulement
par frottement et qui se caractérise par la perte de matériaux.
On y distingue l'usure de la couche de roulement et l'usure des accotements
(espace aménagé entre la chaussée et le fossé).
Les différents types de dégradation
relevés sur l'axe Akassato-Bohicon et présentés en annexe
N°4 témoignent de l'existence effective des dégradations qui
sont des obstacles au développement du transport routier au
Bénin.
2- Les causes
Un certain nombre de facteurs sont
à la base de cet obstacle que représente la dégradation.
Au nombre de ces derniers, nous pouvons citer :
2-1- Le trafic conjoncturel
sans cesse croissant observé sur les routes
Ce facteur est assez important dans le
phénomène de dégradation en ce sens que les routes,
dimensionnées pour supporter un nombre, une fréquence de trafic
donné, reçoivent au fil des années et au fur et à
mesure que les activités économiques se développent un
trafic très élevé. Le tableau suivant représente le
trafic moyen journalier sur l'axe Godomey- Bohicon de 2004 à 2009.
TABLEAU N°4 : Résultats des
comptages manuels de trafic sur le tronçon Godomey - Bohicon de 2004
à 2009
ANNEE
|
VOITURE PARTIC
|
CAMION
NETTE
|
MINI
BUS
|
AUTO
CAR
|
CAMION LEGER
|
CAMION LOURD
|
ENSEMBLE ARTICULE
|
DEUX ROUES
|
TOTAL
GLOBAL
|
2004
|
9 454
|
1 533
|
492
|
95
|
306
|
77
|
856
|
0
|
12 813
|
2005
|
8 482
|
1 378
|
435
|
103
|
259
|
793
|
828
|
0
|
12 278
|
2006
|
9 004
|
1 231
|
424
|
414
|
51
|
845
|
77
|
4 022
|
16 068
|
2007
|
10 053
|
1 284
|
632
|
316
|
227
|
906
|
106
|
2 991
|
16 515
|
2008
|
13 127
|
1 692
|
929
|
305
|
414
|
1 379
|
190
|
8 661
|
26 697
|
2009
|
11 517
|
1 661
|
1 038
|
209
|
638
|
1 613
|
293
|
11 082
|
28 051
|
Source : Statistiques de la DPSE
Le relevé des comptages sur l'axe
Akassato-Bohicon permet de connaître le nombre de véhicules
circulant en moyenne par jour sur cet axe.
Le tableau N°4 nous montre que le trafic moyen
journalier a connu une augmentation de 2004 à 2009, il est passé
de 12813 à 28051. Il montre également le nombre important de
véhicules que supporte l'infrastructure en une journée. Par
exemple 13.127 véhicules particuliers et 11.081 véhicules
à deux roues ont circulé en une journée respectivement en
2008 et 2009, ce qui explique l'évolution et la densité du trafic
au fil des années.
2-2- La défaillance du secteur
ferroviaire
L'OCBN est une structure bi-Etatique qui s'occupe de
la gestion du secteur ferroviaire au Bénin. Cette structure ayant le
monopole de transports de marchandises vers le Nord Bénin et le Niger a
connu d'énormes difficultés dans la gestion de ses
activités. Les tableaux suivants montrent respectivement
l'évolution du fret en transit au Bénin pour le Niger et autres
pays de l'hinterland et l'évolution des trafics et chiffres d'affaires
de l'OCBN.
Pays
Année
|
Niger
|
Nigeria
|
Burkina-Faso
|
Mali
|
Autres
|
Total
|
2001
|
513 626
|
402 007
|
14 437
|
28 727
|
48 103
|
1 006 900
|
2002
|
549 693
|
350 560
|
65 044
|
46 969
|
43 282
|
1 055 548
|
2003
|
799 916
|
311 350
|
37 215
|
13 977
|
67 458
|
1 229 916
|
2004
|
671 446
|
416 639
|
25 265
|
424
|
127 919
|
1 241 693
|
2005
|
1 041 253
|
629 282
|
105 785
|
41 978
|
222 773
|
2 041 071
|
2006
|
1 280 237
|
798 076
|
224 210
|
130 612
|
41 617
|
2 474 752
|
2007
|
1 696 993
|
798 554
|
201 972
|
112 111
|
36 196
|
2 845 826
|
2008
|
2 205 805
|
835 991
|
225 891
|
107 533
|
32 326
|
3 407 546
|
2009
|
2 076 174
|
644 535
|
314 531
|
140 570
|
39 627
|
3 215 437
|
Tableau N°5: Fret en transit par pays
au départ du port de Cotonou (en tonnes) de 2001 à
2009
Source : Annuaire Statistique de
la DGTT 2009 Page 61.
Tableau N°6 : Evolution des trafics et
chiffres d'affaires de l'OCBN
TRAFICS
|
CHIFFRES D'AFFAIRES (FCFA)
|
ANNEE
|
FRET (tonnes)
|
VOYAGEURS (Nombres)
|
FRET
|
VOYAGEURS
|
TOTAL
|
1996
|
269 674
|
715 457
|
5 572 440 000
|
1 010 162 000
|
6 582 602 000
|
1997
|
311 355
|
697 877
|
6 947 383 000
|
1 126 985 000
|
8 074 368 000
|
1998
|
340 084
|
699 785
|
7 027 089 000
|
998 517 000
|
8 025 605 000
|
1999
|
250 430
|
700 638
|
4 563 867 000
|
899 464 000
|
5 463 331 000
|
2000
|
155 597
|
577 645
|
2 645 975 000
|
1 008 556 000
|
3 654 531 000
|
2001
|
155 374
|
444 614
|
2 882 918 000
|
876 171 270
|
3 699 089 270
|
2002
|
184 430
|
427 407
|
2 594 963 240
|
705 004 405
|
3 299 967 645
|
2003
|
153 004
|
443 076
|
2 410 907 145
|
782 580 325
|
3 193 487 470
|
2004
|
71 856
|
302 900
|
941 795 695
|
569 717 340
|
1 511 513 035
|
2005
|
51 998
|
117 657
|
644 786 000
|
234 155 000
|
878 941 000
|
Source : Rapport du plaidoyer pour
la relance du transport ferroviaire au Bénin (Lomé du 16 au 18
Novembre 2009, page 5)
Le tableau N°5 nous montre que le fret à
destination du Niger est le plus important et ne cesse d'augmenter au fil des
années en passant de 513 626 tonnes en 2001 à 2 076 174
tonnes en 2009. Cependant le tableau N°6 nous montre que l'OCBN, depuis un
certain temps, ne réalise plus assez de chiffres d'affaires alors que
les textes actualisés de l'OCBN stipulent que tout fret à
destination du Niger doit être transporté par rail et par la route
à partir de Parakou.
La défaillance du secteur ferroviaire a
entraîné le déversement des camions sur les routes. Ces
derniers qui devant attendre le fret à Parakou, sont obligés de
venir charger sous palan au port. La route est ainsi soumise à beaucoup
plus de trafic contribuant ainsi à sa dégradation.
2-3- La mauvaise exploitation de la
route
La route est un instrument indispensable au
développement d'un pays. A cet effet, il faut la préserver et
l'entretenir. Mais au Bénin la protection du patrimoine routier n'est
pas une préoccupation majeure des usagers de la route. Au quotidien, la
route est anormalement sollicitée par les coups de cric, des jantes de
pneus qu'elle reçoit, le suintement de carburants par les
véhicules et surtout avec la charge à l'essieu des gros porteurs.
En effet, ces derniers excèdent les normes réglementaires du
gabarit (4 mètres) et de la charge à l'essieu (11,5 tonnes) en
faisant des surcharges dans le but de transporter un surplus de marchandises
pour leur propre compte ou pour autrui en vue de maximiser leur profit. Tout
cela a malheureusement de nombreuses conséquences non seulement sur
l'infrastructure et le matériel roulant, mais également sur leur
propre vie et celle des usagers. Cette mauvaise pratique est l'une des causes
de la dégradation précoce de la route, du matériel roulant
et constitue un risque permanent d'accidents. Toutes ces pratiques peu
recommandables de la part des usagers ne font qu'accentuer sa
détérioration et ainsi réduire son existence.
Une campagne de pesée du poids total sur la
section Bohicon-Dassa a été réalisée et les
résultats sont présentés dans le tableau
ci-après :
Tableau N°7 : Résultats de la
Campagne de pesée des véhicules poids lourds sur la section
Bohicon-Dassa
Catégorie poids lourd
|
Nombre total Camions pesés
|
Nombre poids lourd en surcharge
|
Taux camions surchargés
|
2 Essieux
|
83
|
39
|
47%
|
3 Essieux
|
9
|
5
|
56%
|
4 Essieux
|
211
|
149
|
71%
|
5 Essieux
|
225
|
161
|
72%
|
6 Essieux
|
62
|
41
|
66%
|
7 Essieux
|
3
|
3
|
100%
|
Total
|
593
|
398
|
67%
|
Source : Point de la mise en
oeuvre du règlement N°14/2005/CM/UEMOA du 22 Juin 2010 relatif au
contrôle du gabarit, du poids et de la charge à l'essieu dans les
Etats membres de l'UEMOA et de la feuille de route-Chronogramme, Page 30.
2-4- La défaillance observée au
niveau du système d'entretien
L'entretien routier au
Bénin est géré par les acteurs ci-après :
v la DGTP pour la programmation et la supervision des
travaux ;
v l'exécution des travaux est régie par les
DDTTP.
v les PME (Petites et Moyennes Entreprises) pour la
réalisation des travaux d'entretien courant et périodique
v la DET (Direction de l'Entretien Technique) fait des
études techniques et quelquefois pour le compte de la DGTP et
exécute des prestations de surveillance et contrôle des travaux
d'entretien pour le compte du Fonds Routier.
v le Fonds Routier assure la mobilisation des ressources et le
financement des travaux d'entretien routier ainsi que les études y
afférentes.
v la CPMP (Cellule de Passation des Marchés Publics)
vérifie les DAO (Dossier d'Appel d'Offre) et suit la
régularité des procédures de passation des marchés
publics conformément au code des marchés publics.
v la SMTP (Société du Matériel des
Travaux Publics) assure la location des matériels des travaux publics
selon ses disponibilités.
Les besoins d'entretien
d'un réseau peuvent être prédits de manière
relativement exacte à partir d'un ensemble de caractéristiques
structurelles tels que l'âge, le climat, le trafic, les
caractéristiques géométriques, la qualité de la
construction et l'entretien ultérieur. De tous ces paramètres,
l'âge, le trafic et la qualité de la construction sont ceux qui
présentent plus d'importance dans les pays en développement.
En effet, l'âge est important pour les routes
revêtues en raison du fait que leur détérioration est
progressive et ne se remarque presque pas pendant une longue phase initiale,
qui peut englober jusqu'aux deux tiers de la durée de vie de la
chaussée (15 ans). Ce qui fait que le rechargement et le renforcement de
la chaussée peuvent être quelque peu différés tant
que la route reste dans un état passable et n'a pas encore atteint la
phase critique.
Le trafic également est un facteur
déterminant dans les décisions d'entretien dans la mesure
où, plus le trafic supporté par l'infrastructure est dense plus
elle constitue une porte ouverte aux dégradations et nécessitera
un entretien compte tenu des formes de dégradation qu'elle
présente.
A l'évidence, une infrastructure mal
construite connaît une dégradation rapide et
bénéficiera alors d'un entretien.
TABLEAU N°8: Besoins de financement en
entretien routier (en millions de francs) sur la période
2002-2008
Désignation
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Besoins en millions de Francs
|
8944
|
12382
|
18835
|
22833
|
23212
|
28427
|
29640
|
Budget affecté en millions de Francs
|
7136
|
9668
|
14528
|
13599
|
13750
|
17195
|
21643
|
Déficit en millions de Francs
|
1808
|
2714
|
4307
|
9234
|
9462
|
11232
|
7997
|
Source : Stratégie
d'Aménagement et d'Entretien des Routes Classées (DGTP Juillet
2009, Page 9)
GRAPHE N°1 : Comparaison du budget
affecté aux besoins d'entretien et du déficit y
afférent
A l'analyse de tous ces éléments et du
système de l'entretien routier, il ressort que non seulement les
recettes du FR ne couvrent pas entièrement les besoins d'entretien des
routes mais il se dégage également des faiblesses ou
insuffisances dans le système d'entretien qui se résument comme
suit :
Au niveau de la programmation des
travaux
§ Le retard accusé dans la programmation des
interventions entraîne le retard dans le lancement des diverses actions
devant conduire au démarrage et à l'exécution des travaux
;
§ La fonction suivi-évaluation ne se fait pas ou
se fait de façon très sommaire et les informations requises ne
sont pas fournies à bonne date ;
§ L'absence de matériels d'auscultation des
chaussées et de personnes qualifiées ;
Au niveau de la passation des
contrats
§ Qualité peu satisfaisante des dossiers d'appels
d'offre d'attribution puisque que les critères de
sélection sont moins rigoureux favorisant la participation aux appels
d'offre des entreprises naissantes et non performantes ;
§ Retard dans la conduite du processus de passation des
marchés notamment aux étapes d'obtention d'avis et de non
objection de la DNMP(Direction Nationale des Marchés Publics), de
signature et d'approbation de marchés ce qui occasionne le
démarrage tardif des travaux intervenant souvent à des
périodes inadaptées (saisons de pluies), la non exécution
du contrat à un taux appréciable avant la fin de la campagne.
