L'opération de maintien de paix de l'ONU en Côte d'Ivoire( Télécharger le fichier original )par Kouadio Bla Anne-Marie KOFFI Université de Cocody-Abidjan - Diplôme d'études approfondies 2005 |
Paragraphe 2 : Les limites liées à la médiation et à l'insuffisance enressources humaine et logistiquePlusieurs médiateurs sont intervenus dans la crise ivoirienne (A) et l'ONUCI ne dispose pas tous les moyens pour la mise en oeuvre de sa mission (B).
A- Les limites dues à la multiplicité des médiateursPlusieurs médiateurs sont intervenus dans le conflit ivoirien. En effet, le 29 septembre 2002, la CEDEAO s'est réunie en sommet extraordinaire à Accra (Accra I), la capitale du Ghana. Ensuite, du 28 octobre au 22 décembre 2002 se sont déroulées des négociations sous la direction du Président de la République togolaise, feu le Général GNASSINGBE Eyadema qui avait été désigné par la CEDEAO pour assurer la médiation. Cette médiation a été sanctionnée par la signature d'un accord dit Accord de Lomé241(*). Puis une table ronde a été initiée par les autorités françaises du 15 au 23 janvier 2003 réunissant les partis politiques significatifs et les représentants de l'ex-rébellion. A l'issue de cette table ronde, fut signé l'Accord de Linas Marcoussis. Ensuite, la CEDEAO s'est ressaisie du dossier ivoirien. C'est dans cette optique que les Accords d'Accra II (7 mars 2003) et III (30 juillet 2004) ont été conclus. Ayant constaté l'échec des précédentes médiations, son excellence Olusegun OBASANJO, Président de la République fédérale du Nigeria, Etat membre de la CEDEAO, a, en sa qualité de Président en exercice de l'UA confié à M. Thabo M'BEKI242(*), Président de l'Afrique du Sud de conduire une nouvelle médiation243(*). C'est alors que furent signés les Accords de Pretoria : Pretoria I (6 avril 2005) 244(*) et Pretoria II (29 et 30 juin 2005). En outre, du 05 février au 03 mars 2007, à l'invitation de M. Blaise COMPAORE, en sa qualité de Président en exercice de la Conférence des chefs d'Etat et de Gouvernement de la CEDEAO, agissant sur mandat exprès de celle-ci, deux délégations de la République de Côte d'Ivoire, l'une représentant le Président de la République et l'autre les Forces Nouvelles, se sont rencontrées à Ouagadougou au Burkina Faso. Cette rencontre s'est faite suite à l'annonce, le 19 décembre 2006, du plan de sortie de crise du Président GBAGBO qui a saisi, le 23 janvier 2007, le Président en exercice de la CEDEAO pour faciliter le dialogue direct entre les ex-belligérants245(*). Cette invitation s'est soldée par la signature de l'Accord de Ouagadougou le 4 mars 2007. De ce qui précède, plusieurs médiateurs sont intervenus dans le conflit ivoirien et leur multiplicité reflète la complexité de la crise. Ces nombreuses méditions constituent une limite aux activités de l'ONUCI dans la mesure où elles sont susceptibles de freiner l'élan de celle-ci. En effet, la force onusienne a été déployée pour accomplir une mission précise. Mais il s'avère que le terrain est mouvant dans la mesure où un accord nouvellement conclu vient ajouter quelque de nouveau à ce qui a jusque là été réalisé. C'est dire que l'ONUCI peut ne pas s'adapter à ces toutes contingences ce qui a pour conséquence de constater que ses activités évoluent en dents de scie. * 241 Cf. discours à la Nation du Président GBAGBO « Gbagbo rejette la médiation de la CEDEAO non à une transition», disponible sur http://www.linter-ci.com/article. Consulté le 25/07/2008. * 242 La médiation du Président M'BEKI a débuté en novembre 2004 et a officiellement pris fin le 30 août 2005. Cf. Ferro M. BAILLY in Fraternité Matin N°12243 « Conseil de sécurité sur la Côte d'Ivoire : M'BEKI passe le relais à l'ONU» en date du 31/08/2005, PP.2-3. * 243 Ibid. * 244 L' Accord de Pretoria I a été entériné par le Conseil de sécurité au travers de la résolution 1603 en date du 3 juin 2005. * 245 Cf. Accord de Ouagadougou en date du 0 4 mars 2007. |
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