Au niveau des PME
§ la non maîtrise des obligations contractuelles
par les PME ;
§ la mauvaise organisation de la conduite des chantiers
(méconnaissance de la méthodologie d'exécution des
différentes tâches d'entretien routier) ;
§ capacités matérielles et humaines
limitées.
Ce qui conduit à la mauvaise qualité
des travaux exécutés et au retard dans la livraison des
chantiers.
Au niveau des Bureaux de
Contrôle
§ la non maîtrise de la mission à
assumer ;
§ l'absence des bureaux de contrôle sur les
chantiers pendant le déroulement des travaux ;
§ le manque de rigueur dans le suivi des travaux et dans
l'application des dispositions contractuelles ;
Au niveau des DDTTP (Directions
Départementales des Transports et des Travaux Publics)
L'implication des DDTTP dans l'exécution des
travaux en régie ne leur permet pas d'assurer correctement le rôle
de gestionnaire de réseau et de veiller à un suivi
régulier et rigoureux des travaux confiés aux PME. En outre le
contrôle des prestations des bureaux de surveillance des travaux n'est
pas assuré par les DDTTP. A ces insuffisances s'ajoutent :
§ le manque de suivi des chantiers des PME ;
§ l'absence de contrôle des activités des
bureaux de surveillance ;
§ la mission de gestionnaire de réseau mal
assurée au profit de l'exécution des travaux en régie.
Au niveau de la DGTP
§ insuffisance de suivi des travaux
exécutés aussi bien par les PME que par les DDTTP sur le
terrain ;
§ non tenue des réunions publiques de chantiers
en dehors des visites de réception des travaux ;
§ absence de contrôle de la présence et des
activités de surveillance des bureaux sur le terrain ;
§ manque de rigueur dans l'application des clauses des
marchés notamment celles relatives aux pénalités de retard
et à la résiliation des contrats des entreprises
défaillantes occasionnant ainsi des dérapages dans le respect des
délais contractuels.
Les insuffisances ainsi relevées ne
garantissent pas la qualité des travaux exécutés. Il s'en
suit une fragilité de l'état du réseau malgré les
ressources injectées amenant les usagers à formuler de nombreuses
critiques contre l'Etat.
SCHEMA DU CYCLE DE LA DEGRADATION
TYPES DE DEGRADATION -
Déformations -
Fissures -
Arrachements - Usures
de la couche de roulement
- Remontée de matériaux
|
DETERMINANTS DE LA DEGRADATION
- Qualité de la construction et de l'entretien - Climat
(pluie, gel, ensoleillement) - Trafic (volume, charge par
essieu) - Mauvaise exploitation de la route
|
ENTRETIEN - Curer
les ouvrages de drainage et débroussailler
- Reboucher les fissures et nids de poule -
Réparer les accotements -
Réfectionner / recharger - Renforcer/
réhabiliter la chaussée
- Reconstruire (entretien différé)
|
PERTE DE RESISTANCE
PERTE D'UNI
COUT D'EXPLOITATION ACCIDENTS
TEMPS DE TRANSPORT
DES VEHICULES
- Limitation de vitesse - Perte en
vies humaines - Retard de livraison
- Pièces
détachées - Destruction des ouvrages
d'art - Surcoûts
- Consommation de carburant - Perte de marchandises
- Allongement du temps de transport
- Amortissement des
véhicules
- Main d'oeuvre pour entretien
|
Source : POULIQUEN,
L. « la détérioration des routes dans les pays en
voie de développement » page 48
D- Règlementation en matière de
protection du patrimoine routier
Le gouvernement béninois, pour protéger
le patrimoine routier a mis en place des dispositions pratiques. Au nombre de
ces dispositions nous pouvons citer :
1- le décret N° 2005-601 du 21
septembre 2005 portant conditions de circulation des véhicules de
transport et de préservation du patrimoine routier en République
du Bénin.
Ce décret a pour objet de déterminer
les conditions de circulation des véhicules de transport de marchandises
et de personnes sur les routes ainsi que les mesures visant la protection des
infrastructures routières. Il stipule que tout véhicule de
transport de marchandises et de personnes dont le Poids Total Autorisé
à Charge excède 3,5 tonnes utilisant le réseau routier
national est astreint à la vérification des charges aux postes de
pesage fixes ou mobiles installés sur les axes routiers contre paiement
d'un droit de pesage dont le montant est fixé par arrêté
conjoint des Ministères de la Défense, de la
Sécurité, des Finances et le ministère chargé des
Travaux Publics et des Transports Terrestres. Il indique également les
limites du Poids Total Roulant et du gabarit autorisé pour des
catégories de véhicules données. En cas de non respect de
ces charges et gabarit limites, les forces de sécurité ou les
agents assermentés désignés par le MDCTTTATP-PR ont
qualité pour constater et réprimer la surcharge. Les
véhicules surpris sans autorisation ou en surcharge sont astreints
à se conformer à la règlementation avant leur remise en
circulation et sont soumis aux pénalités ci-
après :
a- Cas d'excédent du Poids Total Roulant du
véhicule :
ü 1 à 10 tonnes ............... 20 000
frs CFA par tonne
ü Plus de 10 tonnes............ 40 000 frs CFA par
tonne à partir de la 11ème tonne
b- Refus délibéré de passer
sur le pont bascule :
90 000 frs CFA indépendamment des autres
mesures coercitives applicables.
c- cas de chargement hors gabarit non
autorisé :
20 000 frs CFA
d- Cas de transformation non autorisée de
gabarit :
90 000 frs CFA, indépendamment des mesures
coercitives applicables.
e- Carburant, huiles ou graisses versées
sur la route bitumée :
20 000 frs CFA d'amende par mètre
carré (pas d'amende inférieure à 20 000 frs CFA) et
paiement du montant du devis de remise en état.
f- Dommage à un ouvrage
d'art :
50 000 frs CFA d'amende par ouvrage (pas d'amende
inférieure à 20 000 frs CFA) et paiement du montant du devis
de remise en état.
g- Dégradations causées à la
chaussée ou à l'accotement (genre poinçonnement ou
grattage important, traces de roues) :
20 000 frs CFA d'amende par mètre
carré (pas d'amende inférieure à 20 000 frs CFA) et
paiement du montant du devis de remise en état.
h- Dommages aux bordures :
10 000 frs CFA d'amende par mètre
linéaire (pas d'amende inférieure à 10 000 frs CFA)
et paiement du montant du devis de remise en état.
i- Encombrements délibérés de
la chaussée et des fossés :
10 000 frs CFA d'amende et dégagement
immédiat des obstacles à la charge du contrevenant.
j- Baraquement dans l'emprise du domaine public le
long des voies :
40 000 frs CFA d'amende et dégagement
immédiat des obstacles à la charge du contrevenant.
Le paiement des pénalités et des frais
de remise en état de la section endommagée ne libère pas
le véhicule en infraction des obligations de mise en conformité
de charge et de gabarit limites autorisés.
Outre cette disposition prise au plan national dans le
but de protéger le patrimoine routier, les pays de l'UEMOA se sont
regroupés pour élaborer le règlement 14.
2- Le règlement N° 14/2005/CM/UEMOA
Tout comme le décret sus-cité, ce
règlement de l'Union Economique Monétaire Ouest Africaine vise
l'harmonisation des normes de limitation de gabarit, de poids et de charge
à l'essieu des véhicules lourds de transport de marchandises, des
modalités et procédures de contrôle du respect des normes
ainsi que les sanctions aux infractions. Il vient renforcer les mesures
nationales susvisées et renferme aussi des recommandations aux divers
Etats. Au nombre de celles-ci, nous avons :
Ø Le contrôle sur la
route
Chaque Etat membre doit mettre en place un
système de postes fixes de contrôle des véhicules routiers
lourds, couvrant le réseau routier communautaire, à des fins de
vérification du respect des normes fixées. Chaque poste fixe de
contrôle routier doit être équipé d'un
mécanisme de pesage des véhicules pour le contrôle de la
charge à l'essieu, du poids total du véhicule et d'un dispositif
de mesure du gabarit. Les postes fixes localisés au niveau d'un cordon
douanier doivent être équipés d'un scanner à des
fins de contrôle douanier et de sûreté. Cette fonction est
assurée essentiellement par les postes de pesage.
Ø Le contrôle mobile sur
route
Outre la mise en place du système de postes
fixes, le système de contrôle sur route doit disposer
d'équipements mobiles de contrôle homologués. La
vérification sur route se fait de façon inopinée. Elle
vise essentiellement à contrôler les véhicules qui ne sont
pas interceptés au niveau d'un poste fixe et le respect des normes par
le règlement.
Cette vérification est effectuée au
Bénin par des agents des Directions Départementales des
Transports et des Travaux Publics. Ces directions avec l'aide des forces de
l'ordre assurent toutes les fonctions dévolues au Ministère
à l'échelon départemental. Elles ont en charge :
ü le suivi de toutes les actions des Collectivités
Locales concourant à l'accessibilité des populations aux services
socio-communautaires ;
ü la gestion du réseau routier de leur ressort
territorial ;
ü la participation au suivi, au contrôle des
travaux de construction, d'entretien, de réhabilitation,
d'aménagement et de bitumage de routes et/ou construction d'ouvrages
exécutés sur leur territoire.
En cas de non respect des normes fixées, ces
agents soumettent l'usager aux sanctions requises dont entre autres :
a- Obligation de délestage des surcharges
et de correction de gabarit
L'exploitant d'un véhicule non conforme lors
de son contrôle par rapport aux normes de chargement
édictées a l'obligation de se conformer à la
réglementation avant de remettre le véhicule en circulation.
Nonobstant l'acquittement des amandes encourues, il est tenu de faire
décharger l'excédent de chargement du véhicule et/ou de
réaménager le chargement du véhicule afin de ramener sa
charge et son gabarit dans les limites autorisées. Les frais de
déchargement, d'entreposage, de gardiennage et de rechargement des
marchandises déchargées sont à sa charge exclusive. Ces
opérations sont assurées par l'opérateur du poste de
contrôle et sous sa responsabilité.
b- Amendes pour infraction aux normes de
gabarit
Toute infraction aux normes de gabarit
résultant du chargement du véhicule et des
caractéristiques du véhicule est respectivement
sanctionnée d'une amende de cent mille (100.000 FCFA) et de cinq cent
mille (500.000 FCFA) à la charge de l'exploitant du véhicule.
c- Amendes pour surcharges
Le niveau du montant des amendes pour les surcharges
est fixé de telle sorte que le montant de l'amende appliquée soit
au moins égal à la recette escomptée par un transporteur
public sur le transport du poids de marchandise composant la surcharge. A cet
effet, il est tenu compte respectivement en transport national et en transport
inter-Etats, des prix moyens du transport par véhicule lourd d'une tonne
kilomètre et des distances moyennes de transport.
Ces montants sont révisables tous les deux ans
par voies de Règlement d'Exécution de la Commission de
l'UEMOA.
ü Montant des amendes pour surcharge en poids du
véhicule
Toute surcharge constatée au delà des
limites réglementaires du poids total en charge du véhicule est
passible d'une amende calculée sur la base de vingt mille (20 000)
francs CFA par tonne de surcharge pour un transport national et soixante mille
(60 000) francs CFA par tonne de surcharge pour un transport
inter-Etats.
ü Montant additif dans le cas des transports
spéciaux
En plus des amendes visées ci-dessus
l'exploitant du véhicule en surcharge est sanctionné d'une amende
additive dont le montant est fixé proportionnellement au dommage
causé à la route par le véhicule au cours de son
déplacement du fait de sa surcharge (Confère tableau
N°9).
Tableau N°9 : Amendes en fonction du
taux de surcharge
Taux de surcharge
|
En transport national FCFA/tonne
|
En transport inter-Etats FCFA/tonne
|
5 à 10%
|
1 000
|
3 000
|
10 à 15%
|
2 000
|
5 000
|
15 à 20%
|
3 000
|
7 000
|
20 à 25%
|
4 000
|
9 000
|
25 à 30%
|
5 000
|
12 000
|
30 à 35%
|
6 000
|
14 000
|
35 à 40%
|
7 000
|
18 000
|
40 à 45%
|
8 000
|
21 000
|
45 à 50%
|
10 000
|
25 000
|
ü Cas d'excédent de la charge à
l'essieu
Tout excédent du poids à l'essieu par
rapport aux normes de limitation édictées dans ce
règlement est sanctionné d'une amende de Vingt mille
(20 000) francs CFA par tonne excédentaire à l'essieu
présentant l'excédent le plus élevé entre tous les
essieux du véhicule, pour un transport national et soixante mille
(60 000) francs CFA pour un transport international.
Lorsque les deux genres de surcharge, surcharge en
poids du véhicule et surcharge à l'essieu, sont constatés
sur un même véhicule de transport routier, la
pénalité applicable est la plus élevée.
d- Majoration d'amende pour
récidive
A partir de la quatrième infraction dans la
même année calendaire, infractions aux normes de gabarit et aux
normes de chargement confondues, l'amende est majorée pour toute
infraction supplémentaire par application d'un taux n fois 10%, n
désignant la nième infraction supplémentaire.
Au terme de l'année calendaire considérée, le
mécanisme de majoration est réinitialisé.
e- Amendes pour fraude avérée au
poste fixe
Lors du contrôle mobile inopiné, toute
constatation d'une fraude avérée du véhicule au dernier
contrôle de gabarit, de poids et de charge à l'essieu, à un
poste fixe, est sanctionnée d'une amende de trois cent mille
(300 000) francs CFA. Cette sanction s'ajoute aux autres sanctions
ci-dessus mentionnées.
Le véhicule en infraction ne peut être
autorisé à quitter le poste de contrôle fixe, ou son lieu
de destination pour les véhicules transportant des hydrocarbures,
d'explosifs et certaines marchandises dangereuses, qu'une fois que l'exploitant
du véhicule ait produit la preuve de l'exécution des sanctions,
paiement des amendes et autres sanctions, au niveau du poste fixe de
contrôle détenant et traitant le dossier de l'infraction.
Malgré l'existence des textes réprimant
les surcharges, force est de constater que le Bénin rencontre
d'énormes difficultés pour leur mise en oeuvre notamment au
niveau de l'achat des équipements adéquats pour le contrôle
fixe et mobile.
II- Multiplicité des postes de contrôle
routier
Les postes de contrôle sont des dispositifs mis
en place par l'Etat sur les axes routiers pour assurer le contrôle des
documents du véhicule ou de la cargaison, de l'état du camion et
celui du conducteur. La décision N°
15/2005/CM/UEMOA portant sur le plan de contrôle routier
détermine les principaux axes routiers sur l'ensemble du territoire
national et fixe les points spécifiques de contrôle ; soit
sur une distance de 100 km pour un seul poste d'unité de police, de la
gendarmerie, des douanes et des eaux et forêts. Le port des badges et de
brassard par chaque agent de contrôle est exigé. Ceci le
différencie de toute autre personne pouvant rançonner les
transporteurs. Malgré la prise de ces textes, les postes de
contrôle routier abondent les axes routiers et il s'y développe
une pratique malsaine qu'est le rançonnement. Les agents placés
à ces postes ne cherchent plus à exécuter les tâches
qui sont les leurs mais à réclamer directement ou de façon
détournée une « rançon ». Que le
transporteur soit en règle vis-à-vis de la législation en
vigueur sur l'activité transport ou pas, il est tenu de s'arrêter
et de remettre une certaine somme d'argent aux agents contrôleurs
présents aux différents barrages pour avoir l'autorisation de
continuer son parcours. Cette conduite s'observe sur les tronçons Dassa
Zoumè - Malanville et Cotonou - Savalou - Porga mais aussi sur l'axe
Akassato - Bohicon distant de 108 km sur lequel on dénombre cinq (05)
postes de contrôle routier.
Durant notre stage à la DGTT, nous avons pu
remarquer l'existence du phénomène
«rançonnement» qui constitue aussi un obstacle à
l'activité transport en général mais surtout au temps de
transport. Nous avons dénombré trois (03)
éléments pouvant en être à la base à
savoir:
1- L'impunité face à la corruption
grandissante
Le
phénomène du rançonnement s'est de plus en plus
développé pour la simple et unique raison que le fléau
«corruption» de nos jours n'est pas sévèrement puni par
le gouvernement. Pourquoi perdre près de soixante mille (60.000) FCFA
en mettant à jours tous les documents de son véhicule alors qu'on
pourrait payer une somme de cinq mille (5.000) FCFA sans être en
règle et ne pas subir la sanction de la loi ? La seconde option est
celle qu'a choisie la majorité des transporteurs puisque devant eux ne
se dresse ni une volonté politique de mettre fin au
phénomène ni une volonté manifeste des agents de
contrôle de ne pas être corrompus.
2- La non application correcte des textes
réglementant les transports et le contrôle routier en
République du Bénin
Malgré l'existence des textes tels que
l'arrêté interministériel N°
038/MET/MISPAT/DGR/DROA/DTT de l'année 1986 portant sur la
règlementation de la circulation sur les routes et protection des
infrastructures routières en République du Bénin et
l'arrêté ministériel N°
0021/MET/DC/DTT portant application du décret N°
79-109 du 15 Mai 1979 réglementant les transports en
République du Bénin, les transporteurs usagers des axes routiers
ne s'y conforment pas. Certains ne font que des surcharges, d'autres n'ont pas
les pièces de leur véhicule en règle. Tous ces facteurs ne
font qu'inciter les agents de contrôle à les rançonner.
3- La recherche de gain
facile organisé et voulu par les agents chargés du
contrôle routier
Il est observé au niveau des postes de
contrôle que les agents exigent une rançon auprès des
transporteurs quand bien même ces derniers sont en règle. Il est
à noter que des postes fictifs se créent par ces agents, juste
pour avoir leur gain journalier. Les transporteurs sont donc obligés de
payer la rançon pour obtenir le quitus de traverser ces postes.
Mentionnons à cet effet que le décret présidentiel
N° 95-232 du 31 Août 1995 portant lutte contre le
rançonnement sur les routes béninoises prévoit en son
article 2 la création d'une commission nationale de lutte contre la
corruption et le rançonnement sur les axes routiers. Cette commission a
également le rôle d'apprécier et d'aider à
l'amélioration et à l'efficacité des structures de
contrôle et d'inspection des différentes corporations
chargées de la sécurité routière. Mais force est de
constater que cette commission n'a jamais été fonctionnelle.
Au total il est important de souligner que
malgré l'existence des textes, le rançonnement
opéré au niveau des multiples postes de contrôle routier
continue de perdurer en aggravant les conditions de transport sur les routes.
III- Dégradation des routes et
multiplicité des postes de contrôle : freins au
développement de l'activité transport routier :
Les dégradations présentes sur les
routes béninoises et le foisonnement des postes de contrôle
routier constituent des gênes pour l'activité transport,
ralentissent les activités économiques, augmentent les
coûts de transport et rendent le secteur moins compétitif. Tout au
long de notre stage, nous avons pu toucher du doigt les effets directs
liés à ces deux facteurs. A titre d'exemple :
ü Le trajet Godomey-Bohicon qui s'effectuait auparavant
en 2h 30min, s'effectue aujourd'hui en 4 heures vu l'état de la voie.
Plus le temps de parcours est grand, plus le coût de transport augmente.
A preuve les voyageurs quittant Godomey à destination de Bohicon et vice
versa, sont facturés aujourd'hui à 3000 FCFA voir 4000 FCFA selon
le service ;
ü Les conducteurs empruntant en permanence ce
tronçon nous ont affirmé qu'après trois ou quatre voyages
qu'ils sont obligés de faire l'entretien de leur véhicule. Nous
avons pu vérifier ces propos en effectuant le voyage à Bohicon
pour apprécier l'état de la voie.
ü Quant au rançonnement nous avons pu
vérifier l'existence de ce phénomène en collaboration avec
les conducteurs et nous pouvons affirmer qu'un transporteur en règle
perd beaucoup plus de temps au poste de contrôle qu'un transporteur en
infraction juste parce qu'il refuse de payer la rançon.
En conclusion, ces deux obstacles au
développement du transport routier engendrent comme effets :
Ø Allongement du temps de
transport
Les différentes dégradations sur la
route ne permettent pas aux conducteurs de maximiser la vitesse et les
arrêts effectués au niveau des postes de contrôle allongent
le temps de transport. Or dans un système productif le temps de
transport est un bien économique qui permet à la consommation de
se réaliser. Les matières premières nécessaires
à la fabrication d'un produit sont transportées vers les centres
de production et les produits issus de cette transformation sont portés
vers les consommateurs par le transport. Le temps est de ce fait un bien qui
intervient dans le processus de production.
Selon l'analyse théorique, ce temps de
transport s'apprécie par rapport à la rotation du capital et les
transports dans cette théorie, constituent des éléments
essentiels de la valorisation massive des marchandises. Cependant ils peuvent
également dévaloriser la marchandise si le temps s'en trouve
être un paramètre négatif. Le temps de circulation
lorsqu'il est allongé empêche le capital de se reproduire à
son taux de rotation. Il devient une limite, une entrave à la
reproduction du capital.
Ø Les surcoûts de
transport
Une marchandise transportée a un coût,
une valeur. Durant son acheminement, plusieurs paramètres peuvent
influer son prix. Un temps de transport allongé, les tracasseries
rencontrées, les nombreux arrêts dus à la
multiplicité des postes de contrôle, lieux de rançonnement,
créent des coûts supplémentaires que supporte le chargeur
et en dernier ressort le consommateur.
Les coûts de transport élevés
font obstacle à l'implantation d'activités économiques,
freinent l'intégration des marchés économiques, limitent
les gains découlant des activités et rendent peu viables de
nombreuses activités qui dépendent du transport routier. Ces
obstacles hypothèquent donc l'activité transport routier en
d'autres termes le développement économique.
Ø L'augmentation du coût
d'exploitation du véhicule
Les véhicules utilisés pour effectuer
les déplacements sur les routes dégradées
n'échappent pas eux aussi aux affres que leur font subir ces
dernières. En effet, une route dégradée diminue la
durée de vie des véhicules, en d'autres termes
accélère l'amortissement de ces derniers. Les trous béants
sur les voies constituent l'une des causes de la dépréciation
rapide de ces véhicules. Nous pouvons donc dire qu'une route
dégradée contribue aussi au vieillissement de notre parc
automobile, ce qui par conséquent, ralentit le développement de
l'activité transport.
Ø La fuite du trafic vers les axes
concurrents de la voie béninoise
La route est le support matériel sur lequel
repose le trafic. Son état influe donc ce dernier. Une route
dégradée agit sur le trafic en diminuant sa densité.
Certains usagers de cette route, à la recherche du confort et de la
sécurité préfèrent choisir une voie plus
praticable. Ainsi donc le trafic de cette artère fuit au profit d'une
autre qui malheureusement subira un vieillissement précoce du simple
fait de ce supplément de trafic. La nouvelle artère
préférée par les usagers devient alors quelques fois si
sollicitée qu'en un temps record elle se retrouve dans un état
pareil à l'autre.
En effet, depuis que l'axe Akassato - Bohicon est
devenu un calvaire pour ses usagers et les transporteurs en transit en
particulier, certains, pour fuir tous ces supplices et éviter les pertes
lourdes de marchandises, sont obligés de recourir au service offert par
d'autres voies autres que celles béninoises. Cette décision,
malheureusement, entraîne d'autres conséquences à
savoir : l'allongement de leur temps de transport, des frais
supplémentaires liés surtout à la carburation et aussi
quelques fois un retard de livraison.
La majorité par contre pour ne pas avoir
à supporter tous ces coûts, préfèrent emprunter la
route dégradée, subissant ainsi tous ces supplices
d'insécurité, d'inconfort et prenant donc le risque de perdre
leur chargement dans le décor en cas de dérapage.
Il faudrait ajouter que compte tenu de l'état
peu praticable des voies et du rançonnement au niveau des multiples
postes de contrôle, les chargeurs, surtout ceux de l'hinterland,
préfèrent solliciter les services des ports voisins notamment les
ports de Lomé au Togo, de Tema au Ghana, d'Abidjan en Côte
d'Ivoire et de Lagos au Nigeria. Cet état de chose fait donc perdre
d'énormes opportunités d'affaires au port de Cotonou qui est le
poumon de l'économie béninoise.
Ø Les accidents
Plusieurs facteurs sont à la base des
accidents dont principalement la vitesse. Une route dégradée
réduit ce facteur prépondérant mais est à la base
de deux autres facteurs non moins importants que constituent les diverses
manoeuvres délicates et hasardeuses effectuées pour éviter
les obstacles et la fatigue liée à cet exercice. En effet la
dégradation de la route amène les conducteurs à se
retrouver dans les fossés, dans le décor ou nez à nez avec
d'autres véhicules en cas de mauvaise manoeuvre.
Paragraphe 2 : Travaux effectués,
difficultés et enseignements
I- Travaux effectués
Le stage s'est déroulé pendant trois
mois et a été marqué par les activités
réalisées en deux phases principales :
Première
phase
Elle a été caractérisée
par notre séjour dans certains de ces différents services
où nous avons pris part aux principales activités. La majeure
partie de notre stage a été passée au Service des Etudes
et de la Règlementation.
a) Le Service des Titres de Transport
Nous avons pris part à
ü l'établissement du Permis International, de la
carte Grise internationale et des droits Taxi ;
ü l'enregistrement de ces derniers et à leur
numérotation,
ü l'enregistrement des dossiers afférant aux
opérations de mutation, de remplacement, de duplication de la carte
grise des véhicules.
b) Le Service des Etudes et de la
Règlementation
Nous avons assisté les différents agents de ce service dans leurs
différentes tâches liées à l'étude, à
la règlementation et au contrôle du transport terrestre ce qui
nous a permis à collecter les informations nécessaires à
la rédaction du présent mémoire.
Deuxième
phase :
Elle a consisté à recueillir,
dépouiller et traiter les informations afin d'identifier les
véritables causes liées à la dégradation des routes
et à la multiplicité des postes de contrôle qui constituent
des entraves au développement du transport routier.
II- Difficultés
Nonobstant l'accueil courtois, chaleureux, l'esprit
d'équipe, l'ambiance parfaite dans lesquels notre stage s'est
déroulé, nous avons eu à rencontrer d'énormes
difficultés pour mener à bien la rédaction de notre
mémoire. Au nombre de celles-ci, nous citons :
ï la non disponibilité d'un centre de
documentation ;
ï le manque d'informations par rapport à notre
thème.
Toutefois, le personnel de la DERC a eu l'amabilité,
l'humilité de nous mettre en contact avec d'autres structures telles que
le Fonds Routier, la DPSE. Les informations tirées au niveau de ces
différentes structures nous ont permis de trouver des solutions à
ces difficultés.
III- Enseignements
Le stage à la DGTT, dans certaines
institutions et à la DPSE nous a permis de recueillir les informations
nécessaires à la rédaction de notre mémoire,
d'approfondir nos connaissances et de nous familiariser avec certains termes
techniques employés en génie civil. Par ailleurs nous avons pu
apprécier l'importance du secteur routier dans le développement
économique, social de notre pays et le système d'entretien des
routes en général. Nous avons également pu prendre
connaissance de la vision de nos dirigeants pour l'amélioration du
réseau routier et l'ampleur des disponibilités financières
que l'Etat investit dans la réalisation et l'entretien des
infrastructures routières.
SECTION III : DU CHOIX DE LA PROBLEMATIQUE A LA
DEMARCHE METHODOLOGIQUE
Cette section aborde successivement l'inventaire, le
regroupement des problèmes identifiés et l'examen de la
problématique.
Paragraphe1 : Regroupement des problèmes, choix
de la problématique et formulation du sujet
Notre démarche consiste à recenser les
différents facteurs, source du non développement du transport
routier et à montrer l'intérêt de notre recherche.
Les problèmes identifiés sont les
suivants :
· Le trafic routier conjoncturel sans cesse croissant au
fil des années ;
· La mauvaise exploitation de la route;
· La défaillance du système
d'entretien ;
· La mauvaise répartition du fret
routier ;
· Le non respect des textes en vigueur par les
transporteurs ;
· La multiplicité des postes de contrôle
routier et le rançonnement.
I- Regroupement des
problèmes par problématique
1- La problématique liée à
l'activité transport routier regroupe les problèmes
spécifiques suivants :
? Le trafic conjoncturel sans cesse croissant au fil des
années;
? La mauvaise exploitation de la route ;
? La défaillance du système d'entretien ;
? La multiplicité des postes de contrôle routier
et le rançonnement ;
2- La problématique liée à la
gestion du fret routier regroupe les problèmes spécifiques
suivants :
? La mauvaise répartition du fret routier ;
? Le non respect des textes en vigueur par les
transporteurs ;
Tableau N° 10 : Regroupement des
problèmes spécifiques par centre
d'intérêt
N°
|
Centre d'intérêt
|
Problèmes spécifiques
|
Sous - problèmes
|
Problématique
|
1
|
Activité de transport routier
|
Dégradation du réseau routier
|
-Le trafic conjoncturel sans cesse croissant au fil des
années ;
-La mauvaise exploitation de la route ;
-La défaillance du système d'entretien
|
Entraves au développement du transport
|
2
|
Activité de transport routier
|
Surcoûts liés au payement des frais
supplémentaires
|
La multiplicité des postes de contrôle routier et le
rançonnement
|
Entraves au développement du transport
|
3
|
Gestion du fret routier
|
Mauvaise répartition du fret routier
|
-La mauvaise gestion du fret routier ;
-Le non respect des textes en vigueur par les
transporteurs
|
Mauvaise répartition du fret routier
|
Source : Résultat de
l'état des lieux de base.
II - Choix de la problématique et formulation du
sujet
Tout au long de notre stage, nous avons
remarqué que l'Etat, depuis un certain nombre d'années, met en
place des décrets et arrêtés, construit des infrastructures
pour le développement du secteur routier. Cependant, malgré tous
ces efforts, ce secteur n'a pas encore comblé les attentes des usagers.
Une analyse des différents problèmes
identifiés au cours de notre stage nous laisse percevoir que tous les
centres d'intérêt représentent des problématiques
auxquelles le MDCTTTATP-PR devra apporter des solutions idoines en vue
d'améliorer les performances du secteur. Le choix de la
problématique de notre étude vise à rendre le secteur
routier plus performant à travers l'application des connaissances
acquises au cours de notre formation.
C'est dans ce cadre que nous avons retenu un certain
nombre de problématiques : la dégradation précoce des
routes, le rançonnement au niveau des multiples postes de
contrôles et la gestion du fret routier qui tiennent compte de nos
préoccupations :
ü Problématique liée aux entraves du
développement du transport routier ;
ü Problématique liée à une meilleure
gestion du fret routier.
Notre analyse va porter sur les entraves au
développement du transport routier : la dégradation des
routes et la multiplicité des postes de contrôle routier en tant
qu'entraves au développement du transport.
Paragraphe 2 :
Spécification de la problématique et démarche
méthodologique
I- Spécification de la
problématique
L'état peu
satisfaisant des infrastructures routières et les conditions dans
lesquelles s'effectue le transport surtout sur l'axe Akassato - Bohicon, nous
amènent à étudier les problèmes supportant la
problématique relative à l'analyse des entraves au
développement du transport routier. Ceci nous
amène donc à centrer notre étude sur les sous -
problèmes ci-après :
- Le trafic conjoncturel sans cesse croissant observé
sur les routes;
- La mauvaise exploitation de l'infrastructure ;
- La défaillance du système
d'entretien ;
- La multiplicité des postes de contrôle et le
rançonnement.
II- Démarche
méthodologique
Il convient de préciser la méthodologie
à suivre après la spécification des problèmes et de
la problématique. En effet, nous allons :
ü définir les objectifs de la recherche et
analyser les données ;
ü identifier les causes supposées être à
la base des différents problèmes ;
ü formuler les hypothèses de recherche ;
ü définir les approches de solutions et les
conditions de mise en oeuvre ;
ü construire le tableau de synthèse.
CHAPITRE II
DES OBJECTIFS A L'ANALYSE DES HYPOTHESES DE TRAVAIL ET
A LA METHODOLOGIE A ADOPTER
Ce chapitre aborde les objectifs et les hypothèses de
travail, le tableau de bord, présente la méthodologie à
suivre et les résultats des hypothèses à analyser.
SECTION I : DES OBJECTIFS A
L'ANALYSE DES HYPOTHESES DE TRAVAIL
En tenant compte des problèmes à
résoudre, les objectifs de l'étude de même que les
hypothèses de travail sont fixés et le tableau de bord est
élaboré.
Paragraphe 1 : Objectifs de l'étude
Il faut distinguer l'objectif général
des objectifs spécifiques
I- Objectif
général
L'objectif global ou la finalité de cette
étude est de contribuer à la réduction des entraves au
transport notamment la dégradation précoce et le
rançonnement au niveau des multiples postes de contrôle pour une
meilleure performance du secteur routier.
II- Objectifs
spécifiques
Nous nous sommes fixés comme objectifs
spécifiques de :
ï suggérer des mesures de relance du secteur
ferroviaire ;
ï informer, sensibiliser les usagers de la route sur
les conséquences des surcharges et proposer d'autres mesures de sanction
en cas de non respect ;
ï proposer de nouvelles perspectives pour
l'amélioration du système d'entretien des routes et veiller
à la vulgarisation des textes réglementant l'activité
transport au Bénin ;
ï proposer des mesures de limitation des coûts dans
le cadre du transport des marchandises sur les routes.
Paragraphe 2 : Causes et
hypothèses de travail
A- Causes et hypothèses
liées au trafic conjoncturel sans cesse croissant au fil des
années
Concernant ce problème nous avons
identifié deux (02) causes possibles :
Ø le développement des activités
économiques ;
Ø la défaillance du secteur ferroviaire.
Ces causes semblent vérifier le
problème dans la mesure où les activités
économiques, les déplacements et les migrations sont
étroitement liés, ce qui signifie que le développement de
ses activités a des répercussions sur le trafic
c'est-à-dire augmente les migrations et justifie le nombre florissant de
moyens de transport observé sur les artères. La
défaillance du secteur ferroviaire a le plus eu de répercussions
sur le trafic. Cette défaillance a poussé les populations
à solliciter de manière excessive la route et l'on assiste
à un report de flux de marchandises sur cette dernière qui a
connu au fil des années une situation conjoncturelle. Ce qui est
à la base des dégradations précoces subies par les
infrastructures routières.
Nous pouvons donc formuler l'hypothèse
suivante :
« La défaillance du
système ferroviaire et le développement des activités
économiques sont à la base de la densité du trafic
routier. »
B- Causes et hypothèses
liées à la mauvaise exploitation de la route
Après analyse, nous pouvons distinguer :
Ø la faible rémunération de
l'activité transport ;
Ø la maximisation du profit de la part des
transporteurs ;
Ø la non application des sanctions aux usagers en cas
d'infraction.
La faible rémunération de
l'activité transport et la non application des sanctions sont les
raisons qui poussent les transporteurs et usagers de la route à mal
exploiter la chaussée. Depuis quelques années le taux de fret est
resté presque inchangé. Or le prix du gasoil et des pièces
de rechange ont augmenté. Le transporteur, pour faire face aux charges
liées à l'exploitation de son véhicule, est obligé
de transporter un supplément de fret non seulement en comblant les
espaces légalement occupés mais en faisant aussi des surcharges
afin d'augmenter ses recettes. Le laxisme, la complaisance des agents non
seulement au niveau des postes de contrôle routier mais également
lors des contrôles des usagers de la route ne font qu'encourager les
transporteurs et les autres usagers de la route à se livrer à ces
pratiques.
L'hypothèse est donc la suivante :
« La faible rémunération de
l'activité transport et la non application effective des sanctions
prévues par les textes sont à la base de la mauvaise exploitation
de la route par les transporteurs et ses usagers. »
C- Causes et hypothèses liées à la
défaillance du système d'entretien
Nous pouvons distinguer plusieurs causes à
savoir :
Ø insuffisances des ressources matérielles,
humaines et financières ;
Ø retard dans la conclusion des
marchés ;
Ø attribution des marchés à des PME non
performantes ;
Ø manque de suivi lors de l'exécution des
travaux.
Les hypothèses qui vérifient le plus le
problème après analyse sont :
§ L'insuffisance des ressources matérielles,
humaines et financières parce que toutes les ressources
affectées par le FR à l'entretien des routes ne suffisent pas
pour procurer à l'infrastructure l'entretien qu'il faut.
§ Attribution des marchés à des PME non
performantes, étant donné que lors de la passation des
marchés on note l'introduction de critères de sélection
moins rigoureux favorisant la participation aux appels d'offre d'entreprises
naissantes et non performantes (insuffisance de ressources matérielles,
financières).
Nous pouvons formuler l'hypothèse de
la façon suivante :
« La défaillance du système
d'entretien est due à l'insuffisance des ressources matérielles,
humaines, financières et à l'attribution des marchés
à des PME non performantes. »
D- Causes et hypothèses liées au
rançonnement au niveau des multiples postes de contrôle :
Nous pouvons énumérer les causes
suivantes :
Ø Le non fonctionnement des organes d'inspection de
chaque unité de contrôle ;
Ø Le non respect des textes réglementant les
transports;
Ø La recherche de gain facile organisé et voulu
par les agents chargés du contrôle routier.
Un transporteur qui accepte être
rançonné ou accepte payer un montant autre que celui exigé
n'a donc pas lors de son chargement respecté les normes légales
et est de ce fait en infraction. Ce qui explique son acceptation de corrompre
l'agent pour ne pas subir les sanctions de la loi vu qu'aucune
résolution franche et efficace n'a été prise pour stopper
le fléau. Certains agents de contrôle réclament parfois de
rançon aux transporteurs quand bien même ces derniers ne sont pas
en infraction.
« La recherche du gain facile par les
agents de contrôle et le non respect des textes réglementant les
transports et le contrôle routier sont les sources de la
multiplicité des postes de contrôle
routier. »
Nous pouvons alors formuler l'hypothèse
suivante :
TABLEAU N°
11 : LE TABLEAU DE BORD
Niveau d'analyse
|
Problématiques
|
Objectifs
|
Causes supposées
|
Hypothèses
|
Niveau général
|
Faible performance de l'activité transport
|
Contribuer à la réduction des entraves au transport
notamment la dégradation précoce des routes et le
rançonnement lors des contrôles routiers pour une meilleure
performance du transport routier.
|
-La dégradation des routes ; -Le
rançonnement dû à la multiplicité des postes de
contrôle.
|
La récurrence de la dégradation des routes et de la
multiplicité des postes de contrôle est à la base de la
faible performance de l'activité transport.
|
NIVEAUX SPECIFIQUES
|
1- La dégradation précoce du réseau
routier
|
Le trafic conjoncturel sans cesse croissant observé sur
les routes
|
Suggérer des actions pouvant permettre de fluidifier le
trafic sur les axes routiers
|
- Le développement des activités
économiques ;
- La défaillance du système ferroviaire
|
Le développement des activités économiques
et la défaillance du système ferroviaire sont à la base de
la densité du trafic.
|
La mauvaise exploitation de la chaussée
|
Informer, sensibiliser les usagers de la route sur l'utilisation
de l'infrastructure, les conséquences des surcharges et proposer des
mesures de sanction en cas de non respect
|
- La faible rémunération de l'activité
transport ; - La maximisation du profit de la part des
transporteurs - La non application effective des sanctions en
cas d'infraction
|
La faible rémunération de l'activité et la
non application effective des sanctions prévues par les textes en cas
d'infraction sont à la base de la mauvaise exploitation
fréquente de la chaussée par ses usagers.
|
La défaillance du système d'entretien
|
Proposer de nouvelles perspectives pour l'amélioration du
système d'entretien des routes
|
- Insuffisances des ressources matérielles, humaines et
financières ;
- Retard dans la conclusion des marchés ;
- Attribution des marchés à des PME non
performantes;
- Manque de suivi lors de l'exécution des travaux
|
La défaillance du système d'entretien est due
à l'insuffisance des ressources matérielles, humaines,
financières et à l'attribution des marchés à
des PME non performantes.
|
NIVEAUX SPECIFIQUES
|
2- Surcoûts liés au paiement des
frais supplémentaires
|
La multiplicité des postes de contrôle routiers et
le rançonnement sur les routes
|
Proposer des mesures de limitation des coûts dans le cadre
du transfert des marchandises sur les routes.
|
- Le non fonctionnement des organes d'inspection de chaque
unité de contrôle ; - Le non respect des textes
réglementant les transports; - La recherche de gain facile
organisé et voulu par les agents chargés du contrôle
routier.
|
La recherche de gain facile des agents de contrôle et le
non respect du décret réglementant les transports sont les
sources du rançonnement sur les routes.
|
|
SECTION II : METHODES
D'ANALYSE DES HYPOTHESES RETENUES
Cette section est consacrée aux diverses
méthodes utilisées pour vérifier les hypothèses.
Trois types de méthode d'analyse ont été retenus : la
revue documentaire, méthode théorique ainsi que l'approche par
enquête.
La revue documentaire est consacrée à la
vérification des hypothèses sur :
u La
défaillance du système d'entretien ;
u La
mauvaise exploitation des routes spécifiquement les surcharges ;
u La
multiplicité des postes de contrôle routier.
La méthode théorique est utilisée
pour prouver qu'effectivement la dégradation et le rançonnement
constituent des entraves au temps de transport, facteur de développement
du mode routier.
L'approche par enquête quant à elle, est
consacrée à la vérification de toutes les
hypothèses formulées.
Paragraphe 1 : Revue
documentaire et méthode théorique
A- La revue documentaire
Le but de cette revue documentaire est de mettre en
exergue les différents ouvrages qui ont trait à notre
étude. A cet effet, nous avons consulté les mémoires
relatifs à la problématique du financement de l'entretien routier
au Bénin ; à l'analyse des entraves à la facilitation
des transports routiers sur les corridors du Bénin cas des corridors
Nord - Sud et à l'impact des surcharges sur le réseau routier
classé du Bénin.
Sur le problème lié à la
défaillance du système d'entretien, CRINOT2(*) et GLODJINON estiment que, la
dégradation du réseau routier est liée au problème
de financement de l'entretien. Pour résoudre cette problématique,
trois (03) problèmes spécifiques ont été leur
centre d'intérêt à savoir :
ü
L'évolution contradictoire entre le niveau de service du réseau
routier et le budget affecté à son entretien ;
ü
La défaillance du mécanisme de programmation des travaux par la
DGTP ;
ü
La faible capacité des entreprises à exécuter
convenablement les travaux.
Après analyse et vérification de leurs
hypothèses, il ressort que :
Ø L'évolution contradictoire entre le
niveau de service du réseau routier et le budget affecté à
son entretien est due à la mauvaise exécution des travaux.
Ø La défaillance du mécanisme de
programmation des travaux par la DGTP est due à l'absence de
mécanisme de centralisation des informations sur l'état du
réseau ;
Ø La faible capacité des entreprises à
exécuter convenablement les travaux est due à l'insuffisance des
ressources matérielles, financières et humaines.
En conclusion, ces auteurs ont retenu que la
dégradation du réseau routier est liée aux diverses
défaillances observées au niveau de son entretien.
Abondant dans le même sens, TOGBADJA3(*) et ZANNOU affirment que, le
mauvais état des voies est principalement dû au retard dans
l'entretien routier.
Quant au problème relatif à la
multiplicité des postes de contrôle routier, ces derniers estiment
que l'absence des responsables syndicaux des transporteurs/conducteurs sur les
axes et le non fonctionnement des organes d'inspection de chaque unité
de contrôle en est à la base. Après enquête, ils ont
retenu l'hypothèse selon laquelle la multiplicité des postes est
liée au non fonctionnement des organes d'inspection de chaque
unité de contrôle.
Cependant, nous pensons que le non fonctionnement des
organes d'inspection de chaque unité de contrôle ne résout
pas le problème car la présence de ces organes d'inspection sur
le terrain réduit certes la prolifération de postes de
contrôle fictifs mais ne solutionne pas le problème que constitue
le rançonnement. Donc nous affirmons que la recherche de gain facile et
le non respect des textes réglementant l'activité sont les
principales causes de la multiplicité des postes de contrôle.
Quant au problème relatif à la mauvaise
exploitation des routes, spécialement les surcharges, nous allons nous
intéresser à la communication faite par Monsieur Anatole
KOUZONDE le 22 juin 2010 sur les surcharges et leurs conséquences sur
les infrastructures routières. Pour cet Ingénieur des Travaux
Publics plusieurs causes sont à la base de cette pratique. Parmi
celles-ci, nous pouvons citer : les difficultés des chemins de fer,
la sous tarification de l'activité, la maximisation du profit par les
transporteurs, la densification des flux de marchandises, le non respect des
textes par les transporteurs.
Abondant dans le même sens DOUNA4(*) pense que trois causes sont
à la base des surcharges à savoir :
Ø Le non respect de la règlementation
à l'accès au métier de transporteur ;
Ø Le taux de fret relativement bas ;
Ø Le déséquilibre du fret
traduisant des retours à vides importants.
Après analyse de chacune de ces causes, elle
affirme que ces trois problèmes sont les principales sources des
surcharges des
véhicules.
Ainsi donc, ces deux derniers conviennent avec nous
que la faible rémunération de l'activité et le non respect
des textes par les transporteurs, sont les sources de la mauvaise exploitation
de la route plus spécialement des surcharges.
B- La méthode théorique
Dans la recherche des voies et moyens pour rendre
fiable l'activité transport, nous avons lu des documents ayant trait
à la relation capital et temps de transport.
Le temps dans l'analyse des faits économiques a
été mis en évidence au travers de l'ensemble de
l'activité économique. TEBOUL5(*) écrit que « l'ensemble de
l'activité économique peut s'analyser par ses seules composantes
temporelles aussi bien si nous considérons la répartition des
tâches que si nous nous penchons sur l'étude des périodes
de son histoire ou de la production même de ces
périodes ».
Le facteur temps a une place essentielle dans
l'analyse du transport et ses implications sur le capital. La circulation des
marchandises est une valorisation et une dévalorisation du capital. Karl
Marx6(*) a été
le théoricien ayant abordé correctement la relation dialectique
transport et capital. Le capital pour cet auteur est une valeur qui
s'accroît en prenant alternativement à la suite des
échanges la forme d'Argent - Marchandises - Argent.
Le capital apparaît comme une valeur qui passe
par une série de transformations connexes dont l'une est la condition de
l'autre par une suite de métamorphoses qui sont autant de phases au
stade de son processus. Le cycle complet de rotation du capital fait passer
successivement par les formes conversion, reconversion de l'argent en
marchandises et de la marchandise en argent à nouveau. Ceci traduit deux
(02) phases essentielles dans la production :
§
La première phase dite de production,
§
La seconde, la phase de la circulation.
Le transport est nécessaire pour le capital
puisque pour se reproduire, il faut qu'il circule. Le temps de circulation
correspondant au temps travail est très utile afin que s'accomplisse la
reproduction du capital.
Il est donc évident que les délais, les
temps morts qui créent des immobilisations ou qui les allongent
au-delà du strict minimum accroissent les frais et diminuent la
fréquence de rotation par an qui permet de multiplier le taux de profit.
Une incidence négative sur la période de rotation du cycle du
capital engendre des perturbations sur le transport.
Du point de vue financier, ce qui importe, c'est de
récupérer le plus vite que possible le capital circulant pour le
réaffecter à un nouveau cycle de production. Il s'agit alors
d'éviter que le capital dorme trop longtemps dans un long processus de
production.
Dans cette perspective, l'accélération
de la circulation du capital joue un rôle décisif en permettant la
valorisation et la formation de la plus value par l'activité transport.
Le transport des marchandises apparaît comme une condition de la
circulation du capital mais aussi un obstacle à sa valorisation.
La dégradation des voies, les postes de
contrôle routier constituent des entraves au temps de transport
considéré comme moyen spécifique de valorisation du cycle
du capital.
Paragraphe 2 : Méthode par enquête
I- Approche par enquête
Cette méthodologie a été
retenue pour vérifier les hypothèses de travail. Elle nous permet
de mettre en exergue la méthode d'enquête envisagée. A ce
niveau nous avons plusieurs étapes à savoir :
· Objectifs de l'enquête
· Cadre de l'enquête et population mère
· Nature de la collecte des données
· Echantillonnage
· Spécification des données à
mobiliser
· Conception du questionnaire
· Techniques de dépouillement des
données
· Outils de présentation des données
A- Objectifs de
l'enquête
Le but de notre enquête est de mobiliser toutes
les données nécessaires pour vérifier les
différentes hypothèses formulées. Ainsi d'une
manière spécifique, nos enquêtes nous permettront de
vérifier si :
? le développement des activités
économiques d'une part et la défaillance du secteur ferroviaire
d'autre part sont à la base du trafic conjoncturel sans cesse croissant
sur les routes;
? la non rentabilité de l'activité
transport et la non application des sanctions aux transporteurs sont la base de
la mauvaise exploitation de la route ;
? l'insuffisance des ressources matérielles, humaines,
financières et l'attribution des marchés à des PME non
performantes sont à la base de la défaillance observée au
niveau de l'entretien routier ;
? le rançonnement au niveau des postes de
contrôle est dû d'une part à la recherche du gain facile par
les agents de contrôle et au non respect du décret
réglementant les transports par les transporteurs d'autre part.
B- Cadre de
l'enquête et population mère
Les villes de Cotonou et de Bohicon ont
été les lieux où se sont déroulées nos
enquêtes compte tenu de la situation géographique de la DGTT, de
la DPSE, de la DER, de la forte concentration des transporteurs et conducteurs
dans ces deux villes et aussi en raison de l'état dégradé
de l'axe Akassato Bohicon et des nombreux postes de contrôle qu'on y
rencontre.
La population mère est composée comme
suit :
Ø le personnel de la DPSE et de la DER
Ø le personnel de la DGTT
Ø des transporteurs et conducteurs de véhicules
de transport routier, de personnes et de marchandises ;
Ø le personnel du Fonds Routier.
C- La nature de la
collecte des données
La vérification des hypothèses
formulées nous oblige à effectuer deux (02) types
d'enquête :
· une à caractère interne auprès du
personnel de la DGTT et de la DPSE ;
· une à caractère externe auprès des
personnels de la DER et du Fonds Routier, des transporteurs et conducteurs.
D-
L'échantillonnage
L'échantillonnage représentatif de la
population cible identifiée pour notre enquête quantitative est
composé de :
· personnel de la DGTT ;
· personnel de la DPSE ;
· personnel de la DER ;
· personnel du Fonds Routier ;
· transporteurs et conducteurs.
E- La
spécification des données à mobiliser
Les données à mobiliser à
travers nos enquêtes sont à tirer de :
§ l'opinion du personnel de la DGTT sur la densité
du trafic et sur le rançonnement ;
§ l'opinion des transporteurs et usagers de la route sur
ce qui est à l'origine des surcharges et du
rançonnement observés sur les routes ;
§ l'opinion des personnels de la DER, de la DPSE et du
Fonds Routier sur la défaillance du système d'entretien.
F- La conception des
questionnaires
Les questionnaires ont été
élaborés dans le but de vérifier les hypothèses
émises sur la densité du trafic, la mauvaise exploitation de la
route, la défaillance du système d'entretien et sur le
rançonnement au niveau des postes de contrôle. Ainsi, nous avons
travaillé avec des questions précises qui ont permis de
vérifier directement lesdites hypothèses. (Voir le questionnaire
en annexe1 et 2.)
G- Techniques de
dépouillement
Le dépouillement du questionnaire de notre
enquête est manuel. Le traitement des données a été
fait au moyen du tableur Excel.
H- Outils de présentation des
données
Les résultats de nos
enquêtes sont présentés par les méthodes de tri afin
de vérifier les hypothèses et leur représentation
graphique est faite sous forme d'histogramme.
II- Approches pour l'analyse des
hypothèses
A- Choix méthodologique lié au trafic
conjoncturel sans cesse croissant
1- Approche et norme d'amélioration du
problème
ü Approche de la méthode
L'approche théorique choisie pour détecter la
cause de ce problème est celle d'un modèle relatif au respect
strict des textes régissant la régulation de la circulation
routière.
ü Norme d'amélioration du
problème :
La norme est de restaurer le secteur ferroviaire afin
que le fret des gros porteurs soit transporté par voie ferrée et
également de veiller à ce que le trafic pour lequel une
infrastructure est construite soit effectivement celui qui circule
réellement sur cette dernière et non un supplément.
2- Seuil de décision pour la vérification
de l'hypothèse liée au trafic conjoncturel sans cesse
croissant
Dans la résolution du problème, nous
retenons comme cause réelle toute réponse qui aura un pourcentage
supérieur à 50%.
B- Choix méthodologique
lié à la mauvaise exploitation de la route
1- Approche et norme d'amélioration du
problème
ü Approche de la méthode
L'approche théorique choisie pour
détecter la cause de ce problème est celle d'un modèle
relatif au respect strict des textes régissant la protection du
patrimoine routier au Bénin.
ü Norme d'amélioration du problème
La norme est que ces textes soient appliqués
à la lettre et de doter effectivement les postes de péage-pesage
et les centres de production de fret de pèse essieux.
2- Seuil de décision pour la vérification
de l'hypothèse liée à la mauvaise exploitation de la route
y compris les surcharges
Compte tenu de l'importance de ce problème
dans notre étude, toute cause ayant un pourcentage plus
élevé sera retenue.
C- Choix méthodologique lié à
la défaillance du système d'entretien
1- Approche et norme d'amélioration du
problème
ü Approche de la méthode
L'approche retenue est celle de la stratégie
d'aménagement et d'entretien des routes classées qui
suggère des méthodes de suivi de l'entretien.
ü Norme d'amélioration du problème
La norme est de veiller au suivi effectif et
rigoureux de la procédure d'entretien et que les ressources
nécessaires pour l'entretien soient disponibles.
2- Seuil de décision pour la vérification
de l'hypothèse liée à la défaillance du
système d'entretien
Compte tenu de l'importance de ce problème dans notre
étude, toute cause ayant un pourcentage élevé sera
retenue.
D- Choix méthodologique lié à
la multiplicité des postes de contrôle routier
1- Approche et norme d'amélioration du
problème
ü Approche de la méthode
L'approche théorique choisie pour
détecter la cause de ce problème est celle d'un modèle
relatif au respect strict des textes régissant l'installation des postes
de contrôle routier.
ü Norme d'amélioration du problème
La norme est que ce texte soit appliqué
à la lettre et que les agents de ces postes de contrôle jouent
effectivement le rôle à eux confié.
2- Seuil de décision pour la vérification
de l'hypothèse liée à la multiplicité des postes de
contrôle routier
Compte tenu de l'importance de ce problème
dans notre étude, c'est la cause ayant le pourcentage le plus
élevé chez les interrogés qui sera retenue.
CHAPITRE III
DE LA VERIFICATION DES HYPOTHESES ET L'ETABLISSEMENT DU
DIAGNOSTIC AUX CONDITIONS DE MISE EN OEUVRE DES SOLUTIONS PROPOSEES
Ce chapitre aborde la vérification des
hypothèses de travail, les approches de solution et les conditions de
leur mise en oeuvre.
SECTION I : COLLECTE ET ANALYSE DES DONNEES
Cette section est consacrée à la
préparation, à la réalisation des enquêtes et
à la présentation des données obtenues lors de
l'enquête pour la vérification des hypothèses
émises.
Paragraphe 1 : Collecte et présentation des
données
A- Collecte des données
Faisons tout d'abord mention des difficultés
et limites que nous avons rencontrées lors de la collecte de ces
données. Ces difficultés se situent au niveau des
transporteurs/conducteurs. La majorité des transporteurs/conducteurs que
nous avons rencontrés avait un faible niveau d'instruction. Ne voyant
pas l'utilité de notre étude, nous avons été
obligés d'utiliser nos langues locales afin d'obtenir d'eux le maximum
d'informations possibles. Ce procédé nous a pris assez de temps,
d'efforts énormes et surtout nous a causé des dépenses
considérables.
Les limites par contre sont relatives aux
informations collectées. Eu égard aux moyens dont nous disposons,
nos enquêtes se sont déroulées à Cotonou et à
Bohicon. Sur les 100 exemplaires du questionnaire à l'endroit des
transporteurs/conducteurs et 30 à l'endroit du personnel de la DGTT,
nous en avons récupéré respectivement 88 et 25 car
certaines copies ont été égarées et d'autres mal
remplies. Nous avons retiré 15, 13 et 11 questionnaires respectivement
au FR, à la DPSE et à la DER.
B- Présentation des données
v LA PRESENTATION DES DONNEES PAR RAPPORT A LA DENSITE
DU TRAFIC
Les données présentées ici ont
rapport aux avis recueillis auprès du personnel de la DGTT et des
transporteurs/conducteurs sur les raisons qui expliquent l'intensification du
trafic routier.
Tableau N°12 : Répartition des
données d'enquête liée à l'intensification de la
circulation routière
Modalités
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
|
Personnel de la DGTT
|
Transporteurs
|
Personnel de la DGTT
|
Transporteurs
|
Le développement des activités
économiques
|
8
|
58
|
32
|
65,91
|
La défaillance du secteur ferroviaire
|
13
|
10
|
52
|
11,36
|
Autres
|
4
|
20
|
16
|
22,73
|
Total
|
25
|
88
|
100
|
100
|
v LA PRESENTATION DES DONNEES PAR RAPPORT A LA MAUVAISE
EXPLOITATION DE LA ROUTE
Des questions ont été posées au
personnel de la DGTT et aux transporteurs/conducteurs pour vérifier les
hypothèses liées à la mauvaise exploitation de la route.
Les résultats de l'enquête sont consignés dans le tableau
ci- après :
Tableau N° 13 : Répartition des
données de l'enquête réalisée par rapport à
la mauvaise exploitation de la route
Modalités
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
|
Personnel de la DGTT
|
Transporteurs
|
Personnel de la DGTT
|
Transporteurs
|
La faible rémunération de l'activité
transport
|
8
|
48
|
32
|
54,54
|
La maximisation du profit de la part des transporteurs
|
2
|
2
|
8
|
2,27
|
La non application effective des sanctions
|
13
|
32
|
52
|
36,36
|
Autres
|
2
|
6
|
8
|
6,82
|
Total
|
25
|
88
|
100
|
100
|
v LA PRESENTATION DES DONNEES PAR RAPPORT A LA
DEFAILLANCE DU SYSTEME D'ENTRETIEN
Les données
présentées ici ont rapport aux avis recueillis auprès du
personnel du FR, de la DPSE et de la DER sur les raisons qui expliquent la
défaillance du système d'entretien.
Tableau N° 14 : Répartition des
données de l'enquête par rapport à la défaillance du
système d'entretien béninois
Modalités
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Personnel du FR
|
Personnel de la DPSE
|
Personnel de la DER
|
Personnel du FR
|
Personnel de la DPSE
|
Personnel de la DER
|
Insuffisances des ressources
|
5
|
6
|
6
|
33,33
|
46,154
|
54,54
|
Retard dans la conclusion des marchés
|
2
|
1
|
0
|
13,33
|
7,7
|
0
|
Attribution des marchés à des PME non
performantes
|
6
|
4
|
4
|
40
|
30,7
|
36,36
|
Manque de suivi lors de l'exécution des travaux
|
2
|
2
|
1
|
13,33
|
15,38
|
9,09
|
Autres
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Total
|
15
|
13
|
11
|
100
|
100
|
100
|
v LA PRESENTATION DES DONNEES PAR RAPPORT AU
RANCONNEMENT AU NIVEAU DES MULTIPLES POSTES DE CONTRÔLE SUR LES
ROUTES
Des questions ont été posées au
personnel de la DGTT et aux transporteurs/conducteurs pour vérifier les
hypothèses liées au rançonnement. Les résultats de
l'enquête sont consignés dans le tableau ci-
après :
Tableau N° 15 : Répartition des
données de l'enquête réalisée par rapport à
la multiplicité des postes de contrôle routier
Modalités
|
Effectifs
|
Pourcentages
|
Personnel de la DGTT
|
Transporteurs
|
Personnel de la DGTT
|
Transporteurs
|
Le non fonctionnement des organes d'inspection
|
4
|
10
|
16
|
11,36
|
Le non respect du décret réglementant les
transports par les transporteurs
|
11
|
22
|
44
|
25
|
La recherche de gain facile par les agents de contrôle
|
7
|
48
|
28
|
54,54
|
Autres
|
3
|
8
|
12
|
9,09
|
Total
|
25
|
88
|
100
|
100
|
Paragraphe 2 : Les analyses des données
d'enquête
v L'ANALYSE DES DONNEES D'ENQUETE PAR RAPPORT A LA
DENSITE DU TRAFIC
Le tableau N°12 nous révèle que
32% des enquêtés à la DGTT et 65,91% des transporteurs
estiment que le développement des activités économiques
est la source fondamentale de la densité du trafic. Respectivement 52%
et 11,36% admettent que c'est plutôt la défaillance du secteur
ferroviaire qui en est la cause. Par contre 16% du personnel de la DGTT et
22,73% des transporteurs estiment que la source est ailleurs.
GRAPHE 2 : Données relatives
aux enquêtes sur la densité du trafic
Nous pouvons donc conclure que la défaillance du
secteur ferroviaire et le développement des activités
économiques sont les sources du trafic conjoncturel sans cesse croissant
observé sur les routes.
v L'ANALYSE DES DONNEES D'ENQUETE PAR RAPPORT A LA
MAUVAISE EXPLOITATION DE LA ROUTE
Le tableau N°13 nous révèle que
32% des enquêtés à la DGTT et 54,54% des transporteurs
estiment que la faible rémunération de l'activité
transport est la raison fondamentale qui pousse les transporteurs à mal
exploiter la chaussée. La maximisation du profit de la part des
transporteurs en est une cause, estiment respectivement 8% et 2,27% des
enquêtés à la DGTT et les transporteurs. Respectivement 52%
et 36,36% de ces derniers admettent que c'est plutôt la non application
effective des sanctions qui en est la cause. Par contre 8% du personnel de la
DGTT et 6,82% des transporteurs estiment que la source est autre.
GRAPHE 3 : Données relatives aux
enquêtes réalisées sur la mauvaise exploitation de la
route
Il ressort de l'analyse de ce tableau que la faible
rémunération de l'activité transport et la non application
effective des sanctions sont à l'origine de la mauvaise exploitation de
la route.
v L'ANALYSE DES DONNEES D'ENQUETE PAR RAPPORT A LA
DEFAILLANCE DU SYSTEME D'ENTRETIEN
L'analyse du tableau N°14 révèle
que 33,33% des enquêtés au FR, 46,15% de ceux de la DPSE et 54,54%
de ceux de la DER admettent comme cause de la défaillance du
système d'entretien, l'insuffisance des ressources humaines,
matérielles et financières. Par contre 13,33% des
interrogés au FR et 7,7% de ceux de la DPSE pensent que c'est le retard
dans la conclusion des marchés qui en est la cause. 40% de ceux du FR,
30,07% de ceux de la DPSE et 36,36% de ceux de la DER pensent que c'est
plutôt l'attribution des marchés à des PME non performantes
qui en est la base. 13,33% des enquêtés au FR, 15,38% de ceux de
la DPSE et 9,09% de ceux de la DER jugent que la raison est le manque de suivi
lors de l'exécution des travaux.
GRAPHE 4: Données relatives aux
enquêtes réalisées sur la défaillance du
système d'entretien
Nous pouvons donc conclure que
l'insuffisance des ressources (humaines, matérielles et
financières) et l'attribution des marchés à des PME non
performantes sont à l'origine de la défaillance du système
d'entretien.
v L'ANALYSE DES DONNEES D'ENQUETE PAR RAPPORT AU
RANCONNEMENT AU NIVEAU DES MULTIPLES POSTES DE CONTRÔLE
ROUTIER
Le constat après analyse du
tableau N°15 est le suivant : 16% des personnes interrogées
à la DGTT et 11,36% des transporteurs jugent que le non fonctionnement
des organes d'inspection est à l'origine du rançonnement sur les
routes. Cependant 44% du personnel de la DGTT et 25% des transporteurs pensent
que le non respect des textes réglementant les transports en est la
cause. Respectivement 28% et 54,54% du personnel de la DGTT et des
transporteurs estiment que la recherche du gain facile est plutôt
à la base du rançonnement au niveau des postes de contrôle
routier. Le reste stipule que la source en est autre.
GRAPHE 5 : Données relatives aux
enquêtes réalisées sur le
rançonnement
L'analyse du tableau montre que le
rançonnement sur les routes a pour origine : le non respect du
décret réglementant les transports par les transporteurs et la
recherche du gain facile par les agents de contrôle.
SECTION II : VERIFICATION DES HYPOTHESES,
APPROCHES DE SOLUTION ET CONDITIONS DE MISE EN OEUVRE
Paragraphe 1 : Le degré de vérification
des hypothèses et établissement du diagnostic
A- Degré de vérification des
hypothèses
1- LE DEVELOPPEMENT DES ACTIVITES ECONOMIQUES ET LA
DEFAILLANCE DU SECTEUR FERROVIAIRE SERAIENT A L'ORIGINE DE LA DENSITE DU
TRAFIC
Les données quantitatives ayant servi de base
à notre analyse ont prouvé que la densité du trafic est
due :
Ø Au développement des activités
économiques pour un pourcentage de 32% à la DGTT
et 65,91% chez les transporteurs/conducteurs ;
Ø A la défaillance du secteur ferroviaire pour
un pourcentage de 52% à la DGTT et
11,36% chez les transporteurs/conducteurs ;
Ø Et à d'autres causes pour des pourcentages de
16% et 22,73% respectivement à la DGTT
et au niveau des transporteurs/conducteurs.
Il ressort après analyse que le
développement des activités économiques et la
défaillance du secteur ferroviaire sont les principales causes de
densité du trafic.
L'hypothèse selon laquelle la densité
du trafic est due au développement des activités
économiques et à la défaillance du secteur ferroviaire se
trouve ainsi donc vérifiée.
2- LA MAUVAISE EXPLOITATION DE LA ROUTE PAR SES
USAGERS SERAIT DUE A LA FAIBLE REMUNERATION DE L'ACTIVITE TRANSPORT ET A LA NON
APPLICATION EFFECTIVE DES SANCTIONS AUX USAGERS
A la suite de l'analyse des données
rassemblées, il ressort que les surcharges auraient pour
origine :
v La faible rémunération de l'activité
transport avec un pourcentage de 32% à la DGTT et de
54,54% au niveau des transporteurs ;
v La maximisation du profit pour un pourcentage de 8%
à la DGTT et 2,27% au niveau des
transporteurs/conducteurs ;
v La non application effective des sanctions aux usagers en
cas d'infraction avec des pourcentages respectifs de 52% et
36,36% à la DGTT et au niveau des
transporteurs/conducteurs ;
v D'autres causes avec des pourcentages de 8%
à la DGTT et 6,82% au niveau des
transporteurs/conducteurs.
Compte tenu de l'impact de ce facteur dans la
dégradation précoce des voies, il est établi que la
réponse qui aura un pourcentage supérieur à 50% et
d'autres qui seront susceptibles d'en être réellement à la
base seront retenues.
Les causes fondamentales retenues sont donc la non
rentabilité de l'activité transport et la non application
effective des sanctions en cas d'infraction.
A cet effet, l'hypothèse qui stipule que la
faible rémunération de l'activité transport et la non
application des sanctions en cas d'infraction seraient les causes de la
mauvaise exploitation de la route se trouve alors
vérifiée.
3- L'INSUFFISANCE DES RESSOURCES HUMAINES,
MATERIELLES ET FINANCIERES ET L'ATTRIBUTION DES MARCHES A DES PME NON
PERFORMANTES SERAIENT LES CAUSES DE LA DEFAILLANCE DU SYSTEME
D'ENTRETIEN
Nos analyses par rapport aux données
collectées ont attesté que la défaillance du
système d'entretien aurait pour sources :
§ L'insuffisance des ressources matérielles,
humaines et financières : 33,33% au FR,
46,15% à la DPSE et 54,54% à la
DER ;
§ Le retard dans la conclusion des marchés :
13,33% au FR et 7,7% à la
DPSE ;
§ L'attribution des marchés à des PME non
performantes : 40% au FR, 30,7% à
la DPSE et 36,36% à la DER ;
§ Le manque de suivi lors de l'exécution des
travaux : 13,33% au FR, 15,38% à
la DPSE et 9,09% à la DER
Les sources principales de la défaillance du
système d'entretien sont l'insuffisance des ressources humaines,
matérielles et financières et l'attribution des marchés
à des PME non performantes. L'hypothèse suivante peut être
alors formulée :
Ainsi donc, l'hypothèse selon laquelle la
défaillance du système d'entretien serait due à
l'insuffisance des ressources humaines, matérielles et
financières et l'attribution des marchés à des PME non
performantes est alors vérifiée.
4- LE NON RESPECT DES TEXTES REGLEMENTANT LES
TRANSPORTS PAR LES TRANSPORTEURS ET LA RECHERCHE DU GAIN FACILE PAR LES AGENTS
DE CONTROLE SERAIENT A LA BASE DU RANCONNEMENT AU NIVEAU DES POSTES DE
CONTROLE
Les données recueillies ayant servi à notre
analyse nous révèlent que :
ü Le non fonctionnement des organes d'inspection :
16% à la DGTT et 11,36% pour les
transporteurs/conducteurs ;
ü Le non respect des textes réglementant les
transports : 44% à la DGTT et 25%
pour les transporteurs/conducteurs ;
ü La recherche du gain facile par les agents de
contrôle : 28% à la DGTT et
54,54% pour les transporteurs/conducteurs ;
ü Les autres causes : 12% à
la DGTT et 9,09% pour les transporteurs/conducteurs
Comme cause fondamentale de ce problème nous
retenons le non respect du décret réglementant les transports et
la recherche du gain facile par les agents de contrôle.
L'hypothèse selon laquelle le
rançonnement serait dû au non respect du décret
réglementant les transports par les transporteurs et à la
recherche du gain facile par les agents de contrôle se trouve alors
vérifiée.
B- L'établissement du diagnostic
v LE TRAFIC CONJONCTUREL SANS CESSE
CROISSANT
Ainsi donc, l'hypothèse selon laquelle la
défaillance du système d'entretien serait due à
l'insuffisance des ressources humaines, matérielles et
financières et l'attribution des marchés à des PME
non performantes est alors vérifiée partiellement.
Dans la résolution du problème
lié à la densité du trafic, il a été
fixé comme seuil de décision, toute réponse qui aura un
pourcentage supérieur à 50%. De plus, suite à la
vérification de l'hypothèse, nous pouvons affirmer que la
densité du trafic est due non seulement au développement des
activités économiques mais également à la
défaillance du secteur ferroviaire.
v LA MAUVAISE EXPLOITATION DE LA ROUTE PAR LES
USAGERS
La faible rémunération de
l'activité transport comme étant la cause réelle de ce
problème a été approuvée à hauteur de 54,54%
par les transporteurs. Aussi, avec l'ampleur que prend la corruption dans notre
pays, nous avons jugé bon d'ajouter à cette cause celle
concernant la non application effective des sanctions en cas de surcharge. Il a
été même révélé au cours de nos
discussions avec les transporteurs qu'il suffit juste de glisser 2000 FCFA aux
agents de contrôle au niveau des postes de contrôle pour avoir le
chemin libre alors que les textes prévoient que « toute
surcharge constatée au delà des limites réglementaires du
poids total en charge du véhicule est passible d'une amende
calculée sur la base de vingt mille (20 000) francs CFA par tonne
de surcharge pour un transport national et soixante mille (60 000) francs
CFA par tonne de surcharge pour un transport inter-Etats. Nonobstant le
paiement des amandes encourues, il est tenu de faire décharger
l'excédent de chargement du véhicule et/ou de
réaménager le chargement du véhicule afin de ramener sa
charge et son gabarit dans les limites autorisées. Les frais de
déchargement, d'entreposage, de gardiennage et de rechargement des
marchandises déchargées sont à sa charge ».
Par conséquent, nous retenons que la mauvaise
exploitation de la route observée sur les divers axes routiers a pour
cause la faible rémunération de l'activité de transport
et la non application effective des sanctions aux transporteurs/conducteurs en
cas d'infraction.
v LA DEFAILLANCE DU SYSTEME
D'ENTRETIEN
L'hypothèse vérifiée nous
permet d'affirmer que la défaillance du système d'entretien est
la conséquence de l'insuffisance des ressources humaines,
matérielles, financières et de l'attribution des marchés
à des PME non performantes.
Suite aux entretiens faits avec le personnel de la
DPSE et de la DER nous pouvons ajouter comme autres causes de la
défaillance du système d'entretien le manque de suivi lors de
l'exécution des travaux d'entretien et la mauvaise planification des
périodes d'intervention. En effet sur certains chantiers, il arrive que
les bureaux de contrôle ne fonctionnent pas comme ils devraient ou que
les agents chargés de ce contrôle n'usent pas de la rigueur qu'il
faut pour juger et suivre les travaux. Les délais de début et de
fin de certains projets ne sont parfois pas respectés si bien qu'il
arrive que la route se dégrade encore plus avant de subir un entretien
ou que les travaux piétinent en raison de la saison des pluies puisque
des retards ont été accusés lors de la passation des
marchés , lors de la programmation et de l'exécution des
travaux.
v LE RANCONNEMENT LIE A LA MULTIPLICITE DES POSTES
DE CONTROLE ROUTIER
Une fois l'hypothèse vérifiée,
nous pouvons retenir que le rançonnement sur les routes est dû au
non respect des textes relatifs à la réglementation des
transports, au contrôle routier et à la recherche du gain facile
par les agents chargés du contrôle.
Paragraphe 2 : Approches de solutions et conditions de
mise en oeuvre
Dans l'optique de réunir les conditions
nécessaires à la résolution de notre problématique,
nous avons fixé des objectifs à atteindre par rapport aux divers
problèmes spécifiques retenus. Après analyse des
données collectées, il nous a été donné de
constater que les différentes hypothèses émises ont
été totalement vérifiées
Nous pouvons alors formuler des suggestions en vue de
réduire, freiner ces goulots d'étranglement qui ne font que
rendre le secteur routier moins compétitif malgré tous les
avantages comparatifs.
A- Les approches de solutions
1- LES SUGGESTIONS AU PROBLEME DE LA DENSITE DU
TRAFIC
Comme suggestions pouvant résoudre ce
problème, nous proposons :
Ø vulgariser tous les textes réglementant les
trafics en République du Bénin ;
Ø veiller au respect scrupuleux de toutes les
dispositions prises en matière de régulation du trafic ;
Ø restaurer le secteur ferroviaire en se basant sur les
potentialités du Bénin ;
Ø mettre en place des plates-formes logistiques qui
seront chargées de collecter, répartir le fret entre les
différents modes de transport ;
Ø évaluer la relation Bénin - Niger en
matière de transport ferroviaire.
2- LES SUGGESTIONS AU PROBLEME DE LA MAUVAISE
EXPLOITATION DE LA ROUTE
Afin de solutionner ce problème, l'Etat
devra :
Ø vulgariser et diffuser tous les textes ayant rapport
à la protection du patrimoine routier et à l'activité
transport ;
Ø prendre des dispositions pour leur application
rigoureuse et sanctionner sévèrement les fautifs ;
Ø mettre en place des dispositifs de contrôle
rigoureux ;
Ø Organiser des séances d'exercice pratique en
place des séances de pratique.
3- LES SUGGESTIONS AU PROBLEME DE DEFAILLANCE DU
SYSTEME D'ENTRETIEN
La résolution de ce problème dépend de
la conjugaison des efforts de plusieurs institutions.
Le Fonds Routier devra :
Ø s'impliquer dans les travaux de programmation, de
suivi, de contrôle et de réception des travaux
d'entretien ;
Ø accroître progressivement ses ressources.
La Direction de la Planification et du Suivi -
Evaluation et celle de l'Entretien Routier devront :
Ø indiquer pour chaque axe son état et les
tâches d'entretien à exécuter pour le maintenir dans son
état et respecter rigoureusement les périodes d'intervention
et leur délai;
Ø planifier par an les axes ou la portion d'axe devant
nécessiter entretien, effectivement en fonction du trafic, des zones de
production et des populations ;
Ø faire appel à des PME disposant effectivement
de matériaux nécessaires à la réalisation des
travaux et ayant une surface financière suffisante.
Les Petites et Moyennes Entreprises quant à elles
doivent :
Ø renforcer leur plan d'organisation et
d'équipement ;
Ø rehausser leur qualité de service.
4- LES SUGGESTIONS AU PROBLEME DU
RANCONNEMENT
La solution à ce fléau est de prendre des
mesures drastiques pour l'éradiquer. Et il faudrait aussi une certaine
volonté de la part de notre gouvernement de mettre fin à cette
gangrène qui asphyxie l'économie nationale.
B- Les conditions de mise en oeuvre des solutions
proposées
Nous faisons dans cette partie des recommandations
à l'Etat, au FR, à la DPSE et à la DER.
En ce qui concerne la densité du
trafic
L'Etat devra :
§ réguler les fréquences de trafic en
réservant des tronçons pour uniquement les
véhicules ; dans ce cadre, construire une infrastructure
exclusivement réservée aux gros porteurs ;
§ augmenter le dimensionnement des rails, acquérir
de nouveaux matériels (tracteurs et locomotives);
§ veiller scrupuleusement à ce que toutes les
marchandises lourdes à destination du Niger soient
transportées par train ;
§ procéder à l'évaluation de la
relation Bénin - Niger en matière de transport ferroviaire
En ce qui concerne la mauvaise
exploitation de la route
L'Etat doit :
§ harmoniser le taux de fret béninois avec celui
des pays de l'UEMOA ;
§ rendre fonctionnels les pèse-essieux des centres
de production de fret et des postes de pesage;
§ signer des contrats avec les chaînes de
télévision et de radio qui seront chargées de diffuser en
français comme en langues locales trimestriellement tous les textes
ayant rapport à l'exploitation de la route et disposer trimestriellement
lors du journal diffusé de plages horaires qui seront
réservées essentiellement à l'explication d'un texte par
des agents de la DGTT, du CNSR ou du Ministère ;
§ appliquer des mesures, des sanctions draconiennes en
cas d'infraction.
En ce qui concerne la défaillance du
système d'entretien
La DER, la DPSE, le FR et les PME, sont les
structures intervenant dans le processus de l'entretien. Pour la
résolution de ce problème, toutes ces structures devront
travailler en symbiose. Pour ce fait,
Le Fonds Routier
doit :
§ suivre rigoureusement les travaux
d'entretien ;
§ augmenter les recettes provenant des postes de
péages/pesages ;
§ assurer une meilleure gestion des ressources de
l'entretien routier ;
Quant à la DPSE et à la
DER :
§ actualiser régulièrement l'inventaire des
routes ;
§ disposer des données sur les axes ayant
bénéficié d'entretien, sur le type d'entretien et sur la
période d'intervention ;
§ accélérer les procédures de
passation de marché ;
§ le choix des entreprises bénéficiant des
marchés doit être fait avec la rigueur qu'il faut, elles doivent
disposer d'équipements performants et doivent nécessairement
avoir fait leur preuve pour les grands projets ;
§ procéder au suivi périodique des travaux
effectués sur un chantier ;
§ prendre des dispositions pour que les bureaux de
contrôle et de surveillance des travaux améliorent leurs
prestations.
Quant aux PME
Elles doivent :
§ disposer effectivement des qualifications et des
performances demandées avant de soumissionner aux appels
d'offre ;
§ accroître leurs prestations de services ;
§ recruter un personnel ayant les qualifications
requises.
En ce qui concerne le rançonnement
L'Etat doit :
§ réglementer l'installation de postes de
contrôle sur les axes routiers ;
§ contraindre les transporteurs à respecter
scrupuleusement la réglementation liée à leur
activité ;
§ aider le CNSR à exercer efficacement les
fonctions qui sont les siennes surtout celles relatives à la visite
technique.
Tableau 16 : Tableau de synthèse de
l'étude sur la problématique pour l'analyse des entraves au
développement du transport routier
Niveau d'Analyse
|
Problématique
|
Objectifs
|
Causes réelles
|
Diagnostic
|
Solutions
|
Niveau Général
|
Non performance de l'activité transport routier
|
Contribuer à la réduction des entraves au transport
notamment la dégradation précoce des routes et le
rançonnement pour une meilleure performance du transport routier
|
La dégradation précoce et le rançonnement
sur les routes
|
La non performance du secteur routier est la conséquence
des dégradations précoces du réseau et du
rançonnement dû à la multiplicité des postes de
contrôle installés sur les artères.
|
Veiller à réduire et à mettre fin à
chacun de ces problèmes qui reculent l'activité transport
routier.
|
NIVEAUX SPECIFIQUES
|
1- La dégradation précoce du réseau
routier
|
Le trafic conjoncturel sans cesse croissant observé sur
les routes
|
Suggérer des actions pouvant permettre (le
développement du transport multimodal rail/route) de réduire le
trafic sur nos axes routiers
|
- Le développement des activités
économiques ;
- La défaillance du système ferroviaire
|
Le développement des activités économiques
et la défaillance du système ferroviaire sont en
réalité à la base de la densité du trafic
|
- Vulgariser tous les textes réglementant les trafics en
République du Bénin et veiller au respect scrupuleux de
toutes les dispositions prises en matière de régularisation du
trafic ;
- Restaurer le secteur ferroviaire en se basant sur les
potentialités du Bénin et évaluer la relation
Bénin - Niger en matière de transport ;
- Mettre en place des plates-formes logistiques
|
NIVEAUX SPECIFIQUES
|
|
La défaillance du système d'entretien
|
Proposer de nouvelles perspectives à l'amélioration
du système d'entretien des routes
|
- Insuffisances des ressources matérielles, humaines et
Financières ;
- Attribution des marchés à des PME non
performantes
|
La défaillance du système d'entretien est la
conséquence de l'insuffisance des ressources matérielles,
humaines, financières et de l'attribution des marchés
à des PME non performantes
|
- Le FR doit accroître progressivement ses
ressources et s'impliquer rigoureusement dans les travaux de
programmation, de suivi et de réception des travaux
- La DPSE doit indiquer pour chaque axe son état et les
tâches d'entretien à exécuter pour le maintenir dans son
état et respecter rigoureusement les périodes d'intervention
et leur délai;
- La DPSE doit planifier par an les axes ou la portion d'axe
devant nécessiter entretient effectivement en fonction du trafic, des
zones de production et des populations ;
- La DPSE doit faire appel à des PME disposant
effectivement de matériaux nécessaires à la
réalisation des travaux et ayant une surface financière
suffisante ;
- Les PME quant à elles doivent renforcer leur plan
d'organisation et d'équipement et rehausser leur qualité de
service
|
2- Surcoûts liés au paiement des frais
supplémen- taires
|
Le rançonnement sur les routes
|
Proposer des mesures de limitation des coûts dans le cadre
du transfert des marchandises sur les routes
|
- Le non respect des textes réglementant les
transports;
- La recherche de gain facile par les agents de contrôle
|
La recherche de gain facile des agents de contrôle et le
non respect des textes réglementant les transports sont les
véritables sources du rançonnement sur nos routes
|
Prendre des mesures drastiques pour éradiquer le
phénomène.
|
CONCLUSION GENERALE
On reconnaît depuis longtemps aux routes un
rôle stratégique, une fonction unificatrice des populations
nationales, une fonction d'accompagnateur des mutations des
sociétés et bien sûr une importance économique et
commerciale. Cette importance a également été
perçue par les gouvernements béninois qui se sont
succédés depuis l'indépendance du Bénin à
travers : les investissements, la construction des infrastructures et leur
entretien. Cependant, tous ces efforts n'ont pas donné au réseau
un niveau assez performant pouvant permettre la satisfaction de ses usagers et
ce, en raison des divers goulots d'étranglement qui lui font
obstacle : la dégradation précoce des routes et le
rançonnement au niveau des multiples postes de contrôle
routier.
Une route dégradée à elle seule, a
d'énormes conséquences sur le transport mais tous les
arrêts que sont obligés de faire les transporteurs en raison de la
présence des postes de contrôle ne font d'une part qu'augmenter le
temps de parcours, facteur très important dans le choix d'un mode de
transport et d'autre part engendrer des coûts supplémentaires qui
ne font que réduire les gains de ces transporteurs. Tous ces
problèmes sont préjudiciables à l'activité
transport.
Nous avons alors proposé à l'Etat des
solutions pouvant réduire ces facteurs. Ainsi donc, chacun de nous doit
concourir à rendre ce secteur performant à travers un certain
nombre de mesures dont entre autres :
ü rendre l'activité transport rentable ;
ü bannir le rançonnement et la mauvaise
exploitation de la route et particulièrement les surcharges ;
ü veiller à la haute vulgarisation et au respect
scrupuleux des textes réglementant l'activité
Nous n'avons pas la prétention d'avoir
cerné tous les contours liés à notre thème et nous
sommes ouverts à toutes les critiques qui nous aideront à
parfaire ce document. Les diverses observations et critiques seront prises en
compte dans nos analyses sur la question. Dores et déjà, nous
pouvons retenir que l'activité transport routier ne sera performante au
Bénin si les routes sont bonnes, en parfait état de circulation
et surtout si les entraves au temps de transport sont corrigés notamment
celles qui sont relatives au rançonnement. Pour le moment, partageons un
optimisme affirmé pour la pérennisation des infrastructures
routières et la mise en oeuvre effective des textes règlementant
l'activité, gage de développement du secteur routier.
BIBLIOGRAPHIE
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oe Décret N° 2005-601 du 21 Septembre 2005 portant
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Mémoire de DTS, GTL, ENEAM.
ANNEXES
* 1
Option citée dans les mutations de transport, Hubert K. ATIOGBE,
DEA 1983 CRET Aix en Provence France
* 2 CRINOT, C &
GLODJINON, G : Problématique du financement de l'entretien routier
au Bénin, ENEAM, GTL (2007-2008)
* 3 TOGBADJA, D
& ZANNOU, P (2009):Analyse des entraves à la facilitation des
transports routiers sur les corridors du Bénin : cas des corridors
Sud-Nord, ENEAM
* 4 DOUNA, J.
(2010). Impact des surcharges sur le réseau classé du
Bénin, Mémoire, TL, UCAO.
* 5 TEBOUL R. (1978.le temps
marchandise : Une théorie de l'allocation du temps. Thèse de
doctorat en Sciences Economiques, CRET AIX Marseille III, en Provence France,
page 10
* 6 Option
citée dans les mutations de transport, Hubert K. ATIOGBE, DEA 1983 CRET
Aix Marseille III en Provence